Test du Motorola RAZR HD (XT925)

 

Après le Motorola RAZR ou encore le RAZR MAXX, Motorola continue à déployer sa gamme RAZR avec le Motorola RAZR HD. Motorola…  c’est peut-être l’entreprise qui a connu le plus de rebondissements dans sa petite vie tranquille d’américaine riche et puissante. Après avoir été racheté (en partie) par Google, Motorola s’est séparé d’une partie de sa masse salariale et a commencé à travailler avec le géant de la recherche. Le premier « fruit » de cet union n’est prévu que début 2013.

Avec un Xperia S très accessible, un Galaxy S3 élu téléphone de l’année ou encore la gamme HTC One très séduisante… Il était difficile de trouver l’élément différenciant qui saura convaincre les acheteurs. Motorola nous présente donc un téléphone très complet avec des caractéristiques sans réelle faiblesse. Disponible chez Orange et SFR, le RAZR HD possède l’atout – loin d’être négligeable – d’être compatible H+ (double carrier). Faut-il craquer ? Réponse dans ce test…

 

Une belle conception


Les premières réactions sont très bonnes. Le Motorola RAZR HD n’arbore que des matériaux « nobles ». Toute la facade avant est en verre, les tranches en aluminium et le dos possède un revêtement en Kevlar.

 
Prise casque (3,5 mm)

HDMI, microUSB et l’emplacement microSIM

Différence d’épaisseur avec le RAZR « classique » au dessus
On se rapproche donc de la finition exemplaire de l’iPhone 5, avec une vitre en verre, un pourtour métallique sans oublier le dos « kevlarisé ». Contrairement à la coque en polycarbonate du Galaxy S3, la coque en aluminium anodisé de l’iPhone 5, ou encore le HTC One S avec son châssis en céramique, Motorola continue à cultiver sa différence avec une coque en kevlar.

 

Finition Kevlar avec un motif « pixels »

Une allure « très masculine »

Ce motif me laisse perplexe !
Que peut apporter le kevlar ? Il s’agit des mêmes fibres qui équipent les gillets par balle en kevlar. Le Kevlar possède une apparence de polycarbonate, mais ne fait pas partie de la même catégorie. Ce matériau possède de très bonnes propriétés mécaniques en traction (résistance à rupture de 3100 MPa et module entre 70 et 125 GPa). Côté motif, Motorola nous confirme l’avènement de l’ère du motif pixel, la coque arrière arbore tout un motif qu’il ne faudra pas fixer trop longtemps – si vous avez de l’imagination vous pourrez même observer une illusion d’optique, preuve que notre cerveau compense et adapte les nuances.

Mise à jour intéressant d’un commentaire : Le revêtement de ce téléphone n’a pas l’apparence du Kevlar mais de fibres de carbone. Le Kevlar qui est résistant aux impacts est plutôt jaunâtre et est très souvent couplé à du carbone pour sa rigidité. L’aspect « polycarbonate » vient de la résine dans laquelle sont coulés ces matériaux.


LED, capteur 8 mégapixels et haut parleur
Une très bonne finition jusqu’à la tête de vis

A gauche le RAZR, à droite le RAZR HD
Seul bémol, des angles bien trop tranchants ! En effet, avec son écran de 4,7 pouces imposant, le RAZR HD couvre la largeur de la main. Et étant donné sa « carrure », les angles viennent rapidement se frotter à nos coussinets qui nous servent de mains. Du coup, les angles sont assez tranchants, à 90°. Cela détériore vraiment la sensation en main, pourtant la solution était simple : créer un petit biseau pour adoucir ces tranches, comme sur l’iPhone 5. Bref, voilà un détail qui me dérange, pourtant le reste était « tout bon ».
Sur l’iPhone 5, les tranches ne sont pas coupantes.

Un écran sans concession

Motorola a choisi de se fournir chez Samsung, l’écran est donc en technologie Super AMOLED de 4,7 pouces, soit 11,9 cm de diagonale. Sa définition est de 1280 par 720 pixels, ce que l’on appelle également HD dans le mobile. C’est un écran largement au niveau des écrans de ses « rivaux », en retrouve un Super AMOLED Plus sur le Galaxy S3 et un SLCD 2 sur le HTC One X.

 
Motorola RAZR à gauche, RAZR HD à droite
Comme vous pouvez le constater, la densité de pixels (312 ppi) est proche des normes « Retina » d’Apple, c’est donc très agréable même lors de la lecture de petits textes. En utilisation, vous pouvez dire adieu une bonne fois pour toute aux pixels.

Le RAZR s’en sort pas mal, face aux autres smartphones HD. On remarque que certaines technologies d’écran possède une couche de sous pixels qui permet de rendre le tout plus lisse, ce n’est pas le cas pour le RAZR HD.

A gauche le RAZR, à droite le RAZR HD
Finalement le seul bémol de cet écran, c’est peut être les défauts de la technologie Super AMOLED Plus. C’est à dire des couleurs trop « bleu ». C’est une technologie qui a du très bon, mais également du moins bon. La colorimétrie ne conviendra pas aux puristes « des couleurs et contrastes ». Malheureusement, contrairement à Samsung, Motorola ne permet pas de choisir différents modes « Normal », « Naturel », etc. 


Le blanc l’est beaucoup plus que sur l’AMOLED du Galaxy Note 2, entre autres, grâce à la luminosité du RARZ HD

L’AMOLED Plus fait dans merveilles avec le noir, comme le Galaxy Note II et le Galaxy S3

Rien à redire sur le vert…

Ni le rouge !

Quant au bleu… Rien à redire ! ;-)
Finalement, cette technologie d’écran a peu évolué depuis les premiers Galaxy S, à l’époque c’était assez impressionnant en comparaison aux autres dalles. Néanmoins aujourd’hui, que cela soit le SLCD 2 ou le White Magic de Sony, nous avons des technologies d’écran très intéressantes.

Une batterie longue durée, pas si impressionnante…

La batterie est de 2450 mAh. Sans voltmètre et ampèremètre, on va donc se focaliser sur la consommation réelle. Lorsque la capacité des batteries de la grosse majorité des smartphones Android se situe entre 1500 et 2000 mAh, le RAZR HD affiche 2450 mAh. Néanmoins, après deux semaines de tests, je n’ai pas réussi à atteindre deux journées « pleines » en utilisation classique. La seule chose que m’a permis cette batterie, c’est de « bien » terminer une journée, en me retrouvant avec un téléphone allumé même après un retour au dela de minuit. Du coup psychologiquement, c’est finalement bien plus reposant, on regarde beaucoup moins sa jauge de batterie. Motorola a compris qu’il était intéressant de se différencier avec des capacités de batterie au dessus des voisins, car l’autonomie d’un smartphone est encore un point très handicapant malgré les optimisations du système et les batteries de plus en plus « grosses ».

C’est un des « gros plus » de ce RAZR HD, une batterie au dessus de la moyenne sans que cela n’est de conséquences négatives sur l’épaisseur du téléphone et son poids.

Des performances convenables

Comme vous pouvez le voir, les performances de ce RAZR HD sont en dessous des « haut de gamme » du marché. Finalement, ce que vous voulez savoir, c’est si le Motorola RAZR HD sera un bon investissement sur au moins 18 mois (1,5 ans) : Pourra-t-il exécuter les derniers jeux à la mode ? Sera-t-il efficace dans les tâches quotidiennes ? Pourra-t-il faire tourner les prochaines versions d’Android ?

Le SoC (processeur) double-cœur Qualcomm Snapdragon S4 Krait cadencé à 1,5 Ghz épaulé par 1 Go de mémoire RAM est globalement moins bon ici que le dernier Tegra 3 ou encore l’Exynos quadruple-coeur de Samsung. Mais on s’en doutait pas finalement. Ce Qualcomm S4 est une référence sur le marché, de très nombreux modèles fonctionnent avec ce SoC, chez Motorola, LG, Sony ou encore Acer. De plus, ses performances sont bonnes et permettent d’exécuter tout sans réel latence ou autres ralentissements désagréables, surtout quand on a mis plusieurs centaines d’euros dans un téléphone.

AnTuTu

Quadrant. Des très bons résultats concernant la mémoire, moins bon pour le CPU.

Vellamo HTML5

Vellamo HTML5
Néanmoins, ce n’est pas le TOP du TOP. Ce n’est pas ce qui se fait de mieux sur le marché, surtout que Qualcomm commence à équiper certains smartphones de Snapdragon quadruple coeur. Il faut en être conscient, le processeur qui équipe ce RAZR HD est « taillé » pour ce type de téléphone, c’est un SoC de l’année 2012 et cela le restera.

Un capteur « moyen »

Tout n’est pas une question de « mégapixels ». Je vous l’ai dit et je l’ai trop répété. Le capteur 8 mégapixels capable de filmer en 1080p du Motorola RAZR HD, n’est pas à la hauteur des capteurs Sony qui équipent… les Sony mais aussi les téléphones HTC.

Les options disponibles sont « classiques »

Ce capteur est même en dessous du capteur du Galaxy S3. Que ce soit dehors, dedans, dans une pièce sombre, en macro… Les performances restent convenables mais moyennes. Je vous laisse juger !


Couleurs ternes, trop sombre = trop triste !


Bonne luminosité = photo correcte !

Un « gros » macaron Hermé. Côté macro, ça se tient.


Problème de contraste en contre jour, même en mode « HDR » le téléphone n’arrive pas à régler ce problème


Dès que c’est « trop » sombre, on remarque du bruit sur la photographie et le temps de mise au point est augmenté sensiblement

Petit test de la vidéo en 1080p

Du H+ ou « double carrier »

 Je n’ai pas eu l’occasion de tester ce mobile avec un forfait compatible H+. Néanmoins, si vous avez opté pour ce modèle chez un opérateur, vous avez à coup sûr un forfait compatible H+

Qu’est ce que la H+ ? Avant tout, ce n’est pas de la 4G. La 4G sera disponible très bientôt avec des smartphones compatibles LTE, une norme différente. La technologie Dual Carrier (SFR) est la dernière évolution de la 3G qui offre des débit jusqu’à 42mbit/s contre 21Mbit/s pour la 3G+, chez Orange on l’appelle H+.

Dans mon utilisation au quotidien, j’étais sur un forfait 3G+ d’Orange. Bref, pas de soucis côté « communication ». Si vous avez un RAZR HD équipé d’un forfait H+, n’hésitez pas à donner vos retours en commentaire dans cet article.

  • 3G -> 384 kbps
  • H (HSPA) -> 7 Mbps
  • H+ (HSPA+) -> 21 Mbps
  • DC-HSPA -> 42 Mbps
  • LTE (4G) -> 100 Mbps

4G Ready ?

 Il semblerait que le Motorola RAZR HD soit déjà équipé d’un puce 4G (LTE) et serait ainsi « prêt » pour le lancement de la 4G France. Nous allons vérifier l’information auprès de Motorola.

Android Ice Cream Sandwich, sans « réelle » personnalisation

Fini MotoBlur ! Motorola a mis de côté son interface personnalisée. Il est temps de pousser un « OUF » de soulagement. Tant d’effort de la part d’un constructeur pour un résultat très moyen. Entre temps, Android est devenu bien plus mature et avec cette version Ice Cream Sandwich, l’interface de base est très accessible et plutôt réussie. Du coup, on remercie Motorola d’avoir gardé une version d’Android assez pure, Motorola a même amélioré l’expérience.

En effet, on retrouve des widgets personnalisés ainsi que quelques surprises…

Le bureau tout à gauche nous a réservé une belle surprise : un menu complet pour accéder aux paramètres (WiFi, mode avion, GPS, Bluetooth, etc.).


Un panneau favori vous simplifiera la vie dans le menu d’applications
Un système de gestion des « bureaux » assez intelligent avec des modèles prédéfinis (multimédia, pro, etc.). Ces modèles intègrent des raccourcis et des widgets en fonction de thématiques.
Motorola a su garder « le meilleur. On retrouve, par exemple, Smart Actions, ce système permettant de programmer des actions intelligentes très facilement. Désormais, il faudra télécharger Locale par exemple, sur le Google Play.
Motorola a déjà prévu une mise à jour vers Jelly Bean (Android 4.1), d’ici la fin de l’année. Avec Google, on est quasiment assuré du suivi sur les mises à jour sur les nouveaux téléphones Motorola. Enfin, Motorola permet de débloquer son « bootloader », ce qui permettra aux bidouilleurs d’installer rapidement des ROMs alternatives comme CyanogenMod par exemple.

Conclusion

Ce Motorola RAZR HD est très bien distribué… pour un Motorola. Il est disponible chez Orange et SFR, ce n’est pas dit qu’il se vende aussi bien que les têtes de gondoles.

Pourquoi est-il autant mis en avant ? Les opérateurs s’en servent comme tête d’affiche pour le réseau H+ ou Double Carrier, néanmoins ce n’est pas le seul smartphone avec cette capacité. Ce qui prouve que ces spécialistes des « ondes » ont été charmés par les qualités de ce smartphone Android. Pourtant, j’imagine qu’il a du être aussi difficile pour Motorola de se confronter à des géants comme Sony ou Samsung, et bien sûr Apple. Il est de plus en plus difficile pour un constructeur de travailler avec un opérateur, les opérateurs (depuis l’arrivée de Free en particulier) sont bien plus réticents et préfèrent se focaliser sur moins de produits en mettant de plus en plus en avant les opérations commerciales, dont l’ODR (Offre De Réduction) que Samsung idole.

Revenons à ce Motorola RAZR HD. Motorola Mobility appartient désormais à Google, c’est acté. Ce Motorola RAZR HD est intéressant à plus d’un titre. Il ne contient plus l’interface MotoBlur. Après plusieurs essais de MotoBlur, l’interface personnalisée, Motorola a toujours échoué dans sa séduction du public. Motorola a fait le minimum côté « logiciel » avec quelques widgets ainsi que quelques améliorations très intéressantes – dont l’accès aux paramètres directement sur le bureau.

Côté matériel, le Motorola RAZR HD a tout pour convaincre. Les performances sont bonnes. L’écran est bon. Néanmoins le capteur est loin du niveau de celui de HTC ou encore Sony. Enfin malgré l’utilisation de matériaux « nobles », les angles trop tranchants du chassis détériorent la prise en main à cause de sa largeur imposante. Motorola aurait du « biseauter » ses angles comme sur l’iPhone 5 et d’autres smartphones.

Je suis trop exigeant ? C’est nécessaire, le positionnement de Motorola avec ce RAZR HD est clairement dans le « haut de gamme », que ce soit son prix ou ses caractéristiques. Il faut donc être encore plus exigeant, et à ce niveau il devient difficile de laisser passer certains défauts. Ce Motorola RAZR HD a malheureusement un look trop rectangulaire et une prise en main bien trop « masculine ». Pourtant, il me plaît bien – et je vous encourage à vous rendre en magasin pour le prendre en main, c’est avant tout au creu de votre main que le smartphone se blottira. Comme un bon canapé ou un bon lit, il faut donc que la prise en main soit confortable.

On retiendra : 

  • Des matériaux solides, des finitions haut de gamme.
  • Une diode de notification !
  • Plus de Motoblur ! L’interface Android est quasi-pure !
  • Le multimédia, dans son intégralité
  • Une batterie performante (2400 mAh)
  • Un écran Super AMOLED en définition HD

On voudrait que cela n’eût jamais existé :

  • L’aspect trop rectangulaire, trop brut du chassis – avec des bords « tranchants »
  • Les performances un peu poussives après quelques jours d’utilisation
  • L’appareil photo moins performant que la concurrence

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