Duel photo : le Honor 8 affronte un appareil photo milieu de gamme

 
On entend souvent dire que les appareils photo perdent du terrain au profit des smartphones dotés de capteurs de plus en plus performants. Mais est-ce vraiment le cas ? Peut-on réellement se passer d’un appareil photo en toutes circonstances ? C’est ce que nous avons cherché à savoir en confrontant le très récent Honor 8 à un bon petit boîtier hybride milieu de gamme, à savoir le Canon EOS M10.
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Tout d’abord un petit mot sur le hybride utilisé : le Canon EOS M10. Un très bon appareil disponible aux alentours de 400 euros (parfois moins) et que nous avons jugé pertinent face au Honor 8 dont le prix de vente est assez proche. Il s’agit d’un hybride à objectifs interchangeables de milieu de gamme destiné au grand public mais capable d’être finement réglé pour aller vers de la photo “expert”. Bien sûr, on trouve des hybride d’un tout autre calibre sur le marché mais il nous fallait quelque chose de financièrement réaliste pour garder un certain équilibre dans cette joute entre deux appareils de qualité.

Honor 8Canon EOS M10
CapteurDouble 12 mégapixels
Sony IMX286
18 mégapixels
Taille du capteur1/2.5″APS-C
Taille des pixels1,25 μm4.29 µm
Ouverturef/2.2f/3.5 -6.3
FocaleEquivalent 27 mm15-45 mm IS STM
Stabilisation optiqueOuiOui

De jour comme de nuit

Premier test, direction la place nautique du nouveau quartier de la Confluence, à Lyon. L’endroit est intéressant à plus d’un titre avec ses très belles lignes et surtout le grand centre commercial aux couleurs changeantes, logiquement situé au bord de l’eau. On est ici sur un spot particulièrement photogénique, avec ses magnifiques reflets, mais qui pose également pas mal de problèmes à bien des capteurs en raison du faible niveau d’éclairage offert par le quai opposé au très lumineux édifice.

Ici, le problème vient essentiellement du manque de lumière, ce qui, à main levée, oblige de facto à opter pour une sensibilité ISO importante. Pour rappel, plus on augmente l’ISO, plus on perd en netteté en raison de l’apparition du “bruit”, c’est-à-dire du grain qui vient abîmer la qualité de l’image. En pure photographie on opte alors pour un encombrant trépied afin d’utiliser un temps de pose plus long et sans flou de bougé. Ce temps supplémentaire permet de basculer sur une faible valeur ISO, offrant alors une meilleure netteté. Mais dans le cas qui nous intéresse, le but est plutôt d’obtenir une jolie photo prise sur le vif. Exactement comme on le fait lorsque l’on dispose d’un smartphone ou d’un appareil photo hybride.


Pour cette première situation, le mode automatique est sans doute le plus adapté d’autant qu’il permet de bien juger de la pertinence des algorithmes. On peut ainsi voir que le rendu proposé par le Honor 8 est plus que réussi avec des noirs prononcés et des lumières bien restituées. Bien sûr, il y a un peu de grain en raison du niveau d’ISO nécessaire pour capturer la scène mais la photo est d’un très bon niveau. Sur l’hybride, on obtient en revanche une image plus granulée et moins propre.

Dites le avec des fleurs

Passons à de la photo rapprochée avec ces jolies fleurs. C’est très joli les fleurs et ça fait toujours son petit effet sur les réseaux sociaux. Dans cette situation, on cherche à obtenir des couleurs vives, de jolis détails que l’œil voit difficilement au naturel et un joli piqué dans le rendu. En mode manuel on utiliserait une valeur ISO la plus basse possible et une très grande ouverture afin d’obtenir un très beau flou d’arrière plan. L’idée, c’est tout simplement de sublimer nos fleurs. Facile à dire ! Car c’est souvent là que les bons objectifs font la différence et donnent l’impression que le photographe est particulièrement doué. En réalité, il utilise bien souvent un objectif – un caillou, dans le jargon –  très onéreux.


Nul besoin d’un tel matériel pour prendre une photo qui en jette comme on peut le voir avec le cliché capturé par le Honor 8 dans son mode dédié à l’ouverture. Les couleurs sont vives et fidèles, les détails impressionnent même lorsque l’on regarde de très près et le rendu général est assez bluffant. Du côté de l’arrière plan, on note un flou très doux, exactement ce que l’on recherchait à la base. Quant à la photo prise par l’hybride dans un mode close-up pourtant adapté, elle est un cran en dessous avec des couleurs plus fades et une netteté d’ensemble inférieure.

On pourrait sans doute obtenir un meilleur résultat avec l’hybride mais notre approche se focalise sur une photo relativement simple à réaliser. Dans cette situation, il était également plus facile de juger du niveau de réussite de la photo sur le Honor 8 grâce à son écran très lumineux et bien plus grand que celui de notre appareil photo hybride lui aussi doté d’un écran tactile.

Le pro de l’architecture

Autre exercice intéressant, les entrées d’immeuble avec la rue ou la cour intérieure en arrière plan. Là, le défi est d’arriver à avoir une lumière correcte dans le couloir de l’entrée mais également à son embouchure, où la luminosité contraste violemment avec celle de la zone couverte. La seule solution pour équilibrer les niveaux de lumière est alors de jouer sur l’exposition, que l’on va diminuer pour éviter d’avoir une grosse tache blanche à l’arrière plan. Ca tombe bien, notre Honor 8 permet d’affiner ce paramètre en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire.


Etant donné qu’il ne fait pas forcément bien clair dans cette entrée peu éclairée, le risque est, comme en photo de nuit, d’obtenir une image bruitée et peu esthétique. C’est là que le Honor 8 impressionne avec une netteté franchement impressionnante pour la situation. De plus, les couleurs restent fidèles à la réalité et l’on se rapproche vraiment de ce que l’on peut voir à l’œil nu. De son côté, l’EOS M10 a obtenu un couloir plus lumineux mais au détriment du haut de l’arrière plan légèrement surexposé. La complexité du problème n’est sans doute pas évidente pour tout le monde mais il faut essayer de prendre ce genre de cliché pour comprendre à quel point obtenir quelque chose de bon peut s’avérer délicat. Dans l’absolu, on donnera le point à notre hybride dans cet environnement un peu particulier.

Green Power

On continue dans la difficulté avec ces jolies serres tempérées qui, elles aussi, posent de nombreux problèmes d’exposition. Sans régler finement ce point, on se retrouve soit avec avec un intérieur bien trop sombre soit avec une lumière extérieure d’une intensité beaucoup trop prononcée. C’est le fameux effet de blanc intense que l’on retrouve sur de nombreuses photos et souvent en télévision dans certains reportages.

Autre difficulté, ces serres sont continuellement arrosées par une diffusion douce d’eau qui englobe la totalité de l’endroit. C’est évidemment très bien pour les plantes mais cela crée une brume qui complexifie encore un peu plus la capture si on la prend au mauvais moment. L’avantage, c’est que l’eau, une fois tombée, a le bon goût de plaquer la poussière au sol, ce qui permet d’obtenir des photos plus nettes. C’est pour cela que les photos prises après une averse sont généralement plus jolies que celles prises lors d’une journée très ensoleillée.


Que ce soit du côté des couleurs, de la profondeur de champ, de la netteté ou de l’exposition, l’Honor 8 s’en est parfaitement sorti et cela en quelques secondes d’ajustement sur le mode “Photo Pro”. Pour que le cliché soit bien net, il a suffit de régler la prise de vue sur une vitesse d’obturation réduite (1/50) mais permettant d’éviter le flou de bougé tout en laissant entrer assez de lumière dans l’appareil. Résultat : une jolie photo encore une fois très proche de ce que l’on voit à l’oeil nu.

Zenitude

De l’eau, un beau ciel bleu parsemé de quelques nuages et une jolie lumière de fin d’après-midi, une situation idéale permettant de bien voir la qualité d’un capteur dans une situation favorable mais riche en détails. Ici, étant donné qu’il peut y avoir du mouvement (passants, vélos…) il est impératif d’utiliser une vitesse d’obturation rapide à moins de vouloir des éléments flous pour donner l’impression de mouvement.

Ce n’est pas l’idée dans ce cliché, ainsi, prendre la photo au 1/800 semblait bien adapté, ce que permet logiquement le Honor 8. Aucun vélo n’est passé à ce moment là sur la gauche de l’image mais si cela avait été le cas, il aurait été capturé sans aucun flou de bougé et avec pratiquement la même netteté que les éléments fixes de l’image. C’est pour cette raison que l’eau reste si nette alors qu’il est évident qu’elle est en mouvement en raison de petites vaguelettes que l’on voit distinctement.

Assez curieusement, dans une situation identique et à seulement quelques secondes d’intervalle, notre hybride permettait pas un temps de pose aussi court. La photo obtenue se révélant alors bien trop sombre. Il était alors nécessaire de faire un choix et c’est en descendant la vitesse d’obturation au 1/100 que la photo a été prise. Au final le rendu général est plus lumineux et la netteté de l’arrière plan assez supérieure avec l’hybride mais on peut distinguer des rochers bien plus nets du côté de l’Honor 8. Au fond, c’est peut-être là juste une question de goût.

De profil

Pour ce portrait réalisé en début de soirée avec un soleil déjà sur le départ, ce sont les deux modes portraits des appareils qui ont été utilisés. Dans une telle situation, l’important est d’avoir un excellent niveau de netteté sur le visage, où l’on va bien évidemment faire le focus, et un arrière plan flou afin de concentrer l’attention sur le sujet. Pour l’endroit choisi, c’est à nouveau le joli quartier lyonnais de la Confluence et ses architectures audacieuses qui a été choisi, mais cette fois de l’autre côté du quai.

Soumis aux mêmes conditions, les deux appareils donnent deux résultats assez différents. Du côté du Honor 8 on est sur un rendu plus homogène et restituant très bien l’heure à laquelle la photo a été prise. Les détails sur le visage et les cheveux sont d’un excellent niveau alors que le tout ressort très bien grâce au joli flou réalisé sur l’arrière plan. Quant au ciel, son bleu est joliment restitué et on peut dire que l’ensemble a vraiment du cachet même la photo reste hélas un poil terne dans son ensemble.


Avec notre hybride, si le rendu est également très bon avec un visage et des cheveux très détaillés, cela se fait au détriment d’un arrière plan un peu trop net. Par conséquent, l’œil est moins attiré par le sujet et se perd un peu à travers la photo, ce qui n’est pas vraiment le but recherché ici. Le ciel est quant à lui légèrement surexposé et de manière générale, le rendu passe au dessus de notre smartphone grâce un cliché au final un peu plus vivant et lumineux.

Le Honor 8 s’en sort particulièrement bien face à un appareil photo

Dans tous les cas de figure, le Honor 8 s’en sort particulièrement bien dans ses différents modes de prise de vue. En extérieur avec une belle lumière, en intérieur avec de grosse problématiques d’exposition ou sur des plans très rapprochés, le smartphone permet d’obtenir de très belles photographies sans efforts particuliers. Très facile à régler, l’appareil sait aussi parfaitement montrer le rendu que l’on obtiendra avant même d’appuyer sur le déclencheur. De plus, le Honor 8 sait aussi faire preuve d’intelligence en avertissant l’utilisateur lorsqu’il met malencontreusement son doigt sur le capteur.

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