Intel lance ses premières puces 10 nm et mise sur du jeu video sans AMD et Nvidia

 
Initialement attendue en 2016, la première fournée de puces gravées en 10 nm arrive enfin chez Intel au travers des processeurs basse consommation « Ice Lake ». Officialisés en mai lors du Computex, ces processeurs pour ordinateurs portables profitent aujourd’hui d’une annonce en bonne et due forme pour un lancement illico. À la clé, des performances en hausse, de l’IA au cœur de la nouvelle architecture signée Intel et un iGPU grandement remanié.
Crédit : Intel

Nouvelle gravure, nouveaux noms, nouvelle microarchitecture. Avec ses premiers processeurs 10 nm, Intel souhaite décidément faire bonne impression à ses partenaires et proposer une véritable avancée sur le marché des puces à faible consommation. Pensées pour les laptops, les ultraportables et les appareils 2-en-1, ces processeurs Intel Core de 10e génération seront accessibles sur toute une flopée de terminaux à compter des fêtes de fin d’année. La distribution ayant déjà commencé auprès des fabricants, certaines machines pourraient même en profiter dès cet automne. Nous avions déjà pu prendre en main une telle machine dès le mois de juin.

11 processeurs de 10e génération annoncés par Intel

En tout, ce sont 11 nouvelles références qu’Intel a pris soin de présenter dans son communiqué en date du 1er août. Comme à son habitude, le fondeur de Santa Clara divise son offre en deux lots. On trouve d’un côté cinq processeurs « Y » à très basse consommation (9 à 12 Watts annoncés) et 6 processeurs « U » (pour des enveloppes thermiques cette fois comprises entre 15 et 28 Watts suivant les modèles). Attention par contre, cette année Intel revoit en profondeur les noms de ses puces. Fini les Core i7-8557U et autres i7-8500Y, place à une nomenclature plus… alambiquée.

Crédit : Intel

Si le fondeur garde ses gammes i3, i5 et i7 (et heureusement), leurs dénominations complètes évoluent pour une suite de quatre chiffres. Les deux premiers renvoient à la génération du processeur, la 10e dans le cas présent ; tandis que les deux derniers font référence au placement de la puce dans la gamme à proprement parler. Vient ensuite un identifiant « G » ajouté en guise de suffixe pour évoquer la puissance graphique associée au processeur (Les CPUs sous label « G7 », embarquent ainsi un iGPU comprenant 64 unités d’exécution, contre seulement 48 pour les « G4 » et 32 pour les « G1 »). Le consommateur, lui, risque fort d’en perdre son latin.

Crédit : Intel

Notons que les fréquences de base sont vraiment basses sur l’ensemble des processeurs annoncés par Intel. Exception faite du Core i7-1068G7 qui débute à 2,3 GHz, les cadences par défaut s’étirent entre 0,7 GHz pour le Core i5-1030G4 (puce Y) et 1,3 GHz pour le Core i7-1065G7 (puce U). Des valeurs très en retrait par rapport aux processeurs basse consommation actuels, compensées par des fréquences qui peuvent plus que tripler en mode boost. Le Core i5-1030G4 peut ainsi passer de 0,7 GHz de base à 3,2 GHz en boost sur l’ensemble de ses cores. Et question cores, justement, Intel fait simple : les Core i3 se limitent à 2 cores et 4 threads, mais l’ensemble des Core i5 et i7 embarquent 4 cores et 8 threads.

À notre connaissance, Intel n’a pas dévoilé publiquement de grille tarifaire précise pour ses processeurs Ice Lake. Du point de vue du consommateur, la chose n’a toutefois qu’une importance très modérée puisque les prix de processeurs basse consommation sont surtout destinés aux fabricants d’ordinateurs portables. D’après PC Gamer, les laptops sous Core i3 Ice Lake pourraient dans les faits se monnayer autour des 700 dollars à leurs débuts sur le marché, contre près de 1000 dollars pour les modèles disposant de Core i5. En suivant cette logique, un PC portable sous Core i7 de 10e génération, pourrait se négocier à près de 1500 dollars. Des tarifs qui correspondent peu ou prou à ce que l’on trouve déjà dans le commerce avec les processeurs actuels, tout du moins en matière d’ultraportables.

Processeurs « Ice Lake » : quelques nouveautés bien senties

Avec son architecture Sunny Cove (dévoilée pour la première fois en fin d’année dernière), Intel part sur de nouvelles bases après plusieurs années passées à exploiter des variantes de l’architecture Skylake (Kaby Lake, Coffee Lake, et plus récemment Coffee Lake refresh). Ce changement complet de paradigme permet au fondeur d’intégrer un lot de nouveautés plutôt coquettes, à commencer par le support natif des standards Thunderbolt 3 (plus besoin de contrôleur à part sur la carte mère) et WiFi 6 (désigné jusqu’à présent sous l’appellation 802.11ax). En clair, chaque processeur Ice Lake est en mesure de prendre en charge jusqu’à quatre ports Thunderbolt 3 et 2 x 2 streams Wi-Fi 160 MHz (pour des débits théoriques pouvant atteindre le seuil des 2,4 Gbps, soit autant qu’avec de l’Ethernet note PC Gamer)

Crédit : Intel

Dans son communiqué, Intel évoque aussi le « Deep Learning Boost ». Comme son nom l’indique, ce nouveau jeu d’instruction permet l’accélération de réseaux neuronaux directement sur le processeur pour « une réactivité optimale dans des scénarios tels que l’amélioration automatique d’images, l’indexation de photos et l’ajout d’effets photo-réalistes », explique le groupe. Avec Ice Lake, l’intégration de l’IA à l’architecture est une réalité. Reste que cette nouveauté passe au second plan face à l’apparition d’un iGPU redimensionné, sur lequel Intel a d’ores et déjà beaucoup communiqué ces derniers mois.

L’iGPU Gen 11, présenté en partie durant le dernier Computex, devrait en effet permettre de lancer de nombreux jeux en 1080p. Sont essentiellement ciblés les titres compétitifs, comme Fortnite, Overwatch ou CS:GO. Ces derniers pourraient être propulsés dans des conditions assez décentes sur ultraportables… du moins à condition d’oublier les 60 FPS stables et de tabler sur des réglages low ou medium. Inutile en revanche d’espérer lancer Assassin’s Creed Odyssey ou Battlefield V sur le futur XPS 13 de Dell ou sur l’un des prochains MacBook Pro 13 d’Apple, le nouvel iGPU d’Intel n’est tout simplement pas conçu à cet effet. Il pourrait en revanche permettre d’obtenir des machines compactes nettement plus polyvalentes, capables par exemple d’afficher des performances convenables en montage vidéo ou retouche photo… et ce sans GPU dédié. Une belle promesse.

Du côté des performances propres aux CPUs en eux-mêmes, Intel évoquait en mai une progression de 18 % des instructions par cycle face aux puces sous architecture Skylake. A priori, l’intérêt des processeurs Ice Lake viendra plus de leurs nouvelles fonctionnalités que de leur puissance de calcul brute, mais l’affaire reste néanmoins à suivre.


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