Ne nous voilons pas la face : oui, une voiture électrique pollue. La fabrication de la voiture et de sa batterie pollue, la production de l’électricité nécessaire à son alimentation pollue. Il est cependant nécessaire de relativiser : ce bilan est sans commune mesure avec ce que rejettera une voiture essence ou diesel sur son cycle de vie, et on ne parle même pas des gains en termes de santé publique.
C’est un fait non négociable, qu’on a déjà beaucoup traité sur Frandroid, mais une nouvelle étude allemande en remet une couche. L’association VDI, un groupement d’ingénieurs allemands, a calculé les émissions polluantes de quatre voitures compactes (une électrique, une hybride rechargeable, une essence et une diesel) sur 200 000 km, fabrication comprise.
Jusqu’à 35 % de différence
Les chiffres sont nets : après 200 000 km, une voiture électrique compacte type Volkswagen ID.3 aura émis 24,2 tonnes de CO2 depuis sa fabrication. Chose étonnante, une concurrente hybride rechargeable (PHEV) n’émettra pas beaucoup plus, à 24,8 tonnes de CO2 — un résultat qui nous étonne, vu les nombreuses études prouvant le non-sens de cette motorisation. Mais il est vrai que tout dépend de l’utilisation qui en est fait, et de la régularité de la recharge.
Les choses se corsent nettement avec les versions 100 % thermiques, puisqu’une compacte diesel rejettera 33 tonnes de CO2 sur cette période et une essence carrément 37 tonnes. C’est une différence de respectivement 26 % et 35 % par rapport à la version électrique !
La voiture électrique gagne à la fin, quelle que soit sa source d’énergie
L’association allemande va plus loin et communique sur le « point de bascule » à partir duquel une voiture électrique deviendra plus propre qu’une homologue thermique. L’étude l’estime à 90 000 km avec le mix énergétique actuel de l’Allemagne, dont la production d’électricité dépend encore énormément des énergies fossiles (entre 300 et 400 g de CO2 dégagé pour produire un kWh d’électricité).
Avec une production à base d’énergies renouvelables uniquement, ce kilométrage passerait à seulement 65 000 km. À l’inverse, même dans un pays où l’électricité serait produite exclusivement à base d’énergies fossiles (ce dont la Pologne ou la Chine sont proches, avec environ 700 g de CO2 par kWh pour le premier), avec du gaz, du charbon ou même de l’essence, ce cap passerait à 160 000 km. C’est certes beaucoup plus, mais voyons le bon côté des choses : même dans le pire des scénarios, une voiture électrique polluera moins qu’un équivalent thermique sur son cycle de vie. Un constat déjà partagé par d’autres études.
Pourquoi une voiture électrique rechargée avec du charbon pollue moins qu’une voiture thermique ? Tout simplement grâce au rendement des moteurs électriques, environ trois fois plus efficaces que les moteurs à combustion interne. Dit autrement, une voiture électrique consomme environ 3 fois moins d’énergie qu’une voiture thermique pour parcourir le même nombre de kilomètres.
Et ça ne va qu’aller mieux
Comment envisager l’avenir ? Le Dr. Joachim Damasky, président de VDI, a sa petite idée : « Seules les batteries produites de manière verte et leurs matières premières rendent la mobilité électrique respectueuse du climat. »
Avant d’ajouter : « À l’avenir, l’industrie disposera d’un grand levier pour une mobilité plus respectueuse du climat, ce qui n’est malheureusement pas encore utilisé aujourd’hui. Nous avons donc besoin de davantage de production de batteries Made in Germany, d’un meilleur recyclage des batteries et d’un développement rapide des énergies renouvelables. »
Joachim a bien raison, et nous avons une bonne nouvelle pour lui : ses souhaits devraient devenir réalité. Les projets d’usines de batteries fleurissent en Europe, avec des acteurs locaux et même chinois. Quant à l’amélioration du mix énergétique, l’Allemagne vise un 100% renouvelable en 2035.
Nous aurons simplement une petite remarque à faire sur ses volontés de recyclage : certes, c’est un procédé déjà à l’œuvre (et très efficace), mais le WWF a récemment indiqué que ce procédé n’aurait pas de poids déterminant sur le respect environnemental des batteries avant de nombreuses années, faute de matières premières nécessaires.
Allons plus loin : pour réduire de manière forte les émissions de production des voitures électriques, il est également nécessaire de réduire la taille de leurs batteries. On l’a vu, un énorme pick-up américain électrique peut être plus polluant sur son cycle de vie qu’une voiture hybride. Un changement de paradigme qui sera facilité par un réseau de charge toujours plus dense et toujours plus rapide.
Pour résumer le tout : les voitures électriques pollueront de moins en moins, au fur et à mesure que les pays délaisseront les énergies fossiles pour les énergies renouvelables. Que ce soit pour la recharge de ces voitures, mais aussi pour leur production (et notamment celle de leurs batteries).
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