Le Mondial de l’auto dans son édition 2022 est un peu étrange. En effet, il n’y a presque aucun constructeur européen présent, à part Peugeot et Renault… Mais où est donc le groupe Volkswagen, BMW, Mercedes, Volvo ou encore les Coréens de chez Hyundai et Kia ? Ils sont restés au bercail, considérant le salon de l’auto de Paris comme pas assez rentable pour les affaires. Les constructeurs chinois se sont donc engouffrés dans la brèche pour venir montrer au grand public français les voitures qu’ils vendent désormais en Europe.
Parmi les grands noms du secteurs, on peut citer GWM (Great Wall Motors) avec ses Ora Funky Cat et The Next Ora Car. Mais aussi Leapmotor avec sa T03, Seres avec ses 3 et 5, et le plus grand de tous les constructeurs chinois : BYD. Si le nom ne vous dit rien, retenez le bien, car c’est le numéro deux mondial de la voiture électrique, juste derrière Tesla et devant le groupe Volkswagen.
Ce n’est pas une startup, mais une entreprise créée en 1995 en Chine, qui est déjà présente en Europe depuis de nombreuses années grâce à ses bus électriques. On peut notamment citer le mythique bus de Londres, qui est passé à l’électrique grâce à BYD.
BYD est déjà présent en Europe depuis 2021 avec son SUV baptisé Tang. Le constructeur arrive en 2022 dans l’Union européenne, en visant de nombreux pays : la France, l’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, mais aussi la Suède, le Danemark et le Royaume-Uni. Pour ce faire, BYD est venu au Mondial de l’auto avec trois voitures 100 % électriques que l’on peut d’ores et déjà acheter en France : le maxi SUV Tang, la berline luxueuse Han et le SUV plus compact Atto 3. Nous avons pu monter à bord de ces trois voitures, voici nos premières impressions.
BYD Atto 3 : un SUV compact pour l’Europe
On commence par le modèle de BYD qui se vendra le mieux en France : l’Atto 3. C’est un SUV compact, qui vient concurrencer directement les Kia Niro EV, Hyundai Kona Electric et Renault Megane E-Tech ou encore la toute dernière MG4 pour ne citer qu’elles. Ses dimensions (4,45 m de long, 1,87 m de large et 1,62 m de haut) en font un véhicule particulièrement adapté à notre marché. Son design est plutôt réussi, avec un petit côté baroudeur des villes et une jolie signature lumineuse.
L’intérieur est pour le moins original. On trouve, en effet, un écran rotatif (horizontal et vertical) et massif de 15,6 pouces pour le côté infodivertissement et un petit écran derrière le volant pour le combiné d’instrumentation. Les matériaux ne sont pas très luxueux, mais plutôt qualitatif, c’est une bonne impression générale qui en ressort.
La position de conduite semble plutôt agréable (légèrement surélevée) tandis que les places arrière sont, elles aussi, confortables. Mis à part la place du milieu, assez petite et un peu plus dure du fait de l’accoudoir central amovible. Le coffre est plutôt généreux, avec 440 litres annoncés.
Deux détails méritent que l’on s’attarde dessus : l’écran, qui permet de passer du mode horizontal au mode vertical. On se demande quel est l’intérêt, d’autant plus qu’en position verticale, l’écran occupe une partie du champ de vision du conducteur.
L’autre détail, ce sont les trois cordes rouges que vous pouvez voir sur les photos, au niveau des portières : il s’agit de véritables cordes, qui ont chacune une tonalité différente. De quoi permettre aux enfants de s’amuser avec, au risque de vite rendre fou les parents.
Un élément qui démontre que la différence culturelle entre la Chine et l’Europe est présent au sein même d’une voiture. Un peu comme l’assistant virtuel Nomi dans la Nio ET7 que nous avons essayé au début du mois d’octobre qui était parfaitement adapté au marché asiatique, mais bien moins à l’Europe.
L’écran d’infodivertissement est très fluide et très réactif. Toutefois, on sent que le constructeur n’est pas allé bien plus loin qu’une simple personnalisation d’Android Automotive. Nous n’avons pas trouvé l’interface très ergonomique, notamment à cause de son fonctionnement trop proche d’Android « classique ». On est loin d’une personnalisation à la Volvo ou Renault par exemple.
La BYD Atto 3 annonce 420 km d’autonomie en version 60 kWh et environ 350 km avec sa batterie de 50 kWh. Les prix démarrent à 43 690 euros pour la version dotée de la plus grande autonomie, contre 39 990 euros pour la plus petite batterie. Des tarifs assez intéressants, mais il faudra voir dans la pratique, à l’occasion d’un test, ce que vaut cette voiture. Afin de savoir si elle peut vraiment faire de l’ombre à la concurrence déjà établie en Europe, notamment face à une MG4 au rapport qualité / prix inédit.
BYD Han : une Model S pour le prix d’une Model 3 ?
Avec sa berline de luxe Han, BYD cible clairement Tesla, avec une proposition à mi-chemin entre la Model 3 et la Model S. Proposée à partir de 70 800 euros en France, la Han propose 521 km d’autonomie et un 0 à 100 abattu en 3,9 secondes. Elle pourrait ainsi s’apparenter à une Tesla Model 3 Performance. Mais ses prestations (suspensions pneumatiques, deux écrans à l’arrière pour les passagers, etc.) la rapproche davantage d’une Tesla Model S, vendue à partir de 100 000 euros.
La berline est très longue (5 m pour une largeur de 1,91 m et une hauteur de 1,5 m), ce qui lui permet d’avoir un aérodynamisme intéressant, puisque sa consommation ne s’annonce pas trop élevée, avec sa batterie LFP de 85,4 kWh. Le design est encore une fois assez réussi, avec une face avant assez agressive et sportive, et une signature lumineuse à l’arrière magnifique, qui vient souligner le caractère de la berline coupé type sportback.
À l’intérieur, c’est luxueux ! Les fauteuils sont fermes (typés sport) mais confortables, avec ce qu’il faut de moelleux. L’assise est plutôt basse, et avec le plancher un peu haut (du fait des batteries blade fabriquées par BYD positionnés à la verticale) mais il y a de l’espace.
À l’arrière, les passagers sont bichonnés, grâce à un énorme accourdoir central qui renferme un écran. Celui-ci permet de commander la musique, l’éclairage, le strore du toit panoramique, ou de régler le siège avant passager pour faire de la place. D’ailleurs, l’inclinaison des sièges arrière est réglable. On trouve un second écran au niveau de la console centrale, permettant aux passagers arrière de régler la ventilation.
On regrette toutefois l’absence de frunk (coffre avant) mais également de la capacité du coffre, à seulement 410 litres. C’est petit pour une voiture de ce gabarit ! À titre de comparaison, la Model S propose près de 900 litres entre le coffre avant et arrière !
BYD Tang : le SUV XXL qui ne se vendra (presque) pas
La troisième voiture électrique de BYD en France est le Tang. Il s’agit d’un giganteste SUV (4,87 m de long, 1,95 m de large pour 1,73 m de haut), qui pourrait s’apparenter à une Model X. La fiche technique est assez décevante, puisque la batterie de 86,4 kWh accorde une autonomie de seulement… 400 km au SUV ! Son poids (2,5 tonnes) et ses immenses jantes de 22 pouces n’aident pas à réduire la consommation !
À l’intérieur, la BYD Tang a été pensé pour les familles nombreuses. On trouve ainsi sept places et une qualité de matériaux de bonne facture, similaire à la BYD Han. Mais comme dans cette dernière, il y a quelques fautes de goût, avec des motifs et des finitions brillantes de pièces en plastique qui tranchent un peu trop avec le joli cuir marron perforé pour la ventilation des sièges. Ce n’est pas le luxe à l’allemande, sobre et chic.
Les passagers arrière seront à leur aise même si les deux places de la dernière rangée seront plutôt à réserver aux enfants. En configuration sept places, le coffre propose 235 litres, contre 940 litres en rabattant les deux sièges supplémentaires. Encore une fois, l’absence de coffre avant (frunk) est dommageable sur une voiture conçue pour transporter la famille.
Vendu à partir de 70 800 euros en France, le BYD Tang est assez cher, mais plutôt bien placé par rapport à la concurrence. C’est moins cher que la Model X à 110 000 euros (qui n’est pas encore disponible), mais pas si éloigné de la Mercedes EQB (qui propose aussi sept places) à 86 000 euros. On peut aussi citer la VinFast VF9, vendue 83 000 euros dans sa version de base.
La charge rapide : le grand problème de BYD ?
Mais finalement, le plus problématique, selon nous, c’est la charge rapide, pas si rapide que ça sur les trois modèles de voitures électriques de BYD. En effet, il faut 30 minutes pour passer de 30 à 80 %, quand la concurrence annonce habituellement cette même durée sur un 10 à 80 %.
D’autres pointeront du doigt l’absence de réseau de concessionnaires, ou plutôt sa petite taille. En effet, le constructeur chinois a signé un partenariat avec les concessions By My Car, au nombre de 90 à travers l’hexagone. Un bon début pour une marque qui se lance en France, mais encore loin des constructeurs déjà établis.
On peut avoir l’impression que BYD « casse les prix » par rapport à des constructeurs automobiles plus classiques, mais cela ne se fait pas sans contreparties. Ces trois voitures ne sont pas parfaites sur le papier, mais nous avons toutefois hâte de les essayer en roulant, afin de pouvoir se faire un avis plus approfondi, et surtout savoir si leur rapport qualité / prix est avantageux pour le consommateur.
Deux futures voitures électriques
BYD ne compte pas s’arrêter là. Dans les mois à venir, le constructeur chinois compte commercialiser en Europe la BYD Seal dès 2023, une berline plus abordable que la Han, qui pourrait vraiment venir faire de l’ombre à la Model 3 de Tesla. On l’a d’ailleurs vu sur le stand BYD au Mondial de l’auto.
Elle pourrait être accompagnée de la Dolphin (Atto 2), une voiture électrique compacte, pour tenter de venir se faire une place sur ce segment très prisé en France, avec la Dacia Spring, la Peugeot e-208 et la Fiat 500. La guerre est déclarée !
Vous pouvez retrouver toutes les informations techniques et les prix des BYD Han, Tang et Atto 3 dans notre article dédié.
Pour aller plus loin
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