Après les souris, les casques, les claviers, les écrans ou encore les smartphones, et même étrangement les chewing-gums, Razer souhaite ajouter une nouvelle corde à son arc : les services bancaires. Alors que le géant américain du périphérique gaming a d’ores et déjà obtenu une licence pour devenir une banque réglementée à Singapour, son CEO et co-fondateur, Tan Min Liang, a très clairement indiqué que son groupe a des projets similaires pour les États-Unis et l’Europe.
Si l’on imagine mal de prime abord Razer sur le marché bancaire, la marque a pourtant déjà mis un orteil dans le grand bain de la finance en proposant des crédits virtuels pour les joueurs tout en disposant même d’une division dédiée aux paiements digitaux. En fin d’année 2018, Razer avait aussi lancé son programme « Softminer », centré sur le minage de cryptomonnaies.
La jeunesse (et l’Asie) en ligne de mire
C’est dans ce contexte que Razer voit son entrée dans le monde de la banque comme une continuité. Et la chose devrait concerner aussi le Vieux continent. « Singapour n’est pas la seule administration que nous examinons », a ainsi expliqué Tan Min Liang auprès de CNBC. « Nous étudions aussi la question en Europe et aux États-Unis ».
Comme l’indique le média américain, Razer détient actuellement 60% d’un consortium baptisé « Razer Youth Bank ». C’est au travers de ceoui-ci que le groupe déposait, en janvier dernier, une demande de licence pour le lancement d’une banque numérique à Singapour. Il a désormais pour ambition de proposer un service taillé sur mesure pour les jeunes utilisateurs, tout en lorgnant — sans s’en cacher — les marchés sud-asiatique, indien et sud-américain. La firme cible aussi celles et ceux qui « n’ont même pas de compte bancaire et encore moins de carte de crédit ». Et ils sont légion. Selon la World Bank, 1,7 milliard de personnes à travers le monde ne possède pas de compte en banque.
Razer bientôt concurrent des néo-banques ?
« Nous avons la vision d’un réseau bancaire mondial pour les jeunes, conçu pour eux dès l’originz », a indiqué Tan Min Liang à CNBC. « Comme nous l’avons fait avec l’industrie du gaming, nous cherchons [à proposer un service] qui prenne en compte la perspective des jeunes utilisateurs. »
Reste que pour se faire une place au soleil en Europe et aux Etats-Unis, Razer devra montrer patte blanche aux régulateurs bancaires, tout en se frottant aux banques traditionnelles ainsi qu’aux néo-banques déjà en place, comme N26 ou encore Revolut en Europe.
Un défi de taille que Tan Min Liang semble prendre avec philosophie. « Je pense qu’à aucun moment, traiter avec les régulateurs bancaires n’a été facile », dit-il, évoquant une approche à long terme pour les marchés occidentaux. « Mais nous voulons le faire correctement. Aujourd’hui, nous sommes autorisés dans de nombreuses juridictions mondiales, par des licences de paiement et de monnaies électroniques. C’est une chose avec laquelle nous sommes à l’aise, et nous adoptons une approche à long terme.»
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