Augmenter la puissance et ajouter un accélérateur aux vélos électriques : pourquoi cette fausse bonne idée britannique a été rejetée

 
Le gouvernement britannique a répondu défavorablement à une consultation ouverte par le parti conservateur il y a un an, concernant la possibilité d’augmenter la puissance nominale des vélos électriques de 250 W à 500 W, et d’ajouter une gâchette d’accélération capable de propulser un VAE jusqu’à 25 km/h, sans aucune action de pédalage.
L20 // Source : ENGWE

47,62 % pour, 51,34 % contre : voici les récents résultats d’une consultation du gouvernement britannique au sujet d’un nouveau cadre légal qui aurait pu régir les vélos électriques. L’idée initiale, lancée par le parti conservateur, était de rehausser la puissance nominale des VAE de 250 W à 500 W, et d’ajouter une gâchette d’accélération pour filer jusqu’à 25 km/h.

Le gouvernement est cependant défavorable, nous apprend eBike Tips. Aucune suite ne sera donnée aux propositions. Il faut dire que la filière – industrie, organisation et organismes publics – du cycle britannique a relativement mal réagi face à cette consultation.

Des voix s’élèvent

Un « risque énorme pour la sécurité » des piétons et des autres cyclistes, a réagi Cycling UK ; « la priorité devrait être de garantir que les batteries et les accessoires actuels de ces appareils sont sûrs », estime de son côté Electrical Safety First. Rappelons qu’au Royaume-Uni, les incendies de batteries de VAE font régulièrement la Une des journaux.

La Government Property Agency (GPA) britannique a d’ailleurs interdit les propriétaires de vélo électrique de stocker leur véhicule et de charger leur batterie au sein des bâtiments gouvernementaux. Et ce en raison des risques d’incendie inhérents à l’accumulateur. Une règle inepte, qui ne faisait pas la distinction entre les batteries certifiées et les autres.

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En décembre, le sous-commissaire des pompiers de Londres, Richard Field, faisait tout de même état de 160 incendies de vélos et trottinettes électriques en 2024. Notre conseil ? Se fournir chez des marques sûres qui respectent les normes de sécurité du secteur. Cela vaut autant en France qu’au Royaume-Uni.

Pourquoi le parti républicain a-t-il mis ces propositions sur la table ? Pour eux, cela permettrait de mieux démocratiser le vélo électrique. Les 500 W de puissance nominale seraient par ailleurs une aubaine pour encourager l’usage des vélos cargo électriques, quand la gâchette d’accélération aurait été un accessoire utile pour les personnes en situation de handicap ou pour les utilisateurs qui rencontrent des difficultés physiques à pédaler.

Des problèmes de réglementation à terme

Pour la Cycling UK et l’Electrical Safety First, ces arguments ne sont pas valables et ne constituent en aucun cas une preuve selon laquelle la demande augmenterait. Cela entraînerait aussi la création de nouveaux protocoles de vérification et de certification.

« À plus long terme, cela risque d’entraîner une réglementation similaire à celle des cyclomoteurs pour toute la catégorie des vélos électriques, car sans pédalage obligatoire, les vélos électriques seraient considérés comme des cyclomoteurs légers et non comme des cycles. Il existe également des risques non quantifiés liés au partage des pistes cyclables par des vélos électriques plus puissants et plus lourds », peut-on enfin lire.