Test du Sharp 55FN2EA : un téléviseur plutôt polyvalent

Disons qu'elle fait le job

La série de TV Sharp FN2EA est composée de téléviseurs capables d’afficher des images avec une définition Ultra HD et de traiter les signaux HDR dont le Dolby Vision pour un prix particulièrement attractif. Elle embarque une dalle LCD avec un système de rétroéclairage LED et profite d’Android TV pour l’animation et la possibilité de télécharger des applications. Avec ses entrées HDMI à faible latence, elle veut toucher un large public. Voici nos impressions.
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La marque Sharp a eu ses heures de gloire dans le domaine des téléviseurs, il y a une quinzaine d’années environ, mais elle ne profite plus de l’aura passée. Elle doit aujourd’hui s’alimenter chez d’autres fabricants, notamment pour ses dalles et ne fait plus vraiment figure de marque à suivre.

Elle propose une gamme assez large de téléviseurs LCD et la série FN représente une offre relativement intéressante. Cette dernière embarque de nombreuses technologies de traitement d’image, une compatibilité HDR10 et Dolby Vision, le support du format audio DTS, des entrées en phase avec son temps, un système de divertissement relativement ouvert… le tout pour un prix attractif.

La série FN est disponible en 43, 50, 55 et 65 pouces. Nous avons pu tester le modèle de 55 pouces et en voici notre avis.

Fiche technique

Modèle Sharp 55FN2EA
Dimensions 1231 mm x 718 mm x 265 mm
Définition maximale 3840 x 2160 pixels
Taille de l’écran 55 pouces
Compatible HDR Dolby Vision, HDR10
Ports HDMI 4
Compatible Surround DTS-X
Nombre de haut-parleurs 2
Puissance des haut-parleurs 24 watts
Sortie audio Casques, Haut-parleurs, Optique
Système d’exploitation (OS) Android TV
Assistant vocal Google Assistant
Efficacité énergétique F
Fiche produit

Ce test a été réalisé avec un téléviseur Sharp 55FN2EA prêté par la marque.

Design : du classique avec du plastique

Le design du téléviseur est plutôt réussi de notre point de vue. Une large place est faite à l’image avec des bords particulièrement fins qui mesurent seulement 5 mm auxquels il faut rajouter les 5 mm pour le cadre. L’écran est souligné par une barre qui occupe toute la largeur.

Il est maintenu à environ 4,5 cm du meuble sur lequel il est posé grâce à deux pieds qui se fixent très facilement par-dessous. Ceux-ci sont très fins et laissent assez d’espace entre les deux pour y installer une barre de son (dont la hauteur doit être inférieure à 5 cm, ce qui n’est pas si courant). Comptez sur un écart de 111 cm à l’avant et 92 cm à l’arrière, les pieds étant de biais.

Lorsqu’on observe le profil du téléviseur, on remarque l’épaisseur de 9 cm à sa base et de 5 cm approximativement au niveau de sa partie la plus « fine ». On est très loin de la finesse des TV OLED, LCD oblige.

L’arrière du téléviseur est recouvert par une large plaque en plastique (un peu cheap). Comme les autres TV du marché, il est possible de l’accrocher au mur avec un support de fixation idoine (VESA400x300).

Toujours derrière, il n’y a aucun guide-fil pour organiser la fuite des câbles. La partie électronique est placée en position centrale, comme sur le Hisense 55E7HQ, par exemple.

Connectiques

Les connectiques sont réparties en deux pôles dont certaines orientées vers le côté et d’autres vers le bas, plus délicates à atteindre. Il y a 4 entrées HDMI 2.1 (sans toutes les fonctions inhérentes à ce numéro de version) dont une est compatible eARC. Les entrées sont limitées au support des signaux Ultra HD à 60 Hz, en rapport avec les limitations de la dalle 50/60 Hz proposée sur ce modèle.

On trouve aussi une sortie optique numérique, un port Ethernet, une sortie audio jack 3,5 mm pour brancher un casque ou un système audio externe, deux ports USB, une entrée Antenne et une autre pour le satellite. Notez aussi la présence d’un lecteur de carte mémoire de type Micro SD, ce qui est assez original, car peu courant, mais peut s’avérer pratique.

Le téléviseur est compatible Bluetooth et Wi-Fi. On peut compter sur la fonction Chromecast pour envoyer des contenus audio et vidéo sans fil vers le téléviseur. L’assistant vocal Google est également de la partie. Pas de microphone intégré au téléviseur, mais plutôt dans la télécommande par laquelle il faut passer pour les commandes vocales.

Image : un bon contraste et des couleurs plutôt fidèles

Le téléviseur Sharp 55FN2EA est doté d’une dalle LCD de type VA capable d’afficher une image avec une définition Ultra HD à 60 Hz avec un système de rétroéclairage edge LED, donc sur le contour de l’écran.

Nous avons pu constater que le contraste proposé par ce téléviseur était intéressant, avec une certaine profondeur. Le phénomène de blooming est présent, mais, finalement moins prononcé que ce à quoi nous nous attendions. L’effet est particulièrement visible sur les menus, mais reste relativement limité sur des séquences vidéo. Les angles de vision ne sont pas très larges, car on perd en contraste et en colorimétrie dès qu’on s’écarte un peu de la position idéale en face.

Les traitements d’image sont pertinents, mais n’arrivent tout de même pas à proposer des contours parfaitement définis, notamment sur les objets qui bougent rapidement sur des arrière-plans complexes. Les séquences sportives sont assez bien traitées, mais pas exemptes de défauts. Selon les contenus, l’image peut paraître assez fluide, mais il y a aussi parfois des saccades assez gênantes que même un non-spécialiste peut aisément remarquer. C’est notamment le cas sur la série Le Seigneur des Anneaux : les Anneaux de Pouvoir diffusée sur Prime Video où on peut voir des couleurs correctes et un contraste agréable malgré tout. Les contours sont très bien définis. En outre, certaines zones sombres de l’image peuvent paraître un peu trop claires, et ce, même en mode Film qui doit être le plus fidèle.

Avec la série Parc Nationaux Ces Merveilles du Monde diffusée sur Netflix, on a droit à une belle image, bien définie, mais qui manque de piqué et de profondeur. Le contraste est satisfaisant. C’est aussi le cas dans la série Another Life S2E2, dans la sphère, le téléviseur propose alors des contours maîtrisés et des effets de blooming très limités, car assez diffus. Pour le visionnage de certaines séquences du film Gemini Man, nous avons de belles couleurs et des mouvements fluides avec un bon suivi des contours.

Le téléviseur propose plusieurs modes d’image : Standard, Utilisateur, Sport, Couleurs vives, Jeu, Film et Eco. Avec des contenus SDR, c’est le mode Film qui permet d’obtenir les résultats les plus probants pour une image type « Cinéma ». Avec cette configuration, on peut dire que les couleurs affichées sont fidèles puisque nous avons relevé un Delta E moyen de 1,8, ce qui est inférieur au seuil de 3, en dessous duquel l’œil humain n’arrive plus à faire la différence entre la couleur demandée et celle affichée à l’écran. Le gamma moyen a été mesuré à 2,38, ce qui est très proche de la valeur cible de 2,4 en conditions de visionnage nocturne. On observe un suivi plutôt proche de la courbe de référence, ce qui est loin d’être toujours le cas, donc à saluer ici. La température moyenne des couleurs a été mesurée à 6395 K, très proche de la valeur recherchée qui est de 6500 K.

Le contraste de l’écran a été mesuré à 5147:1 en mode natif, ce qui est plutôt bon. La couverture de l’espace colorimétrique rec709 est assurée à 96,7 %, ce qui est correct.

Le téléviseur supporte les formats HLG, HDR10 et Dolby Vision. Avec des contenus HDR, c’est encore le mode Film qui permet d’obtenir les images avec un rendu Cinéma. La fidélité des couleurs est là aussi au rendez-vous. Nous avons relevé un Delta E moyen de 1,23, ce qui est bien inférieur au seuil de 3. Le pic de luminosité a été mesuré à 387 cd/m², ce qui est assez faible, mais mieux que le Hisense 55E7HQ, par exemple, dont le pic a été relevé à seulement 242 cd/m² ou que le TCL 55C735 mesuré à 357 cd/m² dans les mêmes conditions.

On est toutefois très loin des pics de luminosité proposés par les modèles plus haut de gamme, mais aussi bien plus cher. Cela implique qu’il faut plutôt regarder ce téléviseur dans un environnement aussi sombre que possible et qu’il ne pourra rien faire pour un visionnage en plein après-midi si le soleil entre suffisamment dans la pièce. Signalons, et c’est toujours une bonne chose, que la dalle est capable de garder ce niveau de luminosité, quelle que soit la taille de la mire, même à 100 %, occupant alors toute la surface de l’écran. Le graphique EOTF montre que la courbe de référence n’est pas très bien suivie pour les images les plus sombres ayant tendance à proposer un rendu plus lumineux qu’il ne devrait l’être, et ce, jusqu’à 50 % de la valeur maximale.

Petite déception sur les pourcentages de couverture des espaces colorimétriques DCI-P3 et BT2020 qui atteignent respectivement 80 % et seulement 58,60 %, des valeurs faibles par rapport aux autres TV du marché.

Gaming : il n’y a pas toutes les options, mais un très faible input lag

Pour les jeux vidéo, Sharp ne propose pas de barre de jeu spécifique comme beaucoup de marques le font maintenant. Il y a donc plusieurs entrées HDMI 2.0b qui peuvent supporter la technologie d’optimisation de faible latence ALLM (Auto Low Latency Mode). Pas de VRR ici. Le format Dolby Vision est accepté jusqu’à 60 Hz.

Pour le temps de retard à l’affichage, nous avons pu mesurer 10,4 ms, ce qui est tout à fait satisfaisant même pour les joueurs exigeants, car cela correspond à moins d’une image de retard entre le moment où le joueur appuie sur le bouton de la télécommande et où l’action se déroule à l’écran. Le téléviseur, dans ce domaine, fait presque jeu égal avec les meilleurs du marché comme les modèles LG OLED, Panasonic OLED, Samsung QLED et QD-OLED proposant un input lag de 9,4 ou 9,5 ms, selon les modèles.

Audio : c’est trop monotone et sans chaleur

Le TV Sharp 55FN2EA est doté de deux haut-parleurs installés dans l’épaisseur de l’écran et dirigés vers le bas. Ils sont signés Harman Kardon, un grand nom de l’audio (et plus particulièrement de systèmes embarqués). On a droit à une puissance totale de 24 watts. Notez la compatibilité avec les formats Dolby Digital Plus, DTS:X et DTS Virtual:X.

Avec une telle configuration, il n’est pas réellement question de son immersif. L’audio produit par les deux haut-parleurs est assez clair… trop clair pour être très agréable à l’oreille, notamment sur les bandes sonores de films à grand spectacle. L’ensemble sonne de manière assez monotone, sans réel relief.

Les dialogues sont très clairs, ce qui est toujours une bonne chose, mais il manque le punch que l’on attend pour accompagner les explosions et autres effets dynamiques. Plusieurs modes audio sont disponibles dans les menus et le seul qui trouve (un peu) grâce à son oreille, c’est le mode Film qui tente d’élargir la scène, sans toutefois vraiment y arriver.

Bref, vous l’aurez compris, si vous voulez du bon son et, si possible, avec un minimum de spatialisation, il faut accompagner cet écran d’une barre de son ou d’un home cinema.

Interface : Android TV à bord, dans sa plus simple expression

Le téléviseur est animé par le système Android TV. On a donc droit à une page d’accueil sur la totalité de l’écran proposant des applications et des contenus, selon ce que l’utilisateur a déjà visionné. Plusieurs bandeaux, en fonction des applications, sont proposés et on peut personnaliser l’ordre pour mettre les préférés en premier, par exemple. Pour les paramètres, c’est très classique, le fabricant s’appuyant intégralement sur les menus Android TV qui s’affichent dans une large colonne à droite de l’écran. Ceux-ci n’ont aucun développement spécifique tel qu’on peut le voir sur les TV Philips ou Sony qui utilisent également le système de Google comme base, mais qui offrent des menus retravaillés. Ici, l’interface est brute.

Les réglages passent par la fonction Préférences relative à l’appareil. Pour changer le mode d’image lors du visionnage de contenus, il suffit de presser la touche Menu pour voir s’afficher les possibilités. Idem pour le son. La navigation est plutôt fluide.

Pour lire des contenus partagés sur le réseau, on passe par VLC, par exemple. Le téléviseur demande quatre secondes pour afficher une image de la TNT et s’éteint quasi instantanément.

Une télécommande pratique, mais pas rétroéclairée

La télévision est livrée avec une télécommande totalement en plastique qui fait un peu cheap aux premiers abords. La croix directionnelle est chromée, mais ne permet pas de rattraper l’absence de rétroéclairage. Dommage.

Il y a les numéros pour accéder directement aux chaînes de la TNT, une touche pour afficher les informations sur le signal (ou le débit pour les plateformes de streaming, par exemple). Les touches pour gérer le volume et le changement des chaînes sont directement inspirées de celles que l’on trouve sur les télécommandes de TV Samsung : elles basculent d’avant en arrière pour augmenter ou baisser le volume ou changer de chaîne. Toutefois, une pression sur celui qui permet de gérer le son ne met pas en sourdine, il faut utiliser la touche dédiée.

Sous le réglage du volume se trouvent un bouton pour Netflix, un pour Prime Video, un pour YouTube et un quatrième pour accéder directement à la plateforme FreeView Play (indisponible en France). Quelques touches dédiées, très petites, permettent de contrôler la lecture d’un média. La télécommande fonctionne par infrarouge et Bluetooth avec le téléviseur. Elle intègre un microphone pour piloter certaines fonctions de l’appareil et utiliser les commandes vocales afin de contrôler les objets connectés à la maison ou poser des questions à l’assistant Google.

Consommation

Pour la consommation électrique, nous avons mesuré ce que consommait le téléviseur pendant la diffusion d’une série, « Les 100 » sur Netflix (HD 5.1), pendant 4 heures avec le son et les paramètres de l’image réglée sur le mode Cinéma. Dans ces conditions, reproduites pour tous les tests de téléviseurs, le Sharp 55FN2EA consommait 60 Wh. Cette consommation est raisonnable pour un modèle de 55 pouces.

Pour la série en HDR (Dolby Vision sombre plus précisément) The Black Mirror sur Netflix, nous avons obtenu une consommation moyenne de 97,5 Wh, ce qui est relativement élevé, plus que le Hisense 55E7HQ, par exemple. La consommation en veille est de 0,5 Watt sauf si on laisse le mode réseau activé dans les paramètres, le téléviseur se tenant prêt à obéir à vos ordres vocaux et consommant alors 2 Watts.

Prix et date de sortie

La série Sharp FN2EA est déclinée en 43, 50, 55 et 65 pouces pour des prix respectifs de 349 euros, 399 euros, 499 euros et 699 euros.

Note finale du test
7 /10
Le téléviseur Sharp 55FN2EA propose un bon taux de contraste, mais pêche sur les couleurs, même si celles-ci peuvent être considérées comme fidèles avec des contenus HDR, mais saturées pour les médias en SDR. La luminosité est supérieure à celle offerte par des modèles TCL et Hisense, mais trop limitée pour pouvoir en profiter en plein après-midi si la pièce est fortement éclairée. Le blooming est présent bien que contenu et les angles de vision ne sont pas très larges.

Malgré ces points, le rendu général de l’écran est aussi à mettre en relation avec son prix et pour le coup, non pas qu’il s’agisse du meilleur rapport qualité/prix, du plateau, loin de là, mais disons qu’il fait le job. Son interface, très classique, est aussi réactive et on profite d’un très faible temps de retard à l’affichage, pour les jeux, ce qui est toujours ça de pris. Les images produites auront du mal à satisfaire les plus exigeants, mais pour un public moins averti, cela peut tout à fait convenir.

Points positifs du Sharp 55FN2EA

  • Interface simple et efficace

  • Bon contraste natif

  • Design intéressant

  • Faible input lag

Points négatifs du Sharp 55FN2EA

  • Blooming

  • Luminosité un peu faible

  • Télécommande non rétroéclairée

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