Les speedbikes et leur vitesse de 45 km/h s’inviteront-ils sur nos pistes cyclables ? Le cas intéressant de l’Allemagne

 
La Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en Allemagne, a autorisé ses communes à ouvrir les pistes cyclables aux speedbikes. Ce choix peut à la fois poser question, mais aussi inspirer d’autres régions, voire d’autres pays en cas de résultats concluants. Mais faut-il encore que les infrastructures soient adaptées.

En France, le speedbike est une famille de deux-roues électriques régie par la législation des cyclomoteurs. Ce type d’engin ressemble à s’y méprendre à un vélo électrique classique, à quelques détails près : la présence d’une plaque d’immatriculation, ainsi qu’un rétroviseur – même si certains vélos en ont aussi, et une vitesse maximale de 45 km/h.

Surtout, le speedbike est soumis à une réglementation particulièrement contraignante pour rouler en toute légalité avec. Sont ainsi obligatoires : la carte grise, le certificat d’assurance, un casque homologué, des gants homologués. Surtout, il est strictement interdit de rouler sur une piste cyclable. Sa place est sur la route, aux côtés des voitures.

Des pistes spécifiques

La majorité des pays européens partage les mêmes règles à l’égard des speedbikes, à l’exception de la Belgique – Upway le ressent d’ailleurs avec ses modèles reconditionnés -, la Suisse et les Pays-Bas (expérimentation). D’autres font peu à peu évoluer les choses… à une échelle plus locale. C’est par exemple le cas du land Rhénanie-du-Nord-Westphalie, situé en Allemagne, qui a autorisé ses communes à ouvrir les pistes cyclables aux speedbikes, nous apprend le média local WDR.

Le cas est intéressant, puisque cet essai semble relativement réfléchi. Les infrastructures cyclables visées ne sont pas choisies au hasard, puisqu’elles répondent à certains critères : leur largeur doit suffisamment être grande et un balisage spécifique doit être mis en place pour prévenir l’ensemble des usagers que les speedbikes sont ici autorisés.

Yamaha Booster speedbike rétroviseurs
Source : Yamaha

La notion de largeur d’une piste est l’élément le plus important. Voué à rouler plus rapidement qu’un VAE limité à 25 km/h, le speedbike ne doit pas mettre en danger les autres cyclistes. C’est pourquoi il est essentiel de maintenir une petite distance de sécurité au moment d’un dépassement, pour ne pas créer de danger inutile.

De toute évidence, les speedbikes ne sont clairement pas adaptés à la ville et aux piétons. Ce type de véhicule peut en revanche être une alternative pertinente en zone rurale, pour parcourir de longues distances entre deux villes de campagne. Et pourquoi pas pousser certains automobilistes à délaisser de temps à autre leur voiture.

D’autres expérimentations en Allemagne

En Allemagne, ce n’est pas la première fois qu’une ville expérimente ce type de projet. La commune de Tübingen, située dans le Land de Bade-Wurtemberg, fait partie des précurseurs avec un réseau adapté aux speedbikes et des retours globalement positifs. Le projet sera bientôt évalué scientifiquement.

Aujourd’hui, le speedbike se trouve dans un entre-deux délicat qui ne favorise pas son adoption : il se conduit comme un vélo électrique – mais avec une vitesse maximale de 45 km/h – mais est soumis aux règles des cyclomoteurs (route obligatoire, plaque d’immatriculation, etc.). On peut facilement comprendre qu’il reste une niche en Europe.

En revanche, l’autoriser à rouler sur certaines voies spécifiques est un début de réflexion intéressant. Mais il convient d’un, de posséder des pistes déjà adaptées, ou de deux, d’en construire pour rendre l’environnement cyclable sécurisé et apaisant pour l’ensemble des usagers qui y circulent.


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