C’est officiel : le bonus écologique des voitures électriques sera encore en vigueur jusqu’en 2027

 
L’État français signe aujourd’hui, lundi 6 mai 2024, un nouveau contrat avec la filière automobile pour définir la stratégie du secteur de 2024 à 2027. Sans surprise, l’accent est mis sur la voiture électrique, avec des objectifs ambitieux dans l’espoir de contrer la Chine. Le bonus écologique, notamment, est pérennisé jusqu’en 2027.
Renault 5 E-Tech // Source : Renault

La France est un pays historiquement associé à l’automobile, et doit à tout prix réussir le virage de l’électrification. Pour soutenir la filière auto française et tenter de contenir l’assaut des constructeurs chinois, le gouvernement français vient de signer un nouveau contrat avec la filière pour dessiner les grandes lignes de la stratégie du secteur jusqu’en 2027.

Au programme : des objectifs ambitieux de vente de voitures électriques et hybrides, de même qu’un maintien des aides gouvernementales, tout en développant le made in France et la densification du réseau de bornes de recharges. Une dépêche Reuters nous donne plus de détails.

900 000 ventes de véhicules électriques en 2027

Niveau ventes, l’objectif est clair : d’ici 2027, il faut multiplier par quatre les ventes de voitures électriques particulières et carrément par six celles de véhicules utilitaires 100 % électriques. Cela donne respectivement 800 000 et 100 000 ventes par an, soit 900 000 véhicules électriques mis en circulation rien qu’en 2027 (contre environ 300 000 en 2023).

Peugeot E-3008 // Source : Peugeot

Pour cela, l’État s’engage à maintenir le bonus écologique jusqu’en 2027 (en conservant probablement le principe du score environnemental (qui exclut, de facto, les voitures électriques produites en Chine), mais avec un montant qui devrait baisser au fil du temps), tout en annonçant officiellement un retour du leasing social – au moins en 2025.

Pour y parvenir, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, annonce reconduire et pérenniser le budget de 1,5 milliard d’euros consacré en 2024 aux aides à l’achat.

Faire progresser le made in France et le réseau de bornes

Deux autres grands chantiers : faire progresser la part de voitures électriques produites en France dans le mix global et densifier encore plus le réseau de recharge.

Pour l’industrie, l’objectif est clair : une production de 2 millions de voitures électriques et hybrides par an sur le sol français à l’horizon 2030. L’année 2024 va dans le bon sens, avec l’arrivée sur le marché des Peugeot E-3008 & E-5008, Renault Scenic E-Tech et la R5 électrique produits en France, rejoignant donc les Renault Mégane E-Tech, Kangoo E-Tech, DS 3 E-Tense et autres Opel Mokka-e.

Renault Scenic E-Tech // Source : Renault

Plus de voitures électriques sur les routes, c’est très bien, mais le réseau de bornes doit logiquement suivre. Pour cela, et après avoir dépassé (avec beaucoup de retard) le cap des 100 000 bornes en mai 2023, un objectif de 400 000 points de charge est fixé pour 2030.

La charge rapide n’est pas en reste, avec un cap à 25 000 bornes rapides en 2027, le long des principaux axes routiers et dans les grands hubs urbains. Un cap étonnant, puisque le baromètre de l’Avère de mars 2024 indique déjà près de 23 000 bornes rapides installées !

Une station Belib à Paris // Source : Frandroid

Enfin, Bruno Le Maire a demandé aux constructeurs de la jouer collectif, notamment sur les relations avec les sous-traitants, souvent tendues dans un contexte d’une impitoyable guerre des prix menés par les constructeurs chinois et Tesla. « La transition du thermique vers l’électrique est une transition qui est difficile, exigeante, avec une compétition forte avec d’autres pays étrangers, je pense en particulier à la Chine, il faut qu’il y ait une solidarité de filière », a-t-il ainsi déclaré.


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