Nintendo est en train de résoudre une équation très difficile à laquelle s’est heurté PlayStation. C’est en tout cas l’impression qu’ont laissée les annonces faites mercredi soir lors du Nintendo Direct. Bien plus qu’une simple litanie de futurs titres, c’est aussi une stratégie qui a pris un peu plus forme.
En regardant de plus près ce que la firme japonaise fait avec son nouveau service d’abonnement, on réalise à quel point elle pourrait bien avoir trouvé une nouvelle façon de monétiser les jeux vidéo, sans baisser leur valeur.
Comment un jeu vidéo gagne de l’argent ?
Avant d’expliquer la stratégie de Nintendo, il faut faire quelques rappels sur le modèle économique d’un jeu vidéo. De nos jours, un jeu vidéo peut gagner de l’argent à plusieurs moments. D’abord évidemment avec la vente à l’unité, les premiers 60 euros dans le cas d’un jeu Nintendo.
Il y a ensuite les revenus supplémentaires que peuvent générer les DLC, les contenus additionnels ou les microtransactions intégrées au titre. Dans le cas de Big N, on peut aussi ajouter le revenu généré par la vente de consoles, d’accessoires et l’abonnement pour le jeu en ligne.
Le défi du Xbox Game Pass
Avec le Xbox Game Pass, Microsoft a mis sur la table une nouvelle forme de monétisation : un abonnement additionnel en plus de celui qui permet le jeu en ligne (le Live Gold chez Xbox) qui intègre surtout des jeux. Cela a pour effet de baisser la valeur d’un titre : vous ne le payez plus 70 ou 80 euros, mais vous y jouez gratuitement pour 10 euros par mois.
Impossible pour Nintendo de suivre cette stratégie, d’autant que le constructeur japonais est un cas unique sur le marché. En effet, ces jeux se vendent sur le très long terme, même à tarif élevé, contrairement à la plupart des jeux du marché. Mario Kart 8 Deluxe, lancé en 2017, continue de très bien se vendre en 2022, même à 60 euros.
Nintendo ne pourrait donc pas raisonnablement créer un service comme le Xbox Game Pass sans perdre énormément d’argent. Il n’en a aucun intérêt tant sa console et ses jeux sont un succès.
La solution très intelligente de Nintendo
En 2021, Nintendo semble avoir trouvé une solution pour à la fois créer un nouvel abonnement lui ajoutant une source de revenus, sans sacrifier la valeur de ses jeux. Son nom c’est le Nintendo Switch Online + Pack Additionnel. Il s’agit d’un service commercialisé à 40 euros par an et qui permet avant tout d’accéder à un catalogue de jeux N64 ou Mega Drive.
Un autre avantage de l’abonnement, que l’on découvre petit à petit, est d’intégrer les DLC de jeux Nintendo sans frais supplémentaires. Fin 2021, Nintendo avait commencé en proposant le DLC Happy Home Paradise pour le succès Animal Crossing : New Horizons. Soit vous achetez le DLC à 24,99 euros, soit vous y jouez gratuitement grâce à votre abonnement.
C’est très ingénieux pour Nintendo : les jeux peuvent garder leurs prix forts, l’abonnement gagne en intérêt pour les fans, et les DLC individuels peuvent très bien se vendre si vous ne jouez qu’à quelques jeux. Nintendo peut donc augmenter son chiffre d’affaires grâce à de l’abonnement, qui permet un revenu important et régulier qui plaît aux entreprises, sans toucher au reste de son modèle économique.
Si l’on pouvait déjà le conjecturer à l’annonce de l’abonnement, le Nintendo Direct du 9 février 2022 vient le confirmer un peu plus. Le géant du jeu vidéo y a annoncé un « pass circuits additionnels » pour Mario Kart 8 Deluxe, soit 6 DLC que Nintendo va proposer jusqu’à la fin de l’année 2023 pour 24,99 euros. Là encore, il sera intégré à l’abonnement Nintendo Online + Pack additionnel, sans frais supplémentaires.
Autrement dit, si vous jouez à Animal Crossing et Mario Kart 8 Deluxe, vous pouvez payer les contenus additionnels pour un total de 50 euros, ou vous abonner pour 12 mois au service de Nintendo et avoir accès à tous les bénéfices de Nintendo Online ainsi que les catalogues N64 et Mega Drive.
Abonnement ou DLC, le futur dilemme pour les joueurs
On retrouve la même philosophie qui a fait le succès du Xbox Game Pass « je peux avoir accès à un catalogue pendant 1 an pour le prix de deux jeux », mais qui pourrait alors s’appliquer à des DLC.
C’est en tout cas notre avis, notre impression. Pour le moment, Nintendo n’a nullement promis de continuer à ajouter des DLC au catalogue de son service au fil du temps. On peut seulement le constater en attendant une déclaration officielle.
Il sera d’ailleurs intéressant de voir si Nintendo va continuer de revisiter les plus gros succès de la Switch pour leur ajouter du contenu additionnel payant. Il faudra aussi observer le modèle suivi par le constructeur avec la suite The Legend of Zelda : Breath of the Wild prévu en 2022. Le précédent épisode avait eu le droit à des DLC payants. Si Nintendo suit le même modèle, peut-on s’attendre à voir les DLC de BOTW 2 dans l’abonnement ? On peut y imaginer au fil des années de plus en plus de DLC inclus, sans toucher au prix.
Une chose est sûre, Sony, Microsoft et Nintendo continuent de trouver des façons de se différencier pour doper un marché très dynamique et concurrentiel. Les regards se tournent désormais vers Sony et sa prochaine offre d’abonnement, connue sous le nom de code Spartacus.
Votre café et votre dose de tech vous attendent sur WhatsApp chaque matin avec Frandroid.
Bof bof, j’imagine Nintendo couper des moments de jeu pour apporter un vrai plus bec les dlc, pousser les gens à les consommer pour avoir un max d’abonnement.
Bien dit et toc ! Mais si on plus maintenant il faut réfléchir sur les bouses qu'on nous vend comme des merveilles on n'a pas fini...
Les DLC c'est KK et encore je reste poli
Tre malin même !
Je ne le voit pas comme une bonne idée en tant que joueur. Nintendo sort un DLC à 25€ d'un jeu datant de 2014, portage de la Wii U. Sachant que leur online est le plus mauvais du trio (coucou aux joueurs d'Ultimate). Il faut arrêter avec cette mode de DLC, de remake et de portage. Ça fait 8 ans qu'on a pas eu de Mario Kart avec des circuits inédit.
"vous y jouez gratuitement pour 10 euros par mois" J'aime bien le concept de gratuité payante
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix