La chaleur est partie, finies les virées en vélo électrique Gorille sur les bords de plage landais. Retour au quotidien pour le trajet domicile-travail, avec des VAE plus classiques, mais non moins intéressants, les Larrun.
Une nouvelle marque qui veut se démarquer
Pour les rencontrer, il ne faut pas aller bien loin des Landes, car la marque est originaire d’Anglet. Larrun est en référence au nom basque La Rhune, cette montagne nichée entre la France et l’Espagne.
Une marque basque de vélos électriques, ce n’est peut-être pas si courant, mais ce n’est pas une première non plus puisque le blason haut de gamme Coleen venait lui aussi de cette région. Et si l’on regarde de plus près la gamme, les noms des nouveaux vélos sont typiquement basques : Kalea, Karrika, Asko…
Cet ancrage local est né en 2021 via un fondateur qui n’est pas du pays, similarité avec Gorille. Gilles Labrude (le nom est proche, coïncidence ?), arrive de loin, et a lancé entre-temps le concurrent de Gorille Cycle : l’entreprise Maa. Ensuite, il a eu pour vœu de vendre des vélos loin des beach bikes ou cruiser pullulant sur les côtes. Et oui, il n’y a pas que des touristes, mais aussi des habitants. Ceux-là ont besoin d’un moyen de transport couvrant des distances trop longues à pied, sans devenir dépendant de la voiture.
La première génération de vélos Larrun a donc émergé à partir de cette idée, avoir des vélos de ville électriques conventionnels. Le dirigeant l’avoue, ils n’ont rien de très original ni de français : la société débute dans le métier et doit au début s’approvisionner en Asie. Ce sont donc des assemblages de pièces génériques, sans enlever le caractère sérieux des vélos finaux, qui restent abordables. Mais très vite, Gilles et son équipe d’une dizaine de personnes ont imaginé la seconde génération avec cette fois-ci du bleu-blanc-rouge inside.
Un phase de transition et la fibre de lin pour bientôt
Comme Gorille, les nouveaux VAE puisent dans le local et le français. Larrun le montre avec son logo à oiseau argenté, un écho aux fameux vélos stéphanois Hirondelle aujourd’hui disparus.
Quatre nouvelles références arrivent ainsi dans la gamme dite « Premium », bien différente de l’ancienne offre « Essentielle ». Le Karrika est l’urbain, le Kalea est son cousin hautes performances, l’Oreka le plus sportif, et l’Asko le vélo cargo. Notez que les noms sont basques, Kalea signifiant « rue » ou Asko « nombreux ».
On avait découvert ce Larrun Asko début juillet, lors des Pro Days à Paris. Ce vélo allongé électrique nous avait interpellés, avec son dessin moderne, son aspect robuste et son moteur Valeo comme le Kalea. De plus, un exemplaire se payait même un cadre en fibre de lin.
Ce matériau d’origine végétale – donc plus vert que la fibre de carbone – est aussi très léger et résistant face au classique aluminium ou acier. L’objectif pour Gilles Labrude est de commercialiser ce type de cadre dès 2024, sur toute la gamme Premium.
Made in France, et bientôt à 100% ?
Ce cadre est aussi français, dans sa conception et sa fabrication, tout comme le lin utilisé. Les cadres actuels restent en aluminium, conçus en interne, mais importés d’Asie. Celui des Karrika, Kalea et Asko intègre également trois détails uniques à Larrun.
Le premier est le logo, une référence aux cycles stéphanois Hirondelle comme déjà dit, avec la petite barre supérieure du modèle à cadre bas. L’autre est plus subtil : des rayures blanches s’invitent sur les barres, et représentant un 6 et un 4, soit 64, comme le département des Pyrénées-Atlantiques.
La batterie est aussi assemblée en France, chez Neogy près de Bordeaux à Mérignac (ville de la marque C du Cycle). Avec cadre, moteur et batterie français, on obtient déjà plus de la moitié de la valeur du vélo, Larrun pouvant ainsi flanquer ses vélos Made in France.
Pour le reste, tout est importé, comme la potence ou les pneus. Les freins sont allemands, et deviendront français à terme (via Bontaz ?). L’objectif est d’arriver au 100 % français en 2025. C’est très ambitieux, surtout parce que la production va décoller, avec 500 unités prévues cette année, 2 500 l’an prochain et 6 000 dans deux ans. On a déjà croisé des modèles 100 % français, comme chez Cygo, mais c’était encore sous forme de prototype.
Au guidon des vélos Larrun
Bien avant leur lancement, nous avons pu rouler avec deux prototypes des futurs Larrun. La marque nous a prêté un exemplaire du vélo électrique Kalea, et un du cargo allongé Asko.
Le Larrun Kalea est le plus haut de gamme des deux vélos de ville « Premium ». La grande différence réside dans le moteur central et la transmission, car le Karrika possède un Shimano Steps E5000 de 40 Nm avec un dérailleur Acera à 8 vitesses. Ici, le Valeo Cyclee est un moteur-boîte automatique un peu particulier, car très coupleux (110 Nm ici), mais bruyant, car à engrenages.
On s’y habitue un peu après quelques jours, car on se prend à la fougue du bloc, avec néanmoins un peu de latence au premier coup de pédale. Le sol landais assez plat durant notre essai ne nous a pas permis de tester les limites du cycle, mais une montée de garage pentue ne lui pose aucun souci.
Les 7 vitesses sont automatiques, variant selon la vitesse et la cadence de pédalage, mais peuvent aussi être passées manuellement. C’est utile en cas de vitesse/cadence de croisière pour avoir une cadence parfaite. On peut en plus choisir parmi trois niveaux d’assistance, dont un automatique.
L’autre particularité du moteur est de conférer au Larrun Kalea un centre de gravité bas et au niveau du pédalier. Le vélo électrique basque est donc assez maniable malgré sa corpulence, le cadre respirant la solidité, le tout associé à de gros pneus. Ceux-ci ne sont pas de trop, des Schwalbe Moto X à bon amortissement, mais on regrette l’absence de suspension sur la fourche ou sur la selle toutefois confortable.
Autre point faible, la batterie est intégrée dans le tube, or non amovible, mais avec une généreuse capacité de 630 Wh. Un choix assumé pour Larrun, qui avance la hausse des vélos de batteries et donc la garantie de sécurité. À l’opposé, il est impossible de recharger dans un local vélo bondé, ou en appartement avec l’Asko.
Par contre, il n’y a rien à redire ni sur les freins Magura MT Sport très puissants, ni sur l’équipement. Le Kalea possède une double béquille, des garde-boue tubulaires, des porte-bagages avant et arrière, un antivol de roue et l’éclairage lié à la batterie. Cet attirail a cependant un prix : 4 850 euros ! Oui, mais c’est le tarif du Made in France, de composants haut de gamme, et surtout du bloc Valeo qui ne doit pas être donné.
Un vélo cargo prêt à passer les cols basques
Cousin proche mais avec une structure arrière allongée, le Larrun Asko dispose de caractéristiques similaires. Version longue du Kalea, il fait monter la charge totale à 205 kg contre 160 kg, et est bien entendu plus pratique en termes de transports de charges et de personnes. Le grand porte-bagages arrière compatible MIK et QL3 autorise deux enfants et jusqu’à 70 kg à lui seul.
Comme la plupart des autres vélos allongés électriques, les barres de maintien, les coussins et les repose-pieds sont en option. Toutefois, la marque ajoute une selle télescopique en série, indispensable sur un cargo, tout comme la béquille double.
A l’utilisation, le choix d’une roue avant de 24 pouces est meilleur pour la maniabilité (que les 27,5 pouces du Kalea), quand l’arrière tombe à 20 pouces pour amortir le poids. Cela reste tout de même assez lourd à manier en raison du poids important (autour de 40 kg) et des dimensions.
Le même moteur équipe le Larrun Asko, mais avec le plein potentiel de 130 Nm, gommant toute sensation de lourdeur. La courbe de couple démarre très tôt afin de lancer le vélo sans forcer, même en montée, mais au détriment des tympans, faisant encore plus de bruit que sur le Kalea. Le confort est un peu moyen, en deçà du Kalea, et aurait mérité une selle à ressort a minima pour amortir certains gros chocs.
Il n’y a rien à redire non plus sur la dotation du vélo, avec les mêmes freins qui suffisent largement pour s’arrêter. Le Larrun Asko est, comme l’autre VAE, assez cher car débutant à 5 900 euros, sans compter les accessoires (300 euros minimum estimés).
Une gamme de vélos électriques bien fournie
Lancé courant octobre 2023, les nouveaux Larrun Kalea et Asko rejoindront donc le Karrika, proposé lui à partir de 3 440 euros. L’Oreka n’arrivera qu’en 2024, à un prix encore inconnu, avec un moteur Shimano, en deux cadres semi-ouvert et fermé.
La gamme « Essentielle » débute à 1 340 euros avec le pliant Verdier, contre 1 890 euros pour le modèle ouvert Préville. Avec une plus grande batterie mais un moteur à l’avant, le Beaumont se négocie 2 090 euros, et le VTC Bastide suspendu à moteur central demande 2 250 euros.
Les Larrun sont disponibles seulement chez les quelque 45 revendeurs de la marque, dont une majorité dans le sud-Ouest, en façade atlantique, ainsi qu’une poignée à Paris.
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