Éco-conduite et voiture électrique : comment minimiser sa consommation ?

 
En voiture électrique, l’énergie est précieuse, et lorsqu’il est possible de l’économiser, beaucoup se prennent au jeu de l’éco-conduite. Si les records en la matière sont inatteignables en conditions réelles, il existe quelques astuces pour minimiser sa consommation. Nous vous partageons les plus utiles dans ce dossier.
Volkswagen ID.3 // Source Marius Hanin pour Frandroid

Quels sont les principes de l’éco-conduite ?

Les nouveaux propriétaires de véhicules électriques sont souvent à la recherche d’astuces pour consommer le moins d’énergie possible, dans le but de maximiser l’autonomie de leur voiture. Si le facteur le plus important pour réussir à baisser sa consommation est la vitesse, de nombreux autres points peuvent être optimisés. Nous allons présenter les cinq points qui nous paraissent les plus importants pour devenir un vrai pro de l’éco-conduite.

La récupération d’énergie, le meilleur allié de l’électro-mobiliste

Les véhicules thermiques utilisent de l’énergie pour avancer, et il n’y a aucun moyen de récupérer une partie de cette énergie lorsque l’on souhaite ralentir. Sur une voiture électrique, c’est assez différent. Le frein moteur peut être si puissant qu’il permet d’arriver à l’arrêt complet, sans que les plaquettes de freins ne soient sollicitées.

Pour réussir cette prouesse, le ou les moteurs d’une voiture électrique se transforment alors en générateur, et l’énergie fabriquée retourne ainsi à la batterie au lieu d’être gaspillée, permettant de récupérer une partie de ce qui a été utilisé précédemment. C’est ce que l’on appelle le freinage régénératif.

La consommation en Tesla Model 3 via l’application « Énergie »

C’est ce qui permet, par exemple, lors de grandes descentes de routes de montage, d’arriver à avoir un niveau de batterie plus élevé une fois en bas. C’est également ce principe de freinage régénératif qui permet aux véhicules électriques d’avoir d’excellentes autonomies, allant même jusqu’à dépasser les chiffres de l’homologation WLTP, lorsqu’ils sont utilisés exclusivement en milieu urbain.

Les successions de ralentissements et le fait que les vitesses ne dépassent que très rarement les 30 km/h de moyenne font des parcours au cœur des villes les terrains de jeu parfaits pour les voitures électriques. Toutefois, maximiser sa récupération d’énergie peut dans certaines circonstances être contre-productif lorsqu’on cherche à avoir la plus petite consommation possible, car le rendement n’est pas parfait.

Anticiper plutôt que ralentir

Si une grande descente de col des Alpes en voiture électrique permet de conduire sans rien consommer, se reposer sur le freinage régénératif dans d’autres contextes n’est pas nécessairement la meilleure chose à faire.

En effet, en milieu urbain, le meilleur atout qu’aura un conducteur de véhicule électrique est l’anticipation. Pour chasser les kilowatt-heures inutilement dépensés, il vaudra bien mieux ne pas avoir à ralentir à l’approche de ronds-points ou feux, lorsque c’est possible.

À vitesse moyenne égale, un trajet qui se fera sans aucun changement d’allure sera moins consommateur qu’un autre où le conducteur aura été aux vitesses limites le plus rapidement possible, et où il aura dû ralentir à chaque croisement, feu ou rond-point par manque d’anticipation.

La commande de la boîte de vitesses de l’Audi e-Tron // Source : Étienne Rovillé pour Audi France

La même attitude d’anticipation peut être appliquée à l’extrême pour ceux qui souhaitent utiliser la technique dite du « pulse and glide », consistant à accélérer rapidement à la vitesse désirée, puis à rester en roue libre pour ne rien consommer. Après une période de roue libre, dès que la vitesse devient trop basse, on recommence à accélérer, puis on repart en roue libre, etc.

Cette méthode était déjà utilisée par les éco-conducteurs de véhicules thermiques, avec des résultats dans le monde réel améliorant la consommation de 20 % environ. Si ce n’est généralement pas très confortable de répéter les accélérations pour les passagers, cette technique reste très efficace en cas de besoin. Il faut garder à l’esprit que même sans boîte de vitesses à plusieurs rapports sur les véhicules électriques, il est possible d’utiliser le point mort (Neutre) et ainsi ne rien consommer du tout pour faire avancer le véhicule.

Le chauffage et la climatisation, à bannir des petits trajets ?

Une voiture électrique n’aime pas vraiment l’hiver, c’est bien connu. Lorsque l’habitacle et les batteries sont froides, augmenter la température de ces dernières va nécessiter beaucoup d’énergie après une nuit passée dehors, par exemple. Certaines voitures affichent d’ailleurs une partie de l’énergie restante comme étant inutilisable lorsque la batterie est trop froide.

C’est pourquoi l’immense majorité des constructeurs propose des fonctions de pré-conditionnement intelligent de l’habitacle et de la batterie. Vous indiquez que vous souhaitez avoir le véhicule prêt pour 9 heures du matin par exemple, et quelques dizaines de minutes avant, le réchauffage du pack de batterie va débuter, ainsi que la mise en température de l’habitacle.

Cela apporter un plus grand confort pour le conducteurs et les passagers qui arrivent dans une voiture chaude, et cela permet surtout de ne pas consommer beaucoup d’énergie une fois que le trajet est commencé pour maintenir la température à l’intérieur du véhicule et dans la batterie.

L’application « Feu de cheminée » qui, en plus de lancer une musique romantique, augmente le chauffage pour créer une ambiance que l’on pourrait qualifier de chaleureuse.

Bien entendu, si vous utilisez le pré-conditionnement de l’habitacle sans que votre voiture soit en charge, cela utilisera l’énergie de votre batterie, et consommera quelques pourcents. Toutefois, il est bien souvent plus économe d’utiliser le pré-conditionnement, puis de partir pour faire votre trajet avec la voiture à température, plutôt que de chauffer une fois le trajet démarré.

Pour les petits trajets du quotidien cependant, l’utilisation du chauffage et de la climatisation peut être le pire ennemi de l’éco-conducteur. En effet, en fonctionnement à plein régime, le chauffage peut aisément consommer 3 kW. Sur un trajet de 30 minutes, cela fait 1,5 kWh qui ont été dépensés, et en milieu urbain où seuls 10 kilomètres auront été parcourus par exemple, cela équivaut à une consommation de 150 Wh/km, rien que pour le chauffage. Utiliser le chauffage si la voiture est froide revient alors bien souvent à doubler sa consommation sur un court trajet.

Si votre voiture électrique est équipée d’un mode « Éco », bridant l’accélération et la puissance maximale de la ventilation, vous pouvez également profiter de ce mode pour gagner quelques précieux kilomètres d’autonomie en cas de besoin.

Porsche Taycan en charge

Enfin, plutôt que d’utiliser le chauffage à plein régime, si la voiture est froide, mieux vaut privilégier l’utilisation des sièges et volant chauffants lorsque c’est possible. Ces équipements consomment bien moins d’électricité pour fonctionner, et étant au plus proche du corps et des mains, ils apportent une sensation de chaleur et de confort quasi immédiate. Gardez donc cela en tête lors des trajets d’hiver où vous souhaitez économiser de l’énergie sans pour autant sacrifier le confort.

Roues, pneus et gonflage : les bons choix à faire

Si les grosses jantes ont la côte pour leur look sportif, elles sont généralement moins économes que des roues plus petites ou au profil aérodynamique travaillé. Ainsi, sur une Tesla Model 3 par exemple, la différence de consommation sur autoroute entre les jantes Aero 18 pouces et les jantes Performance 20 pouces, peut atteindre jusqu’à 15 %.

Les jantes 20 pouces de la Tesla Model 3 Performance

Cette différence conséquente est à prendre en compte selon vos préférences, et sacrifier de l’énergie au détriment du look de la voiture n’a pour certains et certaines pas de justification. Pour les champions de l’éco-conduite, les fabricants de pneus se sont également adaptés. Il existe en effet des séries de pneus spécialement conçus avec la minimisation de la consommation d’énergie comme objectif principal.

On peut citer par exemple les Michelin EnergySaver+ ou Continental eContact qui sont assez populaires, mais qui ne proposent pas des tenues de route exceptionnelles, et sont donc souvent délaissés par les conducteurs de véhicules électriques. Si les pneus plus orientés vers la performance sont très adaptés aux voitures électriques qui sont assez lourdes et ont beaucoup de puissance, les plus raisonnables pourraient apprécier des options faites pour minimiser la consommation.

Les petites roues de la Dacia Spring

Enfin, pensez à régulièrement vérifier le niveau de gonflage de vos pneus, qui doivent respecter le taux de pression minimum recommandé par le constructeur, car des pneus sous-gonflés induisent une surconsommation notable. Dans le monde des véhicules électriques, faire la chasse à toute surconsommation inutile fait parfois la différence entre des trajets qui se font sans encombre, et ceux qui deviennent un mauvais souvenir. En gardant en tête les quelques astuces dispensées dans ce dossier, vous devriez minimiser votre consommation en cas de besoin, vous assurant une expérience de mobilité électrique optimale.

Pour aller plus loin
Pour vous, l’autonomie et les prix sont les principaux freins à l’achat d’une voiture électrique


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