Elon Musk répond à l’exploitation des enfants dans les mines de cobalt : « Nous allons installer des webcams dans les mines »

 
Alors que de nombreux détracteurs de la voiture électrique brandissent l’argument du travail des enfants au Congo, Tesla veut agir et annonce la mise en place d’un audit afin de contrôler les activités dans les mines de lithium. La firme d’Elon Musk avait été épinglée dans un rapport en 2019.
Tesla Fremont
L’usine de Tesla, à Fremont (Californie)

Alors que le marché de la voiture électrique se développe à un rythme effréné, nombreux sont ceux qui restent sceptiques. Leurs arguments sont généralement similaires, axés sur l’autonomie limitée, le coût élevé et la pollution causée par la fabrication des batteries. Si les deux premiers arguments ne sont pas tout à fait exacts, le second est en train de s’améliorer, le troisième pose effectivement un problème, bien que les voitures électriques soient moins polluantes que les voitures à moteur thermique.

Une situation alarmante

Un autre point souvent soulevé par ceux qui sont farouchement opposés à la voiture électrique – qui reste la seule alternative viable – concerne l’exploitation du travail des enfants. En effet, de nombreuses entreprises, pas seulement dans le secteur automobile, sont accusées d’utiliser des enfants dans les mines de cobalt.

Celles-ci se situent généralement dans des pays peu développés et font appel à une main d’œuvre peu qualifiée, qui travaille dans des conditions difficiles à l’encontre de toute éthique. Une situation qui intéresse évidemment les ONG et autres organisations de défense des droits de l’homme. En 2019, l’association International Rights Advocates avait d’ailleurs publié un rapport de 79 pages.

Mine de cobalt en RDC

Ce dernier alertait notamment sur le travail des enfants et les multiples décès et mutilations, photos à l’appui. Ce document, qui ne peut désormais plus être consulté en ligne, épingle également plusieurs entreprises, telles que Apple, Google, Microsoft ou encore Tesla. L’organisation internationale est actuellement en plein procès afin de faire condamner ces entreprises, comme elle l’explique sur son site.

Ces dernières sont accusées de faire appel à des sous-traitants employant des enfants dans leurs mines de cobalt et d’être au courant de la situation. Pour mémoire, ce matériau compose les batteries NMC (nickel — manganèse — cobalt) et est majoritairement extrait en Afrique, et plus précisément en République Démocratique du Congo et en Zambie. Afin de faire cesser toutes ces accusations, la firme d’Elon Musk, actuellement numéro 1 mondial devant BYD et Volkswagen, veut agir.

Un audit à venir

Lors d’une récente conférence organisée pour les investisseurs, où il a montré la silhouette d’une future voiture, le PDG a annoncé qu’il mettrait en place un audit indépendant afin de surveiller les activités de ses fournisseurs. Le patron affirme avoir entendu « une question au sujet de l’extraction du cobalt […] En fait, nous installerons des webcams dans les mines. Si quelqu’un voit un enfant, qu’il nous en informe ».

On ne sait pas à quel point ce dernier fait preuve de cynisme dans cette déclaration qui peut sembler un peu moqueuse face à ce qu’il perçoit sans doute comme une accusation à demi-mot. Il souligne, sur une note plus sérieuse, déjà s’assurer qu’aucun enfant n’est exploité dans les mines.  Mais, il précise également n’utiliser que très peu de cobalt, notamment par rapport aux fabricants de smartphones. Comme le rappelle le site Teslarati, la firme a en effet nettement réduit son utilisation de ce matériau durant les dernières années.

Une Batterie de Tesla // Source : Tesla

Tesla privilégie les batteries LFP (lithium — fer — phosphate) qui sont en plus moins coûteuses à produire et qui sont présentes dans les versions Propulsion des Model 3 et Model Y. Une solution qui séduit aussi Ford ainsi que le groupe Stellantis. En parallèle, le constructeur américain souhaite mieux maîtriser sa chaîne d’approvisionnement en raffinant lui-même son propre lithium. De quoi également être moins dépendant des fluctuations du marché. Il travaille aussi au recyclage des batteries, afin de réduire la demande en lithium, dont l’extraction pose aussi un problème.

Ce qui permettrait aussi d’éviter les pénuries. Elon Musk pourrait-il un jour exploiter une mine en France ? Rien n’est à exclure, tandis que celui-ci a promis des investissements importants chez nous. Le PDG a également profité de cette conférence pour rappeler son attachement à la sécurité, affirmant que les Tesla sont les voitures les plus sûres au monde et qu’aucun enfant ni animal de compagnie n’a trouvé la mort dans l’histoire de la marque. Cependant, la firme est toujours dans le collimateur de la justice après plusieurs accidents liés à l’Autopilot.


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