Affaire Huawei : Google « espère trouver une solution à ça »

Mais est-ce que Huawei en a vraiment envie ?

 
À l’occasion d’un échange avec l’un des responsables d’Android chez Google, nous avons pu aborder le sujet épineux de la situation de Huawei dans l’écosystème Android. Google nous a confirmé toujours vouloir travailler avec Huawei et avoir déposé une demande de licence auprès de l’administration américaine.
Le Huawei Mate 30 Pro

Ce lundi, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Sameer Samat, l’un des responsables de Google chargé d’Android. L’occasion de discuter avec lui des nouveaux paramètres d’autorisations intégrés dans Android 11, comme on l’a vu dans un précédent article, mais également de discuter de la situation de Huawei.

L’échange avec Sameer Samat nous a en effet permis d’adopter le cas de Huawei, qui est désormais placé dans l’entity list de l’administration américaine depuis mai 2019. L’une des principales conséquences de cette décision est l’impossibilité pour Google de travailler avec le groupe chinois. Le responsable de Google nous a ainsi confirmé que la firme n’avait plus du tout l’occasion de collaborer avec Huawei sur ses nouveaux appareils. « Malheureusement, à cause des restrictions gouvernementales des États-Unis, on ne peut plus travailler avec eux comme c’était le cas avant. On a demandé une licence pour continuer à travailler avec eux, mais, pour l’instant, on ne le peut plus comme c’était le cas avant. On espère trouver une solution à ça », indique-t-il.

On continue de discuter avec le gouvernement américain à propos de cette licence

Il a également confirmé que l’un des objectifs principaux de Google était de permettre aux possesseurs d’anciens smartphones Huawei de continuer à profiter des mises à jour de sécurité et des services mobiles Google : « Le gouvernement américain a lancé une série des licences générales temporaires qui nous ont permis de travailler ensemble sur une série d’appareils lancés avant le 16 mai ». Pour l’heure, il est cependant impossible pour Google d’envisager un retour à la normale : « On continue de discuter avec le gouvernement américain à propos de cette licence ».

Rappelons que vendredi, Google a publié un billet de blog justement à propos de l’affaire Huawei. La firme déconseillait alors d’installer ses propres services mobiles sur des appareils Huawei ou Honor qui n’ont pas été certifiés au préalable. En cause, des risques de sécurité et d’applications altérées qui ne sauraient garantir la protection des données des utilisateurs.

Huawei a déjà fait part de son désintérêt de Google

Reste que cette volonté de Google de travailler à nouveau avec Huawei pourrait être à sens unique. Ces derniers mois, les dirigeants du groupe chinois émettent en effet un nouveau son de cloche et semblent prêts à abandonner définitivement Google au profit des nouveaux Huawei Mobile Services du constructeur.

Fin janvier, on apprenait ainsi par un des responsables de la marque en Autriche que Huawei ne souhaitait plus intégrer les services mobiles de Google : « Même si les États-Unis lèvent l’embargo commercial, Huawei ne reviendra plus aux services de Google souligne l’entreprise, lorsqu’interrogée par Der Standard ». Une version partagée par Huawei France :

Une version libre de droits du système d’exploitation et de l’écosystème Android reste notre préférence, cependant si nous ne pouvions pas continuer de l’utiliser, nous avons la capacité à développer nos propres systèmes d’exploitation et écosystème

En somme, Huawei souhaite bien continuer à utiliser Android, mais en version open source, et donc sans les services et applications propriétaires de Google. Pour la présentation du Huawei Mate XS, Richard Yu a même présenté sa propre plateforme comme une alternative au Play Store. Il semble donc que les efforts de Google auprès de l’administration américaine soient vains et que le mal soit déjà fait.

Pour aller plus loin
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