La police américaine veut bloquer les applications chiffrées sur les stores mobiles

 
Aux États-Unis, la police a une drôle d’idée pour combattre les applications permettant de chiffrer les communications : les bannir purement et simplement de l’App Store d’Apple et du Play Store de Google. Une solution un peu trop bancale.
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Aux États-Unis, le gouvernement et les entreprises de nouvelles technologies se sont embarqués dans un bras de fer depuis plusieurs mois autour du chiffrement. Les entreprises comme Apple, Google, Facebook, WhatsApp, Viber, etc. tiennent à proposer le chiffrement intégral des communications à leurs clients, dans un objectif de protection de la vie privée et des données personnelles. De l’autre côté, le gouvernement, le FBI, la NSA, etc. souhaitent réduire la portée du chiffrement, pour remplir l’objectif de sécurité nationale et notamment éviter des crimes et des actes terroristes. Dans cette guerre, deux policiers ont pris la parole devant le Congrès pour tenter d’apporter leur solution.

 

Bannir les applications des stores

Thomas Galati, de la police de New York, et Chales Cohen, spécialiste des questions technologiques de la police, ont une idée : bannir des boutiques d’applications les programmes qui utiliseraient le chiffrement, et qui rendraient donc plus difficiles les enquêtes de la police. Pour les deux hommes, il faut que les applications qui ne respectent pas les règles législatives des États-Unis ne soient pas disponibles dans le pays sur l’App Store d’Apple et sur le Play Store de Google. Une solution bien évidemment possible à mettre en place, mais il y a quelques détails qui tournent invalident l’idée des deux policiers.

 

Une solution inutile

Tout d’abord, bloquer des applications sur le store dans un pays est totalement inutile. Sur Android, il est toujours possible de se procurer l’APK par un moyen détourné et l’installer sur n’importe quel téléphone. Sous iOS, c’est un peu plus difficile, mais le principe est le même, et il suffit de jailbreaker le téléphone pour permettre l’installation des fichiers IPA. Les criminels et terroristes n’hésiteront donc pas à utiliser ce type de méthodes, alors que les citoyens lambda qui n’ont pas les connaissances nécessaires ne pourront plus bénéficier de ces applications.

 

Le manque de législation

Pour le moment, les États-Unis n’interdisent absolument pas les applications utilisant le chiffrement. L’idée des deux policiers pourrait donc uniquement s’appliquer si le gouvernement réussit à faire passer une législation en la matière. Ce type de législation serait assez difficile à faire passer, avec un fort impact au niveau politique, puisque les Américains sont fortement divisés sur la question, avec les défenseurs des libertés individuelles qui s’opposent aux citoyens prêts à se passer du chiffrement et à dévoiler une partie de leur vie privée dans l’optique d’une plus grande sécurité. Difficile de prendre cette décision l’année de l’élection du Président des États-Unis.

Pour aller plus loin
Pour Barack Obama, le chiffrement n’est pas forcément une bonne idée


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