Les principaux acteurs du secteur pétrolier comme TotalEnergies ou encore BP travaillent également sur des énergies alternatives et parmi elles, l’électrique est évidemment l’un des axes de travail majeur.
Même si l’électrique ne peut plus vraiment être considérée comme une « énergie alternative » dans le monde de la mobilité, pour des industriels du pétrole, l’électrique est encore loin derrière. Chez TotalEnergies, en 2021, 7 % du mix énergétique du pétrolier était composé d’électricité, contre 1 % en 2015.
Un premier axe routier pour les camions électriques en Europe
TotalEnergies travaille sur le déploiement de bornes de recharge et commence à mailler les routes et autoroutes françaises à rythme soutenu. De son côté, le géant britannique BP, via sa filiale BP Pulse, vient de lancer « le premier corridor de chargement » pour les camions électriques en Europe. Ainsi, six stations de chargement publics, avec des points de charge de 300 kW, ont été lancés dans le corridor routier Rhin-Alpin en Allemagne.
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Il s’agit d’une zone stratégique puisque ce tronçon fait partie de l’une des routes de fret routier les plus fréquentées d’Europe. Il relie les principaux ports de la mer du Nord en Belgique et aux Pays-Bas au port méditerranéen de Gênes, en Italie. Il relie également un réseau de routes qui s’étend sur 1 300 km au total.
En Allemagne, le distributeur de BP s’appelle Aral et ces chargeurs ont été installés au niveau des points de vente Aral en Allemagne entre la zone métropolitaine Rhin-Neckar, au nord-ouest de Stuttgart, et la région métropolitaine Rhin-Ruhr, à l’est de la frontière néerlandaise. Les chauffeurs auront donc accès aux airs de services Aral avec des plats chauds, des toilettes et des douches. Deux autres stations de recharge vont également ouvrir au cours des six prochains mois sur cet axe.
Une puissance de recharge insuffisante ?
C’est une première en Europe, et ces stations peuvent accueillir jusqu’à 20 camions électriques par chargeur et par jour. Avec 300 kW de puissance de charge maximale, un camion électrique peut regagner, selon BP Pulse, 200 km d’autonomie en 45 minutes de charge. Cela peut sembler assez peu, surtout pour des camions.
Aujourd’hui, de plus en plus d’opérateurs proposent des prises dépassant les 300 kW, à l’image d’Electra ou Kallista Energy, tandis que Circontrol peut même atteindre les 400 kW. D’autres entreprises, notamment chinoises, travaillent aussi à des bornes encore plus performantes, comme Nio, qui a dévoilé un système allant jusqu’à 500 kW.
Pour le moment, le nombre de camions électriques en circulation en Europe est encore très restreint, pour d’évidentes raisons techniques, mais aussi à cause des infrastructures de recharge. Néanmoins, BP estime que d’ici 2030, il y aura environ 270 000 véhicules moyens et lourds électriques en circulation en Europe, nécessitant jusqu’à 140 000 points de charge. BP compte installer plus de 100 000 chargeurs dans le monde d’ici 2030.
Une longueur encore d’avance pour Tesla ?
Rappelons qu’aux États-Unis récemment, Tesla a livré ses premiers Semi à son premier client, à savoir la firme agroalimentaire PepsiCo. Pour le moment, PepsiCo fait actuellement rouler 36 camions sur la centaine commandée à Tesla. Il semblerait que PepsiCo « sous-exploite » ses camions, pour des raisons qui n’ont pas été divulguées.
Car même si les caractéristiques techniques du Tesla Semi sont intéressantes (la marque annonce 800 km d’autonomie avec une seule charge), le fait est qu’il faut pouvoir recharger rapidement les batteries. Et c’est justement ce qu’a précisé Tesla, lors de la cérémonie de remise des clés du Semi à PepsiCo, où Elon Musk a en effet dévoilé un tout nouveau système de recharge, pouvant délivrer plus de 1 000 kW (soit 1 MW) en courant continu. La tension, quant à elle, serait autour de 1 000 volts. De quoi faire le plein d’un Tesla Semi en moins d’une heure.
Tesla devrait installer les premiers Mégachargeurs dès cette année et proposer une solution de recharge jusqu’à trois fois plus rapide que ce que propose actuellement BP. PepsiCo a déjà installé des chargeurs dans ses usines, puisque le plein d’un Tesla Semi prend à l’entreprise 35 à 45 minutes.
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