Alors que le Fujifilm X-H2S est venu renouveler le X-H1 de 2018 en mettant l’accent sur la vitesse, le X-H2 affiche de son côté d’autres ambitions. L’appareil photo hybride de Fujifilm se tourne vers les détails et se dote notamment d’un nouveau capteur photo stabilisé de 40,2 Mpx pour tenter de séduire les amateurs de haute résolution. Ajoutons à cela une rafale convaincante à 15 images par seconde et quantité de formats vidéo poussés, voilà un APS-C qui ne manque pas d’atouts pour convaincre. Fujifilm poursuit sur sa lancée en proposant un boîter qui se veut à la fois léger, polyvalent et performant.
Fiche technique
Modèle | Fujifilm X-H2 |
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Type d’appareil | Hybride |
Format du capteur | APS-C |
Résolution capteur | 40,2 Mpx |
Stabilisateur d’image | Mécanique |
Définition enregistrement vidéo | 8K |
AF-S | 15 FPS |
Écran orientable | Oui |
Poids | 579 g |
Prix | 1 948 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à l’aide d’un appareil photo prêté par le constructeur.
Design et ergonomie
Le design du X-H2 est en tous points similaire à celui du X-H2S, nous n’allons donc pas revenir en détail sur ses caractéristiques. Notons tout de même le poids du boîtier, 660 grammes une fois équipé de cartes mémoire et de sa batterie, ainsi que ses belles dimensions de 136,3 mm de large sur 92,9 mm de haut.
Comme son acolyte, le boîtier ne manque pas de confort à la prise de vue : son grip profond assure une bonne tenue en main. Couvert d’un revêtement anti-dérapant, il garantit une tropicalisation et une bonne résistance aux éléments extérieurs. Voilà un APS-C à l’allure imposante et robuste.
Les mêmes boutons et la même molette de mode de prise de vue habillent les deux boîtiers. Le X-H2 est donc, comme son grand frère, particulièrement personnalisable, bien que le constructeur ait opté pour la sobriété en termes de réglages, abandonnant l’une des molettes du X-H1 pour adopter un design proche du GFX 100S. Les adeptes de l’abondance de réglages manuels à même le boîtier pourraient être déçus par le dépouillement du X-H2, en revanche, les nouveaux venus trouveront vite leurs marques.
Côté connectique, Fujifilm a conservé l’ensemble des ports déjà présents sur le X-H2S. Ainsi, on trouve une prise micro 3,5 mm, une prise casque, un port USB-C et une sortie HDMI A. Le stockage est assuré par un double slot mémoire accueillant une carte SD et/ou une carte CF Express de type B. Les deux emplacements sont accessibles facilement sur le côté de l’appareil.
Comme son nom l’indique, le X-H2 est compatible avec l’ensemble des objectifs photo à monture X. Le large catalogue du constructeur saura satisfaire les utilisateurs les plus pointilleux, sans compter l’ouverture récente des optiques Sigma et Tamron à la monture X.
Visée
Le X-H2 embarque un viseur de 5,76 millions de pixels, au taux de rafraîchissement de 120 images par seconde. Affichant toutes les informations essentielles à la prise de vue, le viseur se montre à la fois réactif et agréable à l’œil.
Son écran LCD orientable de 1,62 million de points est intégralement tactile. Monté sur rotule et donc articulable, il permet une grande variété de prises de vue. Hormis le port USB-C, l’ensemble des connectiques est positionné de manière à être facilement accessible lorsque l’écran est déployé sur le côté de l’appareil. La luminosité du boîtier, ajustable, autorise une prise de vue par l’écran en toutes conditions.
Les deux emplacements pour vis font leur retour derrière l’écran. Pour rappel, ils servent à ajouter un ventilateur externe conçu par Fuji pour aider à refroidir son boîtier en cas d’utilisation en conditions chaudes.
Contrôle et navigation
La navigation est assurée par le trèfle, le stick, l’une des molettes ou ses propres doigts via l’écran tactile. Si l’on accède aux options de prise de vue par le bouton « Q », la navigation n’y est pas des plus intuitives et demande de prendre un certain coup de main.
De même, accessibles depuis la touche Menu OK au centre du trèfle, les menus sont malheureusement toujours aussi vieillots et austères. Certaines lignes sont difficilement lisibles, notamment dans le menu vidéo. Voilà décidément un caillou dans la chaussure de Fujifilm. Nul doute que les Fujistes de longue date n’y verront pas là un gros défaut, mais il faudra aux nouveaux venus dans l’univers de la marque un certain temps d’adaptation. Rien de rédhibitoire, mais voilà un point à déplorer.
Performances
Au rang des appareils photo à l’autofocus efficace, le X-H2 est loin de démériter. L’APS-C dispose d’un autofocus par détection de phase et de contraste, et jusqu’à 425 points pour trouver son sujet et le suivre. Enrichi d’algorithmes de détection, il embarque le suivi de l’œil humain, des animaux, des oiseaux et de divers véhicules (voiture, moto, avion). Quant au stick, il est bien utile pour déplacer rapidement son point de focus. Il tombe naturellement sous les doigts et se montre suffisamment réactif.
Une fois mis à l’épreuve, l’autofocus se montre très convaincant. Il réussit sans peine à saisir oiseau, véhicule ou œil humain, même en déplacement, sans faire d’aller-retour et sans se perdre dans le reste du cadre.
Il est vrai que l’autofocus du X-H2 est un peu en deçà de ce que l’on trouve sur le X-H2S. Il se situe à mi-chemin entre ce que propose un X-T4 et son grand frère siglé d’un S. S’il ne faut donc pas s’attendre à des performances similaires au modèle taillé pour le sport, nul doute que les algorithmes de détection restent convaincants et sauront saisir le sujet dans un maximum de situations.
Un hybride très capable en rafale
Bien qu’il ne soit pas à proprement parler conçu pour la photo d’action, le XH2 se montre tout de même très capable de répondre au doigt et à l’œil des photographes d’action. Le constructeur nous promet une rafale jusqu’à 15 images par seconde en obturateur mécanique et électronique. Ce dernier autorise même jusqu’à 20 images par seconde moyennant un crop de x1,29. Et cela, avec suivi AF.
Attention toutefois, photographier en continu à de telles valeurs nécessite d’utiliser une carte CF Express ultra rapide. En effet, un tel support mémoire sera nécessaire pour avaler une longue série de photos au format RAW non compressé en rafale à 15 images par seconde. Sur carte SD, l’expérience est laborieuse, la vitesse d’écriture étant insuffisante pour traiter la quantité d’informations, la mémoire tampon du boîtier travaille de longues (dizaines) de secondes, pendant lesquelles il est bien sûr impossible de prendre le moindre cliché.
Les possesseurs de support mémoire plus modestes seront donc avisés d’opter pour une cadence moins élevée et/ou un format moins gourmand (les performances en format RAW compressé sont déjà plus acceptables). Retenons simplement qu’accéder à des performances de haut vol nécessite du matériel mémoire de haute qualité.
En obturateur électronique, la vitesse d’obturation du X-H2 s’étale de 15 minutes à 1/180 000 s. (en mode M ou S). Une capacité à photographier dans des conditions très lumineuses qui dépasse aisément les autres boîtiers de la série X.
Enfin, le constructeur annonce une longévité de 540 images et de 75 mn de vidéo en 4K (70 mn en 8K). Lors de nos tests, et par temps froid qui draine plus rapidement les batteries, ces chiffres se sont révélés assez proches de la réalité. Bien sûr, avec un appareil photo hybride tel que le X-H2, un deuxième accumulateur est rapidement nécessaire, voire plus selon son utilisation.
Qualité d’image
Propulsé par le processeur X-PROCESSOR 5 qui habitait déjà la version S, le X-H2 est équipé du nouveau capteur stabilisé X-TRANS APS-C 23,5 mm x 15,6 mm de 40,2 millions de pixels, contre les 26 Mpx du X-H2S. Cela ne fait aucun doute, cet hybride est conçu pour aller chercher des images détaillées, d’une qualité irréprochable. À la différence du capteur intégré au X-H2S, celui-ci n’est pas empilé : cela induit notamment un rolling shutter important. Pour rappel, il s’agit d’une déformation des lignes en obturation électronique lors d’un déplacement du sujet ou de mouvements horizontaux. Un élément à prendre en compte donc, notamment dans le cadre de la vidéo.
Du côté des ISO, le boîtier présente une plage de sensibilité s’étalant de 120 à 12 800 ISO, extensible jusqu’à 51 200. Jusqu’à ISO 3200, le X-H2 se débrouille bien, les lignes restant nettes et bien visibles. Au-delà, l’image perd en définition.
Enfin, l’APS-C hybride embarque une multitude de formats photo : JPEG, HEIF (4:2:2 10 bit), RAW (compressé et non compressé), TIFF et DCF.
La correction de l’exposition va de -5,0 IL à +5.0 IL par incrément d’1/3 IL, notamment en passant par les roulettes de correction.
Le X-H2 ne serait pas signé de la plume de Fujifilm sans les fameuses simulations de film propres au fabricant. Au nombre de 19, elles viennent apporter une touche créative supplémentaire aux images sans passer par un processus de retouche en postproduction.
Ajoutons à cela le mode de prise de vue « Filter », embarquant pour sa part des effets plus avancés à l’image.
Pour les besoins de ce test, le constructeur nous a fait parvenir un objectif photo XF 16-55 mm f/2,8 LM WR, un équivalent 24-84 mm en plein format. Il s’agit d’une optique stabilisée qui se marie à merveille avec la stabilisation interne de l’appareil pour garantir une image nette. Polyvalent et agréable à prendre en main, c’est un objectif qui conviendra notamment à un utilisateur qui débute dans l’univers Fuji. Notons cependant que cette optique n’est pas fournie en kit et qu’elle coût la bagatelle de 1100 à 1300 euros.
La colorimétrie : Fujifilm VS Canon
Ici, le X-H2 s’est frotté au Canon EOS R6. S’ils ne boxent pas exactement dans la même catégorie — la concurrence va plutôt se chercher du côté de l’EOS R5 — il est intéressant de constater les écarts dans le calcul de la balance des blancs entre les deux constructeurs. Les photos suivantes ont été capturées au format RAW et exportées en JPEG sous Adobe Lightroom sans retouche.
Comme on pouvait déjà le voir dans notre test du X-H2S, l’image est plus froide chez Fujifilm, faisant la part belle aux teintes vertes, tandis que Canon penche facilement dans les tons chauds et les teintes roses.
Au point que les deux dernières photos, capturées au coucher du soleil, laissent une impression radicalement différente.
Qualité vidéo
S’il se montre excellent en photo, le X-H2 n’est pas en reste du côté de la vidéo. Ses caractéristiques viennent en effet se frotter à ce que proposent le Sony A7S III ou le Canon EOS R5.
Il permet non seulement l’enregistrement vidéo en 8K 30p, mais cela au format Apple ProRes HQ 4:2:2 et 10 bits, en interne ou via HDMI.
Pour aller plus loin
H.265, 4:2:2, 10 bits, UHD ou 60p : tout comprendre aux formats et à la compression vidéo
Du reste, là où l’APS-C autorise le 6,2K jusqu’en 30p, la 4K est prise en charge jusqu’en 60p. Les amateurs de beaux ralentis trouveront quant à eux leur bonheur dans l’indétrônable Full HD 240p. Fujifilm indique que son boîtier est capable d’enregistrer jusqu’à 100 mn en continu en 8K (120 mn en 4K), à condition de disposer de suffisamment d’espace mémoire et d’autonomie, évidemment.
La stabilisation interne à cinq axes permet un gain de 7 IL (à condition toutefois d’employer l’objectif XF 35 mm f/1,4 R) idéal dans des conditions de basses lumières et vient donner un coup de pouce lors de l’enregistrement vidéo. Ajoutons à cela un objectif lui aussi stabilisé et une stabilisation d’image numérique (DIS, entraînant un crop et uniquement disponible en 4K et tailles inférieures) et le travail de redressement de l’image en postproduction est considérablement allégé.
Comme en photo, l’autofocus se montre très bon en vidéo. On le constate sur la vidéo ci-dessous, il arrive à maintenir le point sur le véhicule qui sort du champ et attrape sans mal celui qui entre ensuite dans le cadre. Il repère aisément les oiseaux et reste sur l’œil humain sans peine.
Au vu des caractéristiques vidéo poussées du X-H2, Fujifilm ne pouvait faire l’impasse sur les formats Log. Ainsi on retrouve le F-Log et son acolyte le F-Log 2, introduit cette année avec le X-H2S. Pour rappel, celui-ci propose un profil plus plat et une plus large plage dynamique que le F-Log, permettant davantage de marge de manœuvre lors du travail sur la colorimétrie en postproduction. Des fonctionnalités à réserver aux utilisateurs avancés désireux d’avoir un vrai contrôle sur leurs images.
Comme en photo, l’hybride propose ses simulations de film en vidéo. Les amoureux de l’esthétique Fujifilm trouveront leur bonheur en obtenant directement des images retouchées.
Tarif et disponibilité
Le Fujifilm X-H2 est disponible au prix de 2 249 euros boîtier nu. Ce tarif passe à 2 749 euros en cas d’achat en kit avec l’objectif XF 16-80 mm f/4 R OIS WR. L’hybride de base est donc commercialisé moins cher que le X-H2S nu, proposé lui au prix de 2749 euros.
Le tarif du X-H2 le démarque de ses concurrents directs en plein format comme le Sony A7S III, vendu environ 4 000 euros, ou le Canon EOS R5, commercialisé autour de 4 500 euros pour sa part. Moins cher, mais tout aussi performant, l’hybride au format APS-C dispose d’un argument de choc pour se démarquer de ses rivaux et séduire éventuellement un nouveau public en quête de qualité, de compacité et au budget moins important.
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