Tesla Model 3 Propulsion (2022) vs. Renault Mégane E-Tech (220 ch) : laquelle est la meilleure voiture électrique

 
La Renault Mégane E-Tech en version 220 chevaux affronte aujourd’hui la Tesla Model 3 Propulsion de 2022, pour vous aider à faire un choix éclairé entre ces deux véhicules. Design, autonomie, ressenti sur la route, et bien entendu tarif : tout y passera.
renaut megane e-tech vs tesla model 3

Le début de l’année 2022 fut riche en véhicules électriques, entre nouvelles références arrivées et mises à jour plus ou moins conséquentes de voitures existantes. Ce sont ces deux cas de figure que l’on retrouve aujourd’hui, avec une nouvelle venue de France : la Renault Mégane E-Tech. À la frontière entre un crossover et un compact, la dernière née de Renault aura face à elle une référence dans le domaine des véhicules électriques : la Tesla Model 3.

Plus particulièrement, nous nous concentrerons sur la version Propulsion, que nous avons récemment testée. Après plusieurs hausses de prix successives, comment se place-t-elle face à une concurrence toujours plus féroce ? C’est le moment de vérité !

Fiches techniques des Tesla Model 3 Propulsion (2022) et Renault Mégane E-Tech

Modèle Tesla Model 3 Propulsion (2022) Renault Mégane E-Tech (2021)
Dimensions 4,673 m x 1,93 m x 1,422 m 4,21 m x 1,78 m x 1,5 m
Puissance (chevaux) 269 chevaux 220 chevaux
0 à 100km/h 6,1 s 7,4 s
Niveau d’autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2) Conduite semi-autonome (niveau 2)
Vitesse max 225 km/h 160 km/h
OS embarqué Tesla OS Android Automotive OS
Taille de l’écran principal 15 pouces 12,3 pouces
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS) Type 1
Prix entrée de gamme 41990 euros N/C
Prix 44 990 € 30 000 €
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Dimensions, poids et design extérieur

À la croisée des chemins entre un crossover et une compacte, la Renault Mégane E-Tech apporte un vent de fraicheur qui n’est pas désagréable dans le paysage automobile. On retrouve un bouclier avant taillé comme il se doit pour souligner le côté travaillé du design de la Française.

Avec ses dimensions de compactes (4,21 mètres de long, 1,77 mètre de large et 1,50 mètre de haut), la Renault Mégane E-Tech se montre pratique pour nos villes européennes et les petites places de parking ne sont globalement pas un problème.

La Tesla Model 3 quant à elle est bien plus encombrante et moins pratique en milieu urbain, avec ses quelque 4,69 mètres de long, soit presque 50 centimètres de plus que la Mégane E-Tech. En largeur, c’est également plus imposant, avec 1,85 mètre pour l’Américaine. En tant que berline, la Model 3 est toutefois plus basse que la Mégane E-Tech, de 6 centimètres seulement toutefois (1,44 mètre).

L’allure de balle de fusil de la Tesla Model 3 lui permet d’avoir une aérodynamique favorable, ce qui est particulièrement utile pour minimiser la consommation. Côté poids pour terminer, la Tesla Model 3 Propulsion affiche 1 760 kilogrammes sur la balance, contre environ 200 de moins pour la Mégane E-Tech.

À l’intérieur

C’est une belle surprise que l’on retrouve en ouvrant la porte de la Renault Mégane E-Tech : l’intérieur est inédit et le constructeur français a souhaité faire forte impression avec des matériaux d’excellente facture, ainsi qu’un agencement travaillé. C’est ce qui a été le plus surprenant dans le bon sens du terme lors de notre test : Renault a définitivement tiré un trait sur les intérieurs peu qualitatifs d’antan et a clairement montré que la Mégane E-Tech peut jouer dans la cour des grandes.

Le volume utile est forcément en deçà de celui de la Tesla Model 3 Propulsion, la faute à la longueur du véhicule qui est bien plus petite. Ainsi, le coffre de la Renault Mégane E-Tech culmine seulement à 389 Litres, ce qui se révèle un peu juste pour partir en vadrouille en famille. Les places arrière sont correctes, mais sans pour autant permettre à de grands gabarits de plus de 1,80 mètre d’être à l’aise. De plus, l’assise arrière se révèle assez ferme et moins confortable qu’à l’avant. Enfin — et nous verrons dans la partie suivante que Renault a trouvé une petite parade à cela — la visibilité de la lunette arrière est médiocre, la faute à une chute de pavillon trop marquée, mais c’est ce qui donne à cette Mégane E-Tech une allure si particulière de l’extérieur.

De l’autre côté, la Tesla Model 3 Propulsion et ses 561 Litres de coffre arrière est, sur le papier, bien meilleure pour loger les bagages. Qui plus est, un petit coffre sous le capot avant de 88 Litres permet de déposer tranquillement quelques effets personnels supplémentaires.

L’intérieur de la Tesla Model 3 Propulsion est des plus minimalistes, avec uniquement un grand écran central qui trône au milieu de la planche de bord. On ne voit aucune bouche d’aération, aucun bouton si ce n’est ceux pour ouvrir les fenêtres, et le toit panoramique vitré offre une très belle sensation d’espace.

Les passagers à l’avant profite d’une sellerie en simili cuir très confortable, avec des sièges chauffants et électriques, ainsi qu’une fonctionnalité de mémoire de profil pour le conducteur. La banquette arrière (rabattable 2/3 – 1/3) sera plutôt adaptée aux enfants qu’aux adultes, bien que la garde au toit soit excellente : il y a très peu de place pour glisser ses pieds sous les sièges avant et les grands gabarits à l’arrière ne seront pas vraiment à leur aise.

Ainsi, si le volume utile de la Tesla Model 3 Propulsion est au-delà de celui de la Mégane E-Tech, nous pouvons tout de même mettre en avant le cockpit assez novateur de la Française qui laisse une excellente impression après l’avoir testée. Il conviendra donc de définir ce qui est le plus important pour vous, l’espace de chargement, ou bien l’agencement de la planche de bord, pour déterminer celle qui aura votre préférence.

Technologies embarquées

La marque au losange a souhaité ne faire aucune impasse sur la technologie et le « tech » dans la dénomination de la Mégane E-Tech n’est pas volé. On retrouve même un rétroviseur intérieur qui est un écran, permettant de combler le cruel manque de visibilité à travers la lunette arrière.

On retrouve ainsi à bord de la Française un système d’infodivertissement propulsé par Android Automotive, qui surprend agréablement par sa réactivité et la qualité de ses graphismes. Un écran derrière le volant est présent, pour afficher les informations pertinentes relatives au statut du véhicule.

Les assistances à la conduite sont elles aussi de la partie chez Renault, avec un assistant au maintien dans la voie, un régulateur adaptatif, une caméra à 360 degrés et un assistant de stationnement automatisé. Chez Tesla, on retrouve bien entendu l’Autopilot de série, qui combine un régulateur de vitesse actif à un maintien dans les lignes, pour permettre une conduite autonome de niveau 2.

Sur le papier, l’Autopilot de Tesla n’est rien de plus que ce que fait Renault, en combinant la gestion de la vitesse et de la direction. Mais en pratique, il reste aujourd’hui difficile d’égaler le géant américain sur la conduite semi-autonome. Lors des parcours sur longs trajets autoroutiers, la précision de l’Autopilot de Tesla permet de n’avoir qu’à tenir le volant pour signaler notre présence au système, alors que ce que propose Renault requiert encore parfois des interventions du conducteur.

Si l’écran central de la Tesla Model 3 Propulsion fait office de référence de réactivité, il ne vous sera pas possible d’utiliser Android Auto ou Apple CarPlay si vous trouvez des manques au logiciel embarqué par le constructeur, malheureusement. On notera tout de même la présence d’une application compagnon très complète chez Tesla, avec la possibilité d’utiliser son smartphone comme clé, ce qui se révèle très pratique au quotidien.

Vous l’aurez compris, au niveau des technologies embarquées, Tesla comme Renault ont bien compris l’enjeu des véhicules d’aujourd’hui, qui s’apparentent aisément à des ordinateurs sur roues. Si vous souhaitez une panoplie de gadgets longs comme le bras, Renault saura vous satisfaire, quitte à prendre un pack optionnel. Là où Tesla a décidé de faire l’impasse sur certaines fonctionnalités (pas d’affichage tête-haute, ni en réalité virtuelle, ou encore de second écran derrière le volant), le constructeur se rattrape tout de même avec la qualité de son système de conduite semi-autonome. Il conviendra donc d’examiner ce qui vous importe le plus : l’Autopilot de Tesla, ou les fonctionnalités inédites de la Mégane E-Tech.

Sur la route

Avec 300 Nm de couple et 220 chevaux, la Mégane E-Tech atteindra les 100 km/h en départ arrêté en 7,4 secondes, ce qui ne fait pas de la Française une bête de course, mais force est de constater qu’elle navigue avec brio entre confort et dynamisme.

Le confort, grâce à une excellente insonorisation, est particulièrement présent et tailler la route à bord de la Mégane E-Tech est très agréable. Le centre de gravité très bas assure une bonne tenue de route, mais attention toutefois à la prise de roulis au moment de lever le pied.

La consommation de la Mégane E-Tech a du mal à égaler celle de la Tesla Model 3 Propulsion qui se montre bien souvent plus économe en électrons, grâce à une gestion parfaite du groupe motopropulseur par le géant américain. Bien qu’ayant toutes deux des batteries de 60 kWh, parcourir plus de 350 kilomètres est une mission très difficile avec la Française, alors que c’est presque trop facile pour la Tesla.

Avec des performances plus sportives (6,1 secondes au 0 à 100 km/h), la Tesla Model 3 Propulsion joue la carte du dynamisme plus que celle du confort. Les suspensions sont plus dures que sur la Française et il faut prendre garde aux éventuels ralentisseurs et chaussées endommagées.

La Tesla Model 3 // Source : Tesla

Notons pour terminer que la conduite à une pédale n’est pas possible sur la Mégane E-Tech, alors qu’elle est parfaitement gérée sur la Tesla Model 3 Propulsion, qui permet d’aller à l’arrêt complet sans toucher à la pédale de frein. Ceci se révèle particulièrement agréable en milieu urbain.

Sur le point de la conduite, lorsque l’on examine la fameuse échelle confort-dynamisme, selon les préférences de chacun, l’une ou l’autre des voitures aura votre préférence. Ceux qui apprécient une conduite engagée et engageante, avec une sensation de proximité avec la route, seront conquis par la proposition de Tesla. Si par contre vous ne souhaitez pas particulièrement jouer avec la pédale de droite, mais que vous privilégiez le confort et le silence, la Mégane E-Tech de Renault possède de sérieux atouts.

Les différentes motorisations proposées

Deux finitions sont disponibles pour la Renault Mégane E-Tech de 220 chevaux :

  • E-Tech EV60 super charge : moteur de 160 kW, 0 à 100 km/h en 7,4 secondes, vitesse maximale de 160 km/h ;
  • E-Tech EV60 optimum charge : moteur de 160 kW, 0 à 100 km/h en 7,4 secondes, vitesse maximale de 160 km/h.
Renault Megane E-Tech

Pour la Tesla Model 3 Propulsion, il n’y a qu’une version :

  • Propulsion : moteur arrière uniquement, 0 à 100 km/h en 6,1 secondes, vitesse maximale de 225 km/h.

Autonomie, batterie et recharge

La Renault Mégane E-Tech équipée d’une batterie de 60 kWh affiche une autonomie en cycle WLTP comprise entre 428 et 454 kilomètres selon la finition choisie. Le constructeur français propose deux chargeurs embarqués différents : un de 7 kW et un de 22 kW.

Si vous utilisez fréquemment des lieux de recharge possédant un chargeur en courant alternatif de 22 kW (hôtels, centres commerciaux), il peut être intéressant d’opter pour cette version baptisée « optimum charge », vous assurant un remplissage intégral de la batterie en trois heures (contre 10 heures avec le chargeur embarqué de 7 kW).

Le port de charge de la Renault Mégane e-Tech

Au niveau de la charge rapide, elle plafonne à 130 kW pour la Mégane E-Tech contre 175 kW pour la Tesla Model 3 Propulsion, qui est sans aucun doute plus adaptée pour les longs trajets. En conditions idéales, il faut 25 minutes pour ajouter 60 % de batterie à la française, contre un peu moins de 20 minutes pour l’Américaine.

Les conseils de Supercharge par Tesla // Source : Bob JOUY pour Frandroid

Avec entre 491 et 510 kilomètres d’autonomie WLTP selon les jantes choisies, la Tesla Model 3 Propulsion offre une autonomie 15 % plus élevée que la Mégane E-Tech et nous retrouvons bien ces chiffres théoriques en conduite réelle. Du côté de la charge lente pour terminer, la Tesla Model 3 Propulsion acceptera 11 kW au maximum en courant alternatif, lui permettant de passer de 0 à 100 % de batterie en environ 6 heures.

Prix

La Renault Mégane E-Tech en configuration la moins chère démarre à 40 200 euros si l’on souhaite la batterie de 60 kWh et la motorisation de 220 chevaux. Différentes finitions sont au catalogue, avec certaines démarrant à 47 400 euros.

Ces prix s’entendent hors bonus écologique et il reste quelques mois encore pour bénéficier du bonus de 6 000 euros sur les configurations à moins de 45 000 euros. Ceci permet par exemple d’acquérir une Renault Mégane E-Tech EV60 220 chevaux « super charge » avec un pack d’assistances à la conduite pour 38 900 euros, ce qui la place au même niveau que la Tesla Model 3 Propulsion.

Les tarifs de la Tesla Model 3 en janvier 2023

Avec un prix de départ sans la moindre option affiché à 44 990 euros, la Tesla Model 3 Propulsion est automatiquement éligible au bonus écologique de 5 000 euros actuellement. À configuration comparable, cela fait seulement 1 000 euros de plus que la Mégane E-Tech, ce qui la rend extrêmement compétitive.

Laquelle choisir entre la Tesla Model 3 Propulsion (2022) et la Renault Mégane E-Tech ?

Au terme de ce comparatif, on retrouve deux excellentes voitures sur le papier. L’une est bien plus imposante que l’autre avec 50 centimètres de plus en longueur, mais elle se rattrape sur les longs trajets où son efficience et sa capacité de charge rapide lui permet d’arriver plus vite à destination.

Mais il ne faudrait pas enterrer la Mégane E-Tech pour autant, loin de là. Avec un intérieur travaillé, des assistances à la conduite et des technologies embarquées de haut niveau, elle saura vous séduire à l’extérieur comme à l’intérieur.

La grosse différence se fera au niveau de la conduite : pour le côté sportif, engageant et la totale maîtrise du véhicule, optez pour la Tesla Model 3, avec un prix comparable à la Mégane E-Tech. Il est difficile de donner l’avantage à la française, avec la nouvelle tarification de Tesla qui rend la Model 3 quasi imbattable.

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