Avec sa petite taille, ses dimensions inédites et son unique porte avant, rappelant la BMW Isetta des années 60, la Microlino a frappé fort lors de sa présentation en 2021. Cette minuscule voiture électrique se voit rejointe en 2024 par une version sans permis : la Microlino Lite, accessible dès 14 ans en France.
Dans le marché des voitures électriques sans permis, archi-dominé par le duo Citroën Ami/Fiat Topolino, comment cette Microlino Lite se débrouille-t-elle ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ? Pour le savoir, nous avons passé trois jours à son volant dans la circulation parisienne. Voici notre essai.
Fiche technique
Modèle | Microlino Lite |
---|---|
Dimensions | 2,52 m x 1,47 m x 1,50 m |
Puissance (chevaux) | 11 chevaux |
Niveau d'autonomie | Conduite manuelle (niveau 0) |
Vitesse max | 45 km/h |
Prise côté voiture | Type 2 |
Prix entrée de gamme | 17990 euros |
Prix | |
Fiche produit |
Cet essai a été réalisé dans le cadre d’un prêt organisé par Microlino France.
Extérieur : un style unique
Une chose est sûre : cette version « dégonflée » de la Microlino ne change (presque) rien à la carrosserie de cette petite voiture. On retrouve cette forme ovoïde, unique sur le marché, tandis que les dimensions restent identiques, avec 2,52 m de long pour 1,47 m de large (à l’avant).
La partie arrière, beaucoup plus étroite, apporte des proportions inédites, qui étonnent dans la circulation. Ajoutez à cela des phares déportés sur les extrémités des rétroviseurs et vous obtenez un cocktail unique, dont les passants raffolent. La Microlino fait de vous une star : préparez vos lunettes de soleil et rangez vos espoirs de discrétion.
Une absence totale de discrétion peu aidée par ce pimpant « Bleu Venice », associé à des détails et des autocollants orange – spécificités de cette version sans permis. Autres particularités : des enjoliveurs noirs, ainsi que la disparition des bandeaux lumineux à l’avant et à l’arrière des versions « avec permis », remplacés par des barrettes LED à leurs extrémités.
Habitacle : de la place !
Point d’orgue de cette Microlino Lite, en toute logique partagée avec sa grande sœur : l’accès à l’habitacle se fait… par l’avant, avec une large porte qui s’ouvre comme un frigo. Pour la fermer, un système « soft close » est présent, comme une voiture de luxe : il suffit de la « poser » contre la serrure pour qu’elle se ferme automatiquement grâce à un moteur.
L’accès est étonnant au premier abord, puisqu’on y rentre debout avant de pivoter pour s’installer sur son siège, mais on s’y fait très vite. Le volant et sa colonne de direction restent fixes, mais l’installation sur le siège conducteur se fait en toute facilité.
Une fois installé, on se retrouve sur une banquette qui peut, au choix, se vêtir de tissu ou d’un mélange d’Alcantara et de cuir synthétique. L’espace à bord est bluffant, et deux adultes peuvent y prendre place sans aucun problème. Seul défaut : sa conception monobloc pourra être embêtante si le conducteur et le passager ont une grande différence de taille.
Une belle sensation d’espace prolongée à l’arrière : malgré sa taille réduite, la Microlino Lite dispose d’un véritable coffre de 230 litres, une capacité étonnante pour une si petite voiture. Dommage simplement que ni le coffre ni aucun autre rangement à bord ne soit ni fermé ni couvert visuellement. Attention à ne rien laisser à bord !
En termes de qualité et de présentation, on est à mille lieues du dénuement d’une Citroën Ami. Il ne faut certes pas trop s’attarder sur les détails, notamment les ébavurages ou les assemblages des panneaux, mais on se sent presque à bord d’une « vraie » voiture. Un bon point.
Infodivertissement : le strict minimum
Bien entendu, avec une planche de bord incrustée dans la porte, on s’attend à des fonctionnalités sommaires. C’est effectivement le cas, mais un petit écran tactile, permettant d’accéder aux fonctions de base (ventilation, chauffage, désembuage, ouverture du coffre, réglages), reste présent.
Un écran secondé par un combiné d’instrumentation sur la colonne de direction, de quoi nous renseigner sur les informations de conduite classique : vitesse, puissance utilisée, pourcentage restant de la batterie, kilométrage. Et c’est tout.
Notons tout de même la générosité de la Microlino Lite sur le nombre de prises USB, avec deux USB-A et deux USB-C, tandis qu’une pince est là pour accueillir votre téléphone sur la planche de bord et qu’une enceinte portable Bluetooth est disponible en option.
Conduite : du punch et un semblant de confort
Partons à bord de cette Microlino Lite. La première impression peut déstabiliser : le volant est totalement fixe, et la position de conduite n’est pas optimale, avec des bras très tendus.
Bref, mettons le contact (au moyen très traditionnel d’une clef dans un Neiman), desserrons le frein à main, situé à gauche du siège, puis passons la marche avant via le sélecteur rotatif, lui aussi à gauche du volant.
Si ce dernier, très inspiré de ce qu’on peut trouver sur un kart, est un régal à prendre en main, les manœuvres ne m’ont pas paru aussi aisées qu’avec une Citroën Ami ou une Fiat Topolino, avec une direction assez lourde. Reste que le diamètre de braquage de 7,4 m permet de se faufiler facilement.
Bonne surprise en revanche sur le punch de cette voiture sans permis : le moteur de 6 kW en nominal / 8 kW en crête (respectivement 8 et 11 ch) est largement suffisant pour les 600 kg de la Microlino Lite, avec des accélérations et des reprises étonnantes – du moins jusqu’à la bride à 45 km/h. Un mode « Sport » est également présent pour dynamiser encore un peu plus l’ensemble.
La tenue de route est difficilement testable sur une voiture limitée à 45 km/h, mais la Microlino Lite demeure stable et rassurante en toutes circonstances – la carrosserie monocoque en acier doit aider. Quant au freinage, la pédale n’est pas non plus assistée et il faut bien appuyer pour avoir un effet, mais le freinage régénératif, certes assez léger, pourra aider.
Le confort, réel point faible du duo Ami/Topolino, est ici bien mieux géré. Tout d’abord au niveau des oreilles, avec une isolation phonique en net progrès, mais aussi grâce à une banquette un minimum rembourrée, qui tranche avec les bouts de bois que sont les sièges du duo franco-italien.
Pour aller plus loin
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La suspension reste extrêmement sèche, mais l’impression générale demeure (un peu) meilleure à bord de la Microlino que chez ses concurrentes. Le toit ouvrant (en option) permettra d’avoir les cheveux au vent, et de rendre la conduite de cette Microlino Lite encore plus plaisante.
Autonomie, batterie et recharge : une consommation élevée
La Microlino « sans permis » reprend les dessous de sa grande sœur, et notamment ses batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt). Cette version Lite se concentre sur les deux premières capacités : 5,5 kWh de série, offrant jusqu’à 93 km selon le cycle WMTC (spécifique aux scooters, motos et quadricycles électriques), et un pack de 11 kWh, de quoi parcourir 200 km selon cette norme, en échange d’un supplément de 2 000 euros.
C’est ce dernier que j’avais à l’essai, et qui me laissait perplexe quant à l’utilité d’une si grande autonomie pour une voiture se limitant à 45 km/h. En conditions réelles, j’ai été un peu déçu par l’autonomie : après avoir parcouru seulement 122 km à son volant, l’ordinateur de bord m’affichait 5 % de batterie restante – de quoi espérer 130 km max dans des conditions assez optimales, sans avoir besoin de chauffage.
Notons également une perte très marquée des performances sous les 7 %, de quoi raboter encore un peu l’autonomie de cette Microlino Lite en bonnes conditions. Ce qui laisse songeur quant à l’autonomie réelle du petit pack, alors que la Citroën Ami et la Fiat Topolino arrivent sans problème aux 70 km dans des conditions similaires avec une batterie de 5,4 kWh utiles.
Niveau recharge, la Microlino sans permis dispose d’une prise Type 2 – à l’inverse de la Citroën et de la Fiat, qui disposent d’un câble à brancher directement sur une prise 220 V. Un chargeur de 2,2 kW vous permettra de remplir 80 % de la batterie en 4 heures (2 heures pour la batterie de 5,5 kWh).
Attention enfin à cette petite note contenue dans le manuel d’utilisation : « Pour prolonger la durée de vie de la batterie, le véhicule ne peut pas être chargé à une température ambiante continue de -5 degrés ou moins. Nous recommandons de rouler un peu pour réchauffer la batterie afin de pouvoir lancer le processus de charge », peut-on lire. À ne pas oublier en hiver.
Prix, concurrence et disponibilité : un objet de luxe
Autant la Citroën Ami a littéralement dynamité le marché des voitures sans permis (aussi bien électriques que thermiques) avec un prix d’appel à 7 990 euros (et 9 890 euros pour la Fiat Topolino, qui se rattrape au niveau du leasing), autant la Microlino Lite joue dans une autre cour, avec un tarif débutant à… 17 990 euros.
Quant à mon exemplaire, doté de la grosse batterie, du toit ouvrant et de l’intérieur « Premium », il coûtait la bagatelle de 21 170 euros. Il faut certes y enlever 900 euros de bonus écologique aux prix cités, mais le résultat reste le même : cette Microlino Lite s’avère bien plus chère que ses concurrentes, y compris les Ligier Myli (12 999 euros) et Aixam eCity (14 299 euros).
Pour aller plus loin
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Bref, et quand bien même cette Microlino Lite apporte une proposition absolument unique sur le marché, il faudra être motivé pour s’affranchir d’une telle somme – d’autant plus que la version « avec permis », qui peut monter à 90 km/h, ne demande « que » 1 500 euros supplémentaires avec un équipement plus fourni.
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