Test de la OnePlus Watch : elle n’a de montre que le nom

Des airs de montre connectée, des fonctions de bracelet d'activité

La OnePlus Watch marque les premiers pas du constructeur sur le marché des montres connectées. Après une prise en main mitigée et un mois d’utilisation, voici notre test complet de la première montre de OnePlus.
La OnePlus Watch et son cadran “Never Settle” // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid
La OnePlus Watch et son cadran “Never Settle” // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid
 

OnePlus ne fait plus que des téléphones et a lancé au cours des dernières années quelques écouteurs dont les true wireless Buds et Buds Z. En mars 2021, le constructeur poursuit cette stratégie de diversification et profite de la sortie de ses téléphones 9 et 9 Pro pour annoncer sa première montre connectée, la OnePlus Watch.

Cette montre au design circulaire dispose d’un écran AMOLED et embarque un cardiofréquencemètre, un capteur SpO2 et un GPS. OnePlus met l’accent sur le suivi de l’activité et communique sur un total de 110 modes d’entraînements. La marque annonce également jusqu’à deux semaines sans recharge. Bref, sur le papier, rien de révolutionnaire pour une montre connectée. Pourtant, la OnePlus Watch nous avait laissés sur notre faim lors de notre prise en main. Il est désormais temps de se pencher plus sérieusement sur la première montre connectée de OnePlus, après un mois d’utilisation.

Fiche technique de la OnePlus Watch

Modèle OnePlus Watch
Dimensions 46,4 mm x 46,4 mm x 10,9 mm
Définition de l’écran 454 x 454 pixels
Dalle AMOLED
Poids 45 g
Capteur de rythme cardiaque Oui
Analyse du sommeil Oui
Accéléromètre Oui
Capteur de lumière ambiante Oui
Indice de protection IP68
Prix 159 €
Fiche produit

Ce test a été réalisé avec une montre fournie par OnePlus.

Une jolie montre, mais seulement pour les gros poignets

La OnePlus Watch est proposée en une seule taille et autant dire que les 46 millimètres du boîtier n’iront pas à tous les poignets. Ses 45 grammes ne se font pas plus sentir que ça au quotidien, mais il faut bien avouer que la montre est relativement imposante par rapport aux autres modèles du marché, que cela soit par sa taille de boîtier ou de sa masse. À titre de comparaison, l’Apple Watch Series 6 (boîtier aluminium, 44 mm) et la Samsung Galaxy Watch Active 2 (boîtier aluminium, 44 mm) affichent respectivement 36,6 grammes et 30 grammes sur la balance.

Le design de la OnePlus Watch n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de la Galaxy Active 2. On a en effet droit à un écran circulaire et à un look tout en sobriété : rien ne dépasse du cadran en acier inoxydable ni couronne crantée ni bague rotative. Les deux boutons présents sur la tranche droite de la montre sont à peine protubérants et sont de la même couleur que le boîtier. Bref, le design de la montre est sans fioritures, alors que OnePlus nous avait habitués à un peu plus de folie, du moins de prise de risque. Avec sa montre, la marque s’est contentée de discrètement graver son nom sur le bouton supérieur.

Zoom sur le design de la OnePlus Watch // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Couplée à son bracelet d’origine en élastomère fluoré (silicone), la montre affiche assurément un côté sport, qui reste cependant plus élégant que baroudeur. À ce sujet, sachez que le boîtier est décliné en deux couleurs — noir et gris. OnePlus propose également une édition limitée faite d’un alliage de cobalt et de verre saphir. Cette version est objectivement plus élégante grâce à sa couleur dorée et à son bracelet en cuir. Bon à savoir : l’accroche du bracelet est universelle. Vous n’aurez donc pas de mal à trouver d’autres bracelets pour votre OnePlus Watch. Nous avons ainsi pu interchanger le bracelet d’origine avec celui de la Samsung Galaxy Watch 3.

Le bracelet de la OnePlus Watch est facilement changeable // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Si le bracelet en silicone livré avec la montre ne pose aucun problème de démangeaison au quotidien, son système de fermeture peut surprendre : il offre un très bon maintien sécurisé au poignet, permet de retirer la montre très facilement, mais peut être un tantinet complexe à installer les premières fois. À l’instar du fermoir des bracelets en silicone d’Apple Watch, il faut, après avoir inséré le picot à l’emplacement souhaité, faire coulisser le surplus de bracelet le long de la peau. La sensation n’est pas particulièrement désagréable — sans pour autant être agréable — et il faut penser à bien sécher son avant-bras après une douche :  le but est d’éviter que la matière du bracelet ne s’accroche à la peau sans pouvoir coulisser.

Le fermoir de la OnePlus Watch // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

En parlant de douche, sachez que la OnePlus Watch est étanche à 50 mètres et a donc résisté sans surprise aux quelques douches que j’ai pris avec. OnePlus indique tout de même que « l’appareil n’est pas adapté aux activités ou environnements suivants : douche d’eau chaude, sauna, sources chaudes, plongée profonde ou plongée ». Il faut donc choisir : enlever sa montre avant de se laver, ou prendre une douche froide… vous êtes prévenus !

On aperçoit ici le capteur de fréquence cardiaque et de SpO2, les pins de connexion et le microphone en haut à gauche // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Finissons le tour du propriétaire. À l’arrière, le dos mat de la montre accueille le classique capteur de fréquence cardiaque et de saturation en oxygène dans le sang — le fameux SpO2. N’oublions pas le port de charge, qui prend la forme de deux petits picots et qui est placé juste en dessous. La tranche gauche embarque le haut-parleur, tandis que la tranche droite abrite le microphone, juste en dessous du bouton supérieur. Le petit trou sur la tranche inférieure n’est pas un deuxième microphone, mais est utilisé pour la fonction baromètre de la montre.

La boîte de la OnePlus Watch est très jolie grâce à un rouge particulièrement éclatant // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Les finitions de la OnePlus Watch sont très bonnes et son boîtier n’affiche aucune égratignure après un mois de test. L’écran présente quant à lui une seule microrayure, qui est logiquement apparue après que la montre a raclé le goudron lors d’un exercice. Justement, penchons-nous désormais sur l’écran de la OnePlus Watch.

Écran : rien à signaler grâce à l’AMOLED

La dalle AMOLED de la OnePlus Watch mesure 1,39 pouce et offre une définition de 454×454 pixels. L’interface affiche un fond noir qui fait oublier les déjà fines bordures de la montre. Celles-ci sont d’ailleurs très légèrement rainurées, sans pour autant proposer un relief au toucher.

On remarque bien les rainures autour de l’écran // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

L’écran propose trois niveaux de luminosité, mais nous avons trouvé le mode automatique assez pertinent pour ne pas avoir à toucher à ce réglage lors de notre test. Aucun problème de luminosité n’est à déplorer : la montre est utilisable en intérieur comme en extérieur sous le soleil.

Tapoter sur l’écran en veille ne le réveillera pas : il faut appuyer sur l’un des boutons ou tout simplement lever le poignet si la fonction en question est activée. La montre est très réactive et s’allume sans raté lorsque l’on soulève son poignet. Cette réactivité fonctionne aussi dans l’autre sens, puisque la OnePlus Watch se met très rapidement en veille : lorsque l’on éloigne son poignet, l’écran s’éteint dès le début du mouvement. C’est surprenant au début, mais ce n’est pas gênant au quotidien. L’algorithme a bien été pensé, surtout que cette fonctionnalité permet d’économiser de la batterie — et vous verrez que OnePlus ne déçoit pas sur ce point.

La mise en veille et la sortie de veille sont très réactives // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Il aura fallu attendre une mise à jour pour que la OnePlus Watch accueille un mode Always-On. Désormais, l’écran peut donc rester allumé avec une faible luminosité pour afficher l’heure en permanence. C’est une fonctionnalité classique pour une montre connectée, mais le mode Always-On de la OnePlus Watch aurait mérité un peu plus d’options et de cohérence : les cadrans proposés sont trop peu nombreux et sont surtout différents des cadrans classiques.

Un des cadrans Always-On de la OnePlus Watch // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

À l’instar de l’Oppo Watch, l’application compagnon de la OnePlus Watch permet d’accéder à tous les cadrans proposés par la marque, d’en créer un avec des photos personnelles et même de profiter du mode « Assortiment par l’IA ». Ce dernier nous demande de prendre notre tenue en photo, puis l’analyse dans le but de nous proposer de nouveaux cadrans créés sur mesure. Même remarque que lors de notre test de l’Oppo Watch : le côté intelligence artificielle est bidon, puisque l’algorithme se contente d’approximer une couleur de cadran avec celle de la tenue. Cette fonctionnalité reste cependant intéressante puisqu’elle permet de débloquer des nouveaux motifs de cadrans.

Si seuls 14 cadrans peuvent être directement enregistrés sur la montre, on compte au total 50 cadrans disponibles dans l’application, répartis en 6 catégories — Classique, Dynamique, Minimaliste, Joie, Pratique et Sport. OnePlus oblige, les cadrans sont plutôt colorés, mais tout le monde devrait y trouver son bonheur. Un regret tout de même : rares sont les cadrans à proposer des complications ou des choix de couleurs.

Bon à savoir, la montre ne tourne pas sous Wear OS : ne comptez pas télécharger des cadrans non officiels avec des applications tierces disponibles sur le Play Store, il faudra se contenter des cadrans proposés par la marque.

Fonctionnalités limitées sans Wear OS et manque de sérieux

Eh oui, pour sa première montre connectée, OnePlus a décidé d’utiliser son système maison. On sent tout de même l’inspiration dont a fait preuve la marque, puisque l’interface proposée est très similaire à celle de Wear OS. Un glissement de doigt vers le haut fait apparaître les notifications alors qu’un glissement vers le bas permet d’accéder aux accès rapides —  mode ne pas déranger, luminosité, faire sonner téléphone, alarme, lampe torche, réglages. Il n’y a pas de menu à droite (réservé à Google Assistant sur Wear OS), mais on retrouve les tuiles à gauche, ces espèces de cartes qui condensent les informations essentielles de certaines applications. On peut par exemple y afficher la météo, le lecteur de musique ou encore le suivi du sommeil, de l’activité…

La navigation se fait au tactile et avec les deux boutons physiques // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Le bouton gravé « OnePlus » en haut à gauche de la montre sert à la réveiller et à ouvrir la liste des applications tandis que le second bouton physique est personnalisable. De notre côté, nous lui avons associé la mesure du rythme cardiaque.

La navigation dans l’interface est fluide et les quelques légers ralentissements dont elle fait preuve ne gâchent en rien l’expérience d’utilisation. Oui, mais voilà… système maison oblige, la OnePlus Watch ne propose aucune application tierce. Exit Google Maps, Spotify, Uber, Strava… Les applications proposées se cantonnent à la météo, l’alarme, le chronomètre, le minuteur, à un lecteur de musique et bien sûr au suivi de l’activité — que nous allons détailler dans la prochaine partie. Citons tout de même les applications Boussole et Baromètre, qui ne sont pas aussi répandues que cela sur des montres connectées grand public. Sachez aussi que nous n’avons pas réussi à faire fonctionner le raccourci Caméra avec notre Google Pixel 5 — le but étant d’utiliser la montre pour déclencher à distance une prise de photo.

Les applications sont rangées dans une liste accessible avec le bouton physique supérieur // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Vous pouvez oublier le paiement sans contact, la montre ne proposant — sans surprise — aucune alternative à Google Pay. Au final, on se retrouve avec une montre connectée aux fonctions de bracelets d’activité. Reste tout de même un atout phare propre aux montres connectées : l’interaction avec les notifications. Malheureusement là aussi, le tableau n’est pas beau.

Les notifications

La gestion des notifications de la OnePlus Watch, ou devrait-on dire la non-gestion, est catastrophique. La liste est longue, mais voici les principaux problèmes. Déjà, seules les notifications Facebook (Messenger et WhatsApp) proposent des réponses préenregistrées, dont les fameux « Je ne suis pas disponible pour le moment » et « Je vous recontacterai plus tard ». Pour les autres applications de messagerie, il faut donc se contenter d’un simple affichage de la notification, sans possibilité de répondre, puisque la montre n’intègre pas de mini-clavier. « Simple affichage », enfin pas vraiment : même là, OnePlus arrive à compliquer la tâche de l’utilisateur. La montre et le téléphone ne semblent en effet pas être tout à fait d’accord puisque supprimer une notification sur l’un ne la supprime pas sur l’autre. Il faut donc s’y prendre à deux fois pour faire disparaître une notification.

Un exemple de notification sur la OnePlus Watch // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Vous en voulez encore ? Après avoir cliqué sur une notification pour afficher le message en entier, il est impossible de revenir en arrière sans supprimer la notification.  À ce sujet, la montre propose tantôt les options « Effacer tout », « Supprimer » et « Désactiver » pour supprimer une notification. Peut-on faire moins clair que ça ? Bref, tous ces problèmes rendent l’interaction avec les notifications très désagréables. Au final, la consultation des messages est seulement utile (pour ne pas dire utilisable) lorsqu’elle est faite dès la réception de la notification : la montre vibre, on pivote son poignet puis on lit ce qui s’affiche. Autrement, on ne sait pas de quand date la notification et si on l’a déjà consultée et/ou supprimée sur son téléphone. Notez que l’application OnePlus Health a au moins le mérite de proposer quelques paramètres pour gérer les notifications, dont les filtres par applications.

L’application OnePlus Health permet également d’accéder aux paramètres classiques de la montre, tels que les mises à jour, le choix des cadrans ou même le stockage de musiques en local grâce aux 4 Go intégrés — la montre peut alors être connectée à des écouteurs sans-fil et se passer du téléphone pour envoyer de la musique. L’application sert surtout à paramétrer et afficher le suivi d’activité, que nous allons détailler très prochainement. Bon à savoir : l’application (donc la montre) n’est pas compatible avec les appareils iOS.

Les erreurs de traductions

Nos craintes émises lors de notre prise en main se sont malheureusement confirmées : la version française de l’interface souffre de vilaines erreurs de traduction et la dernière mise à jour en date (01/06/2021) n’a rien changé. On a la désagréable impression que OnePlus a bâclé ses traductions et on en arrive même à se demander si Google Traduction ou Deepl n’auraient pas fait mieux. C’est simple, les fautes d’orthographe ou les erreurs de traduction se trouvent à tous les niveaux de l’interface. Citons par exemple « Apparier nouveau portable », « En ce qui concerne » au lieu de l’habituel « À propos de l’appareil », « Réchauffer » pour « Échauffement » ou encore « Non données » à la place de « Pas de données ».

Ici, le lecteur de la montre ne parvient pas à lire la musique stockée sur mon téléphone et affiche alors un « Pas jouée » // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Mentions spéciales à la sonnerie « ringetonelydstyrke », au « mode de mute » et au « soulever pour égayer l’écran ». Au moins, le constructeur pense au bien-être des composants de sa montre. Blague à part, ce genre d’erreurs fait tache, ne ressemble pas à OnePlus et vient salir son image de marque. Nous ne prenons pas de risque en disant qu’il ne nous faudrait pas plus d’une heure pour traduire correctement à la main l’entièreté de l’interface. Bref, ce n’est pas sérieux de la part de OnePlus, constructeur pour lequel nous émettions dernièrement quelques craintes — suite entre autres à ses récents changements de stratégie.

Un suivi d’activité convaincant malgré un GPS inefficace

La première montre de OnePlus embarque les capteurs classiques (gyroscope, accéléromètre…), mais aussi un GPS et le fameux capteur de fréquence cardiaque et de SpO2. Notons la présence d’un capteur de pression atmosphérique, mais ses fonctions de baromètre/altimètre ne sont pas plus exploitées que ça : le suivi d’activité ne propose par exemple pas le nombre d’étages gravis comme peuvent le faire Fitbit et Garmin. Remarque similaire pour le capteur SpO2, qui, pour des raisons d’autonomie, est seulement utilisable en continu la nuit. La journée, il faut se contenter de lancer des mesures manuelles et ponctuelles. Le suivi de la fréquence cardiaque propose quant à lui deux options : un suivi permanent ou un suivi dit intelligent. Dans ce dernier, la mesure du rythme cardiaque est effectuée toutes les dix minutes, mais s’intensifie si un exercice physique est détecté. Pour économiser de la batterie, le mode de suivi permanent est désactivé par défaut.

Enfin, soulignons la présence d’une mesure du stress. La montre utilise la variabilité de la fréquence cardiaque et classe le score selon quatre niveaux de stress. Cette mesure à première vue gadget ne me semble finalement pas si imprécise que cela, puisque les deux seuls jours où ma moyenne de stress est passée de « Faible » à « Normale » correspondent à mes deux jours d’examen.

Rien de particulier à signaler sur la pertinence des différentes mesures, puisqu’à l’inverse des données affichées par l’Oppo Watch, celles de la OnePlus Watch sont cohérentes et ne présentent pas de grosses erreurs. Je pense par exemple ici au suivi du sommeil, qui arrive à faire la différence entre les matins où je reste au lit après m’être réveillé et ceux où je me rendors. À ce sujet, la montre propose un réveil intelligent, mais le vibreur était généralement trop faible pour me réveiller. Heureusement que le haut-parleur s’active aussi.

L’application OnePlus Health reprend les mêmes fondations techniques que celles de l’Oppo Watch. La ressemblance est frappante, mais pas surprenante : les deux marques font partie du même groupe et partagent ainsi certaines ressources et technologies. Le premier onglet de l’application est dédié au suivi de l’activité et chaque information (sommeil, rythme cardiaque, SpO2, nombre de pas, stress) à droit à un affichage par jour, par semaine, par mois et année. L’application propose d’ailleurs des explications sur les différents suivis, afin de mieux appréhender et interpréter les données. On regrette les quelques dépassements de texte ici et là, mais rien de rédhibitoire — en tout cas moins que les erreurs de traduction de la montre.

Le deuxième onglet est réservé à la course et à la marche à pied. C’est ici que vous pouvez lancer une session, qui affichera en temps réel la distance parcourue, l’allure moyenne, etc. Ce n’est pas le plus pratique, certes, mais si vous lancez la session de course directement depuis la montre, le GPS fera des siennes en vous localisant au mieux après plusieurs centaines de mètres parcourus. Il était même assez fréquent que le tracé final de ma course commence au deuxième kilomètre, voire ne commence jamais. Même connectée au téléphone, la montre semble utiliser son GPS intégré — et inefficace comme expliqué à l’instant. À titre de comparaison, voici les différences entre les mesures effectuées par la OnePlus Watch et par l’application Strava installée sur mon téléphone, lors d’une course à pied de 33 minutes :

  • Montre : distance 5,18 km, allure moyenne 6:21/km, dénivelé positif 240 m pour altitude max 372 m
  • Strava :  distance 5,38 km, allure moyenne 6:07/km, dénivelé positif 250 m pour altitude max 416 m

Les écarts se creusent lors d’une course à pied d’une heure :

  • Montre : distance 8,47 km, allure moyenne 8:10/km, dénivelé positif 139 m pour altitude max 228 m
  • Strava :  distance 11,29 km, allure moyenne 5:19/km, dénivelé positif 157 m pour altitude max 266 m

Les données offertes par la OnePlus Watch sont donc très imprécises, pour ne pas dire complètement fausses.

Exemple d’informations affichées lors d’une activité physique // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Pour ce qui est de l’entraînement sportif plus généralement, OnePlus affiche fièrement sur son site « 110 types d’entraînement ». Il aura fallu que j’écrive ces lignes pour qu’une mise à jour permette finalement d’ajouter de nouveaux modes en plus des quatorze proposés par défaut — répartis dans les catégories Marche, Fitness, Plein air, Jeux de balle, Yoga, Danse, Hiver, Nautique et Récréatif. Attention tout de même, les petites lignes du site OnePlus précisent que seuls « 15 types d’entraînements ont un support d’algorithme ». En fait, les données suivies et les interprétations sont les mêmes pour tous les types de sport : seul le logo de l’activité change. De toute façon, je ne sais pas qui achètera une OnePlus Watch pour suivre sa progression de saut à l’élastique, de valse, de bobsleigh, de cerf-volant ou même de lancer de fléchettes — oui oui, ils font bien partie de la liste. Bref, OnePlus semble avoir ajouté autant de sports que possible dans l’unique but d’afficher un bel argument marketing « 110 types d’entraînement » sur son site, mais aurait mieux fait de se concentrer sur les sports classiques et de proposer un suivi GPS de qualité par exemple.

Soulignons tout de même la présence d’un mode Marathon, qui est censé calculer l’écart entre le coureur et son lièvre. Dans les faits, nous ne comprenons pas comment fonctionne cette option, ni comment l’activer. Il s’agit sûrement encore d’une erreur de traduction. Aussi, nous vous conseillons de désactiver la mise en pause automatique de l’activité lors de vos sessions running : elle est bien trop sensible et les bips incessants qu’elle émet sont désagréables.

Pour conclure, le suivi d’activité proposé par la OnePlus Watch est efficace au niveau de la fréquence cardiaque, du SpO2, du sommeil et du stress, mais l’est moins pour les activités physiques telles que la course à pied à cause d’un GPS capricieux. On vous conseille fortement de passer par une application dédiée sur téléphone, qui affichera plus d’informations et qui fera preuve de plus de fiabilité.

Entre 4 à 6 jours d’autonomie

OnePlus promet jusqu’à 14 jours d’autonomie pour sa première montre connectée. Dans les faits, les 402 mAh de la batterie permettent d’atteindre 4 à 6 jours d’autonomie, ce qui reste un joli score. Pour vous donner une image précise des réelles capacités de la batterie, nous avons effectué plusieurs tests en jouant sur les modes Always-On et « Lever pour réveiller l’écran », mais également sur le suivi de la fréquence cardiaque et du SpO2. La luminosité ne faisait pas partie des critères et était en permanence réglée sur le mode automatique. Aussi, chaque période de test comprend le même nombre d’entraînements, dont au moins 30 minutes d’utilisation du GPS tous les deux jours, ce qui a un fort impact sur l’autonomie.

Always-On Display Geste du poignet pour activer l’écran Suivi fréquence cardiaque Suivi SpO2 Score d’autonomie
Non Oui Intelligent Non 5 j et 18 h
Non Oui Temps réel Non 5 j et 11 h
Non Oui Temps réel Oui 5 j et 7 h
Oui Non Intelligent Non 5 j
Oui Non Temps réel Non 4 j et 16 h

Les résultats sont très satisfaisants : la OnePlus Watch fait bien mieux que certaines montres sous Wear OS ou que l’Apple Watch Series 6, mais se place juste derrière la Huawei Watch GT 2 Pro. Pas de problème si vous avez oublié le chargeur lors de votre week-end dans le sud de la France puisque la OnePlus Watch tient sans problème au moins 4 jours loin de son chargeur. La montre ne propose cependant pas de mode d’économie d’énergie.

OnePlus oblige, la charge du produit est très rapide : moins de 15 minutes pour passer de 0 % à 50 % !

  • 5 minutes → 19 %
  • 15 minutes → 53 %
  • 30 minutes → 89 %
  • 48 minutes → 100 %

Le chargeur inclus fonctionne avec un système magnétique de pins de connexion et fait très bien son travail : la montre s’aligne parfaitement dès le premier essai. La face inférieure du chargeur est antidérapante, ce qui se révèle pratique sur un bureau ou sur une table de chevet.

Le chargeur de la OnePlus Watch // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Belle surprise du côté des appels

La OnePlus Watch n’est pas déclinée en version cellulaire, mais nous nous devions de mentionner la très bonne fonctionnalité d’appel. Si la montre est connectée au téléphone lors d’un appel, il est possible de l’utiliser directement pour échanger avec son interlocuteur. Le haut-parleur et le microphone font un très bon travail puisque la qualité d’appel est similaire à celle d’un téléphone, d’un côté comme de l’autre.

Elle ne propose par ailleurs pas de NFC et ne peut donc pas être utilisée pour le paiement sans contact.

Prix et disponibilité de la OnePlus Watch

La OnePlus Watch est affichée au prix de 159 euros sur le site officiel OnePlus. Les deux coloris proposés (noir et gris) sont cependant en rupture de stock depuis le lancement des ventes en avril 2021. Aucune information n’est disponible quant à l’édition limitée.

Note finale du test
6 /10
La OnePlus Watch marque une entrée ratée dans le monde des montres connectées pour OnePlus. Son design plutôt élégant et la possibilité de changer facilement de bracelet ont dû mal à contrebalancer l’absence d’applications tierces, la gestion catastrophique des notifications et les grossières erreurs de traduction de l’interface. La OnePlus Watch remplit alors des fonctions de bracelet d'activité et non pas de montre connectée. À ce sujet, le suivi du sommeil, de la fréquence cardiaque, du taux de saturation en oxygène et du stress sont convaincants, mais le suivi des activités sportives est trop imprécis, la faute en partie à un GPS inefficace. La OnePlus Watch a au moins le mérite d’offrir 4 à 6 jours d’autonomie et de proposer une recharge rapide.

Au final, on tire peu ou prou la même conclusion que lors de notre test du OnePlus Nord N10 : le produit n’est ni excellent ni catastrophique, mais est surtout anodin : on regrette l’absence de la patte OnePlus. Bref, cette montre ne ressemble pas à la marque, n’est pas aboutie et donne l’impression qu’elle a été lancée sur le marché à la va-vite. Au moins, le prix demandé est raisonnable.

Points positifs de la OnePlus Watch

  • Design tout en sobriété

  • Écran Amoled réussi

  • Système d’accroche bracelet universel

  • Qualité des appels

  • Autonomie généreuse

  • Charge rapide

Points négatifs de la OnePlus Watch

  • Réservée aux gros poignets

  • Grossières erreurs de traduction

  • Gestion catastrophique des notifications

  • GPS dans les choux

  • Pas d’applications tierces

  • Pas de paiement sans contact

Les derniers articles