À l’heure actuelle, le bonus écologique de 5 000 euros est accessible à toutes les voitures électriques, à condition qu’elles affichent un prix situé sous les 47 000 euros et un poids maximal de 2,4 tonnes. Mais le gouvernement veut changer cela le plus rapidement possible, dès l’année prochaine.
Plus de passe-droits
Ce dernier envisage depuis longtemps de réserver l’octroi de cette aide financière aux voitures produites en Europe. Ce qui exclurait plusieurs modèles, comme la Dacia Spring, la MG4 ou encore la Tesla Model 3. Mais au fil des mois, l’État a quelque peu affiné cette mesure, et a décidé de prendre en compte plusieurs critères pour rendre éligible ou non les voitures électriques, en plus du prix et du poids.
Il s’agit de la quantité de CO2 émis lors de la fabrication de la batterie et des émissions du mix énergétique du pays en question, ainsi que de la recyclabilité des composants de la voiture. Un score environnemental sur 100 points sera attribué à chaque voiture, tandis qu’un minimum de 60 points sera exigé pour bénéficier du bonus écologique. Une belle usine à gaz, sans mauvais jeu de mot !
Oui, mais il y avait un autre petit détail à prendre en compte. En effet, au départ, les différentes technologies de batteries (leur chimie) avaient des valeurs différentes, qui variaient aussi selon le pays producteur des cellules, comme le rapportent les journaliste de Numerama. Vous suivez toujours ? Cela permettait à certaines voitures produites en Chine de pouvoir augmenter leur score au niveau de la batterie.
Et ce même si les cellules de batteries étaient aussi fabriquées là-bas, quand on sait que les usines sont plus polluantes que chez nous. Et pour cause, le score alloué aux batteries utilisant la technologie LFP (lithium – fer – phosphate) était plus avantageux que pour les packs NMC (nickel – manganèse – cobalt), majoritairement adoptés par les marques européennes. Ce qui permettait donc à la Chine de pouvoir potentiellement passer entre les mailles du filet. Ce qui est contraire à l’objectif à moitié caché du gouvernement.
Un petit changement
Dans le nouveau texte récemment publié au Journal Officiel, le détail des différentes technologies n’existe plus, dans un but de simplification. Désormais, c’est la technologie NMC811 qui sert de référence pour la notation de toutes les batteries produites. Si cela ne semble pas changer grand-chose sur le papier, dans les faits, c’est loin d’être le cas.
Car le découpage des pays reste inchangé, avec d’un côté l’Europe (sans distinction de pays), les États-Unis, la Chine, la Corée du Sud, le Japon et les autres. L’Empire du Milieu friand de batteries LFP est alors indirectement exclu par décret du dispositif. Et ce même si cette technologie a en réalité un impact CO2 plus favorable que les autres technologies. Il s’agit alors surtout d’un choix politique, tandis que Bruxelles veut barrer la route aux marques chinoises.
Attention toutefois, les voitures électriques produites en Chine ont encore une chance de pouvoir profiter du bonus écologique. Si jamais elles ne parviennent pas au score minimal, elles peuvent toujours faire appel de la décision auprès de l’ADEME, en prouvant que leur usine est alimentée par de l’énergie bas-carbone. Une requête qui permet un calcul plus précis, puisque ce n’est plus le mix énergétique de la Chine (avec beaucoup de charbon) qui sera pris en compte, mais l’énergie renouvelable qui alimente l’usine de production. C’est notamment le cas de la MG4, qui est produite dans une usine flambant neuve, tout comme la Tesla Model 3.
Est-ce que cela sera suffisant pour pouvoir bénéficier du bonus ? Tout dépendra du score attribué par les autres sous-notes (transport, batterie, métaux, etc.)… Dans tous les cas, la note sera connue le 15 décembre prochain, et les constructeurs pourront faire appel de celle-ci. Procédure qui pourra prendre plusieurs semaines (jusqu’à sept mois !). Si vous lorgnez vers une voiture électrique produite en Chine, un conseil : n’attendez pas pour l’acheter.
Les constructeurs chinois vont-ils opter pour la technologie NMC ? Cela est possible, mais assez improbable, car cela se ferait au détriment du prix, car cette technologie coûte plus cher. D’autant plus que BYD ne produit que des batteries LFP.
BYD, comme MG, envisagent eux de produire leurs voitures en Europe, afin de pouvoir conserver leur bonus écologique. Là encore, cela se répercutera sur le tarif final payé par le client, alors que les autos chinoises coûtent déjà plus cher en Europe que dans leur pays natal.
Dans le même temps, l’Union européenne a publié une série de mesures visant à favoriser son industrie, à la manière de l’IRA (Inflation Reduction Act) aux États-Unis. De plus, elle vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête au sujet des subventions versées par le gouvernement chinois aux constructeurs afin de leur permettre d’afficher des prix très bas.
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