Le Covid-19 aura eu raison de la 5G. Enfin, partiellement. Alors que les enchères pour l’attribution des fréquences devaient se dérouler au mois d’avril, les autorités compétentes ont annoncé leur report à juillet ou septembre 2020. Trop loin ? Pas selon Martin Bouygues qui souhaite décaler encore ces enchères de quelques mois. Dans un entretien au Figaro, il déclare :
Je pense qu’il faut être pragmatique : la situation du pays, qui se relève avec difficulté d’un terrible cauchemar sanitaire humain et économique, commande de repousser de quelques mois supplémentaires l’attribution des fréquences 5G. J’appelle le gouvernement et le régulateur à tenir compte des éléments qui suivent pour prendre cette décision de bon sens.
La 5G n’a donc aucun caractère d’urgence selon le PDG du groupe Bouygues. Ces propos font écho à une précédente déclaration dans laquelle il estimait que la 5G ne serait différenciante qu’à partir de 2023. Il est vrai que le déploiement de ce réseau ne répond pas vraiment à un besoin immédiat, mais plutôt à un pari sur l’avenir. Grâce à des débits plus rapides et une latence plus faible, la 5G permettra notamment de relier les objets connectés que l’on utilise au quotidien. Mais pour le moment, ces produits commencent tout juste à émerger. Les smartphones 5G par exemple ne seront vraiment répandus qu’à partir de l’année prochaine.
Le gouvernement « pas totalement convaincu »
Le gouvernement ne semble pas particulièrement sensible aux arguments de Martin Bouygues. Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances déclarait ce mardi sur BFM Business :
Faisons attention à ne pas prendre du retard et à ne pas se retrouver dans la situation qu’on a déjà vécue plusieurs fois en France où on va être plus intelligents que tout le monde et à la fin on est plutôt en retard sur le reste de la compétition. (…) On va regarder ça de près, mais je ne suis pas totalement convaincue par les arguments qui sont déployés.
Interrogé par La Provence, Sébastien Soriano, président de l’Arcep, se dit quant à lui « étonné » par la demande de Martin Bouygues, d’autant plus que son administration n’a reçu aucune demande en ce sens à quelques semaines de la fin des candidatures : « Je n’ai pas reçu de demande de la part de Bouygues Télécom, et je ne dispose d’aucune note d’analyse ». Rappelons que les enchères pour l’attribution des fréquences 5G devrait rapporter au moins 2 milliards d’euros à l’État. De quoi aider à rebondir après la crise du coronavirus.
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Martin en sueur.
Il y a quand même assez peu de raisons de reporter, s'il y a bien un secteur qui n'a pas trop souffert de cette crise c'est bien les FAI alors qu'à l'inverse l'état ne va pas cracher sur des enchère rapides vu les comptes ..
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