Prise en main du Meizu Pro 6 : un pas en avant dans le monde du premium

 
Meizu nous a conviés à Pékin pour découvrir en avant-première le Meizu Pro 6. Un smartphone qui a donné naissance aux rumeurs les plus folles durant les derniers mois. 6 Go de RAM, Processeur Exynos, le Pro 6 a fait l’objet de tous les fantasmes des nombreux fuiteurs chinois. Au final, on est très loin de l’objet de science-fiction espéré. C’est toutefois un smartphone à la fiche technique en béton, au design soigné et qui n’usurpe pas son statut de flagship tout en gardant un tarif extrêmement attractif.
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La conférence d’annonce de Pro 6 était chinoise dans sa forme et dans son propos. Je n’ai pas compté, mais le PDG de Meizu, Bai Yongxiang,  a cité Apple et l’iPhone une bonne dizaine de fois durant la présentation. En Chine, l’étalon en termes de qualité, c’est lui. On ne s’étonnera donc pas que le Pro 6, comme le Pro 5 d’ailleurs, ressemble beaucoup (mais alors beaucoup beaucoup) à un iPhone. Coins arrondis, coque unibody intégralement en métal laissant apparaître les antennes, unique bouton physique situé en dessous de l’écran (qui fait office de capteur d’empreintes digitales, bien sûr), tout ressemble au smartphone pommé, jusqu’à la mention Meizu inscrite au dos.

Des bordures d’écran ultra-fines

Le Pro 6 respire l’iPhone par tous ses pores, mais Meizu a fait les choses bien, voire parfois mieux. Les finitions sont tout simplement irréprochables. Les tranches arrondies sont très confortables une fois le smartphone en main et le verre 2,5D qui les prolonge ne coupe pas les mains. Au contraire, c’est un appareil vraiment confortable. Meizu s’est vanté longuement vanté de la finesse des bordures d’écran du Pro 6. Ils ont raison, cette bordure est très fine. Mieux, le  bord de noir est minuscule : c’est une fine ligne qui laisse le maximum de place à l’écran. Impressionnant.
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Enfin, le bouton physique est bien un bouton qui s’enfonce et qui fait également office de bouton capacitif. Comme sur le Pro 5, Meizu n’a pas intégré de bouton retour et multitâche sur le téléphone, y compris dans son interface Flyme OS. Pour revenir en arrière, il faut effleurer le bouton Home. Déstabilisant lors de la première prise en main. Le mode multitâche s’active en effectuant un slide depuis le bas de l’écran, vers le haut.
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Les tranches renferment également quelques surprises. À commencer par l’USB Type-C, situé dans la partie basse de l’appareil et compatible avec la norme USB 3.1. Le téléphone supporte donc la charge rapide (un chargeur de 24 Watts est présent dans la boîte) et des transferts de données très rapides.

Le bas du Pro 6 comprend également un port jack qui déborde légèrement sur la coque ainsi qu’un unique haut-parleur. Sur la tranche droite se trouvent les boutons physiques traditionnels, tandis que la tranche gauche héberge un tiroir pouvant contenir deux cartes SIM. Oui, le Meizu Pro 6 n’embarque aucun port microSD. Le téléphone disposera toutefois de 32 Go de mémoire interne, de base (la version 64 Go sortira peut-être en France, le sujet est actuellement étudié par son importateur).

Le premier smartphone à embarquer un SoC à 10 cœurs

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Meizu a bien compris que la puissance faisait partie des meilleurs arguments du Pro 6, avec son SoC Exynos. Pour le Pro 6, c’est du côté de MadiaTek que le chinois s’est tourné. C’est donc le Helio X25 qui anime le téléphone, un processeur que l’on a encore jamais rencontré. C’est le premier SoC mobile à embarquer dix cœurs (2 x Cortex A72 et 8 x A53). Côté GPU on retrouve un Mali T-880 MP4. Le tout est associé à 4 Go de RAM, de façon plus classique. Nous avons lancé quelques benchmarks, prometteurs. Nous ferons plus de tests dès la semaine prochaine, lorsque nous serons en mesure de télécharger des applications sur le Play Store. Le téléphone est en tout cas très réactif.

D’un point de vue technique, Meizu était en tout particulièrement fier de nous présenter son écran. Sur la forme, pas de surprise. Il s’agit d’un écran de 5,2 pouces (contre 5,5 sur le Pro 5) Super AMOLED de définition Full HD. Un écran aux couleurs très vives et saturées, comme tout bon écran AMOLED, et aux angles de vision impeccables. C’est surtout un écran « 3D Press », la version made in Meizu du Force Touch que l’on trouve notamment chez Apple.

3D Press, le Force Touch de Meizu

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Cet écran, créé en collaboration avec Sharp, capable de repérer différents niveaux de pression exercée sur l’écran. Combien exactement ? Mystère. Au moins deux, puisque pour l’instant, il est uniquement possible d’exercer une plus grande pression sur certaines applications du téléphone pour ouvrir un menu d’accès rapide.

Il est possible, par exemple, d’accéder plus rapidement au WiFi en appuyant un peu plus fort sur le menu des paramètres, ou d’enregistrer directement un mémo vocal sur l’appli de prise de note. Il ne faut toutefois pas se faire d’illusion, le 3D Press ne fonctionne pour l’instant qu’avec quelques applications de base et celles de Meizu. Il ne se passe rien en appuyant sur l’icône d’application Facebook, par exemple. Meizu va toutefois proposer rapidement un SDK aux développeurs afin de rendre plus d’applications compatibles. La question est maintenant de savoir si des développeurs occidentaux vont s’y intéresser.

Un capteur photo prometteur

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Un mot sur l’appareil. Meizu a opté pour un capteur en provenance de chez Sony, l’IMX 230 que l’on a déjà croisé sur le Honor 7, doté de plus de 21 millions de pixels. Le capteur dépasse d’ailleurs très légèrement de la coque, d’environ un millimètre. Un appareil photo qui ne se débrouille pas trop mal, comme on peut le voir sur les quelques clichés ci-dessous.

La gestion de la luminosité et des couleurs est convaincante en dépit d’un léger manque de détail. Plus étonnant, ce capteur est épaulé par un flash LED composé de… 10 LED. Est-ce que ce flash est puissant ? Oui, c’est certain. Est-ce que c’est vraiment utile ? Sur les quelques photos que j’ai pu prendre au flash, le résultat était plutôt correct, mais je ne prends jamais de photo avec le flash de mon propre smartphone. Il faudra tester et surtout comparer cet aspect un peu plus longtemps.

Voici les résultats que nous avons obtenus :
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FlyMe OS gagne en lisibilité

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Un mot enfin sur l’aspect logiciel, le principal point faible de Meizu. Le Pro 6 est installé sous Android 6.0 Marshmallow surmonté de l’interface FlyMe OS en version 5.2. Les nouveautés ne sont… pas bien nombreuses ou alors peu visibles. On le disait un peu plus haut, il n’y pas de bouton de navigation, par exemple. Il n’y a pas non plus de tiroir d’application. Le menu des paramètres, en revanche, est beaucoup plus clair que par le passé, même s’il y a encore ça et là quelques problèmes de traduction.

La bonne nouvelle dans tout cela, c’est que Meizu reconnaît lui-même que FlyMe peut s’avérer décevant pour le consommateur occidental. L’un des responsables de la marque nous a ainsi indiqué que Meizu travaillait actuellement sur une ROM Stock d’Android à destination des appareils occidentaux. Il ne s’est toutefois pas engagé sur une date de sortie (il ne voulait pas s’engager sur cette année) ni sur une possible installation sur le Pro 6 (c’est possible, mais pas promis). Il y a donc encore de l’espoir.

La bande 4G des 800 MHz absente, la grosse déception du Pro 6

Reste enfin le point le plus douloureux de ce Pro 6 : il n’est toujours pas compatible avec la bande de fréquence 4G française des 800 MHz. C’est vraiment dommage puisque le Pro 6 est un smartphone de catégorie 6 – qui supporte la 4G +, donc –, mais qui n’en profitera pour ainsi dire pratiquement jamais en France.

J’ai interrogé plusieurs responsables de Meizu à ce sujet et tous m’ont répondu la même chose : la marque est bien consciente que c’est un manque important actuellement, mais qu’elle travaille à le faire disparaître. A priori, les produits de l’année prochaine de Meizu devraient inclure cette fameuse bande de 4G. Puisque l’on est dans les mauvaises nouvelles, la batterie de 2560 mAh me semble un peu juste pour un appareil de ce gabarit. Mais on a déjà vu Marshmallow faire des miracles à ce niveau. On attendra le test final pour en juger définitivement.

Notre avis

Le Meizu Pro 6 se présente comme un digne successeur du Pro 5. Il dispose d’un design léché, de finitions irréprochables, d’une prise en main excellente (on apprécie l’écran de 5,2 pouces plus petit que celui du Pro 5) d’un très bel écran et l’un des rares à bénéficier de la technologie Force Touch (ou 3D Press ici), de performances prometteuses et d’un bon appareil photo. Sur le papier, le Pro 6 a tout du flagship, à ceci près qu’il est vendu 2499 yuans en Chine, soit environ 340 euros dans sa version 32 Go. Son prix devrait être différent chez nous, naturellement, mais cela augure tout de même d’un tarif plus doux que les divers smartphones haut de gamme de chez Samsung, LG ou HTC de cette année.

Le Pro 6 devrait être disponible en France dans le courant du mois de mai, entre le milieu et la fin du mois. Une bonne nouvelle pour ceux qui auraient eu envie de l’importer, quand bien même on regrette qu’une fois de plus cette satanée bande des 800 MHz soit encore absente.


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