Test du Sony Xperia XA2 Ultra : le selfiephone par excellence ?

Smartphones • 2018

Comme à son habitude, Sony continue de proposer des smartphones de milieu de gamme à haute diagonale avec le Xperia XA2 Ultra. La question est de savoir si ce smartphone est pertinent sur son segment et quel type d'expérience il procure.
Sony Xperia XA2 Ultra (6)

Ce test a été réalisé le 11 Mars 2018 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

Cette année, Sony réitère sa présence sur le marché des smartphones milieu de gamme en proposant deux modèles aux caractéristiques et aux tailles d’écran différentes. Le Xperia XA2 Ultra est, comme son nom le laissait supposer, le plus grand et le mieux équipé. Dans un segment de plus en plus concurrentiel, comment Sony compte-t-il se distinguer et pousser le consommateur vers ses appareils ? À quoi le client doit-il s’attendre en jetant son dévolu sur cet appareil ? Pour les réponses à ces questions et plus encore, il suffit de se rendre plus bas.

Une fiche technique équilibrée

Sur le papier, le XA2 Ultra apparaît comme un bon équilibre entre les différents composants, en évitant les compromis sur les composants importants comme la batterie et en évitant la surenchère sur des points qui impactent moins l’expérience utilisateur. Ainsi, on retrouve un écran 1080p et 4 Go de mémoire vive, ce qui est parfaitement suffisant pour un appareil de ce segment en 2018.

Un Sony

Tout ou presque est dit dans le titre. Ce téléphone ne se distinguera pas des autres appareils de la marque par son apparence et la question de la pertinence d’un même design pour plusieurs diagonales se pose. Encore plus quand l’un des codes majeurs dudit design est la présence d’angles marqués. Le bouton d’allumage rond et le bouton dédié aux prises de photographies sont toujours présents. Les angles et les larges bordures horizontales également.

Parlons-en de ce bouton photo. S’il est pratique pour tout ce qui touche à la capture en mode paysage, le reste du temps il est plus en travers de notre chemin qu’autre chose. Un trop grand nombre de fois, il m’est arrivé d’appuyer sur ce bouton en voulant simplement sortir le XA2 de ma poche.

Une trappe pour introduire sa carte nanoSIM et microSD et aisément amovible à l’ongle est une bonne nouvelle. Mais il est impossible de changer de carte mémoire sans retirer du même coup sa carte SIM et que le téléphone s’éteigne. Et si vous êtes étourdi, la carte nanoSIM pourra aisément tomber quand vous retirerez la trappe. Nul doute que la plupart des utilisateurs n’y prêteront que peu d’attention, mais pour les autres, cela ressemble à un retour en arrière.

On distingue en un coup d’œil lequel est le XA2.

Dans un autre registre, la qualité de fabrication est proche de l’exemplaire. La couleur bleue est plutôt sobre et le plastique d’excellente facture empêche les traces de doigts. Les tranches supérieures et inférieures sont en métal cerclé d’un chanfrein qui fait toute la différence.

Les amateurs de smartphones massifs seront ravis par la forte présence du téléphone dans la paume. Avec ses 9,5 mm d’épaisseur, le XA2 ne fait pas dans la demi-mesure. Les utilisateurs avec de petites mains devront prendre le smartphone à deux mains, tandis que les autres devront apprendre quelques mouvements de gymnastique de main pour atteindre toute la surface de l’écran.

La caméra arrière n’est pas totalement excentrée, ce qui évite les problèmes comme mettre le doigt par dessus négligemment. Mais les deux caméras frontales avec le flash avant distinguent vraiment ce téléphone de tous ses concurrents. Il ne reste plus qu’à mentionner la grille de haut-parleur placée en bas du smartphone et vous aurez une image plutôt précise de l’appareil.

Malheureusement, au bout d’une semaine d’utilisation, un revers est apparu. Une tendance qui réapparaitra au fil des catégories.

Donc, au bout d’une semaine d’utilisation standard, j’ai été très surpris de voir le chanfrein supérieur compromis par des rayures, dont l’apparition demeure un mystère. Ce n’est pas tant la présence de rayures qui me rend perplexe, mais la vitesse à laquelle elles sont apparues. Mais n’importe quel utilisateur plus soigneux que moi devrait pouvoir empêcher ce phénomène.

Un bon écran IPS de 6 pouces

Sous notre sonde, l’écran du Xperia XA2 Ultra se révèle être vraiment bon. Il dépasse l’espace de couleur sRGB sauf sur le bleu et propose un contraste très satisfaisant de 1588:1. Le calibrage des couleurs privilégie un rendu plaisant plutôt que réaliste. Cela explique la température des couleurs entre 8500 et 9000 K pour un rendu froid qui fonctionne plutôt bien avec l’interface. Notre sonde a enregistré une luminosité de 640 cd/m², un score qui le positionne automatiquement a une place confortable.

Indépendamment des résultats, l’expérience au quotidien est plus que satisfaisante, malgré une luminosité automatique qui s’adapte assez mal aux situations d’éclairage. Les couleurs ne semblent pas désaturées et résolument pas saturées. Et avec 6 pouces en 16:9, binger ses séries à chaque temps mort de la vie quotidienne est vraiment agréable.

Comme avec la grande majorité des écrans IPS modernes, les angles de vision sont excellents et, avec une telle diagonale, il est envisageable de regarder un contenu à plusieurs sans se gêner. Surtout que le 1080p permet de profiter de la majorité des contenus avec un certain détail.

Mais en 2018, un écran 16:9 est-il toujours pertinent ? Si la question ne vous a même pas effleuré l’esprit, vous êtes pardonné.e, car il n’existe encore pas de véritable avantage à un écran 18:9 par rapport à un écran 16:9, à bordures équivalentes. D’ailleurs, les bordures latérales du XA2 sont tellement inexistantes que le téléphone arbore presque un profil de téléphone 18:9.

On retiendra donc du XA2 Ultra un écran qui remplit son office au quotidien, mais manque de peu d’être remarquable à cause d’une luminosité sous exploitée.

Oreo et de belles animations

L’interface de Sony est à mi-chemin entre une interface constructeur et Android Stock. Ainsi, la navigation est simple et personnalisable. Qu’il s’agisse de la taille de l’interface, des transitions ou d’autres options comme permettre la rotation du lanceur d’application, la personnalisation reste le maître mot. On conseillera par ailleurs de régler la police et la taille d’affichage au minimum pour profiter au maximum de la surface d’écran.

On peut voir que l’interface du Sony XA2 Ultra est suffisamment proche d’Android Stock pour que les quelques améliorations de Sony passent relativement inaperçues.

Parlons-en de ces applications justement. Si la plupart de ces applications sont utiles, comme Contacts ou Album, certaines sont plus originales comme Vidéo, qui permet de contrôler son téléviseur depuis son smartphone. Il existe toujours l’application Lounge propre aux appareils Sony, qui propose des avantages aux clients. Mais ce n’est pas le cas de toutes les applications.

Par exemple, l’application Dessin permet de dessiner au doigt. Cela peut dépanner, c’est certain, mais on imagine une telle fonction plus utile sur une application de prise de note et aucun stylet n’est fourni nativement avec. Il en va de même pour l’application Movie Creator. Elle aurait plus de sens en tant qu’option de l’application Album. Surtout qu’elle réplique le même principe que les créations de Google Photos.

Dessiné vite fait sur l’application Dessin, qu’en dites-vous ?

Pour finir, il y a également l’application PlayStation, qui permet d’avoir un aperçu de l’actualité autour de la console de salon de Sony. Pour les plus investis dans le réseau, il est également possible de voir l’actualité de ses ami.e.s, à la manière d’un réseau social.

Dommage que d’autres applications viennent alourdir le tout, notamment l’antivirus AVG dont on se passerait bien de la notification constamment présente en haut de l’écran.

Le XA2 intégrant Oreo d’origine, Treble est intégré et promet de rapides mises à jour, à condition que Sony accorde la priorité à cet appareil.

Beau de loin, loin d’être beau

Le titre de cette partie semble un peu dure, mais il est nécessaire d’établir un contexte. Avec le Honor 8, le OnePlus 3 et d’autres téléphones à 400 euros, il est devenu aisé de prendre de très belles photos. Il n’est pas rare d’avoir un téléphone milieu de gamme avec de solides prestations photographiques. Et sur le papier, le XA2 Ultra semble avoir ce qu’il faut.

Avec 23 millions de pixels sur son capteur principal, le XA2 Ultra semble avoir ce qu’il faut pour être un champion du détail. Ce n’est malheureusement pas le cas. Le capteur d’1/2,4″ ne capture pas suffisamment de lumière. Le résultat est une image qui contient du bruit sur les zones moins éclairées. Si Sony maitrisait mieux l’aspect logiciel de la photo, le rendu aurait pu être bien plus plaisant.

Ici, on voit bien le reflet du réverbère sur la lentille, la lumière est surexposée et le reste de la scène manque cruellement de détail.

Mais ce problème n’apparait réellement qu’en basse luminosité ou quand l’on zoome un peu trop l’image. Il est tout à fait possible que Sony améliore cet aspect de l’appareil avec une mise à jour logicielle.

Sur les quelques photos prises avec le XA2 Ultra, le problème gênant était inattendu. Si l’appareil capture une scène à contre-jour, il y a de grandes chances que l’image soit gâchée par le reflet de la lumière sur la lentille. Plus que la plupart des autres smartphones de même gamme, le Xperia XA2 Ultra doit réunir des conditions particulièrement favorables pour espérer en tirer de bons clichés. Enfin, cette conclusion est vraie si l’on s’arrête au capteur arrière…

Le duo gagnant ?

Car la vraie valeur ajoutée du XA2 Ultra en matière de photographie se trouve à l’avant. Un double capteur photo accompagné d’un flash. Le premier capteur, celui qui est utilisé pour les selfies, est un capteur optiquement stabilisé de 16 mégapixels. La mise au point n’est pas fulgurante, mais le niveau de détails des clichés qu’il offre est tout bonnement surprenant pour une caméra avant.

Le résultat est tellement précis qu’il est moins flatteur que ce qu’on est en droit d’attendre. Il existe un mode peau douce pour réduire artificiellement les détails du visage comme les pores par exemple. Comme vous pouvez le voir, son application sait rester discrète.

Le flash avant permet de prendre des selfies de nuit bien plus efficacement qu’avec un flash simulé par l’écran. En revanche, il est regrettable que certaines applications tierces comme Snapchat n’en tirent pas parti…

L’autre capteur, de 8 mégapixels, a la particularité d’être ultra grand-angle (120 ° contre 88 ° pour celui de 16 Mégapixels). Ce capteur est dédié aux ussies, autrement dit des selfies de groupe, si cela fait plus sens. Avec un tel champ de vision, il n’est plus nécessaire de tendre son smartphone à bout de bras pour que toutes les têtes rentrent dans le cadre. Cet avantage est cependant accompagné d’inconvénients.

Si la distorsion et la résolution plus faible sont évidentes et pas rédhibitoires dans la plupart des cas, ce qui me gêne le plus est l’absence de mise au point. Évidemment, cela signifie qu’une mise au point défaillante ne peut plus gâcher une photo de groupe, mais cela signifie également que le type de scène à capturer est moins diversifié.

Des performances suffisantes, pas fulgurantes

Avec un Snapdragon 630 de Qualcomm et 4 Go de mémoire Vive, Sony semble avoir trouvé le rapport performances/prix le plus équilibré. Mais qu’en est-il au quotidien ? Ce téléphone propose-t-il la même expérience utilisateur qu’un appareil valant le double ?

Sony Xperia XA2 Ultra Asus ZenFone 4 Wiko Ufeel Prime
SoC Snapdragon 630 Snapdragon 630 Snapdragon 430
Antutu (7 pour le XA2 Ultra, 6 pour le reste) 88 925 68 036 44 091
PCMark 2.0 4 990 5 010 3 589
3DMark Sling Shot Extreme 816 830 na
3DMark SSE (Graphics) 710 723 na
3DMark SSE (Physics) 1 713 1 723 na
GFX Bench Car Chase (onscreen/offscreen) 5,9 / 5,5 FPS 5,3 / 5,3 FPS na
GFX Bench Manhattan (onscreen/offscreen) 14 / 14 FPS 14 / 14 FPS 7,1 / 7,5 FPS
Lecture / écriture séquentielle 273 / 146 Mo/s 285 / 206 Mo/s na
Lecture / écriture aléatoire 18,8K / 2,6K IOPS 16,6K / 1,9K IOPS na

La réponse courte est non. Mais la navigation s’est rarement révélée poussive. La plupart du temps, elle manque de peu d’être qualifiée d’instantanée, comme pour les appareils les plus coûteux.

Mais un soir, le Xperia XA2 Ultra a tout simplement décidé de ralentir sans raison apparente. La batterie n’était pas dans un état critique, aucun programme particulièrement ne travaillait en arrière-plan. Ce phénomène ne m’est arrivé qu’une seule fois en l’espace d’une semaine d’utilisation, mais s’est révélé assez important pour que je le mentionne ici.

Des optimisations de la batterie bienvenues

Nous avons déjà passé en revue les différentes caractéristiques du Xperia XA2 Ultra. Avec des composants économes comme le Snapdragon 630 ou encore l’écran 1080p, le XA2 Ultra semble taillé pour épargner les batteries. Mais avec une batterie de 3580 mAh, le téléphone pourrait justifier son épaisseur de 9,5 mm avec une autonomie record.

Dans notre protocole de test SmartViser, le Xperia XA2 Ultra obtient rate d’une petite minute le palier des 12 heures. Cela en fait le téléphone le plus endurant testé par nos soins.

Au cours de cette semaine, je ne suis pas parvenu à me faire un avis tranché sur l’autonomie. Si le téléphone arrive au bout d’une journée de travail avec 40 % restant, il peine tout de même à dépasser les 5 heures et demie d’écran activé avec une utilisation un peu poussée. On peut donc estimer que ce téléphone gère très bien son autonomie au repos, mais n’est pas le plus exemplaire à l’utilisation.

Il est de bon ton de préciser que, Sony oblige, ce smartphone est équipé d’une protection de la batterie efficace. En effet, si vous avez l’habitude de recharger votre téléphone la nuit, Sony a pensé à vous.

Avec sa technologie de charge lente, le XA2 va anticiper le moment où vous le retirerez du chargeur. Ainsi, le téléphone ne reste pas la majorité de la nuit à 100 %, ce qui préserve son autonomie sur le long terme.

Une accroche perfectible

En une semaine, le nombre de fois où j’ai été connecté en 4 G plus d’une heure en continu sur le réseau de Free se compte sur les doigts d’une main. En communication vocale, le smartphone ne brille pas par sa clarté ou sa réduction de bruits ambiants, mais reste parfaitement audible et restitue clairement la voix de son interlocuteur.

Si le WiFi fonctionne sans trop de soucis, il en est tout autrement pour le Bluetooth. Dans le cadre de ce test, j’ai cherché à transférer des photos entre le XA2 Ultra et mon LG V30+ grâce au NFC.

Après pas moins de 5 tentatives, j’ai dû me résigner : aucune photo n’a complété son transfert.

Prix et disponibilité

À l’heure d’écrire ces lignes, la phablette de Sony est disponible avec un prix aux alentours de 429 euros.

Notre avis sur Le Sony Xperia XA2 Ultra

Écran
8
En tant qu'élément central de l'appareil, un écran se doit d'être présenté sous son plus bel atour. Et pour son XA2 Ultra, Sony ne déroge pas. L'écran IPS 1080p présente des couleurs qui ne sont pas trop dénaturées, ainsi qu'un contraste et une luminosité maximale au-dessus du panier. Il est malheureusement regrettable que la luminosité automatique n'arrive pas à suivre les conditions d'éclairage.
Design
7
Le niveau de qualité de fabrication et l'esthétique du Xperia XA2 sont quasiment irréprochables. Tout le reste l'est beaucoup moins. La prise en main est difficile à cause de la forte épaisseur du téléphone. La place du bouton dédié à la photo est propice au déclenchement accidentel de l'appareil photo. Enfin, les bordures et les codes de design d'OmniBalance ne sont pas adaptés à une telle diagonale.
Autonomie
9
Sony réussi à justifier l'épaisseur du XA2 Ultra avec son autonomie record d'après notre protocole Smart Viser. Il n'est pas rare de finir la journée au-dessus des 40% mais il est tout de même difficile d'atteindre les 6 heures d'écran allumé.
Le XA2 Ultra est aussi équipé d'un système de charge lente qui assurera à la batterie une meilleure longévité en se basant sur les habitudes de son utilisateur. Dans sa globalité, la batterie du XA2 Ultra impressionne.
Caméra
7
La caméra arrière n'impressionne pas et demande des conditions d'éclairage particulièrement favorables pour obtenir un résultat intéressant. Mais ce qui rattrape le Sony XA2 Ultra n'est autre que la paire de caméras frontales.
Même s'ils ne sont pas parfaits, ils sont suffisamment bons pour enregistrer vos plus belles grimaces de groupe.
Performances
7
Le Snapdragon 630 embarqué dans le XA2 Ultra ne fait pas de merveilles, mais saura satisfaire la tranche d'utilisateurs qui ne jurent pas par la puissance.
Le téléphone sait rester fluide dans la plupart des scénarios, mais on aurait vraiment qu'il soit plus réactif.
Logiciel
7
Pour l'interface de son appareil, Sony n'opte toujours pas pour Android pur mais utilise sa propre solution. Si cette dernière était ratée, le chois aurait été regrettable. Mais fort heureusement, Sony ajoute des petites animations élégantes et des touches de personnalisation bienvenues. Cependant, certaines applications maison ssemblent de trop, comme Dessin notamment.
Note finale du test
7 /10
En conclusion, on retiendra du Xperia XA2 Ultra un comportement qui le caractérise : un beau potentiel, mais il y toujours quelque chose qui nous empêche de vraiment l'apprécier. Cela étant dit, il possède des atouts qui le rendent unique comme son double appareil photo frontal ou sa batterie monumentale.

Points positifs du Sony Xperia XA2 Ultra

  • Un bel et grand écran bien lumineux

  • Une bonne batterie solide au quotidien

  • Le meilleur pour les selfies

Points négatifs du Sony Xperia XA2 Ultra

  • Avec une luminosité qui se règle automatiquement mal

  • Un appareil photo arrière qui n'est pas à la hauteur

  • Trop de petits détails qui gâchent ce qu'il faut de l'expérience

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