Voiture électrique : les constructeurs chinois pourraient dépasser Tesla avec l’aide d’Intel

 
Jusqu’à présent, Tesla a gardé une bonne longueur d’avance sur ses concurrents avec son Autopilot et le FSD (Full Self-Driving) qui permettent aux voitures électriques de la marque de proposer une conduite autonome de qualité. Mais l’offensive asiatique ne fait que commencer, et elle démarre en Europe, grâce à un partenariat noué entre le géant américain Intel, via sa branche Mobileye, et deux constructeurs chinois de renom.

En Europe, les voitures électriques de Tesla peuvent profiter de l’Autopilot, une suite logicielle permettant à la voiture de gérer la conduite de manière autonome dans certaines situations, et notamment sur autoroute. Aux États-Unis, la marque américaine va encore plus loin, avec son FSD (Full Self-Driving) qui délègue totalement la conduite à la voiture, même en plein centre-ville. La technologie est encore en phase de bêta, mais les vidéos réalisées outre-Atlantique sont vraiment impressionnantes.

Elon Musk l’a promis, le FSD doit arriver en Europe. Mais Tesla et les promesses, c’est une longue histoire d’amour. La plupart du temps, il faut se révéler patient, voire très très patient. Ce qui permet alors aux concurrents de tenter de venir faire le premier pas de la voiture autonome en Europe, sans Tesla. C’est déjà le cas de l’Allemand Mercedes avec la conduite autonome de niveau 3 de ses EQS et Classe S. Avec toutefois beaucoup de contraintes et de limitations comparé au FSD de Tesla.

Une alliance sino-américaine

Mais, la menace pourrait venir de plus loin : de Chine. En effet, la voiture aux 1 000 km d’autonomie, la Zeekr 001 du géant chinois Geely démarre ce mois-ci, en Chine, un programme de bêta de conduite autonome, similaire au FSD de Tesla, qui concerne 70 000 conducteurs. Dénommé NZP, le système permet à la voiture de conduire sur des voies rapides en toute autonomie comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous, ou celle-ci, plus longue, publiée sur le compte Weibo du constructeur chinois.

La Zeekr 001 choisit alors d’elle-même de doubler, de prendre une bretelle ou encore de changer de voie pour suivre son itinéraire, grâce au système Mobileye SuperVision. Ce système sera également disponible sur le futur Zeekr 009, un van électrique familial luxueux.

Pour y parvenir, les voitures sont équipées de deux puces Mobileye EyeQ5H, sept caméras de 8 megapixels, 12 capteurs ultrasons (que Tesla a décidé de récemment retirer de ses voitures), et un radar. Le système fonctionne jusqu’à 130 km/h.

Un réel concurrent au FSD de Tesla ?

Nous sommes toutefois encore loin du FSD de Tesla qui gère des situations beaucoup plus compliquées dans des rues de villes plus encombrées et moins faciles à appréhender par un ordinateur. Mais la société chinoise Zeekr ne compte pas s’arrêter ici. En effet, le système repose sur la technologie Mobileye, une filiale du géant américain Intel.

Comme chez Tesla, la conduite autonome se fait grâce à une série de radars et caméras (mais pas de LiDAR). Il est donc possible de faire évoluer l’ensemble grâce à des mises à jour logicielles à distance (OTA), comme a pu le faire Tesla en passant de l’Autopilot au FSD.

Et justement, Mobileye a profité du CES dans son édition 2023 pour annoncer un test en conditions réelles en Allemagne d’une conduite totalement autonome. L’objectif est de proposer un service de robotaxi (ça nous rappelle le robotaxi de Tesla) pour remplacer ou améliorer l’offre de transport en commun. Et pour ce faire, Mobileye utilise la première voiture du constructeur chinois Nio a avoir posé ses roues en Europe : la Nio ES8. Pas la nouvelle version, non, mais l’ancienne.

Nio ES8 modifiée par Mobileye

Attention toutefois, Mobileye n’utilise pas uniquement des caméras pour ce projet pilote. La Nio ES8 est lourdement modifiée, puisque Mobileye a intégré sur le toit des capteurs supplémentaires, et notamment les fameux LiDAR. L’entreprise américaine précise dans son communiqué de presse que c’est nécessaire pour la redondance du système, afin de s’assurer que la conduite autonome se fasse en toute sécurité. En ajoutant qu’un employé sera toujours derrière le volant, prêt à reprendre la conduite si nécessaire.

À quand la même chose chez les Européens ?

Les constructeurs automobiles européens sont également intéressés par la technologie de conduite autonome de Mobileye, puisque l’entreprise américaine précise qu’une voiture en sera équipée d’ici 2025. Mais sans citer de nom. Précisons également que le CES 2023 a été l’occasion pour Mobileye d’annoncer un radar 4D permettant de remplacer les coûteux et disgracieux LiDAR.

Au final, il reste encore du chemin à parcourir pour que la solution de Mobileye arrive au niveau du FSD de Tesla. Mais la menace est réelle, puisque les constructeurs chinois arrivent en force sur le marché de la voiture électrique (et pourraient le dominer outrageusement à terme). Rappelons aussi que Mobileye est une filiale d’Intel, ce qui signifie une capacité de financement très élevée.

Et c’est sans compter sur Xpeng, l’étoile montante chinoise qui travaille activement sur la conduite autonome avec une démonstration impressionnante l’été dernier. Ses voitures électriques, les P5 et P7, sont déjà disponibles en Europe, en Norvège. N’oublions pas aussi que Zeekr a noué un partenariat avec Waymo (Google) pour un robotaxi, le Zeekr M.

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