La lettre signée par la moitié des salariés du studio français Spiders ne « reflète en rien la réalité » selon la direction, une réaction qui « interroge »

 
La tension monte au sein du studio de jeu vidéo français Spiders à l’approche de l’appel à faire grève la semaine du 2 septembre 2024.
Illustration inspirée de Greedfall et Steelrising // Source : Le comité d’action des travailleur•ses de Spiders

Le départ de la grève au sein du studio Spiders à quelques jours du lancement de l’accès anticipé de Greedfall 2 semble de plus en plus inévitable.

Le 28 août 2024, « 43 des 95 salarié•es du studio » ont publié une lettre ouverte d’une vingtaine de pages pointant du doigt les problèmes rencontrés au travail et la désorganisation de la direction.

Un mouvement qui a trouvé écho dans nos colonnes et qui a suscité une réaction de la part de la direction. Une réponse qui peut pour le moins surprendre.

Une communication de crise ?

Dans la soirée du 28 au 29 août, nous avons été contactés par une agence avec une communication signée par la direction de Spiders.

Le Syndicat des Travailleurs(ses) du Jeu Vidéo a relayé publiquement des allégations relatives au cadre de travail au sein de l’entreprise Spiders. Les accusations mensongères voire diffamatoires portées par le STJV ne reflètent en rien la réalité du quotidien de travail des salarié(e).s de l’entreprise et constituent une atteinte à la réputation du studio dont les équipes sont pleinement mobilisées pour produire des jeux de qualité et assurer avec enthousiasme la sortie de l’Early Access de GreedFall 2.

La direction de Spiders est attachée à un dialogue social ouvert et constructif. Après les tentatives infructueuses au cours des derniers jours pour une rencontre avec une délégation de salarié(e).s, elle a proposé de nouveau une réunion d’ici la fin de la semaine.

Les collaborateurs(trices) de Spiders sont les meilleurs atouts de l’entreprise et nous sommes déterminés à maintenir un environnement de travail inclusif et stimulant dans lequel chaque talent peut s’épanouir et dont nous pouvons tous être fiers.

Spiders

Un communiqué qui semble bien léger face à la vingtaine de pages de demandes du comité d’action des salariés de Spiders. L’angle de l’attaque de la direction nous surprend également. Prétendre que la lettre ne reflète « en rien la réalité du quotidien de travail des salarié(e).s de l’entreprise » alors qu’elle a été signée par près de la moitié des salariés semble un peu tiré par les cheveux.

Une réaction qui étonne également le comité d’action que nous avons interrogé : « ce communiqué ne semble pas venir de la direction mais d’une agence de communication de crise, et nous interroge sur la prise en compte des revendications des travailleur·ses ».

Également étonné par la réaction de la direction de Spiders, Frandroid a contacté l’agence en question pour en apprendre plus. Elle n’a pas répondu concernant la contradiction entre le nombre de signataires de la lettre et sa capacité à refléter la réalité du quotidien de l’entreprise.

L’enjeu du vendredi 30 août

La réunion du vendredi 30 août évoquée dans la réponse de Spiders est « ouverte à tous les travailleur•ses de l’entreprise » d’après le comité d’action, et les salariés pourront donc y aller en leur nom propre.

D’après Anne Dévouassoux, Chief Operations Officier de Spiders et par ailleurs présidente du Syndicat National du Jeu Vidéo (SNJV) : « la direction de Spiders a toujours accepté de recevoir une délégation de salariés et toujours affirmé sa volonté d’un dialogue constructif. Il s’avère que la réunion du 27/08 à 11:00 a été refusée par la délégation de salariés ».

Elle ajoute : « en outre, la Direction générale a de nouveau proposé une date pour recevoir la délégation de salariés d’ici à la fin de la semaine », mais sans préciser si cette date correspond à la réunion publique qui doit se tenir ce vendredi 30 août.

La lettre ouverte demande à la direction de dessiner un cap clair pour la société et de mettre en place de meilleures conditions de travail pour remettre en avant « une atmosphère libre et bienveillante ». Un principe que les salariés pensaient acquis en échange « d’un salaire plus bas que la moyenne ».


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