Test de la Motorola Xoom : Partie matérielle

 

La Motorola Xoom est la première tablette à proposer Android 3.0 (Honeycomb). Mais que vaut-elle ?

Honeycomb est la version d’Android dédiée aux tablettes. Le travail fourni par Google est colossal, comparativement à la branche 2.*. Lors de la sortie des tablettes sous FroYo, un représentant du moteur de recherche avait dit, qu’en l’état, Android n’était pas optimisé pour les tablettes. C’était bel et bien le cas. La première ardoise à bénéficier de cette version fut la Motorola Xoom (à prononcer « Zoom »). Lors de la création de Honeycomb, elle fut utilisée comme périphérique de développement. On peut alors se dire que c’est un gage de qualité. Mais est-ce bien vrai ? En effet, c’est Motorola qui s’occupe de l’envoi des mises à jour. Google donne un avantage à la Xoom, mais atteint-on le niveau d’un Nexus ? L’Apple iPad est aujourd’hui une référence. Va-t-on trouver dans cette tablette et cette version d’Android, un début de réponse favorable ?

Pour répondre à toutes ces questions, un test était donc nécessaire. Afin de couvrir le plus détails possible, nous allons détailler ce test en deux grandes parties. La première s’attardera sur la tablette en elle-même, c’est à dire le côté matériel. Dans une deuxième partie, nous verrons toute la partie Honeycomb.

1] Un tour du propriétaire

L’avant de l’appareil est très sobre, avec l’apparition des logos Motorola et Verizon. Nous verrons par la suite, les différents éléments qui la compose. Un bord noir entoure l’écran sur environ 1 cm. On retrouve ensuite un contour en plastique sur environ 1 mm. Il est de bonne facture et ne se déforme pas selon les mouvements. La dalle est brillante, ce qui ne posera aucun problème en intérieur, mais sera plus problématique lorsque des rayons de soleil viendront s’y refléter.

De part la forte présence de noir lorsque l’écran est éteint, la Xoom va se transformer en véritable « attrape-poussière ». En effet, en laissant la tablette sur un bureau, elle va se couvrir de nombreuses particules. Ce n’est pas dérangeant, lors d’une utilisation à l’intérieur, mais nécessitera un coup de chiffon si vous l’apportez dehors. Concernant les traces de doigts, il n’y a rien à dire de particulier. S’ils sont propres, aucune marque n’apparaitra à l’écran.

Sur l’arrière, on perçoit un léger bombage sur le milieu, en mode paysage. Par conséquent, il sera naturellement plus évident de prendre la tablette avec cette orientation. L’effet est d’autant plus accentué, que l’écran a un ratio de 16:9. A nouveau, on aperçoit les logos Motorola et Verizon, mais cette fois-ci avec le « with Google ». Cinq pictogrammes sont affichés, mais se révèlent uniquement au toucher (très légèrement), ou lors de la prise d’une photo avec flash. Cela n’est donc pas désagréable.

Il est possible de porter la tablette avec une seule main, en la plaçant au centre. Mais vu que la surface est lisse, la tablette aura tendance à glisser. Il faudra donc soit la prendre à deux mains, soit utiliser une housse en plastique.

Comme vous pouvez le remarquer (alors que j’avais nettoyé la Xoom quelques secondes avant), l’arrière se salit très facilement. Toutes les poussières viennent s’y greffer, sans aucune action particulière.

Ses dimensions sont de 249.1 x 167.8 x 12.9 mm. Elle est par conséquent bien plus épaisse qu’une Samsung Galaxy Tab ou un Apple iPad 2. Cependant, dire qu’elle est trop imposante est une hérésie. Comparativement à un Nexus One, les quelques millimètres ne sont pas embarrassants.

Le poids est de 730 grammes, ce qui est dans la moyenne des tablettes « d’ancienne génération ». A une main, vous serez rapidement amené à la poser, car elle vous dérangera. Mais à deux mains, aucun problème de ce côté là.

Passons maintenant à la vue du dessous de la tablette. De gauche à droite, nous avons un port microUSB, une connectique microHDMI (type D) et l’entrée pour l’alimentation. On distingue aisément les fiches pour connecter la Xoom à son dock. Sur la droite, on aperçoit le micro. Il sera uniquement utilisé pour le chat vidéo de Gtalk, ou la caméra. En effet, bien que vendue avec l’opérateur Verizon, il n’est pas possible de passer des appels via les réseaux mobiles. Vous pourrez toutefois contourner le problème, en utilisant des alternatives comme Skype.

Le microUSB ne permet pas de recharger la tablette. La connexion permettra néanmoins de partager des fichiers avec son ordinateur. Notez que Honeycomb utilise désormais le protocole MTP et non plus USB Mass Storage. Pour Microsoft Windows et GNU/Linux, il ne devrait pas y avoir de problème concernant les drivers. Pour Mac OS X, il faudra télécharger une application supplémentaire. L’inconvénient de cette solution est de ne pas avoir un driver système. Par conséquent, lors de l’envoi d’un fichier, il est impossible de continuer de voir le contenu. Aucun problème de débit n’est à signaler.

Par dessus ces éléments, sur le côté noir avant l’écran, il y une LED affichant le statut de charge. Lorsque la tablette est en route, elle n’est jamais allumée, même si l’alimentation est connectée. En revanche, si elle est éteinte, la diode sera blanche, lors du chargement ; verte lorsque la batterie sera pleinement chargée.

Pour le HDMI, le flux vidéo montre un mode miroir (transmission de ce que vous voyez à l’écran). En parlant de l’alimentation, voici les différentes statistiques :

  • Temps de charge (éteinte et batterie vide) : Environ 2h30
  • Autonomie avec une faible utilisation (mode avion le plus souvent possible) : 1 jour et demi
  • Autonomie en utilisation classique (navigation en WiFi, jeux…) : variable entre 8 à 12 heures
  • Autonomie en utilisation intensive (jeux) : variable entre 5 et 6 heures

Contrairement à ce qui a pu être dit, la tablette a bien deux batteries de 3 250 mAh. A l’usage, vous ne vous poserez pas la question « ai-je bien pris le chargeur, car la Xoom n’a pas d’autonomie ».

Il est important de souligner qu’il est impossible d’accéder à la batterie. Il faut pour cela démonter entièrement la coque. Contrairement à ce que nous avions pu voir au MWC, la connectique s’emboîte parfaitement.
(Le logo de la pomme n’est pas volontaire !)
Retournons sur l’avant de la tablette, avec la partie gauche. On aperçoit les deux touches de volume (+ / -). Au lancement de la Xoom, le bouton ON/OFF avec la touche +, lance le protocole RSD ; avec ON/OFF et la touche -, on accède à fastboot.

Sachant qu’il est impossible d’éteindre manuellement la tablette, en cas de gros plantage, il reste tout de même une solution alternative. Il suffit pour cela d’appuyer simultanément sur le bouton ON/OFF et la touche + du volume. La tablette redémarrera immédiatement.

Il est déjà possible de rooter, déverrouiller le bootloader, overclocker et installer des ROM, sur la tablette.

En haut à gauche, juste à côté du logo Verizon, on retrouve une LED de notification. Pour l’instant, elle ne s’affiche qu’en blanc. Il est donc difficile de savoir si elle est multi-colore. Elle s’allume dès qu’un événement se produit sur le système (réception d’un email, tweet…). Les hackers de chez Xda-developpers trouveront rapidement la réponse à cette question !

Sur le dessus, on retrouve un jack de 3,5 mm. Ayant testé la qualité autant sur des écouteurs que des enceintes, le son ressort sans aucune fioriture. Aucun problème notable pour insérer la connectique.

Légèrement décalé vers la face arrière, un cache laisse la porte ouverte à deux éléments. Tout d’abord la carte SIM et un lecteur de cartes microSD. Malheureusement pour le deuxième port, il n’est pas reconnu. Cette mention est inscrite sur un objet en plastique : « Replace with Micro SD only after Android system update ». Android 3.0.1 est sorti, mais cette mise à jour n’a pas apporté le support.

Par conséquent, lors de l’utilisation de l’USB vers l’ordinateur, seule la mémoire interne de 32 Go sera accessible.

Sur le haut de la tablette, du côté face, on retrouve le capteur de luminosité, suivi par la caméra frontale de 2 mégapixels, ainsi qu’un LED. Lorsque la caméra est utilisée, la diode s’éclaire immédiatement en rouge.

Passons maintenant, à l’arrière droit de la tablette. On voit une longue zone, avec des bords arrondis. L’effet est vraiment joli, même si au fond la tablette n’est pas destinée à être tournée. On y retrouve un appareil photo de 5 mégapixels, capable de réaliser des vidéos en 720p. Une double flash LED, avec une teinte jaunâtre, viendra épauler le capteur dans des situations plus sombres. A la suite, on retrouve un haut parleur, ainsi que le bouton ON/OFF.

Je voudrais par contre vous avertir quant au placement de ce dernier bouton. Lors que la tablette est posée sur une table, il faut forcément la soulever pour appuyer dessus. Expliqué ainsi, cela semble peu difficile, mais sur le long terme, l’opération devient fatigante. C’est un problème d’ergonomie et je vous invite à toujours regarder ce point lorsque vous achetez une tablette.

Sur la gauche, on aperçoit le deuxième haut parleur. Combiné à celui de droite, on obtient un son correcte. Inutile de vous dire que vous n’obtiendrez pas le son fidèle de l’enregistrement.

2] L’écran

L’écran tactile capacitif de la Motorola Xoom mesure 10,1 pouces en diagonale et est de type LCD. Il offre une résolution de 1280 x 800 pixels, ce qui donne 150 pixels par pouce. En s’approchant prêt de la tablette, on ne distingue pas les pixels.


Son contraste est extrêmement bon, il n’y a rien à redire. Même lorsque l’angle de vision atteint 170°, le contenu reste lisible. Dans ces différents clichés, vous pouvez voir l’évolution entre la vue du dessus, et celle la plus extrême.

Le multitouch gère 10 doigts, ce qui est largement suffisant pour un écran de cette taille. Il n’y a aucun problème lors du croisement des doigts

3] Les deux caméras

Comme indiqué précédemment, la Motorola Xoom dispose de deux caméras. Une dorsale de 5 mégapixels et frontale de 2 mégapixels. Afin de juger la qualité des photos, nous avons sélectionné trois environnements. Vous pouvez cliquer sur les photos, pour les voir en tailles réelles.

Le premier est en intérieur, avec une lumière suffisamment bonne, pour ne pas nécessiter de flash. La dorsale s’en sort très bien, en restituant des couleurs fidèles. La caméra frontale est plutôt destinée au chat vidéo et cela se remarque. En effet, les couleurs sont moins « pures » et on observe un certains effet de brouillard. Comparé à un Nexus One, qui possède aussi une caméra en 5 mégapixels, le rendu est meilleur.

La deuxième situation est strictement identique à la première, sauf que le flash a été utilisé. La Motorola dispose d’un double flash LED, mais contrairement à que l’on a l’habitude voir, il est de couleur jaunâtre. Cela n’est pas désagréable à l’oeil, car il donne un effet comme sur Instagram ou Picplz. Sur le Nexus One, le flash est trop blanc, et les couleurs sont un peu dénaturées. L’appareil photo était trop près des figurines, ce qui a entrainé un effet de blancheur inhabituel. Sur ce comparatif, la Xoom l’emporte !

Passons maintenant à l’extérieur. Sortir une tablette comme appareil photo n’est pas discret, mais si vous n’avez pas de téléphone à portée, elle pourra vous secourir. Sur la Xoom, les détails sont corrects, mais la couleur est dénaturée. On observe une trop grande dominante de jaune. Le Nexus One semble être le meilleur compromis, mais en réalité, il dénature la scène.

La caméra arrière peut réaliser des vidéos en 720p. Voici un exemple :

De même avec la caméra frontale :

4] GPS, Baromètre…

Sachant que le processeur nVidia Tegra 2 est intimement lié au système Android, vous retrouverez des benchmarks dans la deuxième partie.

GPS Status est un excellent outil pour connaître l’état des capteurs de la tablette. Pour le GPS, aucun problème n’est à signaler, si ce n’est que lors du test, le fix a pris 15 secondes ! En ce qui concerne l’accéléromètre et la boussole numérique, aucun problème notable. De même pour le capteur de luminosité, mais qui met un peu de temps à se rafraîchir.

La Xoom inclut un baromètre. Il permet à la fois d’être utilisé pour obtenir la pression, mais aussi l’altitude. Pour l’heure, aucun gps ne l’utilise, il est donc difficile de tester ses valeurs.

5] Contenu de la boîte

Dans la boîte, on retrouve :

– Motorola Xoom
– Chargeur
– Câble microUSB
– Divers documents

Il faut noter qu’il s’agit simplement de deux cartons qui s’emboîtent. Par conséquent, elle peut très facilement s’ouvrir. Lorsque la tablette est achetée via Internet, cela ne pose pas problème. En revanche, en magasin, il faudra faire attention à ne pas la faire tomber et qu’elle s’ouvre. Cela est d’autant plus vrai qu’un simple film plastique entoure l’ardoise.

6] Caractéristiques techniques

ModèleMotorola Xoom »>
VersionMotorola Xoom »>10.1 pouces, 1.280 x 800 pixels
TechnologieMotorola Xoom »>nVidia Tegra 2 @1GHz (dual-core)
Chipset graphique (GPU)Motorola Xoom »>1 Go
Mémoire InterneMotorola Xoom »>Oui
Webcam (caméra frontale)Motorola Xoom »>Oui, 5 mégapixels avec Flash (dual-LED)
VidéoMotorola Xoom »>Oui, a/b/g/n
Boussole/GPSMotorola Xoom »>Oui, 2.1 + EDR
RéseauxMotorola Xoom »>Non / Oui (à confirmer)
Accéléromètre / GyroscopeMotorola Xoom »>Oui
Capteur de proximité et lumièreMotorola Xoom »>Oui
Un port micro-USB / HDMIMotorola Xoom »>Oui
Formats vidéos supportésMotorola Xoom »>.MP3, .WAV, .WMA, .eAAC+
BatterieMotorola Xoom »>249.1 x 167.88 mm
EpaisseurMotorola Xoom »>725g
Date de sortieMotorola Xoom »>579 € (Wi-Fi)
Article FrAndroidLien
Site officielLien officiel

Vous pouvez retrouver l’ensemble de ce test, dans une version vidéo :

Les plus :

+ Processeur nVidia Tegra 2
+ Autonomie
+ Aucun bug particulier

Les moins :

– Lecteur de cartes microSD non reconnu (pour l’instant)
– Poids
– Batterie non accessible

En conclusion, la Motorola Xoom est du point de vue matériel un excellent produit. On peut regretter qu’elle soit un peu trop lourde, mais cela ne nuit pas pour autant à sa portabilité. La finition est très bonne et laisse présager une bonne durée de vie.

Vous retrouverez dans quelques jours la deuxième partie de ce test, qui s’attardera sur Honeycomb.

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