Strava : comment l’appli des sportifs pourrait mettre en danger la sĂ©curitĂ© d’Emmanuel Macron

 
Dans une enquête publiée ce week-end, le journal Le Monde révèle des failles de sécurité autour du président de la République. En cause, l’utilisation de l’application Strava par ses officiers de sécurité.
L'application Strava
L’application Strava // Source : Geoffroy Husson – Frandroid

L’application Strava est certainement la plus utilisée au monde par les sportifs. Servant à la fois de réseau social et de journal d’entraînement, l’application permet à tout à chacun de partager ses séances d’entraînement dans de très nombreux sports.

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L’application propose par ailleurs l’affichage du tracé de certains entraînements en extérieur comme le vélo ou la course à pied. C’est justement cette fonctionnalité qui est au centre d’une enquête du journal Le Monde publiée ce dimanche 27 septembre.

En effet, les journalistes du quotidien du soir ont passé plusieurs mois à étudier les activités sur Strava de plusieurs membres du GSPR, le Groupe de sécurité de la présidence de la République — autrement dit, les gardes du corps d’Emmanuel Macron.

Une carte d’activité sur Strava

On sait que les déplacements du président de la République sont régulièrement soumis au secret, notamment concernant les lieux dans lesquels il compte séjourner. Il est déjà arrivé par le passé que le Président change d’hôtel après que celui qu’il a prévu initialement d’occuper a fait l’objet de fuites dans la presse. Cependant, en raison de leur rôle, les membres du GSPR arrivent souvent quelques jours en amont du président pour évaluer la sécurité des lieux… et en profitent pour s’entraîner.

C’est là que survient le problème. Les activités des membres du GSPR sont en effet parfois publiques sur Strava. De quoi permettre, grâce au tracé de leurs activités, de connaître l’hôtel dans lequel Emmanuel Macron va séjourner quelques jours plus tard.

Un problème minimisé par l’Élysée

Interrogé à ce sujet, l’Élysée indique que les conséquences de cette utilisation de Strava par le GSPR sont « très faibles ». De son côté, le réseau social rappelle qu’il est tout à fait possible pour les utilisateurs de passer leurs comptes Strava en privé, masquant ainsi les activités aux personnes qu’ils n’ont pas préalablement acceptées :

Nous traitons les paramètres de confidentialité avec soin. (…) Les données de localisation ne sont utilisées qu’avec un consentement explicite, elles sont affichées de manière visible dans chaque activité Strava et peuvent être facilement modifiées dans les paramètres de l’utilisateur.

Pour chaque activité, l’utilisateur peut ainsi choisir de masquer les points de départ et d’arrivée, voire de rendre la session privée, accessible uniquement à ses proches.

Ce n’est pas la première fois que Strava est pointé du doigt pour des raisons de sécurité. En 2018, la carte d’activité de Strava, qui permet de voir où des personnes peuvent s’entraîner, avait permis de détecter des bases militaires en Irak ou au Niger. Là aussi, le fait de passer son compte en privé aurait permis de ne pas afficher ces zones sensibles directement dans Strava. Tant pis pour la pêche aux « kudos », l’équivalent des « likes » sur l’application sportive.


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