Android et Chrome OS, l’idée fait son chemin

 
Hier, le Wall Street Journal nous annonçait que Google allait fusionner Chrome OS et Android, dans une nouvelle version d’Android, annoncée à la prochaine Google I/O et disponible dès 2017. Après cette annonce, Google a réagi et l’idée commence à faire son chemin.
Chromebook Pixel
Chromebook Pixel

Les réactions de Google ne se sont pas fait attendre. Horishi Lockheimer, le nouveau responsable en charge du développement d’Android et de Chrome OS, a réagi directement sur son compte Twitter. Sans démentir l’information, il a annoncé travailler activement sur le développement de Chrome OS, en annonçant également avoir acheté deux Chromebooks à ses enfants pour la rentrée scolaire.

Le travail d’analyse le plus poussé nous vient de Re/Code qui a interrogé directement Google, tout en réalisant une réflexion poussée sur cette future union. Mark Bergen, journaliste pour Re/Code émet l’hypothèse que cette décision est motivée par le développement de l’audience du mobile, dans toutes ses formes, et donc des revenus qui y sont liés. Il en profite pour rappeler que Sergey Brin, cofondateur de Google, avait déjà suggéré que les deux systèmes pouvaient fusionner en 2009. Il évoque également les coûts de maintenance de deux OS, bien trop importants. Néanmoins le journaliste termine son article en rappelant que tout n’est pas perdu : Chrome OS est bien plus sécurisé qu’Android selon lui, grâce à la capacité de Google à pousser des mises à jour rapidement.

 

Les applications natives VS le HTML5

De notre côté, nous émettons une réflexion plus poussée sur la confrontation entre deux mondes, celui du web et celui des applications. Aujourd’hui, celui du HTML5 et des applications natives. Les choses semblent claires à ce jour. Il existe plus d’un million d’apps sur Android, et les différentes études publiées indiquent que les gens utilisent bien plus des apps natives que leur navigateur mobile sur smartphone et tablette, 80 % contre 20 %. Même si TheVerge a décidé de ne pas avoir d’application native, le constat est là : les applications natives se sont bien plus développées que les applications Web, d’ailleurs, j’ai récemment tenté d’utiliser Skype Web, toujours en version bêta en 2015.

Et c’est là que le bât blesse. Chrome OS est basé sur un navigateur Web, dont la très grande partie de l’écosystème est basé sur le Web, par exemple à travers le Chrome Store. C’est sûrement ce qui a poussé Google à développer ARC, un moteur d’exécution d’applications Android. Aujourd’hui, le résultat est très mitigé. On retrouve certes quelques applications Android sur le Chrome Store, mais elles restent bridées et peu efficaces à l’usage.

 

L’iPad Air Pro et la Surface 4

L’autre raison qui nous pousse à envisager sérieusement l’arrivée d’Android sur des machines proches des PC, c’est le développement des ordinateurs portables hybrides. Microsoft a été le pionnier dans ce domaine, en le transformant même en fer de lance de Windows 8, puis Windows 10. Dernièrement, Apple a même lancé un écran de plus de 12 pouces avec un clavier détachable… sous iOS. Il s’agit de l’iPad Pro qui arrive bientôt sur le marché. Enfin, aux côtés de ses Nexus, Google a dévoilé le Pixel C, sous Android. C’est d’ailleurs le premier produit Pixel sous Android, ces produits restaient d’onéreux ordinateurs portables sous Chrome OS.

L’ordinateur portable hybride, ou tablette hybride si vous voulez, fait sens, il combine la productivité du PC et la mobilité des tablettes. D’ailleurs, OS X et Windows 10 ressemblent davantage à Android que Chrome OS, qu’il s’agisse de l’écosystème, de la connectivité, de l’autonomie ou encore des performances.

 

Une transition délicate

Google va devoir désormais réaliser une transition délicate, car Chrome OS a trouvé ses utilisateurs. Dans les écoles, les entreprises, les magasins, dans les salons, mais aussi auprès des étudiants. Il a réussi à offrir un avenir aux netbooks, mais aussi à apporter une solution unique à l’informatique, en termes de sécurité, de coûts, de flexibilité ou encore de simplicité.

Je vous invite à lire notre dossier – Et si un Chromebook suffisait pour la rentrée ? – dans lequel nous revenons sur les qualités de cet OS.

Au fond, même si Google dément l’information (d’ailleurs est-ce que ce tweet peut être considéré comme un démenti ?), cette transformation est tellement logique qu’elle nous semble naturelle. Attendons de voir ce que nous réserve la prochaine Google I/O.


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