Pourquoi les voitures électriques chinoises poseraient un « risque important pour la sécurité nationale »

 
Les États-Unis s’en sont une nouvelle fois pris à la Chine, mais cette fois-ci à leurs voitures électriques, en affirmant que les constructeurs seraient en mesure de collecter une « énorme quantité de données sur les conducteurs ».
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Une nouvelle guerre commerciale en vue entre la Chine et les États-Unis ? Après l’embargo américain contre le géant du smartphone chinois Huawei, que nous vous avons d’ailleurs résumé récemment dans un dossier complet, l’oncle Sam va-t-il aussi mettre son grain de sel dans la voiture électrique chinoise ?

C’est en tout cas le chemin que cela semble prendre, et cela commence par la voix de la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo qui pense que les constructeurs chinois seraient en mesure de collecter une « énorme quantité de données sur les conducteurs » afin de les transmettre ensuite à Pékin. Pire encore, selon elle, il y a même un « risque important pour la sécurité nationale ».

Le début d’une nouvelle guerre commerciale ?

Dans les faits, même si les États-Unis n’apportent pas vraiment la preuve des dires de la secrétaire américaine au Commerce, on imagine bien que cette déclaration est volontaire et émane même du gouvernement d’une manière plus générale afin de préserver son marché intérieur.

Cette déclaration, très protectionniste, vise à orienter les consommateurs vers des produits « locaux », ou bien provenants de pays « alliés », du moins commercialement parlant, comme l’Union européenne notamment, même si le récent Plan Biden concernant la voiture électrique a mis de l’eau dans le gaz entre les USA et l’UE.

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Rappelons que les États-Unis ne lésinent pas sur les moyens pour inciter ses compatriotes à acheter américain, au mieux, ou coréens, japonais ou européen, au pire. En effet, pour entrer sur le territoire américain, les voitures électriques en provenance de Chine sont déjà redevables d’une taxe de 25 %. Et le gouvernement envisage même d’augmenter les droits de douane sur certains produits en provenance de Chine en 2024, dont les voitures électriques.

Quand Tesla apporte aussi sa pierre à l’édifice

Sur ce point, le gouvernement américain semble avoir pris quelques notes des récentes déclarations du patron de Tesla, Elon Musk, qui avait déclaré que « si les gouvernements ne faisaient rien pour empêcher l’arrivée massive des constructeurs chinois, les occidentaux auraient de sérieuses difficultés pour continuer d’exister ». Pire encore, selon lui, « les constructeurs chinois peuvent démolir les marques historiques si des barrières commerciales ne sont pas établies. »

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Sauf qu’à moyen terme, cela risque de poser quelques problèmes, parce que la Chine est le berceau du monde de la voiture électrique. Rares sont les voitures électriques, même produites en Europe, qui n’ont pas ne serait-ce qu’un élément produit en Chine, à commencer par les batteries.

Là encore, les États-Unis se voudront intraitables, puisqu’à partir de 2025, les voitures dont les batteries contiennent certains matériaux critiques extraits ou traités en Chine seront inéligibles aux aides à l’achat américaines. Un comble quand on sait que Ford, constructeur américain, qui rencontre de sérieux problèmes pour écouler ses électriques actuellement, se fournit chez CATL, fabricant de batterie chinois, pour ses modèles à batterie.


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