La mode des mini-PC a d’abord été portée par Intel avant qu’AMD ne donne un coup de pied dans la fourmilière avec la sortie d’APU de plus en plus performantes. Ces APU sont des processeurs en apparence classiques, mais dotés d’une solution graphique plutôt musclée. Il devient possible de se passer de carte graphique sans faire une croix sur le jeu vidéo.
La sortie des processeurs Alder Lake d’Intel vient un peu changer la donne et offre davantage d’options aux intégrateurs : la partie graphique des puces n’est pas aussi costaude que chez AMD, mais ça progresse nettement. La puissance de calcul également alors que la consommation est en nette baisse et qui dit moindre consommation dit chauffe plus modeste : impeccable pour des machines aussi compactes et peu « aérées » que le Cubi 5 12M. Puissance, sobriété et compacité sont les maîtres-mots de la gamme MSI.
Fiche Technique
- Processeur : Intel Core i7-1255U (10 cœurs / 12 threads)
- Chipset carte mère : Intel Alder Lake
- RAM : 16 Go de DDR4-3200
- Emplacements RAM totaux / disponibles : 2 / 0
- Stockage : SSD Western Digital WD_SN560 512 Go
- Emplacements M.2 totaux / disponibles : 1 / 0
- Emplacements 2,5 pouces totaux / disponibles : 1 / 1
- Carte graphique : Intel Iris Xe Graphics (intégrée au CPU)
- Wi-Fi / Bluetooth : WiFi 6E (ax) / BT 5.3
- Ports :
- 2x USB-A 3.2 Gen 2 à l’avant
- 2x USB-A 3.2 Gen 2 à l’arrière
- 1x USB-C Thunderbolt 4
- 1x HDMI 2.0b
- 1x DisplayPort 1.4
- 1x RJ45 1 GbE + 1x RJ45 2,5 GbE
- 1x jack 3,5 mm (combo casque/micro)
- 1x alimentation (USB-C)
- 2x USB-A 3.2 Gen 2 à l’avant
- 2x USB-A 3.2 Gen 2 à l’arrière
- 1x USB-C Thunderbolt 4
- 1x HDMI 2.0b
- 1x DisplayPort 1.4
- 1x RJ45 1 GbE + 1x RJ45 2,5 GbE
- 1x jack 3,5 mm (combo casque/micro)
- 1x alimentation (USB-C)
Le test a été réalisé à partir d’un produit prêté par MSI.
Un design passe-partout joliment fini
À la manière de tous les autres fabricants de mini-PC, MSI a opté pour un produit plus ou moins cubique, le nom de la machine avait d’ailleurs vendu la mèche. Ben oui, « Cubi », forcément ! Nous devrions toutefois plutôt parler de « demi-cube » tant l’épaisseur du boîtier est contenue.
De manière plus précise, notons que le Cubi 5 12M ne mesure que 124 x 124 millimètres pour une base parfaitement carrée. Ensuite, cette épaisseur « contenue » se mesure à 53,7 mm de sorte que l’ensemble de la machine occupe un volume inférieur au litre – très exactement 0,83 litre – ce qui est un peu la norme aujourd’hui dans le monde des mini-PC.
La compacité est une chose, l’élégance en est une autre et plutôt que de « tenter des choses », MSI a tout miser sur la sobriété. La robe du boîtier est entièrement noire et les seules fantaisies que s’est autorisées le fabricant concernent la forme des grilles d’aération ainsi que les bords arrondis aux quatre coins de la bête. Les grilles sont présentes sur toutes les faces du boîtier, sauf à l’avant.
Sous le Cubi 5 12M, on remarque, en plus de la grille, quatre points de montage – pour assurer la fixation à la norme VESA, derrière un moniteur par exemple – et quatre pieds. Ces derniers assurent la stabilité du PC, mais aussi sa fermeture : ils disposent chacun d’une vis centrale qui, lorsqu’elles sont toutes retirées, permettent d’ouvrir simplement le boîtier afin de faire évoluer la configuration. Nous y reviendrons.
Une connectique complète et moderne
La petitesse d’un mini-PC complique forcément un peu les choses en matière de connectique. Pour autant, alors que l’évolutivité est forcément restreinte, ouvrir les horizons d’une telle machine se fait nécessairement par la qualité de cette connectique. À l’avant comme à l’arrière, le Cubi 5 12M assure l’essentiel.
Sur la face avant, MSI se montre moins entreprenant que certains concurrents et à côté du bouton de mise sous tension et du témoin LED d’activité, on ne trouve que quatre prises. Deux ports USB-A qui ont le bon goût d’être en 3.2 Gen 2 (10 Gbps) accompagnent l’unique USB-C, en Thunderbolt 4. Très moderne tout ça, nous apprécions. Enfin, un combo casque/micro en jack 3,5 mm vient compléter les choses.
Sur l’arrière, les choses sont un peu plus riches avec, d’abord, deux connecteurs pour l’affichage : 1x HDMI 2.0b et 1x DisplayPort 1.4. Dommage qu’on ne profite pas au moins d’un troisième port. Même chose pour l’USB qui se limite à deux prises Type-A, heureusement en 3.2 Gen 2. Là non plus, un ou deux ports en plus n’auraient pas été de trop. MSI manquait toutefois de place puisqu’à côté du connecteur d’alimentation, la marque intègre 2 RJ45 : le premier en 1 GbE et le second en 2,5 GbE. Bien vu.
MSI est chiche en accessoires
Une fois le mini-PC sorti de son carton, on peut toujours fouiner, dans la boîte il ne reste plus grand-chose. MSI aurait par exemple pu fournir une housse de transport pour sa petite machine voire la livrer avec un clavier et une souris coordonnés. Il n’en est rien.
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À la manière de la plupart de ses concurrents, MSI se limite à l’essentiel. Sans doute pour des raisons de coûts. Bien sûr, la brique d’alimentation – un bloc de 65 watts – est présente ainsi que le câble pour la relier au secteur. De plus, MSI livre l’adaptateur VESA et la visserie nécessaire. Le reste du carton est occupé par un guide de démarrage rapide et une carte de garantie. Rien de bien folichon donc.
Windows 11 et Norton font cause commune
Comme la plupart de ses concurrents, MSI équipe son mini-PC d’une solution logicielle Microsoft, en l’occurrence un Windows 11 Home. En revanche, il est amusant de constater que MSI conseille lui-même la version Pro pour un usage professionnel. Bien sûr, comme toujours, le système d’exploitation est préinstallé et d’ores et déjà activé. Rien à faire donc.
Enfin « rien à faire », le terme n’est peut-être pas le plus juste puisqu’au premier démarrage, il faut finaliser l’installation en répondant à quelques questions. Plus important, il faut aussi passer par l’étape de mise à jour : le système d’exploitation a forcément un paquet de correctifs à mettre en place. La chose est pratiquement transparente pour l’utilisateur.
Un utilisateur qui n’a d’autre choix que de patienter… de quelques minutes à quelques dizaines selon la vitesse de sa connexion Internet. Le processus terminé, nous sommes accueillis sur le bureau de Windows 11 Home. En supplément, on découvre la Suite sécurité de Norton, mais aussi les multiples bloatwares installés par Microsoft avec du TikTok, du Snapchat, du Disney+ et beaucoup d’autres choses que nous désinstallons au plus vite.
Une fois entre les mains, ça donne quoi ?
Afin d’avoir un avis aussi précis et aussi juste que possible dans l’utilisation de la machine, nous avons – comme lors de chaque test – tout simplement remplacé notre PC « habituel » par ce Cubi 5 12M. Nous sommes ainsi tout d’abord ravis de constater que dans l’utilisation de Windows 11, il n’y aucun problème particulier à signaler.
Le démarrage de la machine est rapide et l’arrivée sur le bureau de Windows 11 se fait en quelques toutes petites secondes. La machine est alors opérationnelle et si divers services du système sont encore à se charger, cela n’empêche pas de commencer à travailler. Soulignons en particulier le bon comportement du contrôleur Iris Xe Graphics. Les pilotes sont impeccables et l’affiche sans défaut à signaler.
En usage bureautique d’abord, tout est absolument parfait. Bien sûr, l’utilisation d’un traitement de texte comme Word ne pose aucun problème. Il en va de même pour la création ou la consultation des présentations PowerPoint les plus lourdes. La manipulation des bases de données de nos mesures de performances sous Excel n’a pas été plus délicate.
Dès lors que de plus lourdes applications sont mises à contribution, les choses se compliquent. En restant sur la retouche des photos de cet article, Photoshop n’a pas posé de problème. C’est moins vrai lors de l’application de filtres sur des clichés de plusieurs dizaines de mégaoctets. Nos essais de montage vidéo montrent que c’est davantage la quantité de RAM qui fait défaut : un passage à 32 Go a nettement adouci nos sessions de travail.
Bien sûr, nous n’avons pas rencontré davantage de souci en naviguant sur le Net et le divertissement multimédia n’est pas plus contraignant. Par exemple, la lecture de flux vidéo 4K se fait sans la moindre difficulté. Au-delà de l’aspect professionnel d’une telle machine, cet usage multimédia est clairement au cœur des usages d’un Cubi 5 12M. Une machine pour se faire plaisir.
Hélas, il y a tout de même d’importantes limites et la partie graphique en est généralement la cause. Cela se voit évidemment tout de suite dès lors que l’on met en action l’inévitable 3DMark, outil de mesure prisé des amateurs jeux vidéo. Les résultats des deux scènes principales que sont Fire Strike et, plus encore, TimeSpy sont sans appel : des scores qui ne laissent guère de doute sur le comportement des grosses productions jeu vidéo.
C’est aussi à ce niveau que l’on perçoit les différences essentielles entre ce Cubi 5 12M avec sa solution Iris Xe Graphics et le NiPoGi AM06 Pro qui dispose d’une APU Radeon Vega 7 intégrée au Ryzen 5 5500U. Des différences qui se matérialisent sur tous les gros jeux : Cyberpunk 2077 bien évidemment, mais même le plus ancien Shadow of the Tomb Raider seront peu jouables.
En revanche, en passant sur F1 22, on voit que la machine a tout de même de la ressource. Avec une vitesse d’animation en moyenne à 46 images par seconde – et un minimum à 38 ips – ça restera jouable pour les amateurs indulgents tout en étant un net cran derrière le NiGoPi AM06 Pro (62 ips de moyenne). Il en va de même sur Forza Horizon 5 avec un écart peut-être encore plus net : 36 ips contre 57 ips.
Les gros jeux PC ne seront pas tout à fait au goût du Cubi 5 12M qui sera bien plus à l’aise sur les petites productions indépendantes ou sur le rétrogaming. L’Iris Xe Graphics brille d’ailleurs de mille feux dès lors que l’on parle émulation et des distributions comme Batocera ou Recalbox sont l’occasion de se faire plaisir, même si – pour jouer à quatre – nous aurions adoré disposer d’un peu plus de ports USB-A en façade.
Dans toutes les situations évoquées précédemment, nous n’avons jamais rencontré le moindre problème d’accès aux données, le moindre ralentissement parce que la machine semblait attendre le SSD. Il s’agit pourtant d’un poste d’économies sur de nombreux mini-PC.
MSI n’a pas commis pareille erreur en jetant son dévolu sur le SN560 signé Western Digital. Le SSD est ici doté d’un beau dissipateur thermique afin de rester « au frais ». Pour aller au-delà du seul ressenti, nous avons fait tourner le classique CrystalDiskMark : comme vous pouvez le voir, à plus de 3 Go/s et 1,5 Go/s en lecture et écriture séquentielle, il n’y a aucun problème.
Enfin, nous concluons cette partie usage et performances par le test PCMark. En simulation l’usage global que l’on peut faire d’une machine, il permet de confirmer toutes nos conclusions. À 7 594 points, il n’y a aucun problème en Essentials, partie qui reflète le tout-venant de l’utilisation d’un PC. En Productivity (« grosse » bureautique), le Cubi 5 12M est encore très à l’aise. En revanche, le Digital Content Creations souligne les difficultés de la solution graphique intégrée au Core i7.
Consommation et chauffe
À l’aide d’un wattmètre, nous avons mesuré la consommation du Cubi 5 12M. La puissance de la brique d’alimentation (65 watts) donnait une petite idée de la chose et, comme la plupart des mini-PC, la machine signée MSI se montre tout à fait raisonnable.
Au repos, sans faire bouger ne serait-ce que le curseur de la souris, la consommation tourne autour des 10 à 12 watts. Une différence qui tient essentiellement à l’activité « en sous-marin » de Windows 11. C’est vrai qu’on ne sait jamais trop bien ce qu’il mijote lui.
Au plus fort de notre activité – par exemple sur nos plus lourdes sessions de jeu – la consommation s’est logiquement envolée. Pour autant, nous sommes restés sur quelque chose de très raisonnable sans jamais voir le wattmètre atteindre les 50 watts. Les pointes les plus importantes dépassaient légèrement les 48 watts, mais pour les usages plus classique – lecture vidéo 4K par exemple – la chose tournait autour des 30 watts.
Les pics évoqués précédemment pouvaient s’accompagner d’une petite montée dans les tours de l’unique ventilateur de la machine. Le reste du temps, la discrétion de la machine est une autre de ses qualités : elle est même moins bruyante que les NiPoGi testés précédemment. Il faut dire que le Core i7-1255U est un peu moins calorifère que le Ryzen 5 5500U de notre précédent mini-PC.
Quand ce dernier pouvait enregistrer des points à 91°C, notre Core i7-1255U est toujours rester sous ce seuil des 90°C avec un maximum relevé à 87°C pour être tout à fait exact. Mieux, cette « fraîcheur » se retrouve au niveau du SSD : quand celui du NiPoGi pouvait atteindre 66°C, le Western Digital SN560 n’est monté que jusqu’à 42°C. Autant dire, rien.
L’intérêt de la faiblesse de ces températures est multiple. D’abord, parce que cela veut dire que nous n’avons rencontré aucun throttling, cette protection qui limite les performances d’un composant pour éviter la surchauffe. Ensuite parce qu’une relative fraîcheur prolonge la durée de vie des composants autant qu’elle préserve la montée dans les tours du ventilateur. Enfin, cela permet d’envisager plus sereinement l’intégration d’une unité 2,5 pouces.
Prix et disponibilité
Profitant de l’architecture Alder Lake mobile d’Intel, MSI dispose de plusieurs variations de son Cubi 5 12M. Nous avons testé celle dotée d’un Core i7-1255U, le plus puissant de la gamme (10 cœurs, jusqu’à 4,7 GHz), mais il est aussi possible de se contenter d’un Core i5-1235U (10 cœurs, jusqu’à 4,4 GHz) voire d’un Core i3-1215U (6 cœurs, jusqu’à 4,4 GHz).
De la même manière, il est possible de choisir entre 8 Go et 16 Go de DDR4 2666/3200 sachant que ces configurations sont extensibles jusqu’à 64 Go. Des variations qui changent considérablement le prix, lequel démarre juste sous les 400 euros, mais peut tout de même atteindre 1 000 euros dans la configuration que nous avons ici testée.
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