Le constructeur français a profité du salon de l’auto de Genève pour dévoiler sa nouvelle voiture électrique. Il s’agit de la Renault 5 E-Tech electric, que les intimes appellent déjà R5 électrique. Elle ne reprend pas vraiment la forme de la R5 des années 70, mais Renault a tout de même glissé quelques clins d’œil au passé.
Nous vous dévoilons dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur la voiture. Si vous souhaitez avoir notre premier avis, nous sommes également montés à bord de la R5 électrique. Nos premières impressions sont à retrouver dans cet autre article, ou dans notre vidéo ci-dessous.
Une voiture électrique sous les 25 000 euros
On démarre avec le prix, plancher. Renault annonce un prix d’entrée autour des 25 000 euros. Attention, car les tarifs ne sont pas encore connus. Mais rappelons que le constructeur parlait, il y a quelques semaines encore, d’un prix de moins de 25 000 euros pour la version la moins chère. Avec le bonus écologique, le tarif réellement payé par les clients tomberait donc à 21 000 euros, voire même 18 000 euros pour les foyers qui ont le droit au bonus de 7 000 euros.
Et à ce prix, Renault ne déçoit pas. On a le droit à une voiture compacte (segment B), comme une Peugeot e-208 ou la Renault Zoé qu’elle remplace. Elle est légèrement plus compacte qu’une Clio (3,92 m de long, 1,77 m de large et 1,5 m de haut) mais son empattement (2,54 mètres) promet une bonne habitabilité pour les passagers grâce à la nouvelle plateforme AmpR Small (CMF-B EV) dédiée aux voitures 100 % électriques.
De 300 à 400 km d’autonomie
Surtout, les clients auront le choix entre deux batteries différentes, et trois moteurs synchrones à rotor bobiné (sans aimants permanents, et donc terres rares). La batterie de 40 kWh (Urban range), permet d’annoncer une autonomie de 300 km sur le cycle d’homologation WLTP. On monte à 400 km avec la plus grande batterie (Comfort range) de 52 kWh. Rappelons que cela suffit amplement à traverser la France, à condition d’avoir une recharge rapide. Les deux intègrent une chimie NMC et non pas LFP.
C’est excellent, puisque, rappelons que la première Tesla Model 3 SR+ annonçait 409 km avec une batterie de 50 kWh. Ce qui prouve que Renault a réussi à optimiser sa motorisation pour proposer une consommation raisonnée, à l’image du constructeur américain. On imagine que le poids contenu (entre 1350 et 1450 kg selon la taille de la batterie) aide à abaisser la consommation en milieu urbain.
D’ailleurs, en ville, le rayon de braquage de 10,3 mètres devrait faciliter les manœuvres. Tout comme la caméra de recul (en option) ou les capteurs ultra-sons (en option également).
Trois moteurs différents
Pour le moteur, on aura un seul groupe motopropulseur, mais proposé avec trois puissances différentes, ce qui sous-entend une bride logicielle. La version 70 kW (95 ch) propose un couple de 215 Nm. Celui-ci atteint 225 Nm avec la version 90 kW (120 ch). Enfin, la version la plus puissante grimpe à 110 kW (150 ch) pour un couple de 245 Nm.
Ce qui permet d’abattre le 0 à 100 km/h en moins de 8 secondes selon Renault, et de passer de 80 à 120 km/h en moins de 7 secondes. La vitesse maximale est quant à elle bridée à 150 km/h.
La recharge sur des bornes rapides en courant continu n’est pas en reste, avec une puissance maximale de 80 kW pour la batterie de 40 kWh contre 100 kW sur la batterie de 52 kWh. Ce qui permet de passer de 15 à 80 % en 30 minutes dans les deux cas. On imagine alors un 10 à 80 % réalisé en 35 minutes environ.
Attention toutefois : en version d’entrée de gamme, avec le plus petit moteur de 70 kW et la batterie de 40 kWh, la R5 est totalement dépourvue de recharge rapide. Elle doit se contenter de la recharge en courant alternatif, qui prend plusieurs heures.
Sur des bornes plus lentes, en courant alternatif, la R5 électrique propose une puissance maximale de 11 kW. De quoi réaliser la recharge en 4 à 5h environ selon les batteries.
Un coût de la recharge diminué de moitié
Grande nouveauté : la Renault 5 E-Tech est la première voiture électrique à proposer, en France, la recharge bidirectionnelle V2G (véhicule-to-grid). Cette technologie va bien au-délà du V2L (vehcule-to-load) déjà proposée sur certaines voitures électriques dans l’hexagone. Elle est également présente sur la R5, et permet d’utiliser la batterie de la voiture pour alimenter un appareil électrique avec une puissance de 3,7 kW.
Mais ici, la voiture va plus loin, grâce au V2G, et pourra alors alimenter en électricité la maison, mais aussi le réseau électrique du quartier. Tout cela grâce à une borne spécialement conçue et produite par Mobilize, filiale de Renault. D’une puissance maximale de 22 kW, elle permet au chargeur bidirectionnel de 11 kW intégré à la R5 électrique de venir puiser de l’énergie dans la batterie de la voiture. Et d’alimenter la maison à une puissance maximale de 11 kW. De quoi faire tourner l’immense majorité des appareils électriques (four, chauffage, TV, plaques de cuisson, etc.) d’un foyer pendant de nombreuses heures, voire plusieurs jours.
Cette fonctionnalité permet également de revendre l’électricité contenue dans la batterie de la voiture sur le réseau électrique. Encore une fois, il faut un abonnement spécialement conçu avec le fournisseur d’énergie The Mobility House.
L’idée derrière tout ça est de pouvoir recharger la batterie de la voiture lorsque l’énergie coûte le moins cher (par exemple, en pleine nuit ou avec des panneaux solaires la journée), puis de revendre l’électricité en cas de besoin sur le réseau national, à un prix plus élevé. Et bien sûr, tout cela se fait de manière autonome, sans action manuelle de la part du client.
Rassurez-vous : il sera toujours possible de prendre votre voiture à n’importe quel moment si vous en avez besoin. Il est possible de fixer, dans l’application dédiée, la limite de décharge. Vous pouvez demander à l’application que votre voiture ne soit jamais déchargée sous les 50 % par exemple, pour conserver suffisamment d’autonomie au cas où.
Grâce à la recharge bidirectionnelle, Renault se permet d’annoncer que les « revenus pourront correspondre à environ 50 % en moyenne du coût de la recharge à domicile ». En d’autres termes, le V2G permettrait de diviser par deux le coût d’une recharge !
Un habitacle coloré et compact
Comme vous pouvez le voir sur les photos, l’habitacle de la nouvelle Renault 5 E-Tech ne déçoit pas. On trouve cinq places, avec des sièges avant dont la forme rappelle ceux de la R5 Turbo d’antan. Le choix des matériaux (recyclés) et des coloris apportent de la vie et un peu de fun. On peut, par exemple, opter pour un tissu en Denim, comme sur des jeans. Parfait pour les clients qui n’aiment pas trop l’austérité de certaines productions allemandes par exemple.
L’habitabilité n’est pas en reste, avec un coffre d’une contenance de 326 litres (sous tablette) soit 277 dm3 VDA. Un sous coffre d’une contenance de 27 dm3 permet de ranger le câble de recharge. On trouve de nombreux rangements dans l’habitacle (19 litres). Malheureusement, pas de coffre avant (le fameux frunk) sous le capot, qui est occupé par le moteur, le chargeur et la batterie 12 volts. La banquette est toutefois rabattable en 60-40.
Vous êtes français, vous aimez les voitures françaises et les bonnes baguettes ? Renault a pensé à vous, avec un panier tressé en osier, qui peut être acheté séparément, et qui est prévu pour y ranger sa baguette. Le chic à la française ? Peut-être.
Android Automotive est de la partie
Surtout, les geeks apprécieront les deux écrans. Le premier, derrière le volant, joue le rôle de combiné d’instrumentation, avec une diagonale de 7 pouces en finition d’entrée de gamme, contre 10 pouces sur le reste de la gamme. Le second écran, de 10 pouces sur toutes les versions, jouera le rôle de système d’infodivertisement.
La bonne surprise, c’est que Google Automotive (anciennement Android Automotive) est de la partie, tout comme sur les Renault Mégane E-Tech et Scenic E-Tech. C’est, selon nous, l’un des meilleurs systèmes d’exploitation — si ce n’est le meilleur — qu’on peut trouver sur une voiture. Seules les finitions Techno et Iconic Cinq profiterons de ce système. La finition d’entrée de gamme conservera le système OpenR Link de Renault, mais sans l’interface Google.
Avec Google intégré, Renault annonce 50 applications disponibles (Waze, Google Maps, Chrome, YouTube, Google Assistant, etc.), grâce au Play Store, comme sur un smartphone Android. On retrouve aussi un assistant connecté, Reno, qui permet de répondre à des questions, ou de vous recommander des actions (par exemple, fermer les fenêtre en été).
Bien entendu, un planificateur d’itinéraire est de la partie, afin de faciliter les longs trajets qui nécessitent des arrêts recharge. Pour les longs trajets, la pompe à chaleur intégrée de série à toutes les versions et finitions permettra de réduire la consommation en hiver. Le régulateur adaptatif et le centrage dans la voie (de type collaboratif sous les 50 km/h) permet de bénéficier d’une conduite semi-autonome de niveau 2. Une fonction plutôt rare sur une voiture de ce segment.
On trouve également d’autres fonctions de sécurité, comme le « système de surveillance d’attention du conducteur, le freinage automatique d’urgence en marche arrière, la détection avant avec correction de trajectoire d’urgence, la détection arrière avec correction de trajectoire d’urgence et la sortie sécurisée des occupants« .
Renault ne semble pas avare en technologies et fonctions de série, puisque même la version la moins chère de la R5 électrique bénéficiera « des roues 18’’, elles disposent toutes d’un écran central 10,1’’, de la carte d’accès et de démarrage mains libres, de la compatibilité smartphone sans fil Android Auto et Apple CarPlay, du frein à main électrique et de projecteurs 100 % LED à basculement automatique feux de croisement-feux de route ».
Il faudra passer sur la finition Techno pour bénéficier, en plus, des « jantes en alliage, une dalle d’instrumentation 10’’, les réglages MULTI-SENSE, la caméra de recul, le système multimédia OpenR Link avec Google intégré, le chargeur de smartphone par induction, l’indicateur de charge lumineux sur le capot et l’Active Driver Assist ».
Enfin, la finition la plus haut de gamme, baptisée Iconic Five, ajoutera « la peinture bi-ton, les sièges et le volant chauffants (3 niveaux), le parking mains libres, les capteurs d’obstacle avant, arrière et latéraux, ainsi que de nombreuses spécificités design ».
Prix et disponibilité
Lors du lancement de la voiture, en septembre 2024, seules les finitions Techno et Iconic Five seront disponibles à la commande, avec la batterie de 52 kWh. En mars 2025, la plus petite batterie de 40 kWh fera son apparition, avec des finitions plus accessibles.
On ne connaît pas encore le prix des premières versions qui seront disponibles, mais il y à fort à parier que le ticket d’entrée soit autour des 35 000 euros. Pour la version la plus abordable à 25 000 euros, il faudra patienter l’année prochaine, et croiser les doigts pour que Renault puisse tenir ce tarif plancher.
D’ici là, le bonus écologique pourra encore évoluer à la baisse, comme il vient de le faire en ce début d’année 2024. La bonne nouvelle, c’est que la R5 électrique sera éligible au bonus écologique. Elle est en effet assemblée en France, à Douai.
Mais attention, car si la batterie est aussi assemblée à Douai, les cellules ne sont pas encore produites en France, ni en Europe (comme l’immense majorité des voitures électriques). Il faudra attendre mars 2025 pour que la fabrication soit entièrement française. Ce qui devrait en faire la voiture électrique la plus française en termes de production.
Au total, cinq coloris seront disponibles : jaune, vert, bleu, blanc et noir.
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