Essai du Zeway swapperTriango+ : la recharge en « 50 secondes » ne fait pas tout

Scooters électriques • 2023

Vous hésitez à acheter un scooter électrique mais ne savez pas lequel prendre ? La location est peut-être une bonne solution, puisqu’elle vous permet de tester un scooter sans vous engager. La société française Zeway propose plusieurs modèles de scooters électriques à la location, dont un nouveau modèle trois-roues. Nous l’avons testé et voici notre verdict.
Source : Hagop Kavafian pour Frandroid
Source : Hagop Kavafian pour Frandroid

Ce test a été réalisé le 14 Mai 2023 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

L’achat d’un véhicule peut en rebuter plus d’un, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un scooter électrique. Contrairement à une voiture, il n’existe que peu de solutions de leasing sur le marché, même si nous avions par exemple eu l’occasion de tester le scooter Dance il y a quelques mois.

L’acteur français Zeway propose également un service de location de scooters, avec l’avantage d’avoir le choix entre trois modèles : un équivalent 50 cc, un modèle 125 cc, ainsi que le swapperTriango+, un trois-roues 125 cc, que nous testons aujourd’hui.

Avant de rentrer dans le détail, précisons toutefois que le Triango est en réalité un scooter polonais modifié par Zeway, notamment pour y inclure ses propres batteries et son système de recharge. Il ne s’agit donc pas d’un trois-roues français, même si le service est bien commercialisé par une société tricolore.

Fiche technique

Modèle Zeway swapperTriango Plus
Cylindrée Équivalent 125
Puissance du moteur 5 kW
Nombre d’assistances 3
Autonomie annoncée 60 km
Batterie amovible Oui
Nombre d’emplacements de batteries 1
Bluetooth Oui
GPS Oui
Écran électronique Oui
Permis A2
Couleur Noir, Bleu
Fiche produit

Ce test a été effectué à partir d’un modèle prêté par la marque.

Design

Le Swapper Triango+ est imposant, avec ses formes musclées et ses grandes roues de 14 pouces aux jantes très distinctives. Il est assez élevé avec une garde au sol importante, un dégagement spectaculaire entre les roues et le reste du carénage, lui donnant un faux air de GT japonais, d’autant plus qu’il est disponible en noir ou bleu horizon.

Il faut dire que son poids de 100 kg y est aussi pour quelque chose et qu’il en impose dès qu’on le voit. La signature lumineuse est à LED, malgré un phare avant à l’ancienne. Les finitions sont correctes, mais on regrette l’utilisation de plastiques bas de gamme un peu partout.

En termes de confort, il y a assez de place pour deux adultes, grâce à la généreuse selle, qui est confortable aussi bien pour le conducteur que le passager. Celui-ci profite d’une barre de maintien et de repose-pieds escamotables, bien qu’il puisse également mettre ses pieds directement sur le carénage. Quant au pilote, il bénéficie d’une bonne position de conduite avec suffisamment d’espace pour les jambes, même pour les plus grands.

Pour ce qui est des rangements, l’espace sous la selle est occupé pour la majeure partie par les batteries et ne laisse que très peu de place pour emporter quelques effets personnels, et malheureusement pas assez pour y placer un casque. Un vide-poche ouvert permet également d’y stocker un portefeuille et un téléphone, qu’il sera même possible de recharger grâce aux deux ports USB-A.

Terminons par l’ergonomie du guidon, assez classique mais efficace. Sur la gauche, on retrouve le commutateur de phares, les clignotants, le klaxon et la marche arrière. À droite, les warnings, le sélecteur de mode et le contacteur de démarrage. Notons également la présence d’un frein à main, qui peut être utilisé à l’arrêt sans nécessairement avoir à béquiller.

Technologies embarquées

Malgré le fait de fonctionner avec l’application Zeway, l’intégration technologique du scooter n’est pas très poussée. En effet, celle-ci permet uniquement de localiser le scooter, de connaître l’état de la batterie et de consulter les bornes de rechargement, sans apporter d’autres interactions avec le scooter. Il est également possible d’interagir avec le support et de consulter le manuel du scooter.

Vous l’aurez compris, pour le démarrer, il faudra donc utiliser une bonne vieille clé, puisqu’il n’est pas possible de le démarrer depuis l’application. L’écran du scooter est basique, mais a le mérite d’être bien lisible, même en plein soleil. Il n’affiche que peu d’informations, à savoir le mode de conduite, l’état de la batterie, l’utilisation d’énergie, et l’odomètre ou le compteur trip.

Il est regrettable que ni l’heure, ni la température, ni même l’autonomie restante ne soient affichées.

Conduite

Trois modes de conduite sont proposés : Éco, Standard, et Sport. Le premier bride la vitesse à environ 35 km/h et n’est que très peu utile. Le second est plus adapté pour la ville, puisqu’il permet de rouler à environ 50 km/h. Et enfin, le troisième ne bride pas les performances.

Malheureusement, aucun des trois modes ne propose la récupération d’énergie, puisque le scooter est dénué de freinage régénératif. Zeway a préféré faire ce choix afin de préserver les batteries, qui sont facilement échangeables. C’est pourtant dommage, car le freinage régénératif permet non seulement de gagner quelques kilomètres d’autonomie, mais il est également plus sécurisant.

Avec son gabarit imposant, le swapperTriango+ laisse penser qu’il s’agit d’un deux-roues nerveux et performant. Quelle ne fut pas notre déception à la conduite, puisque son moteur de 5 kW est largement sous-dimensionné par rapport à la taille de l’engin. Pire encore, malgré une vitesse maximale annoncée de 80 km/h, le swapperTriango+ dépasse difficilement les 60 km/h, ce qui le handicape grandement sur voie rapide, au point où il en devient presque dangereux de rouler avec sur le périphérique parisien.

En ville, le trois-roues n’est pas des plus maniable, puisqu’il n’est pas très svelte. Au feu rouge, il faut tout de même poser le pied à terre malgré la troisième roue, sous peine de perdre l’équilibre et de se retrouver sous le scooter. On n’est donc pas sur l’agrément offert par un Piaggio MP3 avec son roll lock. Pire encore, ses jantes sont si particulières qu’elles ne se frottent très facilement contre un trottoir, ce qui a pour conséquence de déstabiliser le scooter.

De même, le fait de se faufiler entre les voitures n’est pas évident, non seulement à cause des jantes, mais aussi des rétroviseurs assez imposants. Malheureusement, leur visibilité n’est pas non plus extraordinaire et il n’est pas si simple de trouver le bon angle. Enfin, lors des manœuvres, la marche arrière se révèle absolument inutile, puisqu’elle est limitée à moins de 1 km/h, ce qui ne suffit pas à déplacer l’engin. Autant s’en passer et le pousser soi-même.

Il se rattrape un peu grâce à son excellente suspension qui absorbe parfaitement les imperfections de la route, et efface même les nids de poule et dos d’âne. Toutefois, de légères vibrations se font ressentir sur voie rapide, sans pour autant impacter le confort global.

Autonomie et recharge

Zeway annonce une autonomie d’environ 60 km pour son trois-roues. Dans les faits, elle tourne plutôt autour de 50 km, ce qui reste assez proche de celle promise. Ceci dit, elle reste très faible pour un 125 cc, d’autant plus que le moteur est peu puissant et que le swapperTriango+ est équipé de deux batteries.

Heureusement, il existe différentes manières de les recharger. La plus évidente est bien entendu d’utiliser une borne Zeway. Celles-ci sont faciles à localiser depuis l’application. Il en existe une quarantaine à Paris et en proche banlieue, notamment disposées dans les enseignes Monoprix, BNP Paribas, Esso, TotalEnergies et les parkings Effia.

Le principe est simple : chaque borne dispose de huit emplacements, dont un qui reste libre en permanence afin d’accueillir une batterie vide. Un « swap » consiste à présenter une batterie devant le lecteur NFC de la borne, qui ouvre ensuite un des emplacements libres.

Il suffit alors d’y déposer la batterie pour en récupérer une chargée et de répéter la procédure avec la seconde batterie. Les batteries sont d’ailleurs pensées pour être pratiques, puisqu’elles ne pèsent que 10 kg et se déposent simplement sous la selle, sans avoir à vérifier le sens ou à brancher de câble.

En pratique, c’est assez simple, mais il faut toute de même garder en tête que ce système peut être contraignant. Certaines stations peuvent ne pas avoir de batteries chargées disponibles, ce qui contraint alors à en chercher une autre. Il faut également savoir qu’il n’est pas possible de réserver de batterie, il faut donc penser à bien vérifier le nombre restant avant de vous rendre à la borne.

De la même manière, beaucoup de bornes étant situées dans des Monoprix, il faut y aller durant les horaires d’ouverture pour pouvoir swapper ses batteries. Enfin, si vous n’êtes pas familier avec la station, il faut alors faire la chercher et parfois faire le tour armé de vos deux batteries pour la retrouver. Ceci dit, nous n’avons rencontré aucun problème technique et avons pu échanger nos batteries sans encombre.

En revanche, une fois l’échange effectué, l’écran indiquait 84 % de charge et non 100 %. Il faut donc savoir que même après un swap, vous pourriez vous retrouver avec une autonomie de 40 km seulement, à cause d’une batterie pas totalement chargée.

Si vous le souhaitez, il est également possible de recharger vous-même les batteries en souscrivant au pack Recharge à domicile, qui comprend le double dock de recharge ainsi qu’un câble de chargement.

Ce dernier peut être utilisé pour brancher le dock, mais également le scooter directement si vous préférez ne pas retirer les batteries. L’agrément est appréciable, mais il est facturé au prix fort de 8 euros par mois, simplement pour bénéficier d’un câble et d’un dock, ce qui semble contre-intuitif.

Prix et disponibilité

Le swapperTriango+ est disponible selon plusieurs formules de location :

  • 250 euros par mois sans engagement ;
  • 225 euros par mois avec engagement d’un an ;
  • 205 euros par mois avec engagement de trois ans ;

Ces tarifs comprennent la location du scooter, le kilométrage illimité, la maintenance, l’assistance et l’assurance. Si vous avez moins de 25 ans, un supplément mensuel de 42,77 euros vous sera facturé. Sachez également que si vous vous engagez, vous recevrez un scooter neuf. Autrement, vous pourriez en avoir soit un de la flotte existante, soit un neuf, selon la disponibilité.

Zeway propose également deux packs optionnels, chacun facturé 8 euros par mois :

  • Pack confort : Jupe Tucano, Top Case Shad 40L, support téléphone ;
  • Pack recharge domicile.

Les tarifs sont assez élevés, d’autant plus que le scooter est loin d’être irréprochable. Ceci dit, c’est un tarif clé en main, qui inclut tout ce qu’il vous faut pour votre scooter, hormis le casque et les gants.

Note finale du test
6 /10
Le Zeway swapperTriango+ semble intéressant sur le papier, grâce à une offre tout compris, la stabilité d’un trois-roues et la sérénité d’une recharge sans prise de tête. Dans les faits, les choses sont plus nuancées.

En effet, le principal problème vient du scooter en lui-même, qui est certes imposant et confortable, mais son manque de puissance et son autonomie limitée ne lui font pas honneur. Pire encore, sa troisième roue n’apporte pas vraiment d’avantage, puisqu’il lui manque le roll lock. Cela rend le scooter moins maniable de par sa taille.

Certes, l’abonnement est tout compris et la recharge est assez simple, mais elle n’est pas sans contrainte, et il ne faut pas oublier que la recharge à domicile n’est possible qu’à condition de souscrire à une option payante. Le prix est également assez élevé et il n’est financièrement pas très intéressant de partir sur cette formule.

Points positifs du Zeway swapperTriango+

  • Gabarit et confort

  • Suspensions

  • Abonnement tout compris

  • Échange de batterie

Points négatifs du Zeway swapperTriango+

  • Manque de puissance

  • Autonomie

  • Design des jantes

  • Pas de roll lock

  • Prix

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