On est montés à bord de l’une des voitures électriques les plus performantes au monde : la BYD Yangwang U9, par le concurrent de Tesla

Plus de 1 300 ch et une grosse autonomie !

Dévoilée en début d’année dernière, la nouvelle voiture électrique Yangwang U9 est l’une des supercars électriques les plus folles de ces dernières années. Forte de 1 300 chevaux et d’une suspension lui permettant de sauter sur place, cette nouvelle arrivante dans la gamme du constructeur chinois nous a ouvert ses portes, en exclusivité mondiale. De quoi concurrente le futur Tesla Roadster.
Yangwang U9 // Source : Marie Lizak pour Frandroid
Yangwang U9 // Source : Marie Lizak pour Frandroid
 

Avez-vous déjà entendu parler de Yangwang ? Il y a de très fortes chances pour que la réponse soit négative, et à vrai dire, il n’y a rien de très étonnant à cela. Et pour cause, le constructeur fut officiellement fondé en 2023, mais cela ne veut pas dire qu’il nous vient de nulle part. Car il s’agit en réalité d’une filiale ultra-haut de gamme de BYD, qui vient tout juste de devenir le numéro 1 mondial de l’électrique en dépassant officiellement Tesla. Située encore au-dessus de Denza, dont nous avons pu découvrir la nouvelle N7 quelques mois plus tôt, cette jeune marque signifie « admirer » en Chinois et a déjà dévoilé pas moins de deux modèles. Et pas des moindres.

En effet, le premier a avoir vu le jour est le Yangwang U8, un énorme 4X4 électrique dépassant les 1 000 chevaux, capable de flotter et de tourner sur place, qui serait également l’une des voitures les plus sûres au monde. Mais ce n’est pas tout, car en début d’année dernière, le constructeur dévoilait également sa U9, qui prend cette fois-ci la forme d’une supercar électrique au look plus que désirable.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la Yangwang U9 annonce une fiche technique tout bonnement incroyable, sur laquelle nous reviendrons un peu plus tard. Si elle fut présentée au grand public au salon de Shanghai en avril dernier, personne n’avait jusqu’à présent pu voir son poste de conduite.

Car ce n’est qu’au mois de novembre dernier que la firme chinoise a officiellement publié les premières photos de l’intérieur de sa sportive. Et voilà que quelques mois plus tard, nous avons eu la chance de faire partie des premières personnes dans le monde entier à pouvoir prendre place à bord de la supercar de tous les superlatifs. Si celle-ci sera commercialisée en Chine, reste à savoir si elle fera un jour le chemin jusqu’à l’Europe, afin peut-être de chasser sur les terres du Tesla Roadster, qui commence à se faire attendre, six ans déjà après sa révélation en 2017.

Fiche technique

Modèle BYD Yangwang U9
Dimensions 4,97 m x 2,03 m x 1,30 m
Puissance (chevaux) 1305 chevaux
0 à 100km/h 2 s
Niveau d’autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2)
Vitesse max 300 km/h
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS)
Prix entrée de gamme 129656 euros
Fiche produit

Design : un look radical

Lorsque l’on pense aux voitures chinoises, on a encore souvent en tête ces autos au design parfois totalement copié sur des modèles européens. Sauf que les temps ont changé, et ce n’est absolument plus la réalité, alors que les constructeurs venus de l’Empire du Milieu ont largement évolué et surtout, ont su s’entourer des meilleurs designers.

Ils sont nombreux à avoir débauché des professionnels venus de chez d’autres marques, et c’est justement le cas de BYD. La firme asiatique a en effet embauché Wolfgang Egger, qui est devenu en 2017 son directeur du design. Ce dernier avait auparavant travaillé pour Alfa Romeo et avait notamment signé la 8C Competizione puis avait pris la direction du design des marques Seat, Audi et Lamborghini.

Yangwang U9 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Un beau parcours pour celui qui a également dessiné la BYD Han, déjà commercialisée en Europe et présente au dernier Mondial de l’Automobile de Paris au mois d’octobre 2022. Ce sont donc ses équipes qui furent en charge de concevoir les lignes de la nouvelle Yangwang U9, qui affiche un style pour le moins désirable, loin des clichés autour des voitures chinoises.

A l’avant, la sportive montre un faciès très agressif, avec ses optiques triangulaires qui intègrent une signature lumineuse en forme de C qui descend jusqu’au-dessus du bouclier inspiré de la F1. Ce dernier est constitué d’une imposante lame, afin d’optimiser l’aérodynamisme et accroître l’appui à haute vitesse. Le capot est quant à lui très plongeant et nervuré, là encore pour améliorer la pénétration dans l’air.

Yangwang U9 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

De profil, la supercar affiche évidemment une silhouette ultra-sportive, avec un toit très incliné et peint en noir, ce qui confère à lui donner encore plus de dynamisme. D’autant plus qu’elle est bien campée sur ses grosses roues de 21 pouces, à l’avant comme à l’arrière. Un petit tour derrière nous permet justement de découvrir un énorme aileron proposé en option et composé de fibre de carbone, un matériau que l’on retrouve également sur le toit, entre autres.

Contre toute attente, et contrairement à ce que l’on pourrait penser en voyant les photos, la voiture est très imposante, puisqu’elle mesure 4,97 mètres de long pour 2,03 mètres de large et 1,30 mètre de haut. Autant dire qu’il ne sera pas évidente de la conduire au quotidien, d’autant plus que sa garde au sol est très basse.

Yangwang U9 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Le site Car News China nous informe que l’angle d’attaque est de seulement 10 degrés, ce qui la rend très peu compatible avec la vie de tous les jours. Et ça tombe bien, car ce n’est absolument pas son objectif. On note que l’essieu avant est un peu plus large, avec 1,72 mètres, contre 1,68 mètre pour l’arrière, afin d’optimiser la tenue de route.

En revanche, on ne connaît pas encore le Cx (coefficient de trainée) de la sportive électrique, mais nul doute que ce dernier devrait être assez bas à en croire son dessin global, avec notamment ses poignées de portes intégrées à la carrosserie. En revanche, elle opte pour de vrais rétroviseurs et non des caméras. C’est normal : cela n’est pas encore autorisé en Chine.

Habitacle : une présentation épurée

Si cela faisait longtemps que nous avions vu le design extérieur de la Yangwang U9, l’intérieur s’était quant à lui fait un peu plus désirer. Mais si le constructeur avait attendu la fin du mois de novembre pour nous montrer les premières images du poste de conduite de la supercar, personne n’a jusqu’à présent pu s’installer à bord.

Avec une poignée d’autres journalistes du monde entier, nous avons eu la chance de nous envoler en direction de Shenzhen, au siège de la marque, afin d’avoir la chance de prendre place pour la toute première fois à bord de la sportive. Mais avant de vous dévoiler nos premières impressions, laissez-nous tout vous dire sur cet habitacle ultra-moderne et épuré.

Yangwang U9 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Ce dernier n’a rien à envier aux productions européennes et à certaines des supercars les plus prestigieuses au monde. Nombreux sont ceux à comparer le poste de conduite de la sportive chinoise à ce que propose par exemple McLaren, qui préparerait également une supercar électrique inspirée de la mythique P1.

Nous découvrons une présentation très épurée, voire même dépouillée, qui va totalement à contre-courant de ce que nous propose la marque sur son SUV Yangwang U8, qui se veut bien plus clinquant. Ici, il n’y a donc pas de place pour le superflu, puisque la console centrale est quasiment vide. Cependant, on découvre un écran en position verticale, sur lequel nous reviendrons un peu plus tard.

Si certaines mauvaises langues pourraient dire que les voitures chinoises sont cheap et mal finies, ce n’est absolument pas le cas de cette Yangwang U9, dont les sièges et la planche de bord sont recouverts d’Alcantara. Des touches d’orange sont également présentes sur le dossier et l’assise, ainsi que sur le tableau de bord. Reste à savoir si d’autres couleurs seront proposées dans le catalogue, alors que le configurateur n’est pas encore disponible sur le site du constructeur pour le moment.

Quoi qu’il en soit, ces sièges sont dotés d’un réglage électrique et offrent jusqu’à huit positions, nous invitant à prendre la route. Et pour cause, ils sont assez confortables et ils offrent un maintien correct, sans être trop oppressants. Cela devrait cependant se confirmer lors d’un éventuel essai routier un peu plus tard.

Yangwang U9 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Il faudra également patienter avant de tout savoir sur les équipements qui seront proposés dans cette nouvelle supercar électrique, qui fait la part belle au luxe. Ainsi, le conducteur profite d’un volant à réglage électrique également, tandis que l’accès se fait par d’impressionnantes portes en élytre. Seulement deux personnes peuvent prendre place à bord de la voiture, qui se révèle cependant assez spacieuse pour le conducteur et son passager, avec un empattement affiché à 2,90 mètres environ.

Globalement, la qualité perçue est très bonne, de même que celle des matériaux au toucher et que les finitions. Autant dire que la voiture n’a absolument pas à rougir face aux constructeurs traditionnels, bien au contraire ! Le volume de coffre n’a quant à lui pas encore été annoncé.

Infodivertissement : un concentré de technologie

Après ce petit tour du propriétaire, il est maintenant temps de nous intéresser plus en détail aux technologies embarquées à bord de la supercar électrique. Bien sûr, il faudra encore attendre que le constructeur nous dévoile toutes les informations à son sujet, puisque ce dernier se montre encore assez peu loquace pour le moment.

Cependant, nous avons déjà eu quelques petites choses à nous mettre sous la dent quelques mois plus tôt, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette Yangwang U9 est très prometteuse et intéressante. Pour cela, il suffit de jeter un œil à son poste de conduite, qui se dote de trois écrans, dont un qui intègre le système d’info-divertissement comme évoqué un peu plus haut.

Nous n’avons malheureusement pas pu le prendre en mains pour le moment, mais les premières images qui avaient été publiées par le constructeur nous montrent une présentation très moderne. Celle-ci semble très claire et le système embarqué paraît facile à appréhender, même si là encore, un essai plus poussé pourra nous permettre d’en juger par nous-mêmes.

Pour le moment, on ne sait pas encore si la sportive électrique sera compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, mais cela n’est pas à exclure. Et pour cause, c’est notamment le cas de la BYD Seal U dont nous avons récemment pu prendre le volant, ainsi que de la Seal, que nous avons également testé un peu plus tôt. Et ce même si ces technologies ne sont pas vraiment les bienvenues en Chine…

On remarque que l’habitacle ne possède quasiment aucune commande physique, puisque toutes les fonctionnalités sont accessibles dans l’écran. À vrai dire, seule une petite molette est accessible sur la console centrale très dépouillée. De son côté, le passager peut également profiter d’un écran, dont la diagonale n’a pas encore été précisée. Ce dernier permet d’accéder à de nombreuses fonctionnalités, comme la musique ou encore la navigation.

Il n’est pas non plus exclu qu’un mode permettant de faire du karaoké soit également proposé, comme ce sera le cas sur les voitures de la gamme BYD. D’autres constructeurs comme Tesla le proposent également, avec en plus un petit micro pouvant être acheté en supplément.

Enfin, le conducteur profite bien évidemment d’un combiné numérique d’une taille identique à celle de l’écran pour le passager. Mais il faudra encore attendre avant d’en savoir plus sur leurs dimensions. Quoi qu’il en soit, celui-ci affiche des graphismes dans l’air du temps et permet au pilote d’accéder à de nombreuses informations, dont la vitesse et le niveau de charge de la batterie.

En revanche, il faudra encore patienter avant de savoir si la supercar est dotée d’un affichage tête-haute, sans doute en réalité virtuelle si cela est le cas. Il faut savoir que le véhicule que nous avons découvert est encore un modèle de pré-série, qui peut différer légèrement par rapport à la version définitive qui sera commercialisée.

Motorisation, autonomie et recharge

Contrairement au Yangwang U8, qui embarque une motorisation électrique à prolongateur d’autonomie thermique, la U9 est quant à elle 100 % électrique. Cependant, elle reprend la quasi-totalité de la fiche technique du 4X4, et notamment sa plateforme e4 ainsi que sa suspension adaptative DiSus-P qui lui permet de sauter sur place, de tourner sur elle-même, mais également de rouler sur trois roues en cas d’éclatement d’un pneu par exemple.

Mais ce n’est pas tout, car la supercar zéro-émission (à l’échappement) s’équipe de non pas un ou deux, mais bien de quatre moteurs synchrones à aimant permanent. Soit un sur chaque roue, développant 240 kW, chacun, soit 326 chevaux environ.

La puissance totale est annoncée à 960 kW, ce qui équivaut à 1 305 chevaux. Un chiffre très impressionnant, tandis que le couple n’a pas encore été détaillé par le constructeur pour le moment mais les rumeurs avancent 1 200 Nm. La sportive peut réaliser le 0 à 100 km/h en moins de deux secondes et sa vitesse maximale est limitée à 300 km/h. Un véritable missile qui devrait rivaliser frontalement avec la Tesla Roadster, mais pas seulement. D’autant plus que la Yangwang U9 offre en plus sur le papier une autonomie très prometteuse, autour des 700 kilomètres.

Attention, car ce chiffre s’entend selon le cycle chinois CLTC, ce qui donnerait plutôt 595 kilomètres avec l’homologation WLTP. Cependant, au vu des performances de la voiture, la consommation devrait quant à elle s’envoler faire rapidement chuter l’autonomie. D’autant plus que la sportive affiche un poids de 2 475 kilos sur la balance, malgré ses nombreux éléments en fibre de carbone.

Sous le plancher, c’est donc une batterie d’une capacité de 100 kWh utilisant la chimie LFP (lithium – fer – phosphate) qui prend place, avec la conception Blade récemment récompensée. Cette dernière possède la particularité d’être très résistante en cas de choc et de percement. En revanche, on ne connaît pas le temps de charge ni la puissance qu’elle est capable d’encaisser.

Yangwang U9 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Véritable concentré de technologie et démonstrateur des compétences de la marque chinoise, l’incroyable supercar se dote également d’un capteur LiDAR, qui permet d’analyser la route en temps réel. Cela ne se destine pas à la conduite autonome, mais sert ici aux suspensions, qui peuvent mieux s’adapter en fonction du profil de la chaussée et des conditions. La voiture peut également être réhaussée jusqu’à 145 millimètres selon les besoins.

Prix et disponibilité

Pour le moment, on ne sait pas encore si cette Yangwang U9 fera son arrivée un jour sur le marché européen et plus particulièrement en France, alors que le constructeur reste assez peu loquace sur le sujet. Quoi qu’il en soit, sa commercialisation débutera au cours des prochains mois sur son marché natal, en Chine.

Et vous vous en doutez bien, son prix ne sera évidemment pas donné, puisqu’il faudra compter plus d’un million de yuans, ce qui équivaut à environ 129 656 euros. Un tarif qui devrait être encore plus élevé si la voiture fait un jour la route jusque sur le Vieux Continent.

Yangwang U9 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

À son arrivée sur le marché, la supercar aura déjà plusieurs concurrentes féroces. Outre ce que propose Tesla avec son Roadster ainsi que sa Model S Plaid, on pense également à la GAC Aion Hyper SSR, à la Zeekr 001 FR ou encore à la Rimac Nevera.

Reste désormais à savoir si la marque Yangwang va venir chez nous, avec son U8 et peut-être plus tard d’autres modèles haut de gamme. De quoi venir la gamme de BYD, qui est déjà bien dense sur le Vieux Continent, tandis que sa division Denza va aussi être commercialisée, avec le D9 que nous avions découvert au salon de Munich.

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