L’usine française des batteries révolutionnaires pour voitures électriques prend du retard

 
En prévoyant désormais d’ouvrir son usine près de Dunkerque en 2028, ProLogium, spécialiste asiatique des batteries semi-solides pour voitures électriques, va repousser son projet d’un an.
Cellules ProLogium // Source : ProLogium

Le nord de la France va-t-il devenir la Silicon Valley des batteries pour voitures électriques ? Plusieurs projets sont en cours pour faire sortir de terre des usines de production de batteries. ACC, Verkor, Envision et ProLogium s’implantent dans la région. Cependant, le début de la construction de l’usine de ProLogium se fait attendre et pourrait accuser un retard d’un an.

Déjà un an de retard sur un projet qui n’a même pas commencé

Le fabricant taïwanais de batteries ProLogium a obtenu le permis de construire de son usine française au début de l’année 2025. Toutefois, la construction n’a pas encore commencé. En effet, ProLogium déclare être encore dans une phase d’appel d’offres.

Vincent Yang, PDG de ProLogium, et Emmanuel Macron

Selon Calvin Hsieh, le directeur de la future usine, cité par L’Usine Nouvelle, « nous prévoyons de commencer la construction début 2026 pour un lancement de la production au cours du premier semestre 2028 ».

Du retard pour mieux s’adapter au marché et surtout aux nouvelles technologies

Dans une déclaration, Pascal Cerruti, directeur des affaires publiques de l’entreprise, a précisé : « Le projet reste le même. C’est juste le processus qui est un peu plus rationalisé, adapté aux conditions du marché. » Il semblerait que ProLogium adopte une approche plus prudente en matière d’investissements, après avoir observé la faillite de Northvolt, le spécialiste suédois des batteries pour voitures électriques.

En effet, pour l’instant, les ventes de voitures électriques ne décollent pas de manière exponentielle comme on pouvait l’espérer il y a quelques années.

Source : ProLogium

En attendant, ProLogium semble se concentrer sur la recherche afin de proposer une batterie solide le plus rapidement possible. Pour l’heure, l’entreprise maîtrise la technologie des batteries dites semi-solides, en utilisant des accumulateurs céramiques au lithium, dotés d’une cathode NMC (nickel-manganèse-cobalt), d’une anode en silicium et d’un électrolyte à base d’oxydes céramiques contenant encore 10 % de gel liquide. Ce sont ces 10 % qui empêchent de parler de véritables batteries solides.

Ce sont ces évolutions rapides des technologies proposées par ProLogium qui expliquent le ralentissement du projet d’usine dans le Nord de la France. Le constructeur estime qu’un quart à un tiers des machines devront être modifiées pour s’adapter aux nouvelles technologies de batteries.

Projet de la gigafactory ProLogium à Dunkerque // Source : ProLogium

On comprend alors pourquoi ProLogium préfère prendre son temps pour faire sortir de terre son usine française : il serait peu logique de lancer une usine toute neuve alors qu’une technologie de batteries solides est sur le point d’émerger, nécessitant d’importants changements d’équipement.


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