Essai de la Renault Twingo Electric : la citadine électrique idéale pour la ville ?

L'icône de la marque au Losange est pour la première fois proposée en motorisation 100 % électrique

Renault étoffe sa gamme de voiture électrique avec la très attendue Twingo électrique. Mais celle-ci a-t-elle une carte à jouer face à une concurrence interne redoutable composée de la sérieuse Renault Zoé et de la très économique Dacia Spring ?
Renault Twingo E-Tech // Source : Renault
Renault Twingo E-Tech // Source : Renault
 

Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, Renault n’a pas forcément pensé en premier lieu à sa Twingo pour se lancer dans le domaine de la voiture électrique. La Twingo électrique arrive même tard, très tard, puisque la voiture était déjà quasiment prête depuis sept ans avec le concept-car Twin’Z présenté en 2013. Avec cette stratégie, Renault n’a peut-être pas voulu cannibaliser le marché de la Zoé, ni celui de la Smart EQ, co-développée avec Renault par Daimler, et qui reprend globalement les bases techniques de la petite Twingo.

Le problème, c’est qu’en arrivant aussi tardivement sur le marché, la Twingo doit déjà conjuguer avec une concurrence féroce, surtout en interne, avec la Zoé notamment, car, nous le verrons un peu plus bas, mais les tarifs finaux ne sont pas si éloignés que cela entre les deux modèles, contrairement à ce que la marque affiche. La Dacia Spring, qui vient d’être présentée, est aussi une concurrente de taille puisqu’elle devrait s’afficher autour de 10 000 euros une fois le bonus écologique déduit, et sa fiche technique est tout aussi intéressante, voire plus, que la Twingo.

Fiche technique de la Renault Twingo Electric

Modèle Renault Twingo Electric
Dimensions 3,615 m x 1,646 m x 1,557 m
Puissance (chevaux) 81 chevaux
0 à 100km/h 12,9 s
Niveau d’autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2)
Vitesse max 135 km/h
Taille de l’écran principal 7 pouces
Prise côté voiture Type 2
Prix entrée de gamme 21350 euros
Prix 24 050 €
Fiche produit

Des tarifs pas franchement bien placés

Avec un prix de départ de 21 350 euros, la Renault Twingo Electric n’est pas forcément donnée. Le bonus applicable sur les voitures électriques en 2020 s’élève jusqu’à 7000 euros, mais dans la limite de 27 % du prix de la voiture neuve. De ce fait, pour une Renault Twingo Electric avec le niveau de finition « Life » à 21 350 euros, le bonus s’élèvera à 5764 euros. À ce prix, les prestations sont presque indigentes avec l’absence de radio ou de climatisation de série. Mesquin pour une telle somme.

Les clients seront donc plus friands des niveaux intermédiaires et haut de gamme. Il faudra donc compter environ 18 000 euros pour une Twingo Electric de milieu de gamme « Zen », une fois le bonus écologique déduit, et environ 19 500 euros, là encore bonus déduit, pour un modèle haut de gamme « Intens », soit à quelques centaines d’euros près, le prix d’une Twingo thermique avec un moteur de 95 chevaux et la boîte automatique.

Contrairement à la Renault Zoé à ses débuts, il n’est pas question de location de batterie pour cette Twingo. Les prix paraissent plutôt contenus donc pour une voiture neuve 100 % électrique, notamment grâce au bonus. Sauf que, nous allons le voir plus bas, les prestations ne sont pas forcément aussi complètes qu’une Renault Zoé. Et là il va y avoir un problème puisque cette même Zoé, pourtant affichée 10 000 euros de plus sur le papier, bénéficie d’une part du bonus maximum de 7000 euros, mais aussi d’une remise commerciale plus généreuse, ce qui la rapproche sérieusement de la Twingo.

Pour ne rien arranger aux affaires de la Twingo Electric, en matière de location, les mensualités sont très proches puisqu’une Twingo Electric en finition « Zen » est affichée à partir de 317 euros par mois, contre 352 euros pour une Zoé R110 « Zen » (LOA sur trois ans avec 30 000 kilomètres). La Renault Zoé bénéficie d’une meilleure valeur résiduelle, ce qui lui permet d’afficher des loyers avantageux. De plus, la Zoé possède une autonomie avec une seule charge deux fois supérieure à la Twingo Electric, de quoi certainement largement justifier les quelques dizaines d’euros supplémentaires réclamés par mois.

La Renault Twingo Electric dans les rues de Paris // Source : Jean-Brice Lemal pour Renault France

La Renault Twingo Electric en quelques chiffres

La Renault Twingo Electric cède donc de précieux points dans le domaine économique, mais se rattrapera-t-elle sur la route ? Il y a des chances puisqu’elle conserve tout ce qui a fait son succès, à commencer par ses dimensions contenues, 3,62 mètres en longueur, 1,65 mètre en largeur et 1,56 mètre en hauteur. Le volume du coffre reste le même par rapport à une Twingo thermique et revendique 240 litres, sauf qu’il faudra y ajouter les câbles de recharge si vous les transportez. Dans ce cas, la capacité du coffre sera légèrement entravée. Avec son diamètre de braquage de seulement 8,6 mètres, la Twingo est toujours aussi à l’aise en milieu urbain.

Techniquement, comme sa cousine thermique, le moteur de cette Twingo est placé au niveau de l’essieu arrière. Le bloc électrique développe 81 chevaux et 180 Nm de couple. Il s’agit d’un bloc dérivé de celui qui équipe la Zoé, encore elle. La version électrique de la Twingo prend environ 197 kilos (dont 165 kilos de batterie) par rapport à son homologue thermique pour culminer à 1111 kilos, ce qui reste assez léger pour une voiture électrique aujourd’hui. Le 0 à 50 km/h est annoncé en 4,2 secondes, le 0 à 100 km/h en 12,9 secondes et la vitesse maximale à 135 km/h.

Si le moteur est un dérivé de celui de la Zoé, la batterie ne l’est pas puisqu’elle bénéficie d’une capacité de 22 kWh (dont 21,3 kWh utiles) contre 52 kWh pour la Zoé. La batterie est fabriquée par Renault et les cellules proviennent de chez LG. La Twingo fait mieux que sa cousine technique, la Smart EQ et ses 17,6 kWh.

L’autonomie et la recharge

Au niveau de l’autonomie, Renault annonce 190 kilomètres en usage mixte selon la norme WLTP, et même jusqu’à 270 kilomètres pour un usage exclusivement urbain. C’est deux fois moins que la Renault Zoé, mais c’est aussi moins bien qu’un autre trio de concurrentes, à savoir les Škoda Citigo i eV, Volkswagen e-up! 2.0 et Seat Mii electric, trois voitures équipées d’une batterie de 32,3 kWh et qui revendiquent environ 260 kilomètres d’autonomie sous le cycle WLTP.

Concernant la recharge, vous aurez droit au même connecteur que la Zoé avec une prise de Type 2. Il n’y a pas de connecteur Combo pour la recharge rapide, la puissance de recharge grimpe à 22 kW grâce au courant alternatif triphasé. Pour récupérer 80 % de la batterie, Renault annonce qu’il faudra environ une heure, soit environ 150 kilomètres. Sur une prise classique domestique, il faut compter 15 heures, 8 heures sur une prise renforcée et 4 heures sur une Wallbox.

Sympa à conduire cette Twingo ?

Sur le papier, la Twingo Electric souffle le chaud et le froid, aussi bien d’un point de vue financier que technique. Heureusement, derrière le volant, la petite française se débrouille plutôt bien, bien mieux que sa variante thermique. Prise au vent trop prononcée, coffre souvent trop chaud à cause de l’emplacement du moteur… Ce sont les principaux défauts que l’on pouvait reprocher à la Twingo essence.

La version électrique corrige tous ces défauts, notamment grâce à son pack batterie placé sous le plancher qui vient abaisser le centre de gravité et asseoir en quelque sorte la voiture sur la route. Le résultat est probant avec une auto très sympa à conduire, agile en ville et dynamique lors des relances, même sur le réseau secondaire. Le confort est un peu moins bon que sur la Twingo essence, mais rien de rédhibitoire dans l’ensemble.

Nous avons réalisé un parcours d’environ 100 kilomètres pour prendre en main cette Twingo. Le résultat des courses est plutôt convaincant avec une consommation moyenne relevée de 14,6 kWh/100 kilomètres, sans pratiquer d’éco-conduite et sans activer le mode « Éco », qui bride les performances et qui permet de gagner une quinzaine de kilomètres sur son autonomie totale.

Néanmoins, comme vous vous en doutez, difficile d’envisager de faire de la route avec une autonomie aussi restreinte et une capacité de charge bridée à 22 kW. La Renault Twingo Electric se cantonnera donc à un usage quotidien oscillant entre ville et campagne, tout en rechargeant à domicile ou au travail afin d’éviter en permanence la chasse aux bornes et les déconvenues qu’il peut y avoir avec, c’est-à-dire : stations hors service, places occupées ou puissance de charge trop faible. Sans oublier la densité du réseau de recharge en France, encore trop limitée.

Une connectivité complète

À l’intérieur, la Twingo Electric ne se distingue pas vraiment du modèle thermique. La qualité des matériaux est correcte pour une citadine et l’équipement plutôt complet sur les finitions les plus hautes, avec un système d’infodivertissement sur écran de sept pouces convaincant et compatible avec Android Auto et Apple CarPlay. La planche de bord se dote également de deux ports USB.

Les services connectés liés à la navigation regroupent notamment la mise à jour des itinéraires en intégrant le trafic en temps réel, la recherche Google des destinations ou points d’intérêt, les infos météorologiques à destination de l’itinéraire et une mise à jour automatique et régulière de l’ensemble des fonctionnalités et services.

Renault propose également l’application mobile MY Renault. Grâce à elle, le conducteur peut envoyer sa destination à sa voiture directement depuis son smartphone, poursuivre son trajet avec un itinéraire piéton une fois garé et retrouver facilement sa voiture grâce à la fonction « Find My Car ». La navigation est enrichie avec la possibilité d’avoir le champ d’action de la voiture en temps réel, en mode Standard et en mode Éco. La carte affiche également les stations de recharge avec leur disponibilité actualisée. Un planificateur pour les longs trajets est aussi disponible pour optimiser votre voyage en fonction de l’emplacement des bornes de recharge sur votre parcours.

Il est aussi possible de programmer la recharge de son véhicule pour, par exemple, profiter des heures creuses ou encore de lancer ou de programmer la mise à température de l’habitacle lorsqu’il est en cours de recharge. Grâce à ce préconditionnement, l’habitacle de la voiture sera déjà à bonne température à l’arrivée de son conducteur. L’application permet également de payer les recharges sur les bornes publiques via un pass de paiement, ce qui est plutôt malin pour éviter la multitude d’abonnements en fonction des différentes bornes utilisées.

Note finale du test
6 /10
La Renault Twingo Electric est loin d'être une mauvaise voiture, mais elle arrive bien trop tard sur le marché et ses prix ne sont pas assez compétitifs pour faire face à ses deux principales concurrentes qui se trouvent... en interne ! Son autonomie limitée peut convaincre les citadins étant certains de ne faire que de la ville ou quelques trajets périurbains à la rigueur, mais la Twingo Electric ne possède pas la polyvalence d'une Zoé.

La Dacia Spring qui, de prime abord, n'a pas grand-chose à envier techniquement à la Twingo (plus d'autonomie, plus d'habitabilité...) viendra sûrement remettre un coup de massue à la Twingo Electric à sa sortie. C'est dommage, car cette Twingo est une bonne petite citadine électrique sur la route, mais qui arrive bien trop tard. Pour être réellement compétitive, la Twingo Electric devrait s'afficher à des tarifs plus proches de la Dacia Spring et non de la Zoé.

Points positifs de la Renault Twingo Electric

  • Agilité en ville

  • Bonne habitabilité

  • Prestations dynamiques intéressantes

  • Système connecté complet pour la gamme

Points négatifs de la Renault Twingo Electric

  • Autonomie limitée

  • Arrivée trop tardive sur le marché

  • Concurrence très rude en interne

  • Tarifs un peu trop élevés

Les derniers articles