Le marché automobile européen n’est pas à la fête en ce moment. En effet, les ventes de voitures électriques continent de chuter, même si le cabinet spécialisé Jato a noté une légère hausse au mois de septembre sur le Vieux Continent. Mais globalement, on assiste à un réel ralentissement du marché de la voiture électrique, et cela met de nombreux constructeurs dans l’embarras.
Une situation particulièrement tendue
C’est particulièrement le cas de Volkswagen, qui traverse depuis plusieurs mois déjà une grosse crise, causée par plusieurs facteurs. Citons la chute des ventes de ses modèles zéro-émission (à l’échappement), les déboires de sa filiale Cariad dédiée aux logiciels embarqués, l’intense concurrence, notamment venue de Chine, mais également des coûts internes trop élevés. Et malheureusement, la firme basée à Wolfsburg n’arrive pas à remonter la tête hors de l’eau. Les derniers résultats très mauvais confirment cette situation, qui a incité le constructeur à prendre des décisions très difficiles.
Celui-ci a notamment annulé un accord sur la protection de l’emploi datant d’il y a 30 ans et va mettre en place plusieurs mesures au détriment des employés pour réduire ses dépenses. Parmi elles, une baisse des salaires, tandis que la fermeture de plusieurs usines est également envisagée. Et pour cause, Volkswagen avait mis en place un grand plan visant à économiser 10 milliards d’euros d’ici à 2026, mais qui se révèle en fait insuffisant.
Mais que prévoit le groupe, également composé des marques Skoda, Cupra ou encore Audi, pour remonter la pente ? Il devrait encore plus serrer la vis au cours des prochaines années, comme l’a expliqué le PDG de l’entreprise au journal allemand Bild. Ce dernier indique que le plan de réduction des coûts en cours, visant à résoudre les « problèmes structurels de longue date » de l’entreprise, était inévitable. Mais ce n’est pas tout, car l’homme d’affaires poursuit en soulignant que « la faible demande sur le marché européen et une baisse significative de la rentabilité sur le marché chinois ont révélé les problèmes structurels à long terme de Volkswagen ».
Outre la concurrence chinoise, que Volkswagen entend éviter en s’associant avec Xpeng, on pense également au Dieselgate, qui a durablement fragilisé l’entreprise et entaché son image. Ce dernier a en effet coûté pas moins de 32 milliards d’euros à la firme. Les retards à répétition de lancement de nouvelles voitures ont également eu un impact, ce qui a aussi contribué aux difficultés de Volkswagen. On sait en outre que les coûts d’exploitation particulièrement élevés en Allemagne n’y sont pas non plus pour rien dans la baisse de rentabilité du constructeur d’outre-Rhin.
De nombreux licenciements
La priorité est donc actuellement de les abaisser au maximum. Cela pourrait passer par une réduction de la cadence de production, même si les Volkswagen ID.4 et autre Skoda Enyaq se maintiennent dans le top 10 des voitures électriques les plus vendues en France au mois d’octobre. Mais cela risque de ne pas suffire, d’autant plus que la concurrence est de plus en plus forte.
On sait également que les employés devraient payer un lourd tribut, alors que la firme envisage de réduire sa masse salariale, notamment dans le département recherche et développement. Ce qui pourrait encore repousser l’arrivée de la plateforme SSP.
Le patron explique cependant : « en ce qui concerne l’objectif global de réduction des coûts, l’entreprise n’a aucune marge de manœuvre, mais dispose seulement d’une certaine flexibilité dans les méthodes spécifiques de mise en œuvre ». Cela pourrait inclure un plan de départs volontaires avec des indemnités de départ et des non-renouvellements d’employés partant à la retraite, mais aussi des baisses de rémunération comme nous l’avions évoqué un peu plus haut.
Ainsi, les primes de fidélité pour les plus anciens salariés, qui équivalent à trois mois de salaires seront supprimées. Volkswagen prévoit aussi de réduire les « coûts indirects du personnel », tels que les primes de Noël et de vacances et les subventions pour les coûts ferroviaires. Les remises sur les voitures pour les salariés du groupe seraient aussi menacées.
Quoi qu’il en soit, on apprend que Volkswagen aurait mis de côté pas moins de 900 millions d’euros pour mettre en œuvre ce plan d’action. Espérons également que l’arrivée prochaine de la nouvelle ID.2 à moins de 25 000 euros et rivalisant avec la Renault 5 E-Tech pourrait aider le constructeur à repartir de l’avant. En parallèle, ce dernier a officiellement lancé sa marque Scout aux États-Unis, afin de se faire une place sur le segment des pick-up et des SUV électriques outre-Atlantique.
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