Hypermiling : comment certaines techniques de conduite peuvent réduire vos consommations

Dans certains pays, le phénomène des “hypermilers” existe depuis plusieurs années

 
Comme dans un jeu vidéo, certains essayent d’améliorer sans cesse leur score en réduisant drastiquement leurs consommations en carburant ou en électricité afin de parvenir à réaliser le plus grand nombre de kilomètres avec un seul plein ou une seule charge.
Volkswagen ID.3 // Source Marius Hanin pour Frandroid

Vous n’êtes peut-être pas passé à côté de cette « tendance » qui est née il y a environ 20 ans, quand le prix de l’essence est grimpé en flèche, et qui consistait à adapter sa conduite pour consommer le moins de carburant possible et parcourir le plus grand nombre de kilomètres avec un plein. Ce phénomène, que l’on appelle l’hypermiling, revient depuis quelque temps sur le devant de la scène, même si cette fois-ci pas forcément sous prétexte d’une hausse du prix du carburant, mais plutôt d’une réduction globale de son empreinte carbone.

L’automobile est évidemment dans la ligne de mire des groupes écologistes et du législateur, et malgré une transition qui s’amorce doucement, mais sûrement vers l’électrique, certains hissent déjà le drapeau rouge en affirmant que cette solution n’est peut-être pas si vertueuse que cela. Les raisons sont multiples, notamment celle de la production d’électricité, ou bien même de la production des véhicules électriques globalement, qui nécessitent l’usage de matériaux pas forcément en raccord avec les velléités d’une voiture électrifiée à la base.

Toujours est-il que la voiture est aujourd’hui un outil quasiment indispensable pour de nombreuses personnes, même pour celles ayant une certaine fibre écologique. Certains ont donc adopté, par conscience écologique ou par esprit de compétition puisque, nous le verrons, ça en devient presque un jeu, des techniques permettant de consommer le moins possible. Ces techniques sont aussi bien applicables sur des voitures thermiques qu’électriques.

Qui ira le plus loin ?

L’hypermiling consiste donc à consommer le moins possible en adoptant des techniques de conduite spécifiques. Évidemment, la grande mode du moment consiste à réaliser le plus d’économie possible avec une seule charge pour une voiture électrique. Et à ce petit jeu il y a du niveau, à l’image d’une mission menée par Hyundai Motor. Dans le cadre d’un record, trois de ses SUV électriques, des Kona electric, ont respectivement parcouru 1018,7 kilomètres, 1024,1 kilomètres et 1026 kilomètres. Une sacrée performance pour des véhicules homologués à la base pour à peine moins de 500 kilomètres d’après le cycle WLTP.

Stocker l’énergie solaire n’a jamais été aussi simple

Pas besoin d’être électricien pour récupérer et stocker l’énergie solaire. Le Hyper 2000 de Zendure est une solution Plug & Play très simple à installer chez soi… et capable de générer jusqu’à 600 euros d’électricité par an !

Pour parvenir à de tels scores, Hyundai a eu recours évidemment à des techniques tirées de l’hyperliming en n’utilisant ni l’air conditionné — malgré la température extérieure de 29 °C –, ni le système d’infodivertissement. Les conditions sont en plus de ça impossibles à reconduire dans la vie réelle puisque le record a été réalisé sur circuit, en Allemagne, même si la firme coréenne s’est attachée à reproduire au maximum l’usage de la voiture en ville. La vitesse moyenne était toutefois relativement basse et comprise entre 29 et 31 km/h. Malgré tout, une conduite sur circuit reste néanmoins éloignée des conditions en ville.

Grâce à ces conditions, le Hyundai Kona electric a consommé entre 6,24 et 6,28 kWh/100 kilomètres, un chiffre largement en dessous des 14,7 kWh/100 kilomètres annoncés par le cycle WLTP. Dans le même genre, une Tesla Model 3 a également parcouru plus de 1000 kilomètres avec une seule charge à une vitesse moyenne de 38 km/h. Le trajet a ainsi duré plus de 30 heures.

Le Hyundai Kona Electric

Des techniques parfois très discutables

Vous commencez donc à saisir le parallèle avec les jeux vidéo et le concept de score cité un peu plus haut ? Car oui, pour les « hypermilers », c’est-à-dire les pratiquants de ce type de conduite, le fait de pouvoir consommer le moins possible peut s’apparenter à un jeu. Un jeu dont les règles peuvent parfois être dangereuses puisque certaines techniques sont pour le moins risquées. C’est le cas de l’astuce numéro un des « hypermilers », le « pulse and glide », qui consiste à accélérer le véhicule brièvement puis couper le moteur pour ainsi laisser glisser la voiture en mode roue libre.

Une pratique dangereusement puisque les freins et la direction assistée cessent pratiquement de fonctionner. Néanmoins, avec les voitures modernes, cette technique n’est pratiquement plus possible puisque l’électronique empêchera la voiture de s’éteindre lorsqu’elle est encore en mouvement.

Autres techniques, là aussi qui ne sont pas vraiment raccords avec le Code de la route, les adeptes évitent de s’arrêter aux stops, négocient au mieux les avenues bardées de feux de signalisation (autrement dit, ils grillent tout simplement les feux), allègent au maximum leur véhicule quitte à retirer certains éléments de sécurité pourtant désormais obligatoires, chauffent le moteur avec une couverture électrique avant d’enclencher la première pour les moteurs thermiques, ou encore gonflent leurs pneus au maximum préconisé. Sur autoroute, le fait de coller une voiture au maximum pour bénéficier de son aspiration est aussi une technique plutôt efficace pour réduire sa consommation.

Certains ont des techniques encore plus poussées. Sur un forum par exemple, une personne explique comment choisir une place de parking en extérieur dans l’esprit hypermiling. Selon lui, quand on arrive le moteur chaud, il ne faut pas hésiter à garer la voiture à l’étage le plus élevé. Pourquoi ? Tout simplement parce que le moteur refroidi consommera moins pendant la descente.

Grâce à ces astuces, certains « hypermilers » arrivent parfois à doubler la consommation homologuée qui est déjà, pour rappel, plutôt ambitieuse en comparaison de l’utilisation quotidienne d’une voiture. Aux États-Unis, cette pratique a été tellement loin qu’une association a été créée en août 2008, l’Hypermiling Safety Foundation, pour promouvoir un programme de sécurité et d’éducation qui fait la promotion de techniques légales d’économie de carburant.

L’hypermiling au quotidien ?

Nous venons de vous citer plus haut des cas extrêmes d’hypermiling, mais le fait de consommer moins peut aussi être réalisable sans avoir recours à des méthodes dangereuses. Une bonne pression des pneus, des accélérations linéaires, de l’anticipation, l’usage du freinage régénératif pour les voitures électriques ou encore même l’entretien courant de votre voiture vous permettront de consommer moins. Il peut être aussi question de vitesse puisque, sur autoroute à 110 km/h au lieu de 130, votre voiture, thermique ou électrique, consommera en moyenne 15 % de moins.

L’hypermiling c’est peut-être aussi l’occasion de faire quelques économies sur d’autres aspects que le carburant ou la recharge de votre véhicule. Le fait d’utiliser moins régulièrement les freins permet logiquement de moins les user et de les changer donc moins régulièrement. Il en va de même pour les pneumatiques. Si ces derniers sont moins sollicités dans les virages par exemple, avec des vitesses moins élevées, ils dureront aussi plus longtemps.


Les derniers articles