Dans l’imaginaire collectif, la Jeep, c’est bien souvent la voiture du débarquement en Normandie. D’autres associent ce nom à l’image d’un gros 4×4 laissant d’épaisses volutes de fumée noire derrière lui. Pourtant, le constructeur américain est en train d’évoluer, poussé en cela par les réglementations de plus en plus contraignantes. L’arrivée de motorisations hybrides rechargeables sous le capot de plusieurs modèles a constitué une première évolution notable. Mais en Europe, où la vente de voitures thermiques sera interdite dès 2035, cela n’était pas suffisant.
C’est avec la Jeep Avenger que la firme poursuit sa mue. Ce modèle endosse le rôle historique de première Jeep électrique de l’histoire. Autant dire donc qu’il était attendu de pied ferme. Pour le moment, tout se passe pour le mieux : les réactions sont enthousiastes, et l’Avenger a même décroché le titre de voiture de l’année, ce qui constitue accessoirement une autre première pour Jeep.
Mais, dans l’automobile comme ailleurs, le bruit médiatique ne garantit pas toujours le succès. Sans qualités intrinsèques, le soufflet fini souvent par retomber. L’Avenger a-t-il les moyens de transformer ses bons débuts en triomphe commercial ? Pour le savoir, nous en avons pris le volant une journée, après l’avoir essayé en début d’année, sur un circuit, pour se faire un premier avis.
Fiche technique
Modèle | Jeep Avenger |
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Dimensions | 4,076 m x 1,78 m x 1,53 m |
Puissance (chevaux) | 156 chevaux |
0 à 100km/h | 9 s |
Niveau d’autonomie | Conduite semi-autonome (niveau 2) |
Vitesse max | 150 km/h |
Taille de l’écran principal | 10,25 pouces |
Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
Prix entrée de gamme | 36500 euros |
Prix | 36 500 € |
Essayez-la | Fiche produit |
Cet essai a été réalisé dans le cadre d’un voyage presse organisé par la marque.
Design : un SUV compact
Calandre à 7 fentes, arches de roue trapézoïdales, silhouette cubique et protections en plastique omniprésentes : tout a été fait pour que l’Avenger soit en parfaite harmonie avec l’identité de la marque. Le résultat devrait globalement faire l’unanimité : les lignes sont équilibrées et la voiture ne manque pas de personnalité. Avec ce look de 4×4 de poche, l’Avenger apporte quelque chose de réellement nouveau sur le segment des SUV urbain.
Une observation minutieuse de la voiture révèle plusieurs détails amusants, comme une petite coccinelle cachée sur une barre de toit, un garçon scrutant les étoiles à la base du pare-brise, ou encore des reproductions de la calandre disséminées à divers endroits. La peinture bicolore procure une touche d’élégance à la voiture, mais elle n’est pas proposée sur l’ensemble de la gamme.
L’esprit Jeep se retrouve à bord du véhicule, avec une planche de bord très horizontale et sans chichis. La finition alterne le bon et le moins bon : les assemblages semblent corrects, mais tout est fait dans un plastique dur très basique. L’ensemble paraît néanmoins solide. Le rangement aménagé dans la console centrale est particulièrement vaste. Il est protégé par une fermeture assez semblable à une housse d’iPad.
Le bandeau de couleur jaune qui traverse la planche de bord est un privilège réservé à la finition haute Summit. Il est gris métallisé ou complètement noir sur les nivaux inférieurs. Dans le second cas de figure, l’habitacle devient soudainement beaucoup plus triste.
Habitabilité : un SUV compact… toujours
Le Jeep Avenger offre une habitabilité satisfaisante pour un véhicule de son gabarit. Un adulte de 1m80 assis sur la banquette disposera d’une place suffisante pour caser ses jambes. La largeur aux coudes est correcte, mais la place du milieu, plus étroite et encombrée d’un tunnel de transmission, reste à éviter. Dommage aussi que Jeep n’ait pas mis de bac de rangements dans les contre-portes.
Le volume de coffre atteint 435 litres (1250 litres une fois la banquette rabattue). Une valeur tout à fait correcte au regard des dimensions. Le double-fond avec plancher réglable en hauteur offre une place toute trouvée pour le câble de recharge. Mais comme le hayon motorisé électrique, il n’est pas livré de série sur l’ensemble des finitions.
Info-divertissement : correct
Quelle que soit la finition retenue, l’Avenger est pourvu d’un écran tactile central de 10,25 pouces. Le système multimédia UConnect de Jeep est compatible avec Android Auto et Apple CarPlay. La duplication de l’écran peut se faire sans fil, directement via Bluetooth et WiFi. Une bonne chose, qui permettra notamment de pallier l’absence de planificateur d’itinéraire en natif sur la voiture. Un bloc d’instrumentation numérique prend place derrière le volant. Ses dimensions varient en fonction du niveau de finition : de 7 pouces sur l’entrée de gamme, la diagonale passe à 10,25 pouces sur les autres versions.
À l’usage, le système multimédia de l’Avenger a les défauts de ses qualités. Facile à prendre à main et intuitif, il saura satisfaire les automobilistes en quête de simplicité. En revanche, les amateurs de technologie seront déçus : la définition de l’écran n’a rien d’exceptionnel et les fonctionnalités ne sont pas très nombreuses. Le système de navigation et la caméra de recul, qui a un peu tendance à pixelliser, ne font pas très modernes non plus. La réactivité de l’écran tactile est correcte, sans plus.
Comme sur un smartphone, l’interface fonctionne avec des widgets paramétrables. L’utilisateur peut donc régler l’affichage de l’écran à sa guise, dans les limites de ce que permet la technologie du véhicule (12 widgets par page et 6 pages au maximum). Il est en outre possible de changer la couleur de l’éclairage d’ambiance, via un sous-menu du système.
Dans l’ensemble, le système UConnect n’impressionne pas vraiment, mais dire qu’il est désuet serait un peu excessif. Il faut du reste bien garder en tête que nous avons là une petite voiture, qui n’a pas vocation à recevoir d’équipements de pointe. En outre, Jeep a eu la bonne idée de ne pas confier à l’écran un rôle trop important, en maintenant des boutons physiques sur la console centrale. L’automobiliste peut ainsi procéder facilement aux réglages du système de ventilation, sans passer par la dalle tactile.
Le rangement entre les sièges avant abrite un chargeur à induction pour smartphone, ainsi que deux prises USB-C. Les passagers arrière peuvent également disposer de leur propre prise USB. Attention néanmoins, seules les prises USB avant sont livrées de série sur l’ensemble des finitions.
Aides à la conduite : conduite semi-autonome
Alerte de franchissement de ligne avec correction de la trajectoire automatique, reconnaissance des panneaux de signalisation, détecteur d’angles morts, régulateur de vitesse adaptatif, : le Jeep Avenger dispose de toutes les aides à la conduite devenues incontournables sur une voiture moderne. Il peut aussi être doté d’un système de conduite semi-autonome de niveau 2, qui gère la vitesse et maintient le véhicule au centre de la voie. Certains de ces équipements réclament néanmoins un supplément ou sont carrément indisponibles sur les finitions basses.
Le profil du parcours que nous avons emprunté ne nous a pas permis de jauger réellement l’efficacité de la conduite semi-autonome, ni celle du régulateur de vitesse adaptatif. En revanche, nous avons eu l’occasion de tester l’alerte de franchissement de ligne, et cette dernière nous a paru parfois un peu capricieuse. Lorsque le marquage au sol n’est pas net, il lui arrive en effet de ne pas se déclencher.
Jeep a fait sa réputation avec des véhicules tout-terrain. Aussi, pour que l’Avenger soit capable de crapahuter hors des sentiers battus, le constructeur l’a doté de modes de conduites spéciaux, qui permettent d’améliorer l’adhérence sur sol glissant. Le petit SUV électrique reçoit en outre une aide à la descente active, conçue là aussi pour des parcours sur chemin difficile. Elle maintient la voiture à 8-9 km/h en pente raide, sans que le conducteur touche à l’accélérateur ou au frein. En pratique, cette aide fonctionne bien et peut, dans certaines circonstances bien précises, rendre service.
Malgré ces efforts, l’Avenger préférera toujours les routes bitumées aux sentiers escarpés. L’absence de transmission intégrale aura tôt fait de limiter les velléités du conducteur en tout-terrain. Notez toutefois qu’une version à 4 roues motrices arrivera sera ultérieurement commercialisée, mais il n’est pas certain qu’elle soit elle aussi entièrement électrique.
Conduite : une Peugeot e-2008, ou presque
Jeep gravitant désormais dans la galaxie Stellantis, l’Avenger récupère la plateforme e-CMP des Peugeot électriques, que l’on retrouve aussi des véhicules Opel, DS et Citroën. Cette base technique disposait à l’origine d’une batterie de 50 kWh nets et d’un moteur de 136 ch. À la suite de plusieurs évolutions, dont bénéficient bien le Jeep Avenger, la batterie a vu sa capacité grimper à 54 kWh, et le moteur affiche maintenant une puissance de 156 ch. C’est la configuration que l’on retrouve sur la Peugeot e-2008 restylée que nous avons pu essayer récemment.
En dépit d’un poids élevé, l’Avenger fait preuve d’une réelle vivacité. Les accélérations comme les relances sont plus que satisfaisantes, en ville, mais aussi sur le réseau secondaire. La légèreté de la direction facilite la prise en main et rend la conduite moins éprouvante. Le faible rayon de braquage (10,5 mètres) et la vision correcte à l’arrière viennent également confirmer les bonnes prédispositions de l’Avenger en ville.
Le comportement routier ne réserve pas de mauvaises surprises et s’avère sécurisant. Les ingénieurs de Jeep ont manifestement chercher à privilégier le confort. Le résultat est convaincant : l’Avenger absorbe bien les aspérités du bitume et les dos d’âne, sans faire preuve d’une souplesse excessive. Certes, il peut parfois montrer un caractère un peu pataud et sous-vireur, mais il faut pour cela le pousser dans ses retranchements. En conduite normale, nul ne pestera contre une paresse excessive des trains roulants. Le freinage, efficace et facile à doser, donne entière satisfaction.
Le choix du mode de conduite à une incidence directe sur la puissance délivrée par la motorisation. Avec ses 80 ch, le mode Eco coupe un peu les ailes de la voiture, même s’il suffit en ville. Le mode Normal, qui fait monter la puissance à 110 ch, convient dans la plupart des situations. Le mode Sport est le seul qui permet d’avoir la pleine puissance. S’il rend la conduite plus vivante, il entraîne aussi une baisse de l’autonomie.
Autonomie, recharge et consommation
Avec sa batterie de 54 kWh (51 kWh utiles), l’Avenger promet une autonomie théorique comprise entre 389 et 404 km en cycle mixte WLTP selon l’équipement. Pour la recharge sur borne publique ou wallbox, il dispose d’un chargeur embarqué de 11 kW, qui permet de faire le plein d’électrons en 5,5 heures environ. Le véhicule peut aussi être branché sur une borne rapide en courant continu. Il accepte alors une puissance maximale de 100 kW et peut ainsi passer de 20 à 80 % en 24 minutes, et environ 30 minutes pour le 10 à 80 %.
Une voiture électrique dotée d’une autonomie de 400 km et de la recharge rapide est totalement capable de traverser la France, comme nous l’avons déjà prouvé sur un trajet Paris – Marseille.
Comme sur toutes les voitures électriques, la consommation « réelle » est souvent supérieure à celle mesurée en cycle WLTP. La technologie Stellantis n’étant pas forcément la plus efficiente du marché, nous redoutions une contre-performance de l’Avenger dans ce domaine. À l’heure des bilans, il faut reconnaître que nos craintes n’avaient pas lieu d’être. En ayant le pied léger et sur un parcours plutôt favorable, nous avons limité la consommation à moins de 14 kWh / 100 km, ce qui permettrait de faire en théorie 370 km avec une charge.
En adoptant une conduite un plus dynamique, la consommation de notre Avenger s’est stabilisée autour des 16 kWh aux 100 km. Une valeur raisonnable, qui aurait été inévitablement plus élevée avec des portions sur voies rapides. Malheureusement, le trajet imaginé par Jeep pour notre essai se cantonnait au réseau secondaire.
À titre d’information, Jeep annonce une consommation WLTP comprise entre 15,3 et 15,9 kWh / 100 km. Cette consommation prend en compte les pertes d’énergie liées à la recharge.
Prix, concurrence et disponibilité
Il est temps d’aborder la question du prix, qui n’est pas franchement l’atout premier de l’Avenger… Après avoir subi une augmentation de 2 500 euros début mai 2023, les tarifs du SUV électrique démarrent désormais à 39 000 euros hors bonus. Pour un exemplaire en finition Summit comme celui qui nous été confiés, la facture grimpe à 43 500 euros. C’est franchement beaucoup pour une voiture d’à peine 4 mètres de long…
Certes, on peut relativiser en regardant les tarifs pratiqués par les autres marques du groupe Stellantis. Le Peugeot e-2008 et le DS 3 E-Tense dotés du même ensemble moteur / batterie démarrent à respectivement 41 600 et 41 700 euros. L’Opel Mokka électrique, qui doit se contenter encore pour quelque temps d’une motorisation un peu plus datée, est vendu encore plus cher (à partir de 42 000 euros).
Mais pour plus ou moins 40 000 euros, on trouve des modèles un cran au-dessus en matière de présentation et / ou de motorisations. Citons par exemple le Smart #1, vendu à partir de 40 315 euros et bien plus premium que le Jeep. On peut également penser au Skoda Enyaq : bien qu’il boxe dans une catégorie supérieure (+ 65 cm en longueur), il ne coûte « que » 990 euros de plus en finition de base.
On peut également comparer notre modèle d’essai au Hyundai Kona Electric, malgré des dimensions légèrement supérieures. On peut également citer la Renault Mégane E-Tech, qui démarre à partir de 37 000 euros avec la petite batterie et 42 000 euros en version grande autonomie. Comment aussi ne pas aborder la Tesla Model 3, disponible à partir de 41 990 euros, avec une rapport qualité / prix imbattable, avec son autonomie de 510 km et ses performances hors norme. Enfin, on peut aussi citer le Volvo EX30. Plus grand, mais très bien équipé.
Le Jeep Avenger est aussi proposé avec des motorisations thermiques, mais uniquement sur certains marchés. En France, la version électrique est accompagnée d’une version essence. Un modèle à quatre roues motrices arrivera en renfort dans le courant de l’année prochaine. À ce stade, Jeep ne souhaite pas donner de détails sur la nature de la motorisation. Impossible donc de savoir si cet Avenger sera électrique ou hybride rechargeable.
FAQ
Jeep AvengerQuelles sont les motorisations disponibles sur le Jeep Avenger ?
Le Jeep Avenger est disponible avec plusieurs options de motorisation. Il propose une version 100 % électrique ainsi qu’une option thermique équipée d’un moteur essence 1.2 Turbo T3 de 100 chevaux. Enfin, Jeep a lancé l’Avenger e-Hybrid : nouveau moteur hybride 48 V associé à la transmission automatique à double embrayage e-DCS6 à 6 rapports dotée d’un moteur électrique.
Quelle longueur fait le Jeep Avenger ?
Le Jeep Avenger mesure 4,08 mètres de longueur, ce qui est relativement compact.
Quels sont les coloris disponibles pour le Jeep Avenger ?
Pour les coloris, le Jeep Avenger est disponible en plusieurs teintes : noir, vert, gris, jaune, rouge et blanc.
Le Jeep Avenger est-il éligible au bonus écologique ?
Le Jeep Avenger peut bénéficier d’une aide financière variant entre 5 000 et 7 000 euros, en fonction des revenus de l’acheteur. Pour savoir plus sur le bonus écologique.
Le Jeep Avenger est-il compatible Android Auto et CarPlay ?
Côté technologie, le Jeep Avenger est compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, offrant une connectivité sans fil. Son système embarqué permet de personnaliser l’interface avec jusqu’à 12 widgets par page et jusqu’à 6 pages, et il est doté de mises à jour à distance. De plus, une application dédiée permet de localiser le véhicule, de verrouiller et déverrouiller les portes, et de vérifier le niveau de la batterie.
Où est fabriqué le Jeep Avenger ?
Le Jeep Avenger est un véhicule au caractère européen. Il a été dessiné en Italie, fabriqué en Pologne, et il bénéficie d’un moteur électrique produit en France, dans l’usine Stellantis de Trémery.
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