Test de la Nvidia Shield TV 2019 : à l’excellence s’ajoute une bonne idée

L'increvable

Nvidia remet au goût du jour sa Shield TV pour 2019 en lui offrant deux modèles, dont ce premier plus tubulaire dédié avant tout au streaming. D'un plus petit format, mais toujours plus puissant, le boîtier sans véritable concurrence se permet même une bonne idée. Découvrez notre test.
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En bref
Nvidia Shield TV (2019)

9 /10
Points positifs de la Nvidia Shield TV 2019
  • Dolby Vision ajouté
  • Upscaling natif efficace
  • Petit mais puissant
  • Excellente télécommande
Points négatifs de la Nvidia Shield TV 2019
  • Stockage restreint
 

Ce petit filou de tube

La Nvidia Shield nous a habitués à être ce petit boitier aux angles marqués, soulignés par une petite lumière verte « typiquement Nvidia » dans le ton. Quelle surprise donc de prendre en main… ce qui est essentiellement un tube, sans autre forme de procès. On notera évidemment le petit logo Nvidia en bas, et le petit cercle pour souligner le sens dans lequel on le prend, mais c’est à peu près tout.

Petit format, on vous a prévenu

L’idée derrière ce design est limite que cette Nvidia Shield TV se mélange au milieu de vos câbles. Comprenez qu’ici Nvidia a envie de disparaître totalement dans votre intérieur et laisser parler son engin par l’usage. Une philosophie qu’on apprécie, même si pour ma part, le boitier se mariait tout de même un peu mieux à mes consoles. Notez que la Shield TV Pro 2019 conserve elle l’exact même design que le modèle de 2017, en prime de quelques fonctionnalités dont on vous parlera un peu plus tard.

La seule touche d’identification

Le tube en lui-même joue heureusement un minimum avec son poids pour permettre de rester stable sur une surface plane. Ainsi, posé sur une table, il roulera un petit peu avant de se stabiliser, le logo Nvidia visible en haut et la connectique à l’horizontale. Une touche bienvenue qui fait comprendre que tout a été réfléchi sur cet appareil.

Le nécessaire du streameur

Cette Nvidia Shield TV 2019 se veut être concentrée sur le fait de répondre aux demandes des consommateurs de streaming. Sa connectique le reflète : on trouve d’abord le port alimentation, dont le bloc est intégré au design. Aussi, il suffit d’un câble fin, ce qui est excellent pour éviter l’encombrement dans un setup à domicile. Sur la même face, un port Ethernet est également disponible, ce qui est plus qu’une bonne nouvelle : trop de boitiers souhaitant être petits l’abandonnent, au mépris de la stabilité de connexion requise pour avoir la meilleure définition d’image.

Ethernet toujours présent, heureusement

Changement de côté, et nous retrouvons un port HDMI 2.0 et un lecteur de cartes microSD. Si le port vidéo est parfait, impossible d’ignorer l’absence d’un port USB sur cet appareil : ceux-ci sont réservés à la Shield TV Pro 2019, qui en possède deux. Ici, le simple port microSD servira moins à connecter rapidement de temps à autre un média externe qu’à contrebalancer une des rares limitations de cette Shield TV 2019 : son espace de stockage, limité à 8 Go.

Seul un petit port microSD

C’est là le plus grand point faible du produit : son espace de stockage limité couplé à l’absence de ports USB. S’il est dédié au streaming avant tout et que 8 Go suffisent largement à installer les applications dédiées à cette pratique, un peu plus d’espace aurait été bienvenue.

Un Toblerone, sans les taches

L’une des plus grandes nouveautés de ces modèles 2019 est… leur télécommande. Finies les petites télécommandes plates, et place à un fin bâton triangulaire qui n’est pas sans rappeler une fine barre de Toblerone. Pour l’occasion, elle s’équipe désormais d’un bouton dédié à l’allumage et l’extinction, en prime de nombreux contrôles accessibles directement comme la lecture/pause, avancer et reculer, et le contrôle du volume.

L’avantage est que ceux-ci utilisent les API Android basiques, faisant qu’ils sont directement compris par la grande majorité des applications disponibles sur le Play Store Android TV sans aucun effort. Un émetteur/receveur infrarouge vous permet également de l’utiliser pour contrôler d’autres appareils compatibles. Notez que les boutons sont rétroéclairés et la puissance de ce rétroéclairage peut être réglée dans les paramètres. Mais surtout, une dernière touche est totalement paramétrable, et contrôle par défaut l’upscaling (on y reviendra). Gros changement sur ce modèle : après la batterie et la pile bouton, la télécommande passe désormais sur deux piles AAA promettant une autonomie de six mois. Un lieu commun toujours sur TV.

Cette forme particulière est très confortable en main, même si la finesse de l’ensemble pourra demander un petit temps d’adaptation. Le triangle fait qu’elle est très facile à saisir sur une table et pas aisément perdue, mais me donne aussi étrangement l’envie de la poser à la verticale constamment. Seul absent par rapport aux télécommandes précédentes : le port jack. L’inclusion du Bluetooth 5.0 fait que Nvidia mise désormais sur la plus grande propagation des casques Bluetooth sur le marché pour avoir le même résultat.

Sachez que si vous le souhaitez, vous pourrez acquérir cette télécommande pour votre ancien modèle de Shield TV séparément pour un peu plus d’une trentaine d’euros. Celle-ci est bien compatible. Cerise sur le gâteau, si vous la perdez, vous pouvez la faire sonner grâce à l’application Nvidia Shield pour la retrouver facilement. Un petit bruit strident sera émis par la télécommande jusqu’à ce que vous appuyiez sur l’un de ses boutons.

Merci la Nintendo Switch

Ce nouveau modèle de Shield TV s’équipe du SoC Nvidia Tegra X1+, qui n’est autre que la même puce déjà vue dans les précédents modèles, mais gravée en 16 nm contre 20. On remerciera la Nintendo Switch (bien qu’officiellement, Nvidia ne commente toujours pas) pour l’arrivée de cette révision. Cette finesse de gravure peut permettre deux choses : une meilleure gestion de la chauffe, ou une puissance améliorée. Sur ce produit, Nvidia a fait le choix de la puissance, avec des gains jusqu’à 25 % supérieurs au précédent modèle.

Un choix a été fait par rapport au précédent modèle ceci étant : la Shield TV 2019 n’est équipée que de 2 Go de RAM. Les 3 Go de RAM sont réservés au modèle Pro. La principale différence est que ce modèle plus accessible n’est donc pas compatible avec les jeux adaptés Shield type Borderlands ou Metal Gear Rising Revengeance, mais le service de cloud gaming GeForce Now est désormais le focus de l’entreprise. Autre sacrifice : les capacités de media server Plex sont réservées au modèle Pro.

Plus puissante, plus petite

L’important est toujours là : la possibilité d’afficher en 4K à 60 FPS avec aise, et une compatibilité très large de codeurs/encodeurs garantissant la meilleure qualité. Sur ce modèle et grâce au gain de puissance de la puce, la Nvidia Shield TV 2019 (Pro compris) est désormais compatible avec Dolby Vision en prime du HDR10, qui se rajoute à Dolby Atmos pour une expérience audio enrichie désormais compatible avec Netflix et Prime Video. Depuis 2021, il est également possible de jouer en en 4K en cloud gaming grâce à l’abonnement GeForce Now RTX 3080 qui nous a impressionnés lors de notre test.

Vous l’aurez compris : le déjà imbattable Nvidia Shield TV est encore plus puissant et pérenne avec ce modèle 2019. Pour la petite note : à titre personnel, j’ai investi dans le modèle Pro de 2015 il y a 4 ans… et le boîtier est resté, sur quatre déménagements et des changements constants de matériel, le meilleur atout de mon setup. Cette Shield TV 2019 semble très bien partie pour continuer sur cette lancée.

Notez également que les Shield TV de 2019 intègrent désormais le Bluetooth 5.0. Question température, malgré le petit format et les réglages en performance max, je n’ai pas réussi à faire chauffer excessivement ce petit tube au point que la question d’un problème se pose.

Alexa et Assistant sont sur un banc

Le gain de puissance offert par le Tegra X1+ n’a pas été ignoré, mais plutôt utilisé à bonne escient. La Shield TV 2019 continue d’utiliser un Android TV presque pur bien sûr, en dehors de l’installation par défaut des applications Nvidia, et le constructeur nous a prouvé la puissance de son suivi sur ces dernières années : mon modèle de 2015 profite toujours des dernières mises à jour. Et bien sûr, le Play Store est présent pour fournir l’accès aux différents services importants du monde du streaming, dont Netflix et Amazon Prime Video. Il n’y a pas de raison que Disney+, et pourquoi pas Apple TV+, soient absents à leur sortie. On apprend au passage que la 4K arrivera sur MyCanal début 2020.

La Shield TV 2019 continue d’être compatible avec Google Assistant et Google Home, lui permettant de contrôler les appareils d’une maison à la voix comme le ferait n’importe quel Home Hub. Cependant, ce nouveau modèle y ajoute aussi la compatibilité avec Amazon Alexa, dont le skill dédié est en cours de validation en France à l’heure où nous écrivons ces lignes.

La vraie bonne idée

Il est une nouvelle fonctionnalité que ne connaîtront pas les modèles précédents : l’upscaling par intelligence artificielle. Nvidia a entraîné un modèle afin de proposer une augmentation enrichie des définitions 480p, 720p et 1080p en 4K automatiquement. C’est un procédé assez commun dans le monde des téléviseurs 4K, mais généralement intégré au téléviseur lui-même. Et tous les procédés ne sont bien sûr pas égaux.

Ici, Nvidia propose pour les flux en 30 FPS ou moins (le 60 FPS n’est pas compatible) d’améliorer l’image pour donner l’impression de regarder un flux 4K, même sur des sources plus modestes. Il est tout à fait possible de désactiver la fonctionnalité (qui ne s’active pas sur un flux 4K bien sûr), ou de la régler selon trois niveaux « d’agressivité » : faible, moyen ou fort. Par défaut, celui-ci est réglé sur moyen. Pour une meilleure notion des changements apportés par son IA, Nvidia offre la possibilité d’afficher une glissière pour voir l’image avant et après traitement, ce qui est excellent.

Pas d’activation sur du contenu 4K

Qu’en est-il du traitement en lui-même ? Il est vraiment bluffant. Sans introduire de latence, si ce n’est un petit cafouillage naturel à l’activation/désactivation en temps réel, l’upscaling IA proposé par Nvidia permet effectivement de retrouver des détails jusque là perdus d’une image. Et comme celui-ci est intégré nativement au système, on le retrouve sans effort sur presque toutes les applications testées. Une vidéo YouTube gagne un peu plus de précision, une vidéo Netflix retrouve une forte netteté, et un stream 480p sur Crunchyroll en abonnement gratuit donne l’impression de payer son abonnement HD.

De SD à HD, proprement

Malgré les nombreux pièges que je lui ai tendus, je dois avouer avoir été bluffé par sa capacité d’adaptation. Il existe tout de même quelques cas où l’upscaling est à déconseiller. Déjà, ces technologies ont tendance à parfois rendre les textes moins beaux qu’ils ne l’étaient, en poussant l’apparition de crénelages. Surtout, il semble que cette IA a besoin d’une différenciation bien marquée entre le premier et le second plan : en l’absence, il aura tendance à tout lisser un peu trop. Cela se remarque particulièrement sur les dessins animés américains type Big Mouth ou Family Guy, dont le très léger flou d’arrière-plan est effacé par l’IA ce qui dénature la vision du créateur en lui-même. Cela peut être atténué avec un réglage plus léger, mais l’impact de la solution est aussi moins visible de la sorte.

Notez la dénaturation des contours des personnages (moins visible en photo)

Autre faiblesse, prévisible toutefois : les diffusions de jeux vidéo. Lorsqu’elles sont en 60 FPS, le système ne marche pas. Lorsqu’elles sont en 30 FPS, la forte présence des interfaces et le flou d’arrière-plan parfois peu prononcé font que l’upscaling vient surtout rajouter des contours blancs qui ne devraient pas être présents, et tue le naturel de l’image.

Cette dernière observation est particulièrement faite pour les titres esport, comme les MOBA ou les jeux de combat. Un jeu plus cinématique devrait connaître les mêmes bénéfices que la grande majorité des séries et films que vous regarderez : l’IA est vraiment efficace. Et puisqu’il est possible d’utiliser la touche programmable pour désactiver en deux secondes l’upscaling, stopper tout en constatant un problème est d’une simplicité enfantine. Même l’acte de constater est à la portée de tous : il suffit de comparer en direct, là encore en restant appuyé sur le bouton. Simple. Rapide. Tout n’est pas parfait, mais ce premier pas est déjà excellent en soi, et les perspectives d’évolution font rêver.

Pas de traitement en 60 FPS

Avoir un moteur d’upscaling dont la première version fait déjà ses preuves, directement sur sa box, est en soi une excellente idée. Comprenez : si la plupart des téléviseurs ont une fonctionnalité similaire, celle-ci introduit souvent des problèmes de latence ou n’est tout simplement pas de la même qualité. Particulièrement pour les téléviseurs d’entrée de gamme, la meilleure chose à faire est souvent de tout désactiver pour ne profiter que de la dalle elle-même, sans traitement, qui peut être de très bonne qualité même à petit prix. En déportant ce traitement sur la Shield TV, la majorité des utilisateurs s’assure ainsi d’avoir un meilleur rendu, un meilleur suivi logiciel de ce dernier, et une bien plus grande facilité d’utilisation. C’est un très bon point pour la box Android TV et sa longévité au sein d’un domicile.

Petit bonus : cette nouvelle Shield TV 2019 promet une fréquence d’image adaptative native (pensez Nvidia GSync), contre application par application auparavant.

Les différences avec la Nvidia Shield TV Pro 2019

La Nvidia Shield TV Pro 2019 ne requiert pas nécessairement de test dédié de notre part. Et pour cause : les différences ne sont pas très marquées.

Côté design, la Shield TV Pro 2019 est tout simplement la même que le modèle de 2017. Elle intègre le Tegra X1+, mais dispose de 16 Go de stockage. Elle a également 1 Go de RAM en plus, ce qui lui permet de récupérer la fonctionnalité Plex Media Server et la compatibilité avec les jeux Shield natifs.

Et grâce à ses deux ports USB A, il est bien plus simple de connecter une clé USB pour lire un contenu local.

Disponibilité et prix des Nvidia Shield TV 2019

Le plus grand intérêt de la Shield TV 2019, et qui justifie ses sacrifices, est qu’elle est proposée au prix de 159 euros. Voilà un palier plus facile à dépasser, pour un produit qui comme dit dans ce test a une excellente longévité.

Ceux qui souhaitent avoir ce produit sans ses limites pourront se tourner vers le modèle Pro, qui est vendu 219 euros. Cette nouvelle gamme ne vient donc pas augmenter le tarif d’accès de la plateforme, mais plutôt la rendre plus accessible.

Les deux appareils sont disponibles dès aujourd’hui.

Note finale du test
9 /10
La gamme Nvidia Shield TV a passé ces quatre dernières années à être la box Android TV imbattable en termes de puissance. Avec cette Shield TV 2019, Nvidia a fait les choix qu'il fallait faire : la rendre encore plus petite, encore plus puissante... et plus accessible. Oh, et Dolby Vision est ajouté pour toujours plus de plaisir visuel.

Si le stockage limité est bien dommage, impossible d'ignorer la bonne idée qu'a eu Nvidia d'intégrer un moteur d'upscaling au sein de son système. Et avec le suivi qu'il a prouvé avoir sur ses précédents modèles, on ne peut qu'être enthousiaste d'observer son évolution.

Petit, puissant, toujours plus simple à prendre en main et fluide au possible. Un investissement qui tient sur la durée. La Nvidia Shield TV est toujours plus un compagnon de choix.

Points positifs de la Nvidia Shield TV 2019

  • Dolby Vision ajouté

  • Upscaling natif efficace

  • Petit mais puissant

  • Excellente télécommande

Points négatifs de la Nvidia Shield TV 2019

  • Stockage restreint

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