
C’est par un tweet (post sur X) lapidaire que Musk a annoncé la nouvelle : « X a été racheté par X.AI« . Le tout assorti de cette justification : « L’objectif fondamental de xAI est de comprendre l’univers, ce qui nécessite une quête de la vérité d’une rigueur maximale, sans se soucier de la popularité ni du politiquement correct« .
Derrière cette déclaration nébuleuse aux accents philosophiques, la réalité est plus prosaïque : xAI, société fondée par Musk en juillet 2023 pour concurrencer OpenAI, met la main sur la plateforme X dans le but de créer une synergie entre réseau social et intelligence artificielle.
Selon les documents déposés auprès des autorités américaines, la transaction est entièrement réalisée en actions. Elle valorise :
- xAI à 80 milliards de dollars
- X Corp (anciennement Twitter) à 33 milliards de dollars (45 milliards moins 12 milliards de dettes)
À noter que Musk avait initialement racheté Twitter fin 2022 pour 44 milliards de dollars. Le milliardaire ne s’en sort pas trop mal. Comme le précise Numerama, “avec cette opération, Elon Musk va récupérer 33 milliards de dollars sur les 44 milliards dépensés en 2022 (il les prend sous la forme d’actions xAI)”.
Musk fusionne ses mondes : IA, réseaux sociaux, et opinion publique
L’objectif est clair : intégrer X à l’écosystème xAI pour nourrir ses modèles d’IA avec l’un des plus gros flux de données en temps réel au monde. Depuis le lancement de Grok, son chatbot concurrent de ChatGPT, Musk n’a jamais caché vouloir se démarquer par l’accès à des données « non censurées » — comprendre : libérées des politiques de modération des grandes plateformes.
En mettant la main sur X, xAI devient la seule entreprise d’IA à posséder son propre réseau social grand public, avec des millions d’interactions quotidiennes, une base d’utilisateurs globale et un contrôle total sur la donnée. Dit autrement, toutes les données de Twitter appartiennent désormais à xAI.
Cette opération rappelle fortement celle de SolarCity (les panneaux photovoltaïques) en 2016, absorbée par Tesla dans un mouvement controversé, mais qui a permis de créer un pôle énergie intégré. Même logique ici : rapprocher les briques technologiques de Musk pour créer une plateforme convergente autour de l’IA, de l’information et de l’économie numérique.
Une opération sous tension, entre ambition et diversion
Ce rachat croisé intervient alors que Musk est confronté à de nombreux vents contraires : dégringolade des livraisons chez Tesla, critiques politiques, polémiques à répétition sur la gestion de X, et départs massifs d’annonceurs.
Pour aller plus loin
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En rattachant X à xAI, Musk change le narratif. X, perçue comme une coquille vide ou un réseau social en déclin, devient subitement un actif stratégique d’une ambitieuse entreprise d’IA. Une manière aussi de valoriser X autrement… tout en la déchargeant de certaines responsabilités ou pressions médiatiques.
L’opération semble avant tout guidée par une envie de verticalisation : posséder les données (X), les modèles (Grok), les interfaces (xOS ?), et l’écosystème logiciel. C’est une vision cohérente, qui pourrait offrir à xAI un avantage inédit face à OpenAI ou Anthropic.
Est-ce que cela suffira ? Rien n’est garanti. Mais une chose est sûre : Elon Musk vient de repositionner X comme une brique centrale de sa stratégie IA.
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