Les voitures électriques polluent largement moins que les thermiques : voici une nouvelle preuve

 
Si l’on sait que les voitures électriques sont plus propres (ou moins polluantes) à l’usage que les autos thermiques, elles le sont aussi tout au long de leur vie. Et ce même en incluant leur fabrication, moins polluante que ce que l’on pourrait penser. Voici les résultats d’une nouvelle étude qui va encore plus loin que les précédentes.

Les voitures électriques ont le vent en poupe, c’est indéniable. Et cela se voit dans les chiffres de vente, en hausse de 37 % en un an en France, portés par la Peugeot e-208 entre autres. À l’échelle européenne, cette motorisation a même dépassé les diesel il y a quelques mois.

Une fabrication plus « propre »

Il faut dire que les pouvoirs publics font tout pour inciter les automobilistes à passer à l’électrique, à grands renforts d’aides financières et autres mesures. Sans parler du fait que l’offre est de plus en plus vaste et que les prix sont en baisse. Cependant, ce type de voitures a encore de nombreux détracteurs, qui affirment qu’elles ne sont pas vraiment propres. Et il est vrai qu’elles ne sont pas dénuées de défauts non plus, bien évidemment.

Néanmoins, on sait qu’elles sont tout de même un peu plus respectueuses de l’environnement que les modèles thermiques. D’abord, parce qu’elles ne rejettent pas de gaz nocifs lors de la conduite. Mais qu’en est-il de la fabrication ? Car on sait que les batteries ne sont pas parfaites, et notamment à cause du lithium dont l’extraction est énergivore. Sans parler des conditions éthiques parfois désastreuses, dans des pays en voie de développement.

Émissions de CO2 des voitures électriques (BEV) et thermiques (ICE) produites en 2023 et utilisées pendant 250 000 kms

Mais selon les dernières données issues du rapport publié par Bloomberg, les voitures électriques restent tout de même bien plus propres que les autres. Et ce même avant qu’elles n’arrivent sur la route. C’est ce que prouve notamment un graphique en particulier, qui évalue les émissions de CO2 de modèles de taille moyenne tout au long de leur vie. Ce dernier compare les motorisations, mais également les différents pays de fabrication.

On remarque qu’en ce qui concerne la production pure et dure, les autos thermiques et électriques rejettent quasiment autant de CO2. Et ce quel que soit le pays où elles sont construites. On note toutefois que les niveaux d’émissions sont plus élevés en Chine et au Japon, qu’aux États-Unis ou au Royaume-Uni, par exemple. En cause : le réseau électrique, qui utilise beaucoup de charbon dans certains paysCependant, pour les trois premiers pays cités, l’écart reste minime.

Des voitures thermiques plus nocives

Certes, il faut également prendre en compte la fabrication de la batterie, dont la part varie fortement entre les pays. Chez nos voisins britanniques par exemple, cette dernière pollue plus que la fabrication de la voiture en elle-même, alors que c’est tout le contraire au Japon ainsi qu’en Chine. En Allemagne, c’est aussi le cas même si la différence est un peu moins marquée. On pourrait donc croire que les voitures électriques sont plus nocives pour l’environnement en regardant simplement ce point.

Or, il ne faut pas oublier l’usage au quotidien. Pour établir ce graphique, Bloomberg s’est basé sur un kilométrage de 250 000 kilomètres. Et il ressort sans surprise que les voitures thermiques rejettent nettement plus de CO2. La différence est plus nettement marquée aux États-Unis et au Royaume-Uni, tandis qu’elle est plus faible en Chine et au Japon. Au total, les voitures BEV (battery electric vehicules) affichent 70 % d’émissions en moins que les autos essence et diesel.

Moment à partir duquel la voiture électrique (BEV) est moins polluante qu’une thermique (ICE). En 2023 et en 2030.

Le graphique le plus intéressant est celui qui indique à partir de quelle distance parcourue une voiture électrique pollue moins, sur l’ensemble de son cycle de vie, qu’une voiture thermique. En effet, si la production des voitures électriques est plus polluante que pour un véhicule à combustion interne, l’écart se réduit assez rapidement à l’usage.

Entre 41 000 km aux USA contre 118 000 km parcourus en Chine. Encore une fois, à cause du réseau électrique. Le plus intéressant, c’est qu’au fur et à mesure que le réseau électrique sera de moins en moins polluant (grâce aux énergies renouvelables et au nucléaire), les voitures électriques seront ainsi de plus en plus « propres ». Que ce soit à la production, mais aussi à l’usage.

En France, on estime qu’une voiture électrique devient plus propre que la thermique sous les 20 000 kms parcourus, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, qui permettent au réseau électrique de polluer largement moins que les autres pays cités.

Émission de CO2 par kWh produit

Le plus intéressant, c’est qu’au fur et à mesure que le réseau électrique sera de moins en moins polluant (grâce aux énergies renouvelables et au nucléaire), les voitures électriques seront ainsi de plus en plus « propres ». Que ce soit à la production, mais aussi à l’usage.