« Le capteur ToF est un gimmick qui va décevoir les utilisateurs » selon Redmi

 
Les capteurs ToF (Time of Flight) pourraient être une tendance de 2019. Pour Lu Weibing, directeur général de Redmi, c’est une technologie qui pourrait être intéressante, mais qui va décevoir les utilisateurs par son manque d’utilité.

En plus des capteurs photo traditionnels, les constructeurs de smartphones commencent à intégrer dans leurs produits des capteurs ToF. Mais est-ce réellement une bonne idée ?

Qu’est-ce qu’un capteur ToF ?

Un capteur ToF, pour Time of Flight (temps de vol de français), est un capteur qui produit une lumière (possiblement pas ou peu visible pour l’œil humain) qui rebondit sur une surface avant de revenir sur le capteur. Grâce à la durée de cet aller-retour, le smartphone est capable de calculer la distance entre son capteur ToF et un point précis de l’espace, ce qui permet notamment de créer une carte 3D d’un objet ou d’une pièce.

Apple a intégré pour la première fois ce type de capteur sur l’iPhone X, ce qui a donné Face ID, son système de reconnaissance faciale en 3D. D’autres constructeurs ont ensuite repris l’idée, comme Huawei sur le Mate 20 Pro ou Xiaomi sur le Mi 8 Pro.

Mais voilà qu’en ce début d’année 2019, une nouvelle tendance est en train de se forger : les capteurs ToF à l’arrière du téléphone. C’est le cas par exemple du Honor View 20.

Un capteur inutile ?

Vous l’aurez compris, un tel positionnement n’a pas vocation à aider le déverrouillage par reconnaissance faciale. Pour justifier la présence de ce capteur, Honor a brièvement évoqué la réalité mixte et la mesure de profondeur pour améliorer les photos en mode portrait, mais n’a pas réellement montré des cas d’usage réellement bluffants qui ne puissent s’obtenir avec de simples capteurs photo CMOS.

De son côté, Lu Weibing, directeur général de Redmi, s’est exprimé sur cette technologie sur Weibo, le site de microblogging chinois. Il y explique que Xiaomi a déjà effectué des recherches sur les capteurs ToF, mais que ce n’est qu’un gimmick et qu’à l’heure actuelle, il n’y a aucune utilisation concrète de ce type de capteurs. Il ajoute par ailleurs que ces smartphones vont « décevoir les utilisateurs qui ont dépensé leur argent ».

Il n’hésite pas à critiquer ses concurrents, sans les nommer, et plus particulièrement cette course à celui qui sera le premier à intégrer une technologie avant même de penser aux usages de la technologie elle-même. Comme le disait un grand homme (Jeff Goldblum, alias Ian Malcolm dans Jurassic Park) : « ils étaient tellement occupés à savoir s’ils le pouvaient, qu’ils ne se sont pas arrêtés pour se demander s’ils le devaient ».

Quid des développeurs tiers ?

Ce que Lu Weibing oublie peut-être en émettant un tel jugement, c’est que bon nombre de technologies actuelles n’avaient pas, à l’origine, l’utilité qu’on leur connait aujourd’hui, et c’est l’utilisation qu’en ont fait les développeurs tiers qui a créé les cas d’usages.

Très récemment encore, Jean Varaldi, directeur général de Qualcomm, nous avouait qu’« au lancement de la 3G et de la 4G, personne n’imaginait que cela pourrait un jour révolutionner le marché des taxis comme l’a fait Uber ». Peut-être qu’un développeur tiers trouvera alors une utilisation bouleversante de ce capteur ToF, que Lu Weibing juge aujourd’hui inutile. Alors, peut-être qu’on verra cette technologie arriver chez Redmi. Peut-être même rapidement.


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