OpenAI : Microsoft quitte le conseil d’administration sous la pression

 
Microsoft a annoncé se retirer du conseil d’administration d’OpenAI, où l’entreprise occupait un siège d’observateur. Apple a également annoncé ne pas occuper de poste similaire. Tout cela se déroule dans un contexte où les régulateurs du monde entier se penchent sur les investissements des Gamam dans les sociétés spécialisées dans l’IA.
OpenAI (ChatGPT)

Microsoft a investi 13 milliards de dollars dans OpenAI, entreprise devenue très célèbre puisqu’à l’origine de ChatGPT, le chatbot d’IA le plus populaire à l’heure actuelle. Récemment, on a appris qu’Apple s’associait avec OpenAI pour proposer des fonctions d’intelligence artificielle au sein d’Apple Intelligence, son ensemble d’outils d’IA sur iPhone, Mac, iPad, etc. De quoi alerter les régulateurs du monde entier en charge de lutter contre les monopoles et les pratiques anticoncurrentielles. Une alerte qui interroge suffisamment Microsoft et Apple, qui ne siègent plus ou pas en tant qu’observateur au conseil d’administration d’OpenAI.

Pour aller plus loin
Qui est OpenAI, le créateur de ChatGPT et Dall-E ?

OpenAI perd Microsoft à son conseil d’administration

Depuis plusieurs mois donc, Microsoft avait un siège d’observateur au conseil d’administration d’OpenAI. Ce qui signifie que la firme n’avait pas de droit de vote sur les décisions. C’est le résultat direct de son investissement de plusieurs milliards de dollars, mais pas que. Microsoft a pris ce siège suite au chaos chez OpenAI : le directeur général Sam Altman avait été licencié avant d’être réintégré. De quoi permettre à la firme d’être au courant des projets de l’entreprise : Microsoft en a besoin pour travailler avec OpenAI en avance.

Sam Altman, cofondateur et PDG d’OpenAI (ChatGPT, GPT, Dall-E)

Comme le rapporte le Financial Times, Microsoft a adressé une lettre à OpenAI dans laquelle elle indique son retrait immédiat du conseil d’administration. Officiellement, Microsoft écrit : « nous avons constaté des progrès significatifs de la part du nouveau conseil d’administration et nous sommes confiants dans l’entreprise. » Pour la firme, il n’est plus nécessaire d’y assister. Pourtant, comme le reconnaît dans cette lettre Keith Dolliver, le conseiller général adjoint de Microsoft, OpenAI reste un partenaire majeur de Microsoft. En effet, la start-up a pu profiter de la puissance de calcul et de stockage dans le cloud d’Azure. C’est ce qui a permis à OpenAI de poursuivre sa course à l’IA générative ; d’un autre côté, Microsoft peut profiter des innovations de l’entreprise. Les deux sont alliées, puisque la firme a droit à une part limitée des bénéfices d’OpenAI. Moins qu’une surveillance, c’est désormais un partenariat qui lie les deux entreprises.

Apple ne se risque pas à siéger chez OpenAI

Le Financial Times écrit également qu’on s’attendait à ce qu’Apple arrive aussi en tant qu’observateur au conseil d’administration d’OpenAI, comme le révélait Bloomberg. Cela aurait été le résultat d’un accord entre les deux entreprises pour intégrer ChatGPT dans les appareils de la marque. Mais selon une personne proche du dossier, Apple ne s’y est pas engagée et n’a pas fait de commentaire là-dessus.

Apple Intelligence
Apple Intelligence // Source : Apple

Actuellement donc, le conseil d’administration d’OpenAI est composé de Bret Taylor (président), Sam Atlman, Adam d’Angelo, Dr. Sue Desmond-Hellman, Paul M. Nakasone, Nicole Seligman, Fidji Simo et Larryr Summers.

Les autorités pour la concurrence se penchent sur le cas de l’IA et des investissements massifs

En fait, les autorités « antitrust » de l’Union européenne ainsi que des États-Unis examinent actuellement les accords liants Microsoft à OpenAI. Cela rentre dans une dynamique plus générale : avec l’explosion du marché de l’intelligence artificielle, et avec peu de gros acteurs, les risques d’entrave à la concurrence sont grands. Ainsi en début d’année la Commission européenne avait déclaré qu’elle réfléchissait à ouvrir une enquête antitrust sur le rapprochement entre Microsoft et OpenAI. Toutefois, elle avait auparavant préciser qu’elle n’ouvrirait pas d’enquête sur le contrôle des fusions. Quant à la Federal Trade Commission, ou Commission Fédérale du Commerce américaine, elle se penche sur les investissements d’Amazon, Google ou encore Microsoft dans des start-ups spécialisées.

Une image générée par Midjourney après lui avoir demandé d’illustrer une IA participant à un salon tech // Source : Frandroid

Pour faire face à cela, OpenAI réagit. La société va organiser des réunions régulières avec ses partenaires privilégiés (dont Microsoft et Apple) ainsi qu’avec ses investisseurs majeurs, comme Thrive Capital ou encore Khosla Ventures. Un porte-parole a précisé qu’OpenAI s’engageait dans une « nouvelle approche visant à informer et à engager des partenaires stratégies clés ». Des réunions qui seront dirigées par Sarah Friar, directrice financière d’OpenAI.


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