C’est presque devenu une habitude. Dans un article publié le 18 septembre, le site spécialisé 404 Media a révélé que LinkedIn utilisait les données de ses utilisateurs et utilisatrices pour entraîner ses propres modèles d’IA générative. Le tout évidemment sans prévenir les internautes concernés par le sujet et sans le préciser d’emblée dans ses conditions d’utilisation. Heureusement, les clientes et clients européens ne sont pas concernés.
Le réseau social, propriété de Microsoft, a d’abord englouti les téraoctets de données en libre-service présentes sur sa plateforme, avant de clarifier (a posteriori donc) comment ces données sont récoltées et exploitées.
Un peu à la façon de X, la plateforme s’est contentée de discrètement ajouter un petit bouton au sein de ses paramètres permettant de refuser ce traitement automatisé.
Le RGPD fait son boulot
Pas de panique par contre, si vous habitez au sein d’un pays de l’Union européenne, vos données sont saines et sauves. Comme le site le précise dans sa page d’aide « nous n’entraînons pas actuellement de modèles d’IA générateurs de contenu en utilisant les membres situés dans l’UE, l’EEE ou la Suisse. » C’est pour cette raison que le bouton pour s’opposer au traitement n’est pas accessible depuis les comptes LinkedIn situés sur le vieux continent.
Contrairement à la plateforme de microblogging d’Elon Musk, LinkedIn a en effet bien pris soin de respecter le RGPD. Le texte européen pour la protection des données précise que ce genre d’utilisation n’est licite que si « la personne concernée a consenti au traitement de ses données à caractère personnel ». Il n’est donc pas complètement exclu que LinkedIn finisse par s’attaquer aux données des utilisatrices et utilisateurs européens (d’où l’astucieuse utilisation du terme « actuellement » dans les conditions générales), mais cela ne pourra pas se faire sans l’aval de chacun et chacune.
Des droits très généreux
Conscient que la plateforme a tout à perdre à jouer avec les nerfs de Bruxelles, elle s’est donc abstenue d’infliger le même traitement aux internautes européens. Et à vrai dire tant mieux, puisque les droits que la firme s’est accordés sont déjà très généreux.
Pour aller plus loin
Pourquoi l’exploitation de vos données par l’IA de Facebook est probablement illégale
Même en désactivant l’option idoine dans les paramètres, LinkedIn précise que cela n’affecte pas « le traitement des données qui a déjà eu lieu ». Traitement qui s’est fait de manière quelque peu insidieuse, rappelons-le.
Un autre formulaire doit d’ailleurs être rempli pour s’opposer au traitement des données par les IA non génératives. De quoi donner des maux de crânes à celles et ceux qui souhaitent simplement garder un petit bout de leurs données personnelles.
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