Honor 8 : Guide photo complet pour apprendre à utiliser le mode professionnel

 
Envie de prendre des clichés plus créatifs ? De jongler avec les réglages qu’offrent le mode manuel d’un appareil photo ou d’un smartphone dernier cri ? Rien de plus simple quand on connaît un peu les techniques nécessaires. Et pour les acquérir, il suffit de suivre le guide.
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Pour beaucoup d’entre nous, la photo est plus une question de regard et de sensibilité qu’une histoire de technique à maîtriser. Le raisonnement se tient, étant donné que l’on parle ici d’un art nécessitant une vision au sens propre comme au figuré, mais c’est aussi un peu erroné car tout art passe de fait par l’acquisition d’un savoir-faire technique vital si l’on veut mettre en pratique certaines idées.

De fait, si les modes automatiques de nos appareils photos et smartphones offrent de nombreuses possibilités, il existe bien des situations où l’intention de l’utilisateur ne peut être parfaitement comprise par la technologie. Impossible par exemple de savoir si un cycliste qui passe devant l’objectif doit rester net ou donner une belle sensation de vitesse.

C’est typiquement dans un cas comme celui-là (et dans bien d’autres !) que nous allons passer en mode manuel et laisser libre court à notre créativité. Mais pour cela, il va falloir intégrer quelques notions essentielles pour réussir les clichés.

Le temps se pose

Technique ô combien essentielle, le temps de pose (ou durée d’exposition) désigne le délai durant lequel l’obturateur d’un capteur photo laisser entrer la lumière à l’intérieur du boîtier. Ainsi, avec un temps de pose très réduit (très haute vitesse), on va pouvoir capturer un sportif en mouvement et l’avoir bien net, de manière à par exemple saisir les expressions de son visage en plein effort.

Le problème, c’est que pour que cela fonctionne, il faut que les conditions de luminosité soient assez bonnes. Si tel n’est pas le cas, la photo sera trop sombre puisque l’appareil n’aura pas pu laisser entrer assez de lumière. On pourra toutefois jouer sur un autre paramètre pour atténuer le souci mais il faudra accepter de perdre en netteté (voir sensibilité ISO).

En augmentant le temps de pose on crée un effet de mouvement.
En augmentant le temps de pose, on crée un effet de mouvement.
À l’inverse, en le réduisant, l’instant est capté comme si le temps s’était arrêté.
À l’inverse, en le réduisant, l’instant est capté comme si le temps s’était arrêté.

Passons à la pratique. Nous voilà sur les Berges du Rhône à Lyon. L’endroit est idéal pour s’amuser car entièrement dédié aux piétons et cyclistes. Nous allons donc pouvoir prendre des clichés avec une sensation de vitesse en augmentant le temps de pose et à l’inverse, garder un cycliste plus net en réduisant le même temps de pose.

Sur le Honor 8, il suffit de lancer l’appareil photo et d’accéder aux modes de prises de vue par un “glisser” vers la droite. De là, sélectionnons le mode “photo pro” et les réglages apparaissent. Celui qui nous intéresse sur la roue se trouve sur la gauche, symbolisé par un “S” pour speed ou vitesse en bon français.

Pour capturer les cyclistes et donner la sensation de mouvement, augmentons le temps de pose pour aller vers du 1/250. Plus rapide ne permettrait pas de créer l’illusion de vitesse et plus long commence très vite à déformer les sujets. Dans les conditions du moment, c’était le meilleur choix à appliquer mais tout dépend bien sûr de la situation dans laquelle on se trouve. À l’intérieur d’un tunnel peu éclairé, cette vitesse sera peu appropriée car l’image se révélera trop sombre.

Comme toujours en photo, l’idée sera de trouver le bon compromis entre ce que l’on veut faire et ce qu’il est réaliste de faire. Parfois, certaines idées ne sont tout simplement pas possibles à mettre en pratique à un endroit précis ou un moment donné.

On atteint ici les limites de ce qu’il est possible de faire en fonction d’une situation donnée avec le Honor 8.
On atteint ici les limites de ce qu’il est possible de faire en fonction d’une situation donnée avec le Honor 8.
En jouant bien avec la vitesse, il est facile d’obtenir des passants avec les jambes en ciseaux, très photogéniques.
En jouant bien avec la vitesse, il est facile d’obtenir des passants avec les jambes en ciseaux, très photogéniques.

Sensibilité ISO

Paramètre d’une importance capitale, la sensibilité ISO n’est rien de moins qu’une mesure de sensibilité à la lumière. Plus sa valeur est basse, plus la photo est nette. À l’inverse, plus sa valeur est haute et plus la photo sera “bruitée”. En photo, le bruit est une notion visuelle que l’on constate par l’apparition d’un effet de grain sur l’image. Le risque en poussant un peu trop l’ISO est de se retrouver avec une image très abîmée.

Mais augmenter cette valeur se révèle important dans des conditions de luminosité difficile, par exemple en intérieur ou tout simplement la nuit. Car dans ces situations, utiliser une ISO basse (100 ou 200) demandera un temps de pose plus long afin de laisser entrer  la lumière dont on a besoin. Problème, le risque est alors d’obtenir une photo floue du fait des mouvements même très léger du photographe.

C’est pour cela que les photos de nuit sont la plupart du temps réalisée à l’aide d’un trépied permettant une stabilisation maximale de l’appareil et l’utilisation d’une valeur ISO la plus basse possible.

Dans le cas d’une valeur ISO jugée trop élevée par l’Honor 8, ce dernier indique que la photo risque d’être surexposée grâce à l’icône située en haut à gauche.
Dans le cas d’une valeur ISO jugée trop élevée par le Honor 8, ce dernier indique que la photo risque d’être surexposée grâce à l’icône située en haut à gauche.
Avec une valeur trop haute, la lumière est bonne mais la photo bien trop bruitée et peu exploitable.
Avec une valeur trop haute, la lumière est bonne mais la photo bien trop bruitée et peu exploitable.
En ISO 800, l’Honor 8 montre qu’il peut relever de jolis défis dans des situations compliquées.
En ISO 800, le Honor 8 montre qu’il peut relever de jolis défis dans des situations compliquées.

Au quotidien et sans encombrant matériel photo, on utilise les valeurs ISO les plus basses (50, 100) dans d’excellentes conditions de lumière, soit sous un très beau ciel bleu et avec un soleil bien présent, dans des intérieurs extrêmement bien éclairés, ce qui est tout de même assez rare, ou tout simplement en studio photo.

On passe aux valeurs plus hautes lorsque les conditions ne sont plus satisfaisantes, et c’est évidemment le cas de la photo de nuit où il sera compliqué (sans trépied) d’utiliser une valeur inférieure à 800 ISO. Bien des appareils permettent de monter plus haut voire beaucoup plus haut, le Honor 8 peut ainsi aller jusqu’à 3200 ISO mais il faut bien accepter le risque d’une image peu nette et plutôt destinée à des affichages en basse résolution.

Pour Instagram notamment, aucun problème. Mais pour ce qui est de l’affichage sur de grands écrans, ce n’est hélas pas vraiment conseillé.

Quand la luminosité est satisfaisante, on peut opter pour de l’ISO 50 et obtenir une photo très nette.
Quand la luminosité est satisfaisante, on peut opter pour de l’ISO 50 et obtenir une photo très nette.

Par bonheur, le smartphone que nous utilisons ici s’en sort très bien et dans des conditions difficiles à 800 ISO. Bien sûr, il faut quand même garder un certain niveau de lumière au risque de devoir monter plus haut et d’avoir une photo détériorée. Difficile ici de lutter avec les gros boîtiers, souvent pensés pour ces situations mais on arrive tout de même à des résultats très honorables.

On peut le voir sur ces clichés, le résultat est plus que satisfaisant à 800 ISO mais n’a pas grand sens avec l’utilisation d’une référence plus élevée. Les audacieux pourront même diminuer la valeur pour plus de netteté mais il faudra parfois ruser, en maintenant par exemple le Honor 8 posé sur une rambarde afin de le stabiliser au maximum.

Encore un exemple en ISO 50 avec des fleurs bien détaillées.
Encore un exemple en ISO 50 avec des fleurs bien détaillées.

Exposition et correction

Lorsque l’on prend une photo, on a souvent envie d’avoir un résultat à peu près homogène en termes d’éclairage. Parfois, l’idée est tout au contraire de jouer avec la lumière pour avoir un élément bien plus mis en avant et les autres dans l’ombre. De manière générale, l’exposition est calculée automatiquement et donne de bons résultats dans des situations typiques.

Mais dès lors que l’on a des contrastes élevés entre deux plans d’une même image, la situation a tendance à se corser et l’on finit souvent avec un plan complètement surexposé, c’est le cas typique de la photo que l’on dit “cramée” car elle affiche des zones beaucoup trop blanches.

Abaisser ou augmenter le niveau d’exposition se fait très simplement et dans une fourchette de -2 à +2.
Abaisser ou augmenter le niveau d’exposition se fait très simplement et dans une fourchette de -2 à +2.
Parfois l’astuce est de faire croire que l’on est sous le pont alors que l’on est à l’extérieur afin de profiter d’une lumière très correcte. Mais ce n’est pas toujours ni possible, ni voulu.
Parfois l’astuce est de faire croire que l’on est sous le pont alors que l’on est à l’extérieur afin de profiter d’une lumière très correcte. Mais ce n’est pas toujours ni possible, ni voulu.

Corriger l’exposition est très utile lorsqu’on prend une photo avec deux éléments aux luminosités opposées. C’est le cas dans les églises, généralement très peu éclairées, quand on veut capturer l’extérieur en se tournant vers la porte d’entrée. Il en va de même sous les ponts avec deux niveaux de lumière complètement opposés, sombre sous le pont (donc là où l’on prend la photo) et très clair en dehors.

L’appareil cherchant de lui même à prendre une photo bien lumineuse de là où il se trouve (sous le pont), il va forcément surexposer l’extérieur, puisque là n’a pas conscience d’être sous l’ouvrage. Pour retrouver une certaine homogénéité, nous allons donc baisser le niveau d’exposition mais nous pouvons également l’augmenter si nous cherchons à créer quelque chose de spécifique.

Si on laisse l’appareil faire, il cherche à obtenir un bon niveau de luminosité de manière à bien éclairer son sujet. Mais le sujet n’est pas toujours celui que l’on croit.
Si l’on laisse l’appareil faire, il cherche à obtenir un bon niveau de luminosité de manière à bien éclairer son sujet. Mais le sujet n’est pas toujours celui que l’on croit.
Exactement le résultat que l’on veut, un pont en retrait et un extérieur aux jolies teintes. Pour ce résultat là, on a simplement abaissé le niveau d’exposition à -0,8. Avec une exposition normale, le paysage aurait été beaucoup trop blanc.
Exactement le résultat escompté, un pont en retrait et un extérieur aux jolies teintes. Pour ce résultat là, on a simplement abaissé le niveau d’exposition à -0,8. Avec une exposition normale, le paysage aurait été beaucoup trop blanc.
En abaissant l’exposition à seulement 0,1, l’arrière-plan reste beaucoup trop blanc.
En abaissant l’exposition à seulement 0,1, l’arrière-plan reste beaucoup trop blanc.
On passe à un ajustement de -2,4, la galerie garde un bon niveau de lumière et l’on peut voir très distinctement les mannequins de la vitrine à l’extérieur.
On passe à un ajustement de -2,4, la galerie garde un bon niveau de lumière et l’on peut voir très distinctement les mannequins de la vitrine à l’extérieur.

Composition

Il s’agit peut-être là de l’aspect le moins technique d’une photo mais il n’en reste pas moins capital pour obtenir un cliché percutant. Comme pour la peinture ou le cinéma, la force d’une image vient de la position spatiale des éléments qui la composent. C’est pour cela que l’on parle de “composition”. Et la composition, même si elle repose sur des principes académiques définis (comme la règle des tiers) reste un aspect assez subjectif et différents selon les photographes.

Certains aiment décentrer les sujets, d’autres préfèrent les centrer et on en verra même afficher des images à l’envers pour créer des effets saisissants comme dans le cas d’un reflet sur un lac où l’on ne fait pas facilement la différence entre le réel et son miroir.

Grille de composition et niveau sont des éléments essentiels à de bonnes pratiques photographiques.
Grille de composition et niveau sont des éléments essentiels à de bonnes pratiques photographiques.
En photo, toutes les idées sont bonnes et un simple reflet peut donner tout son intérêt à une image.
En photo, toutes les idées sont bonnes et un simple reflet peut donner tout son intérêt à une image.

Pour améliorer la composition d’une photo et être à peu près sûr de placer les sujets au bon endroit, il est généralement possible d’afficher une grille de composition. Grâce à cette option, il est plus facile de positionner des éléments sur les lignes des tiers afin d’obtenir des photos avec plus de force. De manière générale, la grille est désactivée par défaut et peut être affichée à partir des menus de réglages.

Sur le Honor 8, il suffit de lancer l’appareil photo et d’effectuer un glisser vers la gauche sur l’écran pour afficher les options et l’activation ou désactivation du mode grille de composition. Au même endroit se trouve un indicateur de niveau très précieux car il permet de savoir si la photo que l’on prend est droite.

L’indicateur de niveau est un outil très précieux pour obtenir une photo parfaitement droite.
L’indicateur de niveau est un outil très précieux pour obtenir une photo parfaitement droite.

Le cas de l’ouverture

Si le temps de pose permet de choisir la durée d’entrée de la lumière, ce paramètre – l’un des plus compliqués à comprendre – fait varier le diamètre d’ouverture du diaphragme. Grossièrement, on s’en sert surtout pour obtenir plus ou moins de profondeur de champ et par exemple obtenir un très beau flou d’arrière-plan lors de la capture d’un portrait en gros plan.

À l’inverse, sur un paysage on cherche plutôt à avoir une zone de netteté la plus vaste possible. Pour cela, régler l’ouverture s’avère vital et bien peu de smartphones proposent cette option. Du côté du Honor 8, il est hélas impossible d’accéder ce réglage en mode photo pro. Ce smartphone, comme tous les autres aujourd’hui, dispose d’une ouverture fixe. Le mode grande ouverture permet de contourner ce point, mais en simulant une ouverture différente par définie par le software.

Disponible dans le mode automatique du Honor 8, l’ajustement de l’ouverture peut-être effectué a posteriori pour obtenir de plus jolis résultats.
Disponible dans le mode automatique du Honor 8, l’ajustement de l’ouverture peut-être effectué a posteriori pour obtenir de plus jolis résultats.

Les modes de mise au point et mesure d’exposition

En plus des paramètres vitaux pour créer de belles images, le Honor 8 propose différents modes de mise au point exactement sur de véritables appareils photo.

Ainsi, on peut basculer entre les modes AF-C et AF-S (deux variantes d’autofocus), la mise au point manuelle mais également entre différents modes de mesure d’exposition afin d’avoir une exposition homogène sur l’ensemble de l’image pour par exemple sur un sujet donné. Ce sont là de véritables paramètres avancés qui demandent pas mal de pratique pour être correctement maîtrisés.

Le Honor 8 : un vrai pro ?

Ces journées passées avec le Honor 8 et son mode photo pro permettent de tirer un bilan très positif de ce smartphone de haute volée. Bien sûr, on est encore loin des possibilités d’un reflex ou d’un compact expert mais l’on peut déjà bien s’amuser avec les différentes possibilités afin de tirer le meilleur parti de l’appareil. Comparé aux autres smartphones, le Honor 8 s’en sort vraiment très bien si on le compare à un iPhone 6s voire même un iPhone 7.

Reste tout de même un léger manque de netteté même en optant pour des valeurs ISO basses mais cela se voit surtout lorsque l’on zoome assez fort sur les photos. On peut également noter qu’il est parfois difficile de juger de la qualité d’une photo quand la lumière est forte, en raison d’un écran pas toujours des plus lisibles en plein soleil.

Mais ce défaut se retrouve sur la plupart des smartphones, compacts et reflex du marché. Dans l’absolu, utiliser le Honor 8 pour faire de la véritable photographie n’a absolument rien de ridicule tant le smartphone prouve qu’il peut s’en sortir dans des conditions pas toujours évidentes. Et comme le dit le dicton, célèbre chez les amoureux d’images : le meilleur appareil photo sera toujours celui que l’on a sur soi.