L’Autopilot de Tesla est scruté de près par de nombreux analystes, notamment afin de déterminer si le système est réellement aussi sûr que ce que le constructeur annonce. Depuis le début de l’année 2022, il n’y avait plus de données mises à disposition par Tesla pour aller en ce sens, mais elles font leur grand retour en 2023. Avec un Autopilot qui se repose désormais uniquement sur des caméras, voyons ce que cela donne.
Précisons que depuis quelques mois, l’Autopilot est plus limité, à cause du retrait du radar. Ainsi, la vitesse maximale en Autopilot se limite à 140 km/h (au lieu de 150 km/h auparavant) et la distance avec la voiture précédente est plus élevée (2/7 au lieu de 1/7). En Europe, l’Autopilot est également plus limité qu’aux États-Unis, avec moins de fonctionnalités, et une performance un peu en retrait. On peut citer le fait que la conduite autonome de Tesla prend les virages plus prudemment en Europe qu’en Amérique, avec une vitesse plus faible.
Sur la partie performances en retrait (vitesse maximale et distance de suivi), Tesla assure que c’est temporaire et que tout redeviendra comme avant avec une future mise à jour. Sans annoncer de date.
Un Autopilot toujours plus sûr, vraiment ?
La manière dont Tesla mettait à disposition ses données concernant l’Autopilot ont toujours fait débat. En effet, la firme texane se vante depuis de nombreuses années que son système d’assistances à la conduite permet de limiter drastiquement le nombre d’accidents sur les routes. Cependant, il est important de rappeler que l’Autopilot est principalement — voire quasi exclusivement — utilisé sur des voies rapides, là où les accidents sont d’ores et déjà moins fréquents que partout ailleurs.
Ainsi, lorsque Tesla affirme par exemple que lors du troisième trimestre 2022, un accident était enregistré tous les dix millions de kilomètres en Autopilot contre tous les 1 050 000 kilomètres pour la moyenne des véhicules aux États-Unis (soit environ dix fois plus fréquemment), cette statistique est à prendre avec des pincettes. Cela n’est pas aussi simple que : « l’Autopilot est dix fois plus sûr qu’un conducteur moyen ».
Les véhicules Tesla parcourent les routes américaines depuis moins de dix ans, alors que de nombreux véhicules d’autres marques sont bien plus anciens, et encore en fonctionnement. La comparaison est ainsi biaisée notamment à cause des normes de sécurité et des fonctions d’assistance à la conduite qui équipent la plupart des véhicules depuis une dizaine d’années.
Tesla fait bien entendu le choix de présenter ses données de la manière la plus intéressante pour la marque, et il y a fort à parier que la comparaison ne mettrait pas autant l’Autopilot en valeur s’il était comparé à un sous-ensemble de véhicules directement similaires en termes d’équipements.
Nous pouvons tout de même reconnaître une chose à Tesla : l’Autopilot semble s’améliorer d’année en année, avec une distance entre deux accidents qui ne fait que croître. Tout ceci alors même que le radar a été retiré, et que plus récemment les capteurs ultrasoniques ont disparu des véhicules de la marque. Ceci tend donc à prouver que le retrait de ces fonctionnalités n’a pas d’impact négatif, bien au contraire, sur la sécurité.
On peut alors se demander si les limitations temporaires de l’Autopilot (vitesse maximale et distance de suivi avec la voiture précédente) peuvent aussi avoir un lien sur les chiffres d’accidents.
Quoi qu’il en soit, il est indéniable que les Tesla Model Y ou Model S sont parmi les véhicules les plus sûrs jamais testés, mais concernant l’Autopilot, des réserves sont toujours à émettre. Par exemple, 35 % des accidents imputés à l’Autopilot sont dû à un véhicule qui emboutit une Tesla par l’arrière : est-ce que ce chiffre serait plus bas si Tesla réglait son problème de freinage fantôme ? Rien n’est moins sûr comme le montre le récent accident.
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