Huawei : les nouvelles limitations du gouvernement Trump bloquées par le Pentagone

Trump n'a pas que des alliés

 
Wilbur Ross a annoncé que de nouvelles limitations allaient être imposées à Huawei. Cependant, le Pentagone s’est levé contre celles-ci et les bloquent.

Le dossier Huawei est toujours brûlant sur les bureaux de l’administration américaine. Bannir un acteur d’un tel poids ne se fait pas sans heurt, et les répercussions d’un tel acte ne sont pas négligeables.

Après l’entrée dans l’Entity List de Huawei, de nombreux acteurs américains se sont levés contre cette interdiction qui risque de ralentir leurs affaires. Wilbur Ross, secrétaire au Commerce du gouvernement Trump, a cependant récemment annoncé son intention de resserrer l’étau sur Huawei dans les jours à venir.

Le Pentagone se lève contre plus de restrictions

Vraiment ? Le Wall Street Journal, relayé par Gizmochina, rapporte que Huawei a trouvé un nouvel allié-surprise avec le département de la Défense des États-Unis, que l’on nomme souvent le Pentagone du fait de la forme si atypique de ses bureaux près de Washington.

Actuellement, la législation américaine interdit les entreprises américaines d’interagir avec Huawei si moins de 75% du travail est effectué hors sol américain. C’est cette limite qui aura permise à de nombreux acteurs, comme ARM, de contourner la nouvelle législation. Wilbur Ross proposait de la rehausser à 90%.

L’administration Trump n’est cependant pas soutenue dans ses décisions par l’intégralité du corps gouvernemental américain. Le Pentagone l’a prouvé en bloquant purement et simplement cette hausse soutenue par Wilbur Ross.

Le département de la Défense s’aligne pour cela avec les inquiétudes des acteurs américains. Il s’inquiète en effet que le blocage des échanges avec Huawei conduirait à couper les revenus des entreprises américaines pour leurs futurs produits.

Une grande partie des acteurs américains s’exprime depuis des mois sur le sujet. La pensée générale est que ce bannissement est contre-productif, du fait que Huawei peut tout simplement se fournir auprès d’autres collaborateurs (notamment sur le territoire asiatique), et va surtout impacter les bénéfices des acteurs locaux.

Huawei joue déjà à ce jeu

Le moins que l’on puisse dire est que les derniers mois ont prouvé que ces craintes étaient fondées. Le premier réflexe de Huawei face à son bannissement a effectivement été de revoir la liste de ses partenaires.

Aujourd’hui, la marque affirme que les États-Unis peuvent bien garder leur bannissement, alors que la majorité de ses composants lui sont fournis par d’autres partenaires. Le but annoncé est de ne plus faire appel au moindre fournisseur américain dans les mois à venir ; voilà un but qu’un acteur aussi puissant que Huawei peut facilement atteindre.

Son principal problème, et le nerf de la guerre fondamentalement, est à voir du côté du logiciel. Huawei sans les services Google, comme on a pu l’attester en testant le Mate 30 Pro, n’a pas la même saveur. Si l’appareil est séduisant, il ne répond tout simplement pas aux attentes des consommateurs occidentaux.

L’espoir de la marque est d’arriver à concevoir sa propre alternative avec HarmonyOS, et séduire les développeurs avec ses propres Mobile Services. Pour aller plus loin, il signe même des accords avec les concurrents de Google, notamment TomTom pour contrebalancer Google Maps. Tout cela pourrait payer sur le long terme, mais il faut avouer que les perspectives à court terme de Huawei sur le marché européen ne sont pas très reluisantes.

Aussi, on pourrait argumenter qu’un déblocage rapide de la situation serait bénéfique pour les acteurs américains comme le constructeur chinois : Huawei retrouverait Android avec les services Google, et pourrait être convaincu (voire poussé légalement) d’interagir à nouveau avec un maximum d’acteurs américains.

Reste que tout cela n’est que pure réflexion. Pour le moment, la situation semble rester au point mort.

Pour aller plus loin
Comment Huawei compte se passer de Google pour ses prochains smartphones


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