Affiché à 139,99 euros dans une unique configuration modeste (4 Go de RAM pour 64 Go de stockage, extensible), le Realme C30 ne cherche pas à se surclasser. Sa fiche technique annonce la couleur : nous sommes bel et bien face à un appareil s’adressant à celles et ceux pour qui un smartphone n’est rien de plus qu’un accessoire. Une clientèle qui devrait trouver là chaussure à son pied. Place au test complet.
Fiche technique
Modèle | Realme C30 |
---|---|
Dimensions | 75,6 mm x 164,1 mm x 8,5 mm |
Interface constructeur | Realme UI |
Taille de l’écran | 6,5 pouces |
Définition | 1600 x 720 pixels |
Densité de pixels | 270 ppp |
Technologie | LCD |
SoC | Unisoc Unisoc T612 |
Puce graphique | ARM Mali-G57 |
Stockage interne | 32 Go, 64 Go |
Appareil photo (dorsal) | Capteur 1 : 8 Mp |
Capteur photo frontal | 5 Mp |
Définition enregistrement vidéo | Full HD |
Wi-fi | Wi-Fi 4 (n) |
Bluetooth | 5.0 |
5G | Non |
NFC | Non |
Capteur d’empreintes | Non |
Type de connecteur | microUSB |
Capacité de la batterie | 5000 mAh |
Poids | 182 g |
Couleurs | Noir, Bleu, Vert |
Prix | 84 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Design
Premier bon point : le Realme C30 est un smartphone original. Chose rare sur un marché littéralement inondé de références qui se suivent et se ressemblent, le C30 parvient à se trouver une identité grâce à une idée toute simple − et un peu clivante : son dos affiche un revêtement gaufré.
Bien entendu conçue en plastique, cette coque arrière résiste très bien aux traces de doigts et va à l’essentiel. Deux coloris pastel sont disponibles : bleu ciel ou vert bambou. On remarque aussi que la marque résiste à l’impératif d’intégrer un maximum de capteurs photo sur son mobile. Ici, seul un grand-angle trouve sa place dans un îlot plutôt discret situé en haut à gauche.
Léger (182 grammes), quoique plutôt épais (8,5 mm), le Realme C30 profite selon nous d’un gabarit idéal susceptible de convenir à tout type d’usages. Bien sûr, on pourrait pester contre des bordures encore trop épaisses autour de l’écran (surtout au niveau du menton), mais cela n’a rien de choquant pour de l’entrée de gamme.
Plus embêtant quand on a l’habitude : le smartphone de Realme ne propose pas de capteur d’empreintes. Le déverrouillage se fait donc à l’ancienne, avec un code ou un mot de passe. On pourra aussi opter pour la reconnaissance faciale, mais l’appareil photo avant et ses 5 mégapixels sont parfois à la peine quand la lumière est faible.
Du reste, le dernier-né de Realme dispose d’une prise jack 3,5 mm, et permet d’utiliser deux cartes nano-SIM en plus d’une extension de mémoire microSD. On termine néanmoins sur l’un des gros points noirs de la fiche technique : la recharge s’effectue via un port micro-USB. De quoi donner la nausée au Parlement européen, qui milite pour l’adoption universelle de l’USB-C sur les appareils électroniques.
Écran
Ce n’est pas une surprise : le Realme C30 opte pour un écran LCD de type IPS. Mais, première bonne nouvelle, son contraste est excellent ! Renseignés par le logiciel Calman Ultimate et notre sonde X-Rite iDisplay Pro+, nous avons relevé un taux de 1761:1. Un chiffre qui témoigne d’une belle profondeur des noirs, qui n’ont pas cet aspect « délavé » qui est pourtant caractéristique sur ce type de produit.
La luminosité est pour sa part assez correcte, à 460 cd/m². Malheureusement la haute réflectance de la dalle rend la lecture en extérieur et en plein soleil assez délicate. Surtout si l’on porte des lunettes de soleil.
On s’y attendait : la couverture colorimétrique est assez pauvre. L’écran du C30 couvre 92 % du gamut sRGB et à peine 72 % du spectre DCI-P3. De plus, la température par défaut est trop froide, autour de 7500 K. Pour se rapprocher des 6500 K standards, on peut utiliser la roue chromatique disponible dans les réglages du téléphone.
Le Realme C30 va à l’essentiel, et cela passe aussi par les caractéristiques de son écran. Tenez-vous bien : sa définition plafonne à 1600 x 720 pixels. Oui, du « HD Ready ». Néanmoins, on s’habitue en quelques heures à ces pixels mal dégrossis. Et, même si la fréquence de rafraîchissement n’excède pas les 60 Hz, le smartphone n’a aucun problème de fluidité en navigation quotidienne.
Logiciel
Le Realme C30 est livré avec Android 11 et l’interface Realme UI Go. Une version allégée de l’interface du constructeur qui, toutefois, ne semble manquer d’aucune fonction essentielle. Un peu plus gênant, notre exemplaire n’a pas reçu de correctif de sécurité depuis avril dernier. Sans doute dû au fait que le smartphone n’est pas encore commercialisé, ce détail nous encourage à rappeler que les mobiles d’entrée de gamme ne sont certainement pas les champions du suivi logiciel.
Pour sa gamme « C », Realme ne promet d’ailleurs qu’une seule mise à niveau d’Android (le C30 passera prochainement à Android 12), et deux ans de correctifs de sécurité au maximum.
Autre détail à garder en tête quand on se tourne vers un smartphone abordable : le nombre d’applications préinstallées (bloatwares). Elles sont très nombreuses sur le Realme C30, et vont des usuels Amazon, Facebook et Messenger à des programmes plus obscurs comme Bigo Live ou des jeux inconnus au bataillon. Par chance, toutes sont désinstallables (et pas seulement désactivables) en quelques minutes.
Par contre, il nous faut souligner que le Realme C30 n’a pas la capacité de lire du contenu vidéo protégé en HD (certificat DRM Widevine L3). Autrement dit : pas de films ou séries SVoD au-delà des 480 p. De plus, mon exemplaire était incapable d’installer Netflix depuis le Play Store. Un message m’indiquant que l’appareil est incompatible me bloquait la route. J’ai donc dû passer par un magasin d’applications alternatifs pour forcer le passage.
Pour le reste, il n’y a pas grand-chose à reprocher au logiciel du Realme C30. L’interface est proche de celle d’Android Stock et n’offre rien de surprenant. On peut opter pour la navigation gestuelle, et activer quelques raccourcis (double tap pour réveiller l’écran par exemple) très simples.
Photo
Nous l’abordions rapidement plus haut : le Realme C30 va à l’essentiel sur sa partie photo. Et c’est tant mieux ! L’occasion aurait été trop belle pour le constructeur de barder son appareil de capteurs inutiles (macro, profondeur) de trop faible définition pour qu’ils puissent faire une différence.
Ici, on se contentera donc d’un appareil photo à objectif grand-angle, offrant 8 mégapixels (capteur 1/4,0″ ; ouverture f/2.0 ; photosites 1,12µm). À l’avant, le module à autoportraits est tout aussi modeste, avec ses 5 mégapixels (1/5,0″ ; ouverture f/2,2 ; photosites 1,12µm).
Avec une telle configuration, inutile de préciser qu’il faut modérer ses attentes. Le Realme C30 n’est pas qu’humble sur sa partie optique, il est aussi très aléatoire sur la mise au point. Il n’est pas rare de s’y reprendre à plusieurs fois pour obtenir une photo nette — même en pleine journée.
Quand on réussit à prendre une photo correcte, impossible d’être pleinement satisfait du résultat. L’exposition est assez mal abordée (beaucoup de clichés « cramés »), bien que le contraste se défende. Le traitement des couleurs est naturel, et donc à mille lieues des approches très saturées des smartphones Samsung, notamment.
Mais ce qui pose le plus de soucis, c’est bien ce piqué aux abonnés absents. Rien de sorcier : le capteur est minuscule, et sa définition insuffisante pour garantir un niveau de détail suffisant. Autant l’écrire : le Realme C30 est un mauvais photophone, à peine assez satisfaisant pour immortaliser ses promenades quotidiennes.
Inutile de préciser que dans des scénarios un peu plus délicats, le mobile ne s’en sort guère mieux. Le mode portrait (utilisable uniquement sur des sujets humains, n’en déplaise à vos boules de poils) souffre des mêmes soucis de mise au point que le mode automatique. Et le détourage est bien entendu aléatoire.
À l’avant, le module à selfies ne fait pas de miracles non plus. L’image est bruitée (même en plein jour), mais — au moins — le point est fait au bon endroit.
On terminera sur quelques photos nocturnes qui, sans grande surprise, n’ont pas grand intérêt. Avec ou en se passant du mode nuit, les clichés sont bruités et manquent de détails. Avec ledit mode, on pourra toutefois obtenir un meilleur contraste et des couleurs plus naturelles.
Enfin, nous ne vous ferons même pas l’affront de vous présenter une vidéo. Le Realme C30 peut filmer, au maximum, en 1080p à 30 images par seconde. Les clips sont très vilains, manquent énormément de détails et, pire, le capteur n’est pas stabilisé. En un mot comme en cent : ce n’est pas avec le Realme C30 que vous deviendrez une star des réseaux sociaux.
Performances
Le Realme C30 adopte une puce Unisoc T612. Gravée en 12 nm, celle-ci offre des performances suffisantes pour la navigation quotidienne. Mais ne vous attendez pas à vous lancer dans des parties de jeux vidéo endiablées. Plafonnant à 1,8 GHz, le petit processeur du SoC s’adosse à un GPU des plus modestes (Mali-G57).
Modèle | Realme C30 | Test du Xiaomi Redmi Note 11 : notre avis complet |
---|---|---|
AnTuTu 9 | 212530 | N/C |
AnTuTu CPU | 67929 | N/C |
AnTuTu GPU | 22097 | N/C |
AnTuTu MEM | 63725 | N/C |
AnTuTu UX | 58779 | N/C |
PC Mark 3.0 | 7630 | N/C |
3DMark Wild Life | 414 | N/C |
3DMark Wild Life framerate moyen | 2.5 FPS | N/C |
Lecture / écriture séquentielle | 669 / 410 Mo/s | N/C |
Diablo Immortal a toutes les peines du monde à conserver un framerate agréable, même en minimum. Apex Legends Mobile, quant à lui, se laisse dompter dans un 30 i/s fluide en réduisant drastiquement tous les détails graphiques. Ça dépanne. La bonne nouvelle, c’est que le smartphone ne chauffe absolument pas. Même après un stress test sur 3D Mark.
Aussi, pas d’inquiétude si votre utilisation d’un smartphone se limite à de la consultation de sites web, réseaux sociaux ou de la navigation GPS. Le Realme C30 est suffisamment rapide pour ne pas créer de frustration. En revanche, nous notons une gestion assez agressive de la mémoire vive. Les seuls 4 Go intégrés au téléphone obligent le logiciel à mettre rapidement des processus en stase. En résultent des notifications qu’il faut aller récupérer manuellement dans les applis… ce qui peut poser problème au quotidien.
Batterie
Avec sa batterie de 5 000 mAh, son écran 720p et son processeur d’entrée de gamme, le Realme C30 se défend très, très bien côté autonomie. Pendant notre test, il ne nous est jamais arrivé d’être à court de jus en fin de journée.
On peut même s’en donner à cœur joie ! Alors que le Français moyen utilise son smartphone 3,5 heures par jour, notre modèle ne s’éteint qu’après quelque 9 heures 30 de temps d’écran, pour plus de 40 heures de veille. Cela correspond donc à deux grosses journées d’utilisation sans avoir à croiser la route d’un chargeur.
Le test d’autonomie de PC Mark nous confirme cette bonne impression : le Realme C30 a mis 14h11 à passer de 100 à 20 % d’autonomie avec ce protocole. C’est légèrement plus que le Realme 9 Pro+, mais près de 4h de moins que l’increvable Redmi Note 11 Pro 5G.
Par contre, le bât blesse énormément du côté de la recharge. On l’a dit, le Realme C30 utilise une prise micro-USB. Et le chargeur fourni par le constructeur plafonne à 10 W. Autant dire qu’il vous faudra beaucoup de patience pour recharger un téléphone à plat. Nous l’avons chronométré : les 100 % ne sont atteints qu’après 3h de charge. En 30 minutes, vous aurez récupéré environ 20 % d’autonomie.
Bien entendu, le Realme C30 n’est pas compatible avec la recharge sans-fil ou la charge inversée.
Audio
Promis, ça va être vite vu. Le Realme C30 n’affiche qu’un haut-parleur (sur la tranche basse), et celui-ci est médiocre. Voilà, bonne journée.
Pour ajouter quelques détails, nous lui reprochons notamment une forte tendance à la saturation. Même à mi-volume, la musique que vous aimez se transforme en bouillie sonore inaudible. Même chose pour les voix ou les stories sur les réseaux sociaux. Un point noir, qui est heureusement compensé par la présence d’une prise jack, bien plus recommandable pour écouter de la musique.
Enfin, le mobile est compatible avec les périphériques Bluetooth 5.0. Malheureusement pour les audiophiles, seul le codec SBC semble être pris en charge.
Réseau et communication
Le Realme C30 est un smartphone 4 G. Pendant nos tests, nous avons parfois rencontré quelques problèmes d’accroche en intérieur. Dans ce genre de scénarios, on préférera conserver une connexion Wi-Fi (5) pour plus de stabilité.
Côté appels, si le micro nous permet de nous faire entendre correctement, il filtre très mal les bruits environnants. Il faudra donc systématiquement aller s’isoler pour passer un coup de fil si l’on se trouve en extérieur.
Prix et date de sortie
Le Realme C30 est disponible dès aujourd’hui au tarif unique de 139,99 euros et dans une configuration de 4/64 Go.
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